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Posts Tagged ‘littérature adolescente’

De quel crime Nils s’est-il rendu coupable à l’âge de trois ans ? Pourquoi François, bon élève de cinquième, s’est-il mis soudain à bégayer? D’où vient cette grimace de peur qui défigure sans cesse le jeune Frédéric Roque ? Autant de personnes, autant d’énigmes à résoudre. Pourquoi Paul Duvergne a-t-il disparu en emportant le roi et la reine de son jeu d’échecs ? Pourquoi Solange est-elle triste chaque fois qu’elle boit du chocolat? Le professeur Nils Hazard, qui garde sur son bureau une petite voiture rouge sang de la marque Dinky toy, est un détective d’un genre particulier. Chasseur d’énigmes, il n’a jamais arrêté un seul coupable, il ne cherche pas de preuves, il ne fait pas de déduction, il imagine ce qui se passe dans la tête des autres. Mais il aimerait aussi savoir ce qui se passe dans son coeur depuis que Catherine Roque, une de ses étudiantes en étruscologie, est entrée dans sa vie…

Séduisant, immature et tête brûlée, Nils Hazard, 34 ans, est un prof de fac d’un genre particulier. Il devrait se consacrer à ses études sur le mystérieux peuple étrusque, mais il se laisse sans cesse déranger par une de ses étudiantes, Catherine Roque, qui vient lui poser les questions les plus farfelues à propos de personne qu’elle connaît.

Pourquoi son frère jumeau Frédéric a-t-il le visage déformé par un tic ? Pourquoi Paul Duvergne a-t-il abandonné sa famille en emportant le roi et la reine de son jeu d’échecs ? Pourquoi François Philippe se met-il à bégayer du jour au lendemain ?

Pourquoi Solange Lacroix est-elle si triste lorsqu’elle boit un chocolat chaud ? Et lui-même, pourquoi garde-t-il sur son bureau une petite voiture rouge sang ? Autant d’énigmes à résoudre qui vont mettre en danger les vies de Nils et de Catherine…

Nils hazard chasseur d’énigmes est une série de sept romans parus entre 1991 et 1998 et L’école des Loisirs a eu la bonne idée de rééditer les trois premiers volumes en ce mois de janvier, ce qui m’a permis de renouer avec la plume délicieuse de Marie-Aude Murail et de découvrir le personnage de Nils Hazard et que vous dire de plus que Dinky rouge sang fut un petit bonheur de lecture tout comme les deux suivants dont je vous reparlerai très vite.

Dans ce premier tome d’introduction, nous faisons donc connaissance avec le principal protagoniste de la série : Nils Hazard, un professeur d’étruscologie, orphelin depuis son plus jeune âge et qui a été durement élevé par son grand-père et son épouse.

Ce héros est un enquêteur spécial, plus proche de Indiana Jones que de Hercule Poirot, il ne vit que pour les étrusques, civilisation qui le fascine, et si il n’apprécie pas les enfants, il se veut proche de ses jeunes étudiants, au point de nouer des liens avec Catherine, qui va lui soumettre tout au long de ce premier tome, plusieurs énigmes, qu’il va toute dénouer avec une facilité déconcertante, volant son cœur au passage !

J’ai beaucoup aimé ce duo que j’ai trouvé très attachant et l’atmosphère désuète du roman, un temps où il n’y avait ni DVD ni téléphone portable et encore moins d’internet, une petite dose de nostalgie qui m’a rappelé bien des souvenirs.

Les différentes énigmes que Nils résout sont tour à tour amusantes, rafraichissantes ou émouvantes et nous plongent au cœur des traumatismes d’enfance des différents protagonistes et de Nils en particulier, un vécu qui explique bien la personnalité singulière qu’il s’est forgé.

J’ai dévoré ce premier opus tout comme j’ai avalé les suivants dont je vous reparle très vite mais si vous ne connaissez pas encore Nils Hazard, suivez mon conseil et allez vite le découvrir, il vaut largement le détour.

Un grand merci à Manon et aux éditions Ecole des loisirs pour cette délicieuse lecture !

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Si votre appartement sent inexplicablement le muguet, et éventuellement la violette, et que cette odeur vous submerge pour disparaître totalement l’instant d’après. Si chez vous des objets changent de place mystérieusement. Si vous ne pouvez en accuser personne. Si vous découvrez sur votre bureau ou dans votre chambre des objets qui ne vous ont jamais appartenu. Si le voisin du dessous vient vous voir et vous explique qu’il a perdu son elfe. Si vous êtes déprimé(e). Si vous pensez que la raison vous quitte. Alors, que vous croyiez ou non aux choses de l’au-delà, vous pouvez être certaine que votre vie va changer.

24 janvier. Madeleine est documentaliste au CDI du collège de sa ville dans lequel est scolarisé son fils unique Constantin dans la classe de 5è 4 de Monsieur Logé-Dangerre.

Leur vie est totalement bouleversée depuis que Madeleine a reçu une lettre anonyme l’avertissant que José, son mari, la trompe avec sa secrétaire. Devant son secret éventé, José n’a pas nié et en a profité pour quitter le domicile familial. Depuis lors, mère et fils n’ont aucune nouvelle.

Et, cerise sur le gâteau, depuis quelques jours l’appartement familial embaume le muguet, les objets changent sans cesse de place et tous ses appareils ménagers tombent en panne les uns après les autres.

Madeleine croit qu’elle devient folle jusqu’à ce que Monsieur Tibère, son voisin du dessous, vienne sonner à la porte, à la recherche de son elfe…

Avec Ma vie a changé, je poursuis ma découverte de l’œuvre de Marie-Aude Murail après Oh, Boy ! ; La fille du docteur Baudoin ; 22 ! ; Sauveur et fils saison 1 ; Sauveur et fils saison 2 ; Sauveur et fils saison 3 ; Sauveur et fils saison 4 et Maïté coiffure et je suis, une fois de plus, sous le charme de sa plume et des histoires qu’elle tricote.

Dans ce récit, Marie-Aude Murail aborde la vie d’une maman et de son fils unique après le départ du mari et père, parti sans laisser d’adresse faire sa vie avec une autre.

Avec cette base de départ somme toute banale, l’auteure met une touche de fantastique en intégrant un elfe à son récit, ce qui apporte tout le sel à cette histoire puisque l’apparition de Timothée entraine une série d’évènements bouleversant l’existence bien tranquille de Madeleine et de Constantin.

Après un début de roman assez triste, on est rapidement happé par l’aspect fantastique du récit qui donne beaucoup de rythme et qui insuffle beaucoup d’humour à l’histoire. Les passages avec l’elfe et les gobelins sont très drôles et les dialogues entre Madeleine et son elfe vont permettre à la jeune femme de voir sa vie sous un autre angle, arrêter d’espérer le retour de son mari infidèle au sein du foyer mais au contraire reprendre enfin les rênes de sa vie et pourquoi pas tomber amoureuse à nouveau.

C’est un roman jeunesse mais comme toujours avec Marie-Aude Murail, les adultes y trouvent leur compte notamment parce qu’ici l’héroïne est la maman et non l’enfant, et que son quotidien ressemble bien au nôtre, en tout cas lorsque l’on est comme moi maman solo !

J’ai beaucoup aimé ce personnage et ses réflexions pleines d’humour et d’autodérision. Quant aux enfants, ils s’identifieront facilement à Constantin, un préado bien sympathique, lecteur assidu de Vaudou, le magazine du paranormal, qui aidera beaucoup sa maman à s’y retrouver dans le monde des Elémentals.

Nul besoin d’être accro à la littérature fantastique pour apprécier Ma vie a changé, la dose de fantastique est légère et somme toute imaginable si on a l’esprit un peu ouvert, et on quitte à regret ce roman le sourire aux lèvres, désolée d’être arrivée si vite au point final.

Une fois encore, Marie-Aude Murail propose un roman de qualité dans lequel les jeunes lecteurs et leurs parents peuvent se retrouver. Un roman à la fois drôle et sensible qui donne de l’espoir, montrant que même après un divorce, la vie peut être belle à nouveau.

Un grand merci aux éditions L’école des loisirs pour cette charmante lecture, j’ai adoré !

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Louis Feyrières doit faire un stage d’une semaine, comme tous les élèves de troisième. Où ? Il n en sait rien. Ce qui est sûr, c’est qu’il n aime pas l’école et qu’il ne se sent bon à rien. « J’ai ma coiffeuse qui prend des apprentis, dit Bonne-Maman, lors d’un repas de famille. Stagiaire, c’est presque pareil. » Coiffeur ? C ‘est pour les ratés, les analphabètes, décrète M. Feyrières qui, lui, est chirurgien. Louis se tait. Souvent. Mais il observe. Tout le temps. Comme il n a rien trouvé d’autre, il entre comme stagiaire chez Maïté Coiffure. Et le voilà qui se découvre ponctuel, travailleur, entreprenant, doué ! L’atmosphère de fièvre joyeuse, les conversations avec les clientes, les odeurs des laques et des colorants, le carillon de la porte, les petits soucis et les grands drames de Mme Maïté, Fifi, Clara et Garance, tout l’attire au salon. Il s’y sent bien, chez lui. Dès le deuxième jour, Louis sait qu’il aura envie de rester plus d’une semaine chez Maïté Coiffure. Même si son père s y oppose.

Louis Feyrières a 14 ans, il vit à Orléans et est en classe de 3è. Fils d’un brillant chirurgien et d’une mère au foyer, il déteste le collège et n’a aucun plaisir à aller en cours. Nul en tout, il a droit aux récriminations de son père qui, à l’inverse, était un brillant élève.

Arrive le moment de faire la fameuse semaine de stage obligatoire et comme il n’a aucune idée de ce qu’il pourrait faire, il accepte la proposition de sa grand-mère d’intégrer Maïté coiffure, le salon qu’elle fréquente.

Dès le premier jour, il est bien accueilli par madame Maïté qui trône derrière son comptoir, Clara en charge des couleurs, Fifi, maestro des ciseaux, et Garance, l’apprentie. Fifi, le seul homme du salon, le prend sous sa coupe et découvre que Louis est très doué avec des ciseaux en mains.

Louis s’aperçoit qu’il est enfin dans son élément, il aime l’ambiance du salon, le travail de coiffeur et se retrouve bien dépourvu lorsque son stage prend fin…

Avec Maïté coiffure, je poursuis ma découverte de l’œuvre de Marie-Aude Murail après Oh, Boy !, La fille du docteur Baudoin, 22 !, Sauveur et fils saison 1, saison 2, saison 3 et saison 4 ; et je suis, une fois de plus, sous le charme de sa plume et des histoires qu’elle tricote.

Dans ce récit, Marie-Aude Murail aborde avec une fois encore beaucoup de justesse des thèmes liés à l’adolescence, ici l’échec scolaire et la différence. A travers Louis, elle redonne confiance à celles et ceux pour qui les études ne coulent pas de sources et démontre qu’un travail manuel peut mener à l’épanouissement professionnel et personnel.

Issu d’une famille bourgeoise, Louis est destiné à faire de longues études, son père rêve d’en faire un chirurgien et il ne va cesser de dénigrer les aspirations de son fils. Heureusement, Louis peut compter sur son proviseur, sa mère, sa grand-mère, sa jeune sœur et le personnel du salon, pour réaliser son rêve : devenir coiffeur.

D’autant que si il n’est pas doué pour les études, il déborde d’idées marketing et commerciales et que sous son impulsion, Maïté coiffure va connaître un nouveau souffle.

Marie-Aude Murail n’en oublie pas d’aborder des thèmes sociaux qui traversent ses autres romans comme l’amitié, le handicap, la violence, les préjugés, l’homosexualité…

Un très joli roman qui donne de l’espoir, montre qu’avec une grande détermination, on peut réaliser ses rêves, réussir ce que l’on entreprend malgré un environnement hostile.

Un récit à mettre dans les mains des collégiens dès 13 ans.

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Comment résoudre tous nos problèmes ? On peut, comme Jean-Jacques, s’enfermer dans sa chambre et ne plus penser à rien en dégommant des terroristes sur son ordinateur. On peut, comme Gabin, s’enfoncer des écouteurs dans les oreilles et passer ses nuits en compagnie des zombis de The Walking Dead. On peut aussi, comme Frédérique, demander à une voyante de lire l’avenir, ou bien, comme Jérôme, s’enfuir en abandonnant femme et enfants. Mais on peut également consulter monsieur Sauveur Saint-Yves, psychologue clinicien, comme Solo, comme Margaux, comme Samuel, comme Ella, et regarder la vie en face. Le bonheur sera peut-être au rendez-vous.

Au 12 rue des Murlins, Sauveur Saint-Yves est toujours fidèle au poste. Dans cette quatrième saison, nous retrouvons les adolescents des saisons précédentes : Blandine Carré diagnostiquée hyperactive et sa sœur Margaux, deux TS à son actif et un lourd passif de scarificatrice. Ella Kuypens une jeune transgenre victime de harcèlement scolaire. Gabin Poupard, en voie de déscolarisation dont la mère, schizophrène, est régulièrement hospitalisée, et qui a investi le grenier de Sauveur.

Mais aussi Samuel qui a des relations conflictuelles avec sa mère et qui vient tout juste de faire la connaissance de son père, et bien sûr de nouveaux patients comme la petite Maïlys qui, du haut de ses 4 ans, fait tout son possible pour attirer l’attention de ses parents et le jeune gardien de prison, Solo.

Il y a toujours Louise Rocheteau, la mère de Paul, le meilleur ami Lazare, fils de Sauveur, avec elle qui file le parfait amour et qui lui a promis un bébé et un toit commun, mais qui ne se sent pas à sa place dans cette maison de garçons.

Sans oublier le vieux légionnaire Jovo qui a définitivement abandonné sa vie d’errance pour lui préférer la rue des Murlins, devenu accro à The Walking Dead !

Du 4 janvier et le 7 février 2016, Marie-Aude Murail nous raconte le quotidien de Sauveur et des siens, l’évolution de ses patients et les problèmes auxquels ils sont confrontés : dépression, tentative de suicide, transgenre, phobie et harcèlement scolaires, homophobie, intolérance, terrorisme, pauvreté, le deuil, la maladie, l’alcoolisme, les familles monoparentales ou recomposées, les transferts patients / psy, les ravages du divorce…

L’auteure nous dépeint la souffrance des adolescents et des adultes confrontés à ces différentes situations avec tellement d’intelligence que ce n’est jamais plombant pour le lecteur, c’est admirable de finesse et de talent, comme toujours chez Marie-Aude Murail.

J’avais eu un coup de coeur pour Sauveur et fils saison 1, Sauveur et fils saison 2 et Sauveur et fils saison 3, la saison 4 n’a fait pas exception à la règle, j’ai adoré tout autant ce dernier opus dont l’histoire est dans la continuité des volumes précédents sans lasser et sans redondance.

Dès les premières lignes, j’ai adoré retrouver Sauveur Saint-Yves et Louise, Lazare et Paul, Gabin et Jovo, et tous les patients du psychologue clinicien au grand cœur. Je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer cet ultime roman et je l’ai refermé le cœur gros, orpheline de ces personnages qui sont tellement touchants sous la plume sensible de Marie-Aude Murail.

J’ai souri, ri mais aussi tremblé et été émue une fois encore par les épreuves que tous traversent car l’auteure ne ménage pas les différents protagonistes de son histoire mais elle a su clôturer joliment, tout en laissant la porte entrouverte, ce cycle porté par Sauveur Saint-Yves.

La façon qu’a Marie-Aude Murail de nous narrer le quotidien de ce psy humaniste est un vrai bonheur et une fois que l’on a mis le nez dedans, il devient vraiment très difficile de le lâcher.

Il y a toujours beaucoup d’humour, un héros souvent débordé par ses patients, qui a de plus en plus du mal à dresser une frontière nette entre vie pro et vie perso mais irrésistible, et une formidable atmosphère de chaleur humaine qui fait du bien.

Chaque saison de cette tétralogie peut être lue séparément mais bien évidemment je vous conseille vivement de lire les saisons dans l’ordre de parution afin de suivre l’évolution de chaque personnage. Si toutefois, vous préférez commencer par ce dernier tome, remontez ensuite le cours du temps pour arriver à la source, histoire de profiter pleinement des histoires imaginées par Marie-Aude Murail.

Une saga coup de coeur, à la fois drôle et touchante, à lire et à relire, ancrée dans la réalité et portée par des héros tous terriblement attachants, à mettre entre toutes les mains dès 13 ans !

Un immense merci à Manon et à L’Ecole des Loisirs pour cette magnifique lecture.

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Cinq bébés enlevés. Un projet expérimental diabolique consigné dans un journal intime. Un journaliste qui enquête sur ces disparitions vingt-cinq ans après.1910, Buenos Aires. Une jeune femme réapparaît au domicile de ses parents après avoir disparu une nuit alors qu’elle dormait dans son berceau. Une jeune femme sans aucun souvenir, un homme qui se comporte comme un chien, les images hallucinées d’une session d’hypnose, sont les pistes qui conduiront Alejandro à remonter le fil de cette sombre histoire jusqu’à un dénouement aussi terrifiant qu’inattendu.

Dans la nuit du 5 avril 1885, cinq bébés d’un an sont enlevés au sein même de leurs foyers dans les conventillos de Buenos Aeres. Leurs parents ne se connaissent pas mais ont tous un point commun : ils sont récemment arrivés en Argentine, après avoir fui leurs pays respectifs. Damien est d’origine française, Dimitri venu de Russie, Dante arrivé d’Italie, José d’Espagne et Amira d’un pays arabe.

1910, Buenos Aeres s’apprête à fêter le centenaire de la république d’Argentine. Le pays est en liesse et Alejandro Berg partage cet enthousiasme populaire. Journaliste pour le quotidien La Pensa, il reçoit la visite de Omar Annuar qui lui révèle l’affaire des bébés disparus.

Sa fille, Amira, fait partie des bébés enlevés mais elle est apparue il y a une quinzaine de jours devant sa porte et Omar souhaiterait savoir ce qu’il est advenu de sa fille pendant ce laps de temps.

Alejandro, après avoir rencontré la jeune femme, accepte et décide d’aller à la rencontre des autres familles. C’est alors qu’il apprend que Dimitri et Damien sont eux aussi de retour depuis une quinzaine de jours…

Lorsque j’ai pris connaissance des nouveautés de l’Ecole des Loisirs en cette rentrée, c’est sans aucun doute La noirceur des couleurs qui me tentait le plus. Vous connaissez mon goût pour les thrillers historiques, j’étais forcément curieuse de découvrir celui-ci destiné aux 14 ans et plus, se passant en Argentine au moment de son centenaire.

Je crois que c’est la première fois que je lis un auteur argentin et je ressors de ma lecture plutôt enthousiaste même si j’ai quelques bémols. J’ai trouvé ce thriller pour adolescents bien construit avec un suspens qui montre crescendo au fur et à mesure même si j’avoue avoir été déçue par la conclusion de ce roman, qui m’a laissé sur ma faim, d’autant que j’ai découvert assez vite le fin mot de l’histoire.

Martin Blasco met en scène un journaliste qui, sous le charme de la belle et étrange Amira, enquête sur la disparition de ces bébés et surtout sur ce qu’il a pu advenir d’eux pendant 25 ans. Parallèlement à cette quête, l’auteur nous donne à lire des extraits du journal du Dr Andrew, le ravisseur des enfants qui les a tenu captifs pendant des années dans une maison.

Les enfants qu’il a renommés Azur, Vert, Marron et Noir vivent sous le même toit mais ignorent tout de leurs existences et se rencontreront bien des années plus tard. Quant à Blanc, il est élevé en ville par une nourrice et fréquentera ensuite les pensions et ignore lui aussi l’existence de ses « frères et soeur ».

Pourquoi le Dr J.F Andrew a-t-il fait capturer ces bébés, quel était son dessein ? Son obsession : faire naître des hommes nouveaux en vue du nouveau siècle qui approche. Un projet expérimental effroyable que l’on va découvrir au fur et à mesure de notre lecture du journal intime du médecin.

La noirceur des couleurs est un roman très prenant, avec des chapitres courts, qui permettent d’avancer très vite dans notre lecture et de captiver notre attention, le tout dans un climat assez anxiogène.

Je regrette toutefois que Alejandro défasse les nœuds de l’écheveau un peu trop rapidement à mon goût mais je n’oublie pas que le jeune lectorat auquel ce roman est destiné appréciera plus que moi cette rapidité et les quelques facilités auxquelles a recours l’auteur.

Reste que le cœur de ce roman, le projet criminel de J.F Andrew, fait froid ans le dos tant il est diabolique à souhait et surout, il nous rappelle d’autres projets menés lors des heures les plus sombres de notre histoire contemporaine récente.

Un grand merci à Coline et aux éditions Ecole des Loisirs pour cette lecture singulière et addictive que je vous recommande.

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Agatha vit seule avec sa mère depuis la mort de son père. Elle s’ennuie. Alors elle lit. Tout ce qui lui tombe sous la main. Surtout des romans policiers. Elle lit, et elle imagine des histoires de meurtre et de disparition.
Livre après livre, rêve après rêve, elle grandit. Paris, l’Égypte : Agatha brûle de voir le monde. Elle a soif de goûter à tout ce que la vie peut lui offrir.
Plus tard, Agatha Miller prendra sa plume pour écrire. Son premier roman policier sera signé Agatha Christie.

Retracer la jeunesse et les années d’apprentissages de la célèbre reine du crime sous le biais d’un roman jeunesse, voici ce que nous propose Françoise Dargent. Solidement documenté, ce roman biographique à destination des collégiens a le mérite de revenir sur des années importantes pour celle qui se nomme encore Agatha Miller.

Vous le savez, j’adore dame Agatha et les personnages qu’elle a créés et qui sont devenus emblématiques du roman policier : Hercule Poirot, Miss Marple, Ariadne Oliver (son double) et Tommy et Tuppence Beresford.

Il y a quelques mois je m’étais déjà intéressée à la vie de cette romancière par le biais d’un roman graphique très réussi, Agatha la vraie vie d’Agatha Christie, et ce récit de Françoise Dargent vient compléter mes connaissances.

Les avis étant bons, c’est plutôt confiance que j’ai attaqué ma lecture et j’en ressors déçue. Je m’attendais à apprendre bien des choses sur la jeune Agatha, les années d’apprentissage étant en général toujours intéressantes pour découvrir un auteur mais ce que Françoise Dargent nous donne à lire n’est pas passionnant.

En effet, il ne se passe rien ou presque dans la vie d’Agatha : on y voit trop souvent une jeune fille qui s’ennuie, coincée dans le carcan de la bonne société édouardienne. Et ce qui est le plus intéressant, c’est-à-dire ses années de pensionnat à Paris, arrivent bien tardivement et sont vite expédiées.

En fait, ce roman pourrait parler de n’importe quelle jeune femme de son époque qui se cherche et essaie de se réaliser malgré les difficultés, les usages et surtout ce qu’on attend d’une jeune fille bien née : faire un bon mariage.

Historiquement parlant c’est très réussi : les jeunes lectrices apprendront beaucoup sur cette Belle Epoque et sur la condition féminine et c’est ce qui est intéressant ici mais en ce qui concerne Agatha Miller à proprement parler, on en sait guère plus et c’est bien dommage.

Certes, Françoise Dargent avertit son lectorat qu’il s’agit d’une fiction inspirée de la vie d’Agatha Christie et ne prétend pas à l’exactitude de tout ce qu’elle relate, il n’y a pas tromperie de sa part, je me suis juste fait une mauvaise idée de ce roman avant de le lire.

En conclusion, Agatha est un roman qui se lit très bien mais qui m’a laissé sur ma faim.

J’en profite pour vous conseiller aussi au passage une série jeunesse que j’adore : Les enquêtes d’Alfred et Agatha de Ana Campoy. L’autrice espagnole met en scène Agatha et Alfred Hitchcock, enfants, résolvant des enquêtes !

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Les anges gardiens n’existent pas qu’en rêve, le saviez-vous ? Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule. L’adolescente se retrouve dans la forêt de l’île japonaise d’Hokkaido, reliée physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le lien entre Julie et l’enfant perdu ?

Mai 2016. Lorsque Julie plonge dans le sommeil, elle semble connectée à un petit garçon, seul en forêt.

Au fil de ses rêves, elle côtoie ce garçonnet terrorisé, qui a été abandonné par sa famille sur une île japonaise. Il a faim. Il a froid. Il est terrorisé. Comment Julie peut-elle l’aider ?

Mais ses rêves perturbent Julie qui perd le fil entre virtuel et réel et s’épuise de plus en plus au point d’inquiéter sérieusement ses parents…

Vous vous souvenez sûrement d’un fait divers qui avait fait le tour de la planète en mai 2016. Un jeune garçon de 7 ans, apparemment insupportable, avait été laissé par ses parents dans la forêt de Hokkaido, une île inhabitée, peuplée de créatures sauvages comme des ours.

Pendant six jours, les autorités japonaises avaient cherché Yamoto qui avait trouvé refuge dans une base militaire désaffectée. Eric Pessan s’est servi de ce fait divers tragique qui heureusement s’est bien terminé pour son dernier roman intitulé Dans la forêt Hokkaido.

On va suivre pendant une centaine de pages ce petit garçon japonais qui ne comprend pas comment ses parents ont pu l’abandonner et Julie, une adolescente française, qui mène une vie tranquille avec ses parents et son grand frère. Son père, conseiller municipal dans l’opposition, se préoccupe beaucoup d’humanitaire, allant jusqu’à accueillir trois jeunes migrants qui ont fui la dictature érythréenne.

Ce court roman destiné aux 14 ans et plus aborde donc plusieurs thématiques très intéressantes comme la maltraitance parentale car notre jeune héroïne n’arrive pas à comprendre, nous non plus, comment des parents en arrivent, pour donner une bonne leçon à leur enfant, à le laisser même quelques minutes, seul au beau milieu d’une forêt, au risque qu’il serve de déjeuner aux animaux sauvages.

Eric Pessan aborde également le sujet ô combien d’actualité des migrants à travers les personnages de Ghirmay, Nahom et Natnael qui ont fui leur pays d’origine où ils n’avaient aucune liberté pour le pays des droits de l’homme.

Des thématiques bien abordées, qui nourrissent un certain nombre de réflexions et que j’ai trouvé habilement introduites par l’auteur, des thèmes nécessaires et actuels qu’il est important d’expliquer aux jeunes lecteurs, une initiative que l’on ne peut que saluer.

J’ai en revanche eu du mal avec le côté surnaturel du roman qui donne une touche mystérieuse et intrigante au récit mais que j’ai trouvé trop brouillon et qui n’a pas su m’émouvoir.

Je suis plutôt restée en marge de cette histoire en partie à cause des réactions de Julie qui ne m’a pas touchée et de cette dose de surnaturel qui avec moi n’a pas fonctionné mais qui peut je pense plaire aux adolescents.

Vous l’aurez compris, malgré mes bémols, Dans la forêt de Hokkaido est un bon roman qu’il est important de mettre entre toutes les mains afin de familiariser jeunes et moins jeunes avec le problème des migrants et celui de la maltraitance parentale.

Un grand merci à Coline et aux éditions Ecole des Loisirs pour cette lecture singulière et pleine d’intérêt.

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

challenge-un-pave-par-mois

En cette fin du XIXème siècle, on prépare à Paris l’exposition universelle, et l’inauguration de la Tour Eiffel. Violette Baudoyer se réfugie dans la capitale après avoir fui sa famille. Elle est recueillie par Madame Bouteloup, et formée à la voyance au sein de la bonne société. Florimond Valence est quant à lui journaliste aux Nouvelles du matin, et mouchardeur pour le commissaire Aristide Barjoux. Lorsque le corps d’une femme est découvert dans le quartier de Belleville, Florimond doit élucider l’affaire. C’est alors qu’il va croiser la route de Violette… Qu’a-t-elle à voir avec ce meurtre ? Est-elle menacée ? Florimond peut-il l’aider ?

Paris, la Belle Epoque. Violette Baudoyer a fui sa famille et la ville de Troyes depuis un an déjà. Dotée du don de divination, elle voit dans l’eau l’avenir des autres mais pas le sien, elle est recueillie par Madame Bouteloup qui lui façonne sa nouvelle identité de Madame Euryale, toute de rouge vêtue .
Avec l’aide de Ernest Marescot, elle est introduite dans la meilleure société pour des séances de divination et très vite, le Tout-Paris se presse aux soirées où la dame en rouge officie.
Florimond Valence, journaliste aux Nouvelles du matin, sillonne les rues de Paris dès la nuit tombée, pour sa rubrique, la plus lue du journal, qu’il signe du sobriquet de Nocturnos, le journaliste de vos nuits blanches. Lors d’une de ces promenades, il découvre le corps sans vie d’une femme dont on a ôté le cerveau. Ce premier meurtre sera suivi de plusieurs autres et le commissaire Aristide Barjoux, entend bien se servir du talent d’enquêteur amateur de Florimond pour résoudre cette série de crimes sans précédent…
Vous connaissez mon goût pour la Belle Epoque, Le secret de la dame en rouge ne pouvait donc pas m’échapper et sitôt acheté sur la route de mes vacances, aussitôt lu, une fois n’est pas coutume.
Le secret de la dame en rouge est un roman historique comme je les aime, certes destiné avant tout aux adolescents mais l’adulte que je suis a pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
Parlons tout d’abord de l’objet livre : la couverture est vraiment très jolie et la mise en page très soignée. Chaque en-tête de chapitre est illustré et les bas de page sont joliment soulignés, bravo à Scrinéo pour ce beau travail d’édition.
L’atmosphère ensuite, j’ai adoré la plume de Béatrice Bottet et la toile de fond qu’elle nous propose mêlant habilement science et voyance, on est plongé au cœur du Paris de la Belle Epoque et j’ai trouvé très agréable de parcourir la ville lumière en compagnie de Violette et Florimond.
Le pitch promettait une enquête palpitante dans les rues de Paris au moment où la Tour Eiffel est achevée et où la science fait des pas de géant. Palpitante je n’irai pas jusque là puisque Béatrice Bottet nous révèle très vite qui est derrière cette série de meurtres, et que ce roman n’est pas à proprement parler un polar mais plutôt un roman historique au cœur duquel la voyance est au centre, comme dans Velvet de Mary Hooper, pour autant on ne s’ennuie pas une seconde.
Au-delà de cet aspect scientifique et policier, le roman s’attarde sur la condition féminine de la fin du 19è, époque où la femme n’avait pas voix au chapitre et passait de l’autorité paternelle à celle de son mari, sans espérer une once de liberté.
Les personnages sont bien décrits et attachants. On découvre au fur et à mesure les personnalités de ces deux héros, leurs parcours respectifs et on a plaisir d’être en leur compagnie pendant plus de 400 pages.
Violette est une jeune femme forte et indépendante, qui a osé fuir un mariage arrangé et la tyrannie d’un père pour vivre son existence comme elle l’entend mais qui se retrouve piégée par Madame Bouteloup qui lui offre sécurité et protection mais qui lui prend tout ce qu’elle gagne.
Florimond est issu d’une famille nombreuse, dernier enfant d’une fratrie composée de six sœurs, piégé par le commissaire Barjoux, contraint d’enquêter et de risquer sa vie pour ne pas finir au bagne.
Vous l’aurez compris, je ne peux que vous recommander cette dame en rouge paassionnante et j’espère que Béatrice Bottet proposera une suite aux aventures de Violette et Florimond, la fin ouverte s’y prête et quant à moi, je retrouverai avec plaisir Madame Euryale et Nocturnos.

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Lu dans le cadre du mois anglais :

J’étudie le corps des femmes qu’il a assassiné de sang froid. J’assiste, impuissante, à la terreur qu’il fait régner sur Londres. Je sens son ombre peser sur moi. Ses sourires malsains. Son regard de tueur.

1888, Audrey-Rose a toujours vécu dans l’opulence et le bonheur jusqu’à la mort de sa mère. Depuis, malgré la compagnie de sa tante et ses robes en soie, la jeune fille mène une vie secrète.

Contre l’avis de son père et les attentes de la haute société, Audrey-Rose passe beaucoup de temps dans le laboratoire de son oncle pour étudier la médecine légale, en compagnie de Thomas, un apprenti charmant, intelligent mais méprisant. Elle passe ainsi ses après-midi à disséquer et à lire à travers les corps humains.

Mais depuis quelques temps, des meurtres sanglants et particulièrement horribles touchent les femmes de petite vertu de Whitechapel. Scotland Yard est sur les dents et le commissaire Blackburn, chargé de l’enquête, requiert l’aide de Jonathan Wadsworth, médecin légiste réputé.

Wadsworth va se pencher sur les victimes de celui qui est rapidement surnommé Tablier-de-cuir, assisté par Thomas Cresswell, son plus brillant élève et par Audrey-Rose Wadsworth, sa propre nièce, qui souhaite devenir médecin.

La jeune femme brave l’interdiction paternelle qui ne rêve pour elle que d’un bon mariage et de tea party. Audrey-Rose fait fi de sa condition de jeune fille de bonne famille et souhaite par dessus tout sortir de ce carcan. En avance sur son temps et émue par le sort de ces femmes, elle enquête avec Thomas Cresswell dans les rues de Whitechapel…

Je ne suis pas ripper addict mais j’ai été séduite par la couverture de Autopsie tome 1 Whitechapel et par la quatrième de couverture et je dois dire que ce roman policier Young adult m’a beaucoup plu et ce pour plusieurs raisons.

Pour son héroïne tout d’abord, la jeune Audrey-Rose, qui se révèle intelligente mais surtout très courageuse voire intrépide, et qui forme avec Thomas Cresswell, un duo atypique et drôle qui m’a rappelé le tandem March Middleton / Sidney Grice de Petits meurtres à Mangle Street que je vous conseille au passage.

Comme March Middleton, c’est un modèle de femme éprise de liberté, une femme insolite qui, avec une certaine morgue, fait fi des conventions sociales, un personnage attachant que j’aurai plaisir à retrouver dans le second tome en cours d’écriture.

Pour son atmosphère so british et victorienne ensuite que Kerri Maniscalco nous dépeint à merveille, revenant sur la place des femmes au sein de la société sous le règne de Victorien, qu’elles soient la haute société comme Audrey-Rose ou du peuple comme les malheureuses victimes de l’éventreur.

L’auteure fait aussi la part belle à la médecine légale, s’attachant à nous démontrer en quoi elle consistait à l’époque ainsi que les balbutiements de la police scientifique et j’ai trouvé cet aspect vraiment passionnant et bien relaté d’autant que l’auteure ne fait pas dans la surenchère et ne tombe jamais dans le glauque ou le morbide.

Pour son efficacité, l’intrigue est bien construite et reprend assez fidèlement le cours des évènements même si Kerri Maniscalco a choisir de faire l’impasse sur les multiples arrestations et l’assassinat de Elisabeth Stride, préférant s’arrêter plus longuement sur celui de Mary Jane Kelly, le plus spectaculaire. Elle a aussi simplifié l’histoire de Jack l’éventreur pour gagner en efficacité, ce en quoi elle a à mon avis eu raison.

Ce premier volume d’Autopsie est pour moi une très bonne surprise, je l’ai trouvé distrayant et passionnant, j’ai beaucoup aimé son atmosphère gothique et son héroïne, le style fluide de Kerri Maniscalco et les dialogues emplis d’humour et d’autodérision, une réussite !

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 Lu dans le cadre de Ma PAL de printemps (5/10)

A la cour de France, Marie-Aimée de Rohan est amie de la reine d’Espagne, Anne. Cette existence de plaisirs et de fêtes aurait pu la satisfaire, mais la duchesse de Chevreuse a un tempérament de feu ! Marie-Aimée ne se sent vivre que si elle anime des complots, si elle colporte des secrets et joue les espionnes… et elle ne va pas s’en priver ! Voici son histoire…

Marie Aimée de Rohan naît au château de Coupvray un beau jour de l’année 1600. Par son père Hercule de Rohan, duc de Montbazon, serviteur zélé du roi Henri IV, elle descend de l’une des plus vieilles familles de l’aristocratie bretonne et se rêve en reine de France lorsque Louis XIII accède au trône.

Làs pour elle, un roi de France se marie par raison d‘état et sa promise est finalement l’infante d’Espagne, Anne. C’est d’ailleurs une double noce qui va unir l’Espagne et la France puisque la sœur cadette de Louis, Elisabeth, épouse quant à elle l’héritier du trône d’Espagne.

Hercule de Rohan lui choisit pour époux le favori du roi, le duc de Luynes, de vingt ans son aîné. Ce mariage la propulse surintendante de la maison de la reine et assouvit ainsi ses désirs de pouvoir.

Mais cette union est de courte durée, le duc succombant à une fièvre pourpre, peu de temps après la naissance de leur fils et Marie Aimée se retrouve en exil. Peu importe, la duchesse ne pleure pas longtemps son mari et épouse quelques mois plus tard, sans même attendre le consentement de Louis XIII, le vieux duc de Chevreuse, Claude de Lorraine.

Son époux persuade le roi de mettre fin à son exil et la voilà de retour au Louvre, près de la reine. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Anne est enfin grosse en cette année 1623 mais un soir alors qu’elle court dans une salle du Louvre avec Marie-Aimée, elle chute et perd l’enfant qu’elle portait.

La duchesse de Chevreuse est immédiatement exilée, un exil auquel succèderont de nombreux autres car Marie Aimée n’aime pas le cardinal de Richelieu, le tout-puissant premier ministre de Louis XIII, et commence à échafauder des complots pour se débarrasser de lui…

Anne-Marie Desplat-Duc, connue pour sa série Les colombes du roi soleil, s’attaque dans cette série Duchesses rebelles aux héroïnes de la Fronde. Le premier tome était consacré à la Grande Mademoiselle et dans ce second volume, Anne-Marie Desplat-Duc nous dresse le portrait de la duchesse de Chevreuse que je découvre à cette occasion.

Et cette Marie Aimée, quelle femme ! Une femme ambitieuse, éprise de réussite et d’honneur, orgueilleuse, intrigante, qui n’aura de cesse toute sa vie de comploter et de fuir en exil dès lors que ses intrigues seront découvertes par le cardinal de Richelieu d’abord puis par Mazarin ensuite.

Comme pour L’intrépide cousine du roi, sous la plume de l’auteure, c’est Marie Aimée de Rohan qui se raconte depuis son exil, dans La dangereuse amie de la reine, non pas dans son cher château de Dampirerre, mais à Saint Fargeau chez Anne Marie Louise d’Orléans.

Écrit dans le style du 17è siècle, avec le vocabulaire de l’époque, ce roman passionnant à lire, ravira les jeunes lectrices (et les autres) désireuses de s’immerger dans le siècle de Louis XIII essentiellement et notamment dans le sillage de la reine Anne d’Autriche puisque Marie Aimée réussit à devenir la confidente et la grande amie de la reine de France.

J’ai trouvé ce roman très bien documenté et il nous plonge avec une certaine délectation, dans cette cour sous Louis XIII et ses intrigues, ses complots mais aussi dans l’intimité maladroite et gauche du couple royal.

Un roman d’intrigues et d’aventures passionnant et mené tambour battant, porté par une héroïne, sinon attachante du moins très intéressante, qui met en lumière une période historique dominée par la figure du cardinal de Richelieu que l’on ne voit pas si souvent dans les romans, le règne de Louis XIII étant éclipsé par celui de son père Henri IV et surtout celui de son fils Louis XIV.

Un second tome très réussi porté par un joli travail éditorial de Flammarion jeunesse que je remercie pour cette belle lecture et qui nous propose une couverture rock’n’roll en diable avec du orange fluo, des en-tête de chapitre, des hauts et bas de pages à la manière des romans du 17è siècle, qui font de ce roman historique un bel objet livre.

Vous l’aurez compris, je vous recommande cette série et ce roman si vous aimez cette époque, vous ne serez pas déçues !

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