Agatha Christie est sans nul doute l’une des romancières les plus appréciées de son temps. Auteure de quatre-vingt-quatre ouvrages qui constituent pour la plupart des intrigues policières, d’une vingtaine de pièces de théâtre et de plusieurs recueils de nouvelles, elle est parvenue à faire de ses oeuvres de grands succès du XXe siècle, lues partout dans le monde (plus de 2 milliards d’exemplaires vendus).
Jerry Burton, blessé dans le crash de son avion, s’installe pour sa convalescence avec sa sœur Joanna à Limstock, dans la campagne anglaise. Très bien accueillis par leurs nouveaux voisins, les deux jeunes gens s’adaptent vite à la vie tranquille du village.
Mais des lettres d’insultes envoyées par un expéditeur anonyme et malfaisant viennent diviser l’harmonieuse communauté : le notaire, le médecin, la femme du pasteur… tout le monde y passe. Si les accusations portées sont grotesques, le doute finit néanmoins par s’insinuer dans les esprits.
Si j’avais été très déçue par Le cheval à bascule en février, j’ai été charmée par la lecture de La plume empoisonnée mettant en scène, fort tardivement, la délicieuse Miss Marple.
Voilà un roman de la reine du crime dont on parle assez peu et pourtant il est excellent. Cette intrigue se passant dans un petit village anglais où un Corbeau envoie des lettres anonymes jusqu’à obtenir une tension de plus en plus intenable entre les habitants est très réussie.
L’atmosphère de campagne anglaise est très bien rendue avec ses ragots, ses petites histoires entre les habitants, les amitiés, les liaisons, les haines, l’hypocrisie… tout y est et on se rend compte que nos cosy mysteries contemporains ont tout piqué à Agatha Christie !
L’histoire nous est contée à la première personne par Jerry Burton qui part s’installer avec sa soeur Joanna dans un petit village anglais où les commérages vont bon train. Son séjour, contrairement à ce qu’il espérait, va être particulièrement mouvementé.
Le suspense est là, j’ai soupçonné tout le monde sans arriver à mettre la main sur le coupable, des fausses pistes mais pas trop, des personnages un brin caricaturaux et un dénouement signé Miss Marple qui, comme toujours, nous montre qu’elle connaît bien l’âme humaine.
Il y a aussi de l’humour avec nos héros londoniens qui s’avèrent très vite déroutés par les pratiques locales et dont les efforts d’adaptation sont parfois cocasses.
L’enquête passe parfois au second plan, le premier plan étant occupé par la description des us du village. Tout en ne négligeant pas le côté criminel de l’affaire, Agatha Christie semble avoir voulu privilégier une peinture des mœurs de la campagne anglaise de l’époque.
Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ce roman dont je n’ai fait qu’une bouchée. J’ai apprécié Jerry, Joanna et Megan même si Agatha Christie aurait pu se passer de la présence de Miss Marple tant elle est épisodique. L’ambiance village anglaise est un vrai atout dans cette intrigue que je vous recommande.