« Il aura suffi d’un coup de fil et d’un malentendu pour que Willa Drake devienne la grand-mère d’une petite fille de neuf ans qu’elle n’a jamais vu. Avec humour et tendresse, Anne Tyler nous rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour choisir sa vie. »
A soixante et un ans ans, Willa Drake mène une existence réglée comme du papier à musique en Arizona. Jusqu’à ce qu’un coup de fil venu de l’autre bout du pays lui apprenne que Denise, la compagne de son fils aîné Sean, a pris une balle perdue devant sa maison de Baltimore.
Callie, la voisine de Denise, l’assure, Cheryl, sa petite-fille, a besoin d’elle de toute urgence ! Willa n’a pas le temps d’en placer une et surtout pas de prévenir Callie que Cheryl n’est pas sa petite-fille.
Mais comme elle n’a rien de mieux à faire et qu’elle rêve de devenir grand-mère, Willa décide de prendre en charge la fillette. Son mari, Peter, un avocat à la retraite qui a bien du mal à raccrocher, l’accompagne…
Avec La danse du temps, Anne Tyler nous propose de retracer la vie de Willa, depuis son enfance entre une mère désaxée et un père trop gentil jusqu’à ses soixante et un ans.
En quelques dates, l’auteure revient sur les évènements marquants dans la vie de son héroïne en s’arrêtant longuement sur cet épisode de Baltimore qui arrive à la moitié du roman.
Je dois dire que si cette lecture fut agréable, elle ne sera pas marquante. Il ne se passe pas grand chose dans la vie de Willa, une héroïne falote, qui laisse les autres décider de sa vie, qui s’excuse presque d’être là.
Sa mère ne s’est pas montrée très maternelle ni gentille envers elle, son premier mari Derek lui a fait arrêter ses études, le second l’appelle Fillette, quant à ses deux fils, ses relations avec eux sont quasi inexistantes.
Willa est en fait transparente, traumatisée par son enfance, coincée entre une mère instable et un père trop accommodant avec son épouse, ce qui l’a incité à choisir un homme stable et sécurisant pour l’accompagner dans sa vie de femme.
Et si Willa peut paraître insipide, je l’ai trouvé pour ma part touchante dans son amour et son intérêt pour les siens, au point de s’effacer, de ne pas écouter ses envies et de ne pas recevoir beaucoup des autres en retour.
Touchante aussi dans sa tolérance, son acceptation des autres quelqu’ils soient, dans son rôle de grand-mère d’adoption pour la petite Cheryl, une enfant particulièrement mûre pour son âge, qui va d’embler éprouver beaucoup d’affection pour elle.
Son séjour à Baltimore va lui permettre de trouver enfin sa place, de se sentir importante, indispensable même, de nouer des liens avec tous les voisins de Denise dans cette banlieue résidentielle middle class.
Dans ce roman d’ambiance, les dialogues sont ciselés, l’humour très présent, l’écriture de Anne Tyler, belle, l’histoire est toute simple mais elle nous fait passer un bon moment. Ne vous attendez toutefois pas à des rebondissements, des secrets de famille… vous seriez déçu(e)s.
Merci aux éditions Phébus et à Babelio pour cette lecture !