Après avoir été professeure des écoles, elle se consacre à l’écriture à temps plein depuis 2011. Son premier livre à destination de la jeunesse a paru en mars 2010 aux éditions Talents Hauts. Elle écrit des romans pour adolescents (Sarbacane, Bayard, Nathan, Robert Laffont), des albums (Gallimard, Milan…), des BD (Delcourt, Glénat, Marabout…).
Bordeaux, 1764. Ange Rouvray accompagne son père médecin dans ses visites auprès des malades. L’épidémie de variole fait rage et pour se protéger, il faut porter un masque, se désinfecter les mains, garder ses distances…
La jeune Esmée de Montagu a vu mourir en quelques semaines son père, son frère, ses sœurs. Elle reste seule avec sa mère, tellement pleine de chagrin qu’elle n’a plus de larmes. La comtesse Isabeau de Montagu, est obsédée par l’idée de garder sa dernière fille en vie. Elle veut tester sur elle une technique controversée et dangereuse et fait appel au docteur Rouvray, qu’elle espère ouvert à cette pratique nouvelle.
Lors de cette visite, Esmée et Ange se rencontrent. Et tombent amoureux. Mais comment une histoire est-elle possible entre ces deux êtres que tout sépare ?
Après avoir beaucoup aimé Soleil glacé il y a deux ans déjà, j’ai eu très envie de retrouver la plume de Séverine Vidal et j’ai jeté mon dévolu sur Sous ta peau, le feu, présent dans ma PAL depuis quasiment un an.
Dès les premières pages, l’autrice a su me transporter au coeur du siècle des Lumières, ma période historique préférée, avec cette histoire d’amour qui aborde des thèmes très intéressants comme la médecine, l’inoculation, l’éducation des filles, le système de classes sous l’ancien régime…
Au centre de ce roman, une histoire d’amour entre Ange, futur médecin, et Esmée, dernière enfant des seigneurs de Montaigu a avoir échappé à la variole qui a décimé toute sa famille. Leur histoire, toute en sensualité, est bouleversante. Et l’épidémie de variole qui fait tant de victimes sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, traverse tout le récit, charriant avec elle les malades, teintant de noirceur l’amour entre Ange et Esmée.
Séverine Vidal a fait un gros travail de documentation concernant cette maladie et les prémisses de l’inoculation. La variole est en effet le pire des fléaux au 18e siècle. On n’arrive guère à traiter la maladie une fois contractée. L’agitation autour de l’inoculation constitue un miroir des tensions de l’époque car les premiers humains sur lesquels on teste l’inoculation sont les prisonniers et les orphelins.
Des personnes peu considérées ou jugées nuisibles à la société sous l’Ancien régime, sont mises au service d’une recherche qui doit bénéficier à tous. Or l’opération reste le plus souvent une pratique limitée aux classes aisées. Les délaissés de l’existence ne servent que de terrains d’expérience.
Le docteur Rouvray fait de l’inoculation son cheval de bataille et entend bien protéger ses patients de cette terrible pandémie mais il est bien le seul dans sa région, ses confrères préfèrent s’en remettre à Dieu.
Au-delà de ces questions, Séverine Vidal signe un roman pour adolescents dès 13 ans engagé sur la cause des femmes, le droit à l’éducation des filles, les amours interdites durement punies au temps des rois et jusqu’à finalement très récemment.
Cette histoire à deux voix m’a profondément émue et bouleversée, je me suis immédiatement attachée à Ange, à Esmée et au docteur Rouvray, un homme profondément tolérant et très en avance sur son temps qui ose défier les lois de l’époque. C’est un beau roman, fort en émotions qui me restera longtemps en mémoire.
Un grand merci aux éditions Nathan pour ce coup de coeur, j’espère vous avoir donné envie de le découvrir à votre tour.