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Posts Tagged ‘la chorale des dames de chilbury’

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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1940. Un paisible village anglais voit partir ses hommes au front. Restées seules, les femmes affrontent une autre bataille : sauver la chorale locale pour défier la guerre en chantant. Autour de Miss Primrose Trent, charismatique professeur de chant, se rassemble toute une communauté de femmes, saisie dans cet étrange moment de liberté : Mrs. Tilling, une veuve timide ; Venetia, la « tombeuse » du village ; Silvie, une jeune réfugiée juive; Edwina, une sage-femme qui cherche à fuir un passé sordide. Potins, jalousies, peurs, amours secrètes… Entre rires et larmes, Jennifer Ryan, s’inspirant des récits de sa grand-mère qui a vécu le conflit depuis un petit village du Kent, sonde les âmes de ce choeur que vous n’êtes pas près d’oublier.

Mars 1940, Chilbury, dans le Kent. Les hommes ont tous été mobilisés et le pasteur du village sonne le glas de la chorale paroissiale. Les femmes ne l’entendent pas de cette oreille et encouragées par Primrose Trent, professeure de chant, décident de sauver la chorale en s’affranchissant des voix masculines.

C’est ainsi que naît la chorale des dames de Chilbury qui entend bien sillonner la campagne environnante pour remonter le moral des populations durement éprouvées par la guerre.

Mrs Tilling l’infirmière timide qui tremble pour son fils parti au front, Venetia qui fait chavirer les cœurs et sa sœur Kitty, Edwina la sage-femme, Sylvie la réfugiée juive qui a fui la Tchécoslovaquie vont s’unir et puiser un certain courage pour faire face à la guerre et à l’envahisseur et une rage de vivre dans le chant et la musique.

La chorale des dames de Chilbury est avant tout la chronique d’un petit village anglais de mars à août 1940 qui n’est pas sans rappeler Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de par son contexte et sa construction narrative.

Comme Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, Jennifer Ryan a fait le choix d’un roman épistolaire à plusieurs points de vue mais contrairement au Cercle, elle y mêle également les journaux intimes des différentes dames de Chilbury en leur donnant la parole tour à tour.

Ce roman choral qui mêle correspondances et journaux intimes est fluide et agréable, avec de l’humour mais aussi de l’émotion et de l’amour. Je trouve que l’auteure a bien mené son intrigue et savamment dosé le rythme de son récit entre les lettres, les journaux intimes et les télégrammes qui nous apportent tous son lot d’informations, ce qui imprime un vrai rythme au récit.

Jennifer Ryan a également bien composé entre toutes les protagonistes de son roman, donnant la parole successivement aux femmes qui composent la chorale même si elle fait la part belle à Kitty et Mrs Tilling dont les passages sont les plus longs puisqu’ils sont issus de leurs journaux intimes, on a plaisir à les voir évoluer et retrouver chacune d’entre elles même si Edwina est loin d’être sympathique.

Toutes ces femmes dont l’âge varie d’une dizaine d’années à l’âge mûr, se racontent et racontent leur communauté, leur quotidien en temps de guerre, les bombardements, le rationnement…

On les voit évoluer au fil des échanges, mûrir, prendre de l’assurance, se révéler. Les sentiments sont exacerbés et les traits de caractère de ces dames mais aussi des rares hommes qui les entourent, se dévoilent : générosité, lâcheté, courage, solidarité, autoritarisme, malhonnêteté, violence …

Jennifer Ryan sait esquisser ses personnages et les rendre attachants, Mrs Tilling en tête et comme je le disais plus haut, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à suivre les héroïnes de ce récit. Le récit alterne en permanence entre légèreté et gravité, humour et émotion, la tristesse étant toujours contrebalancée par une touche d’humour.

La violence est aussi présente à cause de la guerre bien sûr qui intervient tout au long du récit et qui entraîne dans son sillage sa cohorte de malheurs mais aussi du personnage du Général qui fait régner la terreur dans son manoir de Chilbury et qui se rend coupable de forfaits abominables.

L’histoire m’a vraiment beaucoup intéressée et ce, de la première à la dernière page, il y a beaucoup de rebondissements : des décès bien sûr, des naissances, du marché noir, du chantage, de l’espionnage, des histoires d’amour qui se font et se défont dans l’urgence de vivre malgré les bombes des nazis.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment avec ces dames de Chilbury, et bien que le dénouement soit un peu trop expédié, je ne peux que vous encourager à découvrir à votre tour ce roman.

Un grand merci à Manon et aux éditions Albin Michel pour cette très belle lecture et à Claire qui m’a accompagné dans cette lecture et dont vous pouvez retrouver l’avis ici !

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