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Posts Tagged ‘la maison des enfants trouvés’

Autrice de romans jeunesse historiques, Évelyne Brisou-Pellen a reçu de nombreux prix dont celui des Incorruptibles en 2015 pour Liam et la Carte d’Éternité, le premier tome de la série Le Manoir, édité par Bayard. Elle vit à Rennes.

Paris, début du XVIIIe siècle. Par une nuit glaciale du coeur de l’hiver,Soeur Marie des Anges découvre un bébé abandonné sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Elle le ramène aussitôt à l’hôpital des Enfants Trouvés où sa communauté, celle des Filles de la Charité, recueille des nourrissons.

Dans les langes du bébé se cache une moitié de carte à jouer… Le morceau manquant permettra-t-il un jour d’identifier sa famille ? Incapable d’abandonner à son tour cet enfant en l’envoyant en nourrice à la campagne, soeur Marie décide de braver le règlement pour le garder avec elle et l’élever comme un fils. Elle lui donnera pour prénom Térence.

Treize ans plus tard, en arpentant les rues de la capitale, c’est à Térence devenu grand de découvrir un bébé, une petite fille laissée aux aléas d’un caniveau. Refusant à son tour qu’elle soit envoyée à la campagne, sort auquel peu d’enfants survivent, il lui trouve une nourrice sur place et décide d’élucider le mystère autour de son abandon.

Avec l’aide de Louise, une autre enfant trouvée, il entreprend de fouiller le Paris des Lumières pour découvrir la vérité, coûte que coûte…

La maison des Enfants Trouvés prouve, à ceux qui en doutaient encore, qu’Evelyne Brisou Pellen excelle dans les romans historiques pour la jeunesse. Ce récit que je conseille aux enfants dès 11 ans plonge les lecteurs au coeur du Paris de la Régence et propose une intrigue autour de la quête des origines de son héros, Térence, âgé de 13 ans, qui a aussi à coeur d’aider les bébés abandonnés comme lui.

L’histoire, très prenante se déroule dans un contexte historique intéressant et original. L’autrice ne se moque pas de ses lecteurs et propose un roman très bien écrit et documenté.

Dans les pas de de Terence et de Louyse, on se promène dans les lieux emblématiques du Paris de cette époque et notamment le Châtelet et le célèbre café Procope fréquenté par la fine fleur des lettres et des arts, on y voit Voltaire qui sort de la Bastille pour avoir déplu au Régent et son amoureuse, la comédienne Adrienne Lecouvreur.

Comme son titre l’indique, Evelyne Brisou Pellen met en lumière le sort des Enfants trouvés de la capitale, le rôle des religieuses dans le sauvetage des bébés abandonnés, les nourrices et les meneurs.

On croise également ceux qui occupent les petits métiers de Paris (rémouleurs, les allumeurs de lanternes, marchands…). Et on découvre la dureté de la vie des petites gens qui ne mangent pas toujours à leur fin. Tout ce décor historique de qualité concoure à rendre ce roman passionnant.

Térence et Louyse sont attachants et leur envie de connaitre leurs origines les rend sympathiques. Ce sera d’ailleurs le fil rouge de cette histoire pleine de péripéties et de rebondissements. Impossible de s’ennuyer car l’autrice insère une petite enquête qui permettra aux lecteurs de jouer les détectives.

Entre enquête, quête des origines, soif d’indépendance, romance, trame historique et rencontres hautes en couleurs, ce roman bien mené et bien rythmé avec des chapitres plutôt courts, est parfait pour faire découvrir le genre historique aux enfants. Seul petit bémol, le dénouement que j’ai trouvé bien trop expéditif !

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Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig sont quatre des pensionnaires de l’orphelinat de l’abbaye de Valencourt en Picardie. Tout le monde les surnomme les Lulus. En cet été 1914, lorsque l’instituteur est appelé comme tant d’autres sous les drapeaux, personne n’imagine que c’est pour très longtemps. Et les Lulus ne se figurent évidemment pas une seconde que la guerre va déferler sur le monde finalement rassurant qu’ils connaissent. Bientôt, le fracas de l’artillerie résonne dans le ciel d’été. Il faut partir, vite. Mais lorsque la troupe évacue l’abbaye manu militari, les Lulus, qui ont une fois de plus fait le mur, manquent à l’appel. Sans l’avoir voulu, ils se retrouvent soudain à l’arrière des lignes allemandes.

Août 1914, orphelinat de Valencourt. L’offensive de l’armée allemande au nord-est de la France jette des milliers de villageois sur les routes. L’armée vient évacuer l’orphelinat mais dans la panique ambiante, quatre enfants, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, sont oubliés.

Il faut dire que les Lulus en question, font sans cesse le mur pour échapper aux leçons et aux prières, ignorent tout de l’évacuation, ils ne savent même pas que la guerre est aux portes de leur village, les bons pères ayant préféré laisser les enfants dans l’ignorance.

Lorsqu’ils reviennent de l’école buissonnière, les quatre enfants découvrent les lieux vides. Le lendemain, ils décident d’aller au village mais ne trouvent qu’un lieu sans âme qui vive. Un journal laissé sur le comptoir du troquet leur apprend que la France est en guerre et l’ennemi, bientôt là.

Rentrant bredouille à l’orphelinat, ils assistent impuissants à l’invasion allemande…

J’avais profité de l’opération 48 heures en BD en avril dernier pour acheter le premier opus de La guerre des Lulus, et il m’aura fallu près d’un an pour l’extraire de ma PAL et seulement quelques minutes pour en venir à bout !

Quelle bonne idée de mettre la première guerre mondiale à la portée des jeunes lecteurs de 9 à 12 ans. Mon Sami-chameau de fils l’avait lu avant moi et beaucoup aimé et je suis bien d’accord avec lui, La maison des enfants trouvés, est un album très réussi.

Commençons une fois n’est pas coutume par les personnages. Ce quatuor d’orphelins surnommé Les lulus en raison du début de leurs prénoms est bien attachant. Ils sont tous très différents, se chamaillent tout le temps mais ils forment une bande très soudée qui m’a beaucoup rappelé Les quatre de Baker Street chez Vents d’Ouest.

Comme vous vous en doutez sûrement, La maison des enfants trouvés est un premier tome introductif qui sert essentiellement à présenter les personnages, le contexte historique et la situation dans laquelle les enfants se trouvent, à savoir, abandonnés à eux-mêmes.

Régis Hautière, qui signe le scénario, réussit à plonger les lecteurs en ce début de guerre de 1914. Il rappelle l’état d’esprit des hommes partis au front, persuadés d’être revenus avant les moissons mais aussi la perception qu’on avait des allemands.

On inculquait en effet aux enfants dès leur plus jeune âge la haine du « boche » qu’on associait volontiers à un ogre mangeant des enfants. Une vision terrifiante pour des enfants, et bien sûr pour nos Lulus, qui, lorsqu’ils voient les soldats allemands, n’ont qu’une crainte : être dévorés !

L’ambiance rurale de la France de 1914 est aussi très bien rendue, une France profondément croyante et simple, rythmée par les travaux des champs. Les dessins sont très précis et réalistes, avec une belle maitrise des couleurs. Dommage cependant que les Lulus soient assez laids, difficile pour les enfants de s’identifier à eux.

Vous l’aurez compris un premier tome réussi qui offre une belle entrée en matière avec une histoire pleine d’aventures, de rebondissements, de rivalités et d’amitiés, qui donne envie de poursuivre cette série qui compte 5 tomes.

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