Née dans un petit village du Kent, Jennifer Ryan a été éditrice à Londres avant de partir à Washington avec sa famille. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées dans des revues littéraires. Après La Chorale des dames de Chilbury, succès international, Les Recettes des dames de Fenley est son deuxième roman aux Editions Albin Michel.
Epuisée par le conflit, ravagée par le Blitz, confrontée à une terrible pénurie alimentaire, l’Angleterre de Churchill invite les ménagères à participer à un concours de cuisine via les ondes de la BBC. La gagnante deviendra la première femme à coanimer une émission radiophonique.
Lancées à corps perdu dans la compétition, quatre participantes de Fenley, Audrey, Gwendoline, Zelda et Nell, vont révéler des trésors d’habileté et de ruse. Car l’enjeu est de taille, et ce concours, qui avait pour but de resserrer la communauté, risque de la diviser…
Prenez des femmes déterminées, des prisonniers de guerre et des hommes malveillants, ajoutez quelques recettes spéciales rationnement, saupoudrez d’une bonne dose d’humour typiquement british et d’une pincée d’émotion et vous obtenez Les recettes des dames de Fenley !
Après le succès de La Chorale des dames de Chilbury, Jennyfer Ryan nous ouvre l’arrière-cuisine de la Seconde Guerre mondiale et c’est un régal !
Roman choral, le récit est mené par Audrey, une mère de trois garçons, veuve, qui a du mal à joindre les deux bouts. Puis, Lady Gwendoline prend le relai : elle est la sœur cadette d’Audrey. Elle semble avoir conçu un mariage réussi, mais les apparences sont parfois bien trompeuses.
Nous avons ensuite Nell, la jeune employée de cuisine, balbutiante, fébrile. Et enfin, la cheffe Zelda Dupont, enceinte de son premier enfant mais pas mariée, écrasante de supériorité et d’expériences.
Si j’avais beaucoup aimé La chorale des dames de Chilbury, j’ai a-do-ré celui-ci ! Jennifer Ryan connait bien la période de cette seconde guerre mondiale et du Blitz, elle a fait des recherches incroyables pour nous proposer un récit inspiré de faits réels ! Il y a réellement eu un concours et des dames missionnées par le ministère du rationnement, vantaient ses recettes à base de produits rationnés.
L’histoire est vraiment intéressante. Ici les femmes sont aux manettes des fourneaux et de l’histoire et l’on peut mesurer la difficile tâche que fut celle de nourrir sa famille en temps de guerre, alors que les maris sont au front et que l’argent et les vivres manquent.
Audrey, Gwendoline, Nell et Zelda vont devoir faire preuve d’ingéniosité et d’astuces pour concocter une entrée, un plat et un dessert réalisables par toutes les ménagères avec des produits facilement trouvables, ce qui est loin d’être une mince affaire.
Jennifer Ryan met vraiment en avant le rôle de ces femmes qui devaient faire avec les moyens du bord pour régaler leurs familles. On les voit évoluer au fil des échanges, mûrir, prendre de l’assurance, se révéler.
Et cerise sur le gâteau, on assiste à l’élaboration des recettes, ce qui en fait un merveilleux roman culinaire ! Au-delà de cette trame purement historique, l’autrice aborde le deuil, le marché noir, les violences conjugales, la grossesse, l’amour…
Il est beaucoup question ici de sororité et d’entraide féminine. Car si, au départ, tout les oppose ou presque, le sort va faire qu’elles vont au fur et à mesure se rapprocher et s’entraider, et j’ai beaucoup aimé cet aspect.
Les différentes protagonistes vont peu à peu fendre l’armure et se révéler très attachantes, chacune dans leur genre. Je serai d’ailleurs bien en peine de vous dire laquelle j’ai préféré mais elles m’ont toutes beaucoup émue.
Je ne peux que vous recommander ce roman pour lequel j’ai eu un gros coup de coeur. Si vous aimez les romans qui ont pour cadre la seconde guerre mondiale ou ceux qui mettent en valeur les femmes, il ne peut que vous plaire !