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Posts Tagged ‘Les mouches d'automne’

Irène Némirovsky est née en 1903 à Kiev.  En 1926, elle publie son premier roman, Le Malentendu. D’autres suivront. Mais la Seconde Guerre mondiale éclate. Le 13 juillet 1942, Irène Némirovsky est arrêtée par la gendarmerie française, internée au camp de Pithiviers puis déportée à Auschwitz, où elle meurt le 17 août 1942.

Tatiana Ivanovna a consacré sa vie entière à ses maîtres, les Karine, qu’elle a vus naître et grandir. Lorsque la révolution russe les chasse de leur domaine, elle les suit jusqu’à Odessa d’abord, puis jusqu’à Paris, dans ce petit appartement du quartier des Ternes, où les exilés tournent en rond comme les mouches d’automne…

Avec un art consommé de la touche infime, de la progression insensible, qui évoque l’influence de Tchekhov, Irène Némirovsky peint les désarrois et les nostalgies de ces russes blancs, ces survivants d’un monde perdu.

Irène Némirovsky nous propose avec Les mouches d’automne, un très court roman sur l’exode durant la révolution Russe, inspiré de sa propre expérience d’émigrée russe.

Une famille bourgeoise russe et leur fidèle servante sont prises dans la tourmente de la révolution bolchevick. Leur monde s’écroule, disparaît, les conduisant sur le dur chemin de l’exil jusqu’à Paris.

Un chemin semé d’embûche rendu possible grâce à Tatiana qui a su cacher et protéger les bijoux de la famille, qui leur permettront de démarrer leur nouvelle vie parisienne.

Que reste-t-il de cette vie qui fut la leur, des liens intergénérationnels qui les lient ? Et surtout, quel avenir attend ceux qui ont tout perdu dans la débâcle ?

Les Karine, qui ont toujours mené une existence dorée et choyée, et Tatiana, leur servante, sont des déracinés cherchant un but à leur existence. Ils ne savent que faire et tournent en rond comme des mouches d’automne dans les pièces de leur appartement.

Dans ce récit, Irène Némirovsky nous subjugue, comme toujours, par sa plume exquise et affutée, et va sonder jusqu’au tréfonds, la fameuse âme russe de ses personnages. Une âme fortement attachée à son identité qui souffre loin de ses terres, de son histoire, de sa culture.

Eux, qui considèrent avoir toujours agi envers leurs gens avec bonté, ne comprennent pas la violence de ce nouveau régime qu’ils ont du fuir par peur des représailles. Leur fils Youri a d’ailleurs perdu la vie, tué par leurs anciens serfs.

Pour eux, c’est la fin d’un monde, la fin de leur monde et Irène Némirovsky raconte toute la difficulté qu’ils rencontrent à bâtir une nouvelle existence si loin de leur patrie, de leurs repères.

Même si ce texte est extrêmement court, je ressors une fois encore séduite par le talent de cette autrice dont on ne parle pas assez à mon goût. Si vous ne la connaissez pas encore, je vous invite vivement à la découvrir !

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