Une jeune New-Yorkaise bientôt trentenaire, lasse d’enchaîner des boulots sans intérêt, décide de reprendre sa vie en main. S’emparant du vieux livre de cuisine de sa mère, L’Art de la cuisine française de Julia Child, elle s’invente un projet dément : réaliser les 524 recettes du livre… En un an ! Dans sa cuisine minuscule ! Avec un humour dévastateur et une pointe de folie, elle nous raconte ses pérégrinations de cuisinière, sa crise de la trentaine, sa mère envahissante, sa meilleure amie nymphomane… De réussites triomphantes en purs désastres, de crises de larmes en dîners alcoolisés, elle poursuit sa route pavée de mottes de beurre. Et s’aperçoit un jour que sa vie a changé.
Julie Powell, fonctionnaire dans un service qui vient en aide aux victimes du 11 septembre, s’ennuie ferme. A bientôt 30 ans, mariée depuis déjà 6 ans à son amour d’adolescente, sans grand espoir de devenir maman, se lance un défi : ouvrir un blog culinaire ! En 2013, cela n’a rien d’extraordinaire, mais en 2002 qui avait son propre blog ? Pas grand monde aux Etats-Unis et je pense personne en France. Le but du blog : cuisiner en un an les 524 recettes du volume 1 de L’art de la cuisine française de Julia Child. Julia qui allez-vous sans doute vous demander ? Avant de voir le film éponyme avec la grande Meryl Streep, je ne savais pas non plus qui était Julia Child, mais cette femme a eu un grand rôle auprès des ménagères des années soixante aux Etats-Unis, elle leur a appris les bases de la gastronomie française.
Julie Powell a depuis toujours une véritable passion pour cette femme et à travers son blog, qui lui donne un but dans son existence plutôt morne, elle souhaite avant tout lui rendre hommage. Pour moi qui connais presque le film par coeur, ce livre ne fut pas une totale découverte puisque j’y ai retrouvé tous les ingrédients qui font le sel du long-métrage, mais là où le film raconte le quotidien de Julia Child et Julie Powell, de façon parallèle, le livre raconte uniquement les petits bonheurs et tracas du quotidien de son auteur. Bien que classé chick lit, Julie & Julia, est un roman autobiographique sur l’année du défi. Elle y narre ses difficultés à réaliser les recettes, notamment à cause de certains ingrédients comme l’os à moelle, pratiquement introuvable à New-York, ses réflexions sur la nourriture américaine, notamment sur l’élevage intensif aboutissant à une viande bourrée d’hormones et d’antibiotiques car il faut fournir la viande nécessaire chaque jour aux américains qui sont avant tout de grands carnivores.
C’est aussi un roman sur le blogging, la joie de recueillir les premiers commentaires, partager ses émotions, ses doutes et ses réussites avec ses lecteurs devant l’entourage incrédule qui trouve qu’un blog au fond ce n’est pas sérieux. Julie Powell est l’une des premières bloggeuses et son blog va très vite connaitre un grand succès, ce dont elle est au fond la première surprise. Car même si elle y met tout son coeur, elle a tellement peu confiance en elle, que cette petite gloire médiatique va lui faire un bien fou.
Si j’ai goûté le style joyeux et enthousiaste de Julie Powell, ses chroniques culinaires souvent drôles (tuer les homards, désosser un canard, le boeuf bourguignon cramé…), je n’ai en revanche pas aimé les nombreuses digressions qui jalonnent le récit et qui selon moi n’apportent rien au récit. Comme pour le film, j’aurais préféré que l’auteur aille à l’essentiel, c’est-à-dire la cuisine et son blog. J’ai donc sauté de nombreux passages pour me concentrer sur le point central du récit : les passages savoureux où Julie est derrière ses fourneaux car elle ne nous épargne rien, ses réussites comme ses gros ratages, et ça fait du bien, en tout cas à moi qui ne suis pas un cordon-bleu !
Je vous recommande en tout cas ce livre si vous vous intéressez à la cuisine et surtout le film, très distrayant, avec Meryl Streep encore une fois brillantissime et Amy Adams, très convaincante elle aussi.
Lu dans le cadre du challenge La plume au féminin 2013 :