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Connaissez-vous Hypathia, mathématicienne et philosophe du IVe siècle ? Nicole Lepaute et Hélène Metzger dont les travaux ont révolutionné le monde de la science ? Avez-vous entendu parler de l’impératrice Théodora, de Catherine Sforza et de Victoria Woodhull, laquelle osa se présenter aux élections présidentielles américaines alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote ? Et Marguerite-Julienne Le Pastour, la femme bourreau, « contrainte de se travestir en homme pour exercer son métier », ou encore Mary Read, la flibustière, vous sont-elles familières ?

Vous n’êtes pas sans savoir que les femmes ont beaucoup été rayées de l’Histoire puisqu’elle est écrite par les hommes. Or j’adore les destins de femmes, l’histoire des femmes m’intéresse beaucoup et ce recueil m’a permis de découvrir des femmes hors du commun par leur intelligence, leur courage.

Jean Haechler nous présente donc tour à tour dix-huit femmes qui ont existé à différentes époques, de la fin de l’Antiquité au début du 20è siècle : femmes de lettres, femmes politiques, aventurières, scientifiques, pionnières, religieuses, grecques, italiennes, allemandes, françaises ou américaines : elles ont toutes en commun une détermination et une volonté de fer.

Stupéfiantes pour certaines, admirables pour d’autres, suspectes quelquefois, mais toujours fascinantes, ces femmes nous font découvrir une époque ou un lieu, un combat ou une aventure. Toutes nous montrent qu’être femme dans une société souvent misogyne nécessite courage et opiniâtreté pour parvenir à ses fins, choisir son mode de vie… ou simplement pour avoir le droit d’exister.

Dix-huit portraits présentés de manière très synthétiques mais enrichis d’extraits de correspondance ou de témoignages d’époque qui mettent en lumière Hypathia d’Alexandrie mathématicienne et philosophe, Théodora impératrice byzantine, Catherine Sforza femme politique italienne, Louise Labbé femme de lettres engagée et inventrice des salons littéraires, Catherine de Partenay femme de lettres, Marie de Gournay femme de lettres et fille spirituelle de Montaigne, Mademoiselle Maupin cantatrice, Mary Read aventurière anglaise, Susanne-Marie de Vivans féministe du 18è siècle, Marguerite-Julienne Le Pastour bourreau du 18è siècle, Nicole-Reine Lepaute mathématicienne et astronaute, Sophie Germain mathématicienne, Anne-Marie Javouhey missionnaire et adversaire farouche de l’esclavagisme, Victoria Woodhull femme politique, Marie de Régnier femme de lettres, Helène Metzger chimiste victime de la barbarie nazie, Joséfina Lehnart religieuse allemande et enfin Maryse Hilsz aviatrice.

Ces femmes ont le disais-je eu des destins assez incroyables même si elles ne sont pas forcément rentrées dans l’Histoire, elles ont souvent marqué les esprits de leurs contemporains ou fait avancer la cause des femmes et elles démontrent surtout l’adage que lorsque l’on veut on peut car toutes ces femmes n’en ont fait qu’à leur tête, au mépris des conventions sociales de leurs temps !

Jean Haechler est historien spécialiste du XVIIIe siècle, il ne s’est pourtant pas cantonné à son siècle de prédilection même si cinq femmes de cette époque sont présentes dans cet essai. Comment l’auteur a d’ailleurs fait son choix ? Il s’en explique en préface : deux exigences l’ont dicté : des personnalités très fortes et, aujourd’hui, leur absence de notoriété. Il a donc systématiquement laissé de côté celles ayant acquis la célébrité, comme Hildegarde de Bingen au Moyen Age, Emilie du Châtelet, Alexandrine de Tencin, Marie du Deffand, Suzanne Necker, Manon Roland au XVIIIe siècle ou, plus récemment, Marie Curie pour n’en citer que quelques-unes.

Et il a bien fait car de nombreux ouvrages leur sont déjà consacrés et que celui-ci fait la part belle à des personnalités nettement plus obscures. Je dois bien avouer qu’à part Hypathia, Théodora, Louise Labbé et Marie de Gournay dont je connais l’existence mais pas forcément la vie en détail, je n’avais jamais entendu parler des autres.

L’auteur rappelle également que certaines époques ont été plus favorables aux femmes que d’autre, j’ai donc appris que jusqu’au XIIIe siècle les femmes pratiquaient la médecine et qu’il a fallu qu’elles attendent la fin du 19è siècle pour avoir le droit d’entreprise des études dans cette matière. Les femmes pouvaient avoir des fonctions dans l’Etat jusqu’en 1593 !

Un ouvrage, vous l’aurez compris, intéressant et passionnant, qui m’a permis de découvrir des femmes extraordinaires et que je vous recommande vivement si vous êtes sensibles aux destins de femmes.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Nouveau Monde pour cette lecture enrichissante !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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C’est tout le passé des Parisiens qui se déroule au fil de nos pas jusqu’à nous projeter dans notre réalité d’aujourd’hui.

Tout a commencé rue Saint-Jacques. Puis, à chaque siècle, une nouvelle voie fondatrice a matérialisé le développement de la ville, s’éparpillant bientôt en un maillage de rues, carrefours et ruelles où le temps nous échappe dans un flot de souvenirs…

La chambre de François Villon à l’arrière de la Sorbonne, les marchandes d’oublies, Ravaillac qui attend le carrosse du bon roi Henri rue de la Ferronnerie, l’Elysée de la Pompadour, la cour des miracles, les fripes du Carreau du Temple, le marché du lendit, la taverne où fut arrêté Cartouche, des homosexuels brûlés vifs place de Grève, la prise de la Bastille, l’invention des champignons de Paris, du baba au rhum et des godillots !

Des mots naissent sur le trottoir : guillemet, argot, bistro, restaurant… Paris résonne des cris des petits métiers aujourd’hui disparus : chiffonniers, premiers marchands de lunettes, claqueurs de théâtre ou ramasseurs de mégots.

Après Métronome qui racontait l’histoire de France par l’entremise des stations de métro parisien, Lorànt Deutsch, fou de la capitale, s’attache à nous raconter mille anecdotes sur la formation de la ville mais aussi sur le quotidien des parisiens d’autrefois.

J’avais beaucoup aimé Métronome lu en 2012 et dont mon avis avait inauguré le blog il y a de cela près de six ans, il était donc temps que je lise Métronome 2 : Paris intime au fil de ses rues qui, une fois n’est pas coutume, fut acheté et lu dans la foulée.

Comme je vous le disais dans mon bilan de lecture de janvier, j’ai très envie en 2018 de renouer avec les ouvrages historiques qu’ils soient biographies, essais ou comme ici ouvrages de vulgarisation.

Lorànt Deutsch est très critiqué, je trouve pour ma part que ce comédien a un vrai talent de conteur et que ces deux ouvrages qui fourmillent d’anecdotes très intéressantes, sont très agréables à lire.

A la fois drôle, pertinent, intelligent, ce Métronome 2 se révèle être un guide de Paris plein d’intérêt. J’y ai appris une foule de choses sur l’histoire de la capitale et des parisiens et j’ai apprécié la construction de l’ouvrage.

Découpé en 21 chapitres qui reviennent sur différents quartiers de Paris et comment le village des parisii est devenu la première ville de France en dépit du désintérêt de la plupart des rois français qui se méfiaient souvent à juste titre de cette population toujours prompte à la révolte.

Bon point également pour les entêtes de chapitre illustrés et pour les encadrés qui proposent pour chaque chapitre le mot du quartier, le petit métier du coin et la légende des lieux, une vraie bonne idée.

Si vous vous intéressez à l’histoire de Paris et que vous souhaitez en apprendre davantage sur la capitale sans passer par un ouvrage d’historien, souvent plus ardu, laissez-vous tenter par Métronome 2 : Paris intime au fil de ses rues, vous apprendrez comme moi une foule de choses tout en vous amusant.

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Paris 1900. La ville « la plus coquine du monde » appartient aux cocottes. De Maxim’s au Moulin-Rouge, des salons littéraires bourgeois aux coulisses des Folies-Bergères, ces princesses des plaisirs règnent sur une cour d’admirateurs éperdus. Prêts à tout pour obtenir leurs faveurs, ne serait-ce que l’espace d’une nuit, les hommes les plus en vue les couvrent de bijoux, leur offrent de somptueuses villas aux quatre coins de l’Europe, se ruinent, se provoquent en duel, se suicident, dilapident leurs biens, leur honneur et leur vie.

Tandis que, sur les boulevards, La Goulue, Nini-Pattes-en-l’air ou Polaire – la plus belle des étoiles – font tourner la tête des bourgeois, les grandes cocottes trainent dans leur sillage les monarques de l’Europe entière, et tout ce que Paris compte d’hommes d’esprit, d’artistes, de politiciens ou de banquiers.

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Richard Balducci revient sur les courtisanes qui ont dominées la Belle-Epoque et tout le dernier tiers du 19è siècle. Plusieurs de ces noms sont d’ailleurs passés à la postérité et vous connaissez sans doute déjà la Belle Otéro, Liane de Pougy, Eve Lavallière, Cléo de Mérode, Yvette Guilbert, Cécile Sorel ou Emilienne d’Alençon. Des femmes qui ont voltigé de bras en bras, de lit en lit, insouciantes, impudiques et insatiables, qui ont ruiné des familles et causer les plus grands scandales. Leurs amants ? Des princes venus de toute l’Europe s’encanailler à Paris, des grandes familles, des industriels, etc.

Ces cocottes, aussi surnommées demi-castor, horizontales, dégrafées, suicideuses, Cythériennes ou ravageuses d’existence tarifaient leur compagnie à prix d’or, dans un Paris pris dans le tourbillon de la Belle Epoque. Je trouve pour ma part cette époque et ces femmes absolument fascinantes, et c’est ce qui m’a donné envie de lire ce livre.

L’auteur revient sur les débuts de Maxim’s et du Moulin-Rouge et toutes celles qui ont consumé leur existence en ce tout début de 20è siècle, car si elles ont poussé bien des hommes à la ruine voire au suicide, elles ont aussi fini à deux ou trois exceptions près, leur existence dans le dénuement le plus total, car ces dames nées dans la misère, menaient bon train sans penser aux lendemains.

Le livre est bien documenté mais un peu trop superficiel à mon goût, il aurait mieux valu que Richard Balducci s’attache à quelques-unes de ces Cocottes et en dresse un portrait, plutôt que cette succession, sans date ni chronologie, qui m’ont laissé dans le vague et donne à ce document un sentiment d’à peu près.

Je n’ai pas eu l’impression d’apprendre grand chose mais l’auteur m’a permis de croiser dans les salons ou les lieux emblématiques de l’époque des écrivains et des peintres qui me sont familiers : Verlaine, Jules Renard, Alphonse Allais, Toulouse-Lautrec, Suzanne Valadon entre autres.

Une sympathique plongée dans le Paris de 1900, facile à lire, mais qui souffre d’un manque de précisions et finalement de sérieux. Si vous recherchez une mise en bouche, il vous suffira, si vous êtes incollable sur cette époque, passez votre chemin ! Ces destins ont en tout cas inspirés bien des romanciers, en tête desquels Alexandra Dumas Fils et sa Dame aux camélias et Emile Zola et sa Nana.

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Lu dans le cadre du Challenge Paris

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Saviez-vous que la Lutèce des origines ne se situait pas sur l’île de la Cité, mais à Nanterre ? Que les derniers combattants gaulois massacrés par les Romains reposent sous la tour Eiffel ? Que les vestiges de la première cathédrale de Paris se trouvent sous le parking d’un immeuble moderne du Ve arrondissement ? Au fil de ses découvertes, Lorànt Deutsch vous emmènera vers ce qui fut le Pont-au-Change, ancêtre de la Bourse, puis chez ce bistrotier qui entasse ses bouteilles dans une cellule de la Bastille sauvée de la destruction, et tout au long des rues où se cachent des trésors que vous ne soupçonniez pas. Une promenade captivante, où défilent les seigneurs alliés comme les princes rebelles, et tout ce qui a forgé le pays. Vous verrez s’ériger des murailles contre l’envahisseur, s’agiter l’Église, s’imposer les marchands, s’ébrouer les artistes, l’Université s’installer sur des ballots de paille place Maubert, le peuple de Paris se soulever – violent, sanglant, emblématique -, et se construire ainsi toute l’histoire de France.

Un ouvrage qui me tentait depuis longtemps mais dont j’avais peur d’être fort déçue, les livres de vulgarisation historique n’étant pas tous hélas de bon niveau. Lorànt Deutsch nous invite ici à une promenade dans Paris en 20 stations, chacune d’elle symbolisant une digression dans les méandres de la ville lumière, une promenade plutôt agréable à travers les monuments et rues de la cité, même si l’auteur survole les époques et les évènements pour aboutir à un  concentré de ce qui fait Paris depuis 2000 ans.

Pour autant, prendre le plan du métro comme colonne vertébrale du récit, et par conséquent de l’histoire de Paris est une excellente idée. Le style est plaisant, le vocabulaire et les tournures bien écrites, et surtout j’y ai appris beaucoup de choses, mais je vous avoue que je ne connaissais rien à l’histoire de la ville avant, et c’est là tout l’intérêt et l’enjeu de ce type de livre : éveiller les curiosités, donner envie d’aller plus loin. Il donne envie de battre le pavé, livre en main, pour essayer de trouver toutes les curiosités et vestiges du passé mis au jour par le comédien.

Un livre que je vous conseille si vous souhaitez vous familiariser avec l’histoire de la capitale et qui fait une bonne mise en bouche avant de passer à un essai plus académique !

Lu dans le cadre du Challenge Paris je t’aime

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