Littérature française

Le magasin des suicides – Jean Teulé

Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l’on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre… heart_3auteur-editeur-pagesle-magasin-des-suicides

Les époux Tuvache ont repris le flambeau familial et font du suicide leur fond de commerce dans le quartier des Religions Oubliées.

Ils tiennent en effet un magasin d’un genre bien particulier, puisqu’on y trouve tout ce qu’il faut pour se suicider, et ce, de toutes les manières possibles, depuis la simple corde jusqu’au poison raffiné, en passant par les armes les plus sordides.

« Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! » tel est le slogan familial depuis 10 générations !

Lucrèce et Mishima Tuvache couleraient des jours funestes comme il se doit si le petit dernier de la famille, Alan, n’était animé d’une joie de vivre à toute épreuve.

Eux qui ont prénommé leurs progénitures Vincent, Marilyn et Alan, en hommage à des suicidés célèbres (Van Gogh, Monroe et Turing) ne s’attendaient pas à un tel coup du sort car les deux aînés leur donnent entière satisfaction, déprimés qu’ils sont du 1er janvier au 31 décembre.

Seulement voilà, Alan, avec sa bonne humeur et sa façon positive de voir la vie, sabote sérieusement l’entreprise familiale puisqu’il remplace les bonbons empoisonnés par des friandises inoffensives, convainc les candidats au suicide à réviser leur jugement…

De Jean Teulé, j’avais lu jusqu’à présent des romans historiques : Fleur de tonnerre et Le Montespan dont j’avais apprécié la truculence de l’auteur mais qui pour moi s’essoufflaient trop vite.

C’est également le cas ici. Le point de départ est très original et pour le moins séduisant, la verve et l’humour de Jean Teulé sont bien là mais le dernier tiers du roman pêche vraiment.

J’aurai aimé tant au niveau de l’histoire que de l’esquisse des personnages, davantage de profondeur car le concept est vraiment percutant mais il finit par se diluer au bout de 100 pages.

Malgré ces bémols, Le magasin des suicides reste une idée de roman audacieuse et un agréable divertissement, même si la fin est pour moi décevante.