Catherine Cuenca est née en 1982 et a commencé à écrire dès l’âge de huit ans. En 2001, elle publie son premier roman jeunesse, La Marraine de Guerre. Après des études d’histoire, elle travaille en bibliothèque dans la région lyonnaise tout en continuant d’écrire. Depuis 2010, elle se consacre entièrement l’écriture.
Novembre, 1916. Etienne, 23 ans, regarde les tranchées allemandes deux cent mètres devant lui. Deux ans déjà, qu’il a quitté la ferme et sa tante Ernestine et que son quotidien se résume à vivre dans la boue, à essuyer les tirs ennemis.
Seul coin de ciel bleu dans cet horizon gris : Marie-Pierre, sa marraine de guerre, qui lui envoie régulièrement lettres et colis. Sans savoir son âge ni à quoi elle ressemble, Marie-Pierre lui réchauffe le cœur et lui permet, malgré la censure, de s’épancher un peu.
« Chère Marie-Pierre, Hier, mon bataillon est monté à l’assaut. Quelle misère de voir les camarades tomber à la renverse dans le boyau, touchés avant même d’avoir eu le temps d’armer leur fusil ! Il faut sauver sa peau, du moins le plus longtemps possible. Votre pauvre poilu qui vous embrasse très fort, Étienne. »
En ce jour de commémoration de l’armistice de la Grande Guerre, je tenais à vous proposer une lecture autour du premier conflit mondial, c’est une période qui m’intéresse et me touche tout particulièrement.
Mon choix s’est porté sur La marraine de guerre de Catherine Cuenca, un roman destiné aux collégiens de 12 à 14 ans. Rappelons que la Der des Der est au programme d’histoire des élèves de 3è, mon Empereur de fils vient de l’étudier et ce roman a donc été acheté spécialement pour lui.
Dans ce court roman d’un peu moins de cent pages, l’autrice nous raconte le quotidien d’Etienne et de ses hommes, qui chaque jour, montent à l’assaut de la tranchée ennemie, la peur au ventre, en se demandant si ils seront encore en vie quelques heures plus tard.
J’aime beaucoup Catherine Cuenca qui propose toujours à ses jeunes lecteurs des romans historiques agréables à lire et solidement documentés. Celui-ci, malgré sa petitesse et sa thématique, ne fait pas exception à la règle.
J’ai trouvé que le quotidien des poilus dans les tranchées était très bien rendu, l’esprit de camaraderie et la violence des combats aussi. On voit Etienne, un jeune homme gentil, capable de se transformer en bête à tuer pour sa survie, ce qui ne l’empêche pas ensuite de se débattre avec sa conscience.
Ce qui est très bien montré aussi, c’est l’état d’esprit des poilus qui passe de la grande détermination au découragement voire au refus de combattre avec les conséquences que l’on connaît : les fusillés pour l’exemple.
L’autrice s’attache à démontrer combien les poilus étaient des hommes courageux malgré la peur, les conditions de vie atroces auxquelles ils étaient confrontés : la boue, le froid, les rats mais aussi le manque de nourriture, de vin, de tabac, etc.
Et comme son titre l’indique, il est bien sûr question des marraines de guerre, ces femmes qui acceptaient d’envoyer des colis et de correspondre avec les poilus. Elles avaient une grande importance sur le moral des jeunes poilus célibataires qui fantasmaient bien évidemment sur ces anges providentiels.
Mais bien plus important encore ces colis et ces lettres permettaient d’améliorer l’ordinaire et étaient de véritables bouffées d’oxygène pour des hommes parfois au comble du désespoir.
Je recommande ce bon roman aux collégiens, c’est une bonne introduction à la première guerre mondiale très facilement lisible et compréhensible, réaliste sans être sordide.