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Posts Tagged ‘les raisons du cœur mary wesley’

Dinar, printemps 1926. L’hôtel Marjolaine est envahi par une joyeuse colonie anglaise : jeunes gens insouciants, aisés, qui jouent au tennis, dansent, organisent des pique-niques… Lors de ces vacances, Flora, dix ans, rencontrera le grand amour : il a pour noms Félix, Hubert et Cosmo. Des années plus tard, bafouant tous les principes, en femme libre, elle préférera les trois compères à l’officier de l’armée des Indes que lui destine son père. Choix insensé ? Bien au contraire, follement sensé !

les-raisons-du-coeur-mary-wesleyauteur-éditeur-pagesLe mois anglais tire à sa fin et il m’aura permis de découvrir de bons romans même si je n’ai pas cassé la baraque puisqu’il s’agit de ma 6è lecture, bon sur 10 je vous l’accorde, mais j’aurais aimé faire mieux. Les raisons du coeur de Mary Wesley est une bonne pioche et bien que ce roman ne fasse pas partie de ceux que j’avais repérés pour ce mois so british, j’ai avalé les 500 pages de ce roman comme si de rien n’était !

Le récit s’ouvre en 1926 à l’hôtel Marjolaine de Dinard, une station huppée de Bretagne, à quelques encablures de Saint Malo. Ce sont les vacances de printemps et l’hôtel accueille une clientèle particulièrement cosmopolite et fortunée. Parmi eux, des estivants hollandais et britanniques, profitant de quelques semaines de repos pour s’adonner au casino, au shopping et aux bains de mer.

Flora, âgée de dix ans, réside dans l’annexe avec sa gouvernante française en attendant le retour de ses parents. A ses études, elle préfère la compagnie des chiens des vacanciers et des commerçants et demeure très solitaire, ne recevant que peu d’attention et d’affection. Et ce n’est pas l’arrivée de ses parents qui va changer son quotidien : son père, haut fonctionnaire en poste en Inde, revient rarement en Europe, et sa mère, ne le quitte pas d’une semelle. Le couple, totalement centré sur leur amour mutuel, délaisse totalement la petite fille. Le père la déteste franchement car il sait très bien qu’elle n’est pas de lui, et la mère, que la nature n’a pas doté de l’instinct maternel, ne fait aucun cas de sa fille et préfère la confier aux bons soins d’étrangers qui voudraient bien s’en occuper à sa place.

Notre jeune héroïne fait la rencontre d’une bande d’amis dont font partie de Cosmo et Blanco, deux adolescents britanniques travaillés par leur puberté, et de Félix, un jeune hollandais, qui fait tourner les têtes de toutes les filles, alors que lui-même semble indifférent au beau sexe. A la fin des vacances, Flora, très mûre pour son âge, se rend compte qu’elle est tombée amoureuse, non pas d’un des garçons, mais des trois, qui lui semblent toutefois inaccessibles (trop beaux et trop âgés). Eux, de leur côté, ne sont pas insensibles à la sensualité et au charme de Flora qui est loin d’être une petite fille dans sa manière d’être et de s’exprimer. Mais c’est la fin des vacances et les jeunes gens repartent dans leurs pays et Flora va prendre le chemin de sa pension anglaise dont elle ne ressortira que cinq ans plus tard, à l’occasion d’un Noël, lorsque la famille de Cosmo l’invite à venir passer les fêtes de fin d’année avec eux.

Cinq ans plus tard donc, sonne l’heure des retrouvailles avec Félix, Cosmo, Blanco et toute la bande. L’occasion pour chacun d’entre eux de se rendre compte que la petite Flora a bien grandi et qu’elle n’est décidément plus une petite fille. Tous l’accueillent avec joie, sauf la mère de Cosmo, qui craint que les hommes de la maison soient totalement vampirisés, à juste titre car Cosmo et Blanco, qui sont comme deux frères, la désirent tout autant et veulent vivre un amour à trois, comme dans Jules & Jim, ce qui ne sera pas sans conséquence sur leur amitié. Flora, elle, a un besoin immense d’être aimée et d’aimer en retour, sans souci des convenances et de la morale.

Comme Vita Sackville-West dans Au temps du roi Edouard, Mary Wesley brosse ici un portrait ironique et sans concession de la haute société anglaise, qui se cache derrière ses codes, ses faux semblants, sa superficialité et son hypocrisie. Les hommes sont banquiers ou militaires et les femmes remplissent leurs journées de shopping, de tea time et de réceptions en tout genre. Les vacances en France, les week-ends de chasse l’automne venu, les pièces de théâtre à ne pas rater, rythment le quotidien de la gentry londonienne, soucieuse des apparences et du qu’en-dira-t-on. Flora ne cadre pas avec le décor et va le comprendre très vite.
Je ne peux que vous encourager à lire à votre tour Les raisons du coeur, vous passerez un très bon moment j’en suis sûre. Pour ma part, j’ai très envie de lire La pelouse de camomille, Rose sainte-nitouche et La resquilleuse pour retrouver la plume anglaise et teintée d’ironie de Mary Wesley.

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Lu dans le cadre du Mois anglais et des challenges La plume au féminin édition 2013 et God save the livre édition 2013 :

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