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Posts Tagged ‘littérature française’

Héloïse Guay de Bellissen a été libraire avant de se consacrer à l’écriture. Elle publie aujourd’hui son cinquième roman.

Simon Coencas, le dernier des quatre inventeurs de la grotte de Lascaux s’est éteint le 2 février 2020 à l’âge de 92 ans. Né à Montreuil en 1927, Simon Coencas trouve refuge avec sa famille à Montignac, alors situé en zone libre, en juin 1940.

C’est aux côtés de ses camardes George Agniel, Jacques Marsal et Marcel Ravidat qu’il découvre la grotte de Lascaux, le 12 septembre 1940. Emerveillé par ce qu’il voit, il sera tout au long de sa vie habité par la beauté et la puissance de ces peintures.

L’ordonnance allemande du 27 septembre 1940 obligeant tout juif à se faire recenser, contraint Simon Coencas à rentrer à Paris. Arrêté en 1942 avec sa famille, il est interné au camp de la Muette à Drancy. Son jeune âge permit à la Croix-Rouge de le faire sortir du camp avec sa sœur Éliette, contrairement aux autres membres de sa famille, déportés et exterminés à Auschwitz.

« Aujourd’hui, c’est le dernier des quatre copains de Montignac encore en vie. Le dernier inventeur, Simon.Quand je quitte son appartement, sur le palier, il me dit « la grotte elle est là’ en me désignant son crâne, « elle est dans ma tête’.

Dans l’ascenseur, je prends conscience que je viens de rencontrer une autre grotte. La grotte intérieure d’un petit garçon de quatre-vingt-onze piges qui vient de se rouvrir. Je ne sais toujours pas pourquoi Lascaux m’a emmenée vers une autre cavité, mais au fond c’est cette découverte-là que j’attendais.

La vie de Simon Coencas sur une paroi, que j’allais calquer comme l’avaient fait avant moi les préhistoriens avec les dessins de Lascaux.  »

Le Dernier Inventeur est une œuvre singulière d’Héloïse Guay de Bellissen qui a rencontré à plusieurs reprises Simon Coencas et son épouse et s’est prise d’affection pour eux. Elle nous propose dans ce récit à la fois de fiction et de non-fiction une plongée dans l’Histoire et dans l’âme d’un homme.

A travers leurs conversations, nous découvrons un homme joyeux que la vie n’a pourtant pas épargné. Au fil des dialogues, on imagine un vieux monsieur au sourire espiègle et au regard pétillant lorsqu’il évoque la grotte.

Au-delà du portrait de Simon Coencas, l’autrice nous livre aussi ses réflexions sur le mystère de l’art préhistorique, sur l’enfance, la beauté, le mal et met en parallèle la beauté de la grotte et l’horreur des camps.

Roman à deux voix, Héloïse Guay de Bellissen superpose celle de Simon à travers la retranscription de leurs rencontres et celle imaginaire de la grotte de Lascaux qui devient un personnage à part entière du roman, ce qui m’a peu intéressé.

Si j’ai beaucoup aimé la voix de Simon, celle de la grotte m’a laissé de marbre. De même, je trouve dommage que la découverte de la grotte soit vite balayée au profit de la guerre et des passages philosophiques de la grotte.

Une lecture en demi-teinte pour moi car j’aurais aimé en apprendre davantage sur la découverte de la grotte et son retentissement dans la vie de son inventeur mais cela fut tout de même une lecture agréable et riche d’enseignements.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture !

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Aurélie Valognes croque la famille contemporaine avec humour et émotion. Ses romans, Mémé dans les orties, En voiture, Simone !, Minute, papillon !, Au petit bonheur la chance ! et La Cerise sur le gâteau, véritables phénomènes populaires, ont conquis le cœur de millions de lecteurs et lectrices à travers le monde : des best-sellers qui se partagent de génération en génération.

Juillet 1968. Jean a six ans quand sa mère quitte son père en pleine nuit. Marie le confie à sa mère Lucette pour quelques jours seulement, le temps de trouver un logement à Paris et elle viendra chercher son fils, c’est promis.

L’été passe et toujours pas de Marie. Seule une carte postale, quelques jours avant la rentrée, adressée à mémé Lucette, demandant à ce que le petit garçon soit scolarisé à Granville. Ce qui ne devait être qu’un été sera sans doute un toujours.

Jean n’a pas prévu ça. Lucette non plus. Mémé n’est pas commode, mais dissimule un cœur tendre. Jean, véritable moulin à paroles, est un tourbillon de fraîcheur pour celle qui vivait auparavant une existence paisible, rythmée par ses visites au cimetière et sa passion pour le tricot.

Chacun à une étape différente sur le chemin de la vie – elle a tout vu, il s’étonne de tout –, Lucette et Jean vont s’apprivoiser en attendant le retour de la mère du petit garçon. Ensemble, dans une société en plein bouleversement, ils découvrent que ce sont les bonheurs simples qui font le sel de la vie.

Il m’aura fallu un an avant de sortir Au petit bonheur la chance ! de ma PAL. J’avais trouvé les autres romans d’Aurélie Valognes sympatiques mais pas inoubliables, ce petit bijou m’a touchée en plein coeur. Lucette et Jean m’ont touché en plein coeur. J’ai adoré ce roman à la fois émouvant et drôle et je n’en ai fait qu’une bouchée, avalant les presque 400 pages en 24 heures tant je ne voulais pas quitter ces deux héros si attachants.

Merveilleuse histoire que celle de Jean et de Lucette, un duo improbable et attachant qui nous raconte la société française de 1968 à 1974. Elle est bourrue mais a un gros faible pour ce petit-fils délaissé par sa mère, elle qui a élevé sept ans et veuve de son grand amour Marcel, inconsolable de la perte de son premier enfant, Gabriel, qui a perdu la vie lors de la grippe espagnole. Elle, si pieuse, ne comprend pas sa dernière-née, qui a quitté l’école à 13 ans pour devenir serveuse et qui vit à la colle avec le père de Jean.

Jean est inconsolable de la fuite de sa mère, puis il va finir par se résigner, et ne va plus vouloir quitter sa mémé. Il va partout avec elle : en courses, au cimetière, à la messe, au potager… et découvre une vie diamétralement opposée à celle qu’il connaissait jusque là. Après des débuts difficiles, il va se révéler excellent élève, se faire des amis.

L’histoire est tendre, pleine d’humour et pourtant les thèmes abordés par Aurélie Valognes sont difficiles, abordés avec beaucoup de justesse : la séparation, l’abandon, la pauvreté… mais ils seront ici synonymes de délivrance pour Jean. Dès le départ, j’ai été happée par les émotions du petit bonhomme mis de côté par sa mère.

Même si cette dernière le confie à sa grand-mère, cela reste une séparation cruelle à vivre pour un enfant. Au fil des cent premières pages, j’ai espéré de tout cœur le retour de Marie pour apaiser la douleur de Jean. Puis je me suis surprise à la détester de l’avoir abandonné. J’ai beau comprendre sa situation au moment de confier Jean, j’ai quand même eu du mal à ne pas lui en vouloir

Et ensuite, comme Jean, j’ai espéré qu’elle ne revienne pas et qu’il reste pour toujours avec sa mémé, personnage que j’ai beaucoup aimé. Cette femme forte, mémé au grand coeur comme on aimerait en avoir tous, se retrouve à devoir s’occuper de son petit-fils. Et ce ne sera pas facile car elle vit chichement, dans un appartement sans eau courante, sans toilette, et malgré le peu de moyens financiers, elle va s’en tirer haut la main.

L’amour est un élément essentiel à cette histoire. Celui d’une grand-mère pour son petit-fis, d’un petit-fils pour sa grand-mère, celui d’une tante envers son neveu, d’un neveu envers sa tante, un autre personnage que j’aime beaucoup, qui va endosser un rôle de mère de substitution pour Jean.

Vous l’aurez compris, ce roman m’a conquise, j’ai ri, pleuré et vraiment je vous le conseille, vous ne pourrez qu’être touché(e) par cette histoire.

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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Roger Martin du Gard (1881-1958) appartient à une famille de magistrats et d’avocats. Après des études secondaires à l’école Fénelon et au lycée Janson-de-Sailly, il est admis en 1903 à l’École des chartes d’où il sort en 1905 archiviste-paléographe. La lecture de La guerre et la paix de Tolstoï éveille en lui une vocation de romancier. À la veille de la Première Guerre mondiale paraît son premier roman important, Jean Barois (1913). Il se lie d’amitié avec André Gide et Jacques Copeau. En 1920, il conçoit un vaste roman cyclique, Les Thibault. Il y consacre alors l’essentiel de son temps. La publication des Thibault en est à son avant-dernier volume, L’été 1914, quand Martin du Gard reçoit le prix Nobel de littérature en 1937.

Paris, juin 1914. Oscar Thibault, révulsé à l’idée de mourir, mesure les hypocrisies de sa vie, les raideurs qui l’ont éloigné de ses fils, le néant qui l’attend : sa foi vacille. Antoine se résout à abréger ses souffrances physiques par une surdose de morphine. Les obsèques se déroulent en grande pompe à Crouy, sans Jacques, pourtant peut-être le plus touché.

L’aîné, Antoine, sérieux et conservateur, fait la fierté de son père depuis toujours. Habitué aux prix d’excellence, le jeune médecin est promis à un brillant avenir. Jacques, le cadet, de neuf ans plus jeune, est idéaliste et révolté.

Dans cette famille en deuil, l’Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l’attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l’imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques.

Les Thibault est une grande saga famiale composée de huit tomes, découpés en trois volumes pour la parution en poche chez Folio que j’avais terriblement envie de découvrir depuis plusieurs années, et l’été étant propice aux lectures de romans fleuves, je les ai acquis et emballée par ma lecture du tome 1, je me suis plongée avec délectation dans ce tome 2.

À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, Roger Martin du Gard évoque la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial.

L’ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l’aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste.

La première partie, un peu ennuyeuse je dois bien l’admettre, repose sur l’agonie qui n’en finit plus du patriache Oscar Thibault. L’occasion pour l’auteur d’aborder la question de l’euthanasie et celle des limites du discours religieux, l’hypocrisie de son héros, qui tremble face à la mort.

La seconde, consacrée à l’été 14, qui se poursuivra dans le tome 3, déroule, presque au jour le jour, le film des événements du 28 juin, date de l’attentat de Sarajevo au 30 juillet. C’est véritablement passionnant lorsque l’on s’intéresse à cette période et aux jours qui ont précédé l’entrée dans le premier conflit mondial.

Héritier de la tradition naturaliste Roger Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien.

Si l’organisation de cette grande fresque suit chronologiquement la vie et l’évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d’une galerie de personnages secondaires variés et bien brossés, ses différentes parties permettent à l’auteur, athée et matérialiste, d’aborder des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques.

Autant de points très finement traités qui m’ont vivement intéressée et fait que je n’ai pas pu lâcher ma lecture, toujours pressée d’y retourner. J’ai adoré les personnages d’Antoine bien moins lisse et conservateur qu’il n’y paraît au premier abord et madame Fontanin, mère aimante, empêtrée dans un mariage malheureux et je suis vraiment curieuse de voir le sort qu’a prévu pour eux l’auteur.

En revanche, et à ma plus grande surprise, je n’aime pas du tout, pour le moment, le personnage de Jacques, certes exalté et moderne, mais dont les atermoiements et les apitoiements sur son sort m’ont vraiment agacée, les passages le concernant m’ont plutôt laissé de marbre, j’espère que ce ne sera pas le cas dans le dernier volume.

Si le premier volume avait été un coup de coeur, ce n’est pas le cas de ce tome 2, la première partie, heureusement la plus courte, m’a ennuyée et je regrette tout de même que l’Histoire prenne le pas sur la destinée des Thibault, j’espère que ce ne sera pas le cas dans la suite de L’été 14 ! J’aimerai vraiment que les deux frères soient au premier plan et non spectateurs impuissants.

Ceci mis à part, cet opus a tout du grand roman et je ne peux que vous inviter à le découvrir à votre tour, adepte des classiques ou non, ce roman a tout pour séduire les amateurs de fresque familiale et sociale.

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Fabienne Betting est née en Moselle. Après des études scientifiques, elle se spécialise dans le traitement d’images médicales. Elle commence à écrire des nouvelles pour le plaisir, puis écrit son premier roman, Bons baisers de Mesménie (Autrement, 2016 ; J’ai Lu, 2017). La Théorie des poignées de main est son second livre.

Antoine Cavallero, jeune étudiant en statistiques, a choisi pour son doctorat un sujet peu conventionnel : la Théorie des poignées de main, ou l’idée selon laquelle nous connaissons tous quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un… pouvant nous relier à n’importe quel individu sur notre planète via six degrés de séparation. Mais ce séduisant postulat est-il exact ? C’est ce qu’Antoine s’est mis en tête de prouver.

Alors qu’il présente ses recherches à l’occasion d’un colloque, un grand professeur, irrité par son arrogance, le met au défi de mettre sa théorie en pratique. Antoine devra retrouver un individu choisi au hasard et démontrer que seules cinq personnes les séparent.

Piqué au vif, l’étudiant accepte et se lance à corps perdu dans un tour du monde fou et trépidant qui le mènera de Corfou à Bari en passant par Hô Chi Minh-Ville, Atlanta et Genève.

La couverture, très réussie, de La théorie des poignées de main invite au voyage et le récit va nous faire traverser les océans ! Fabienne Betting prend pour point de départ de son roman la théorie des six degrés de séparation, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle sort des sentiers battus !

Si, comme moi, vous n’êtes pas familier(e) du concept, je vous l’expose brièvement : cette théorie des poignées de mains établie par le Hongrois Frigyes Karinthy en 1929 évoque la possibilité que toute personne sur le globe peut être reliée à n’importe quelle autre, au travers d’une chaîne de relations individuelles comprenant au plus six maillons.

Le héros du roman, Antoine Cavallero un jeune doctorant nancéien, s’est mis au défi de nous démontrer la véracité de cette théorie qui va l’emmener dans plusieurs régions du globe.

L’idée de départ est bonne, la plume de Fabienne Betting est fluide, le récit est plutôt dynamique et crédible car avec le développement des technologies de l’information et de la communication, notamment des réseaux sociaux, tout est possible.

Voilà un court roman qui a le mérite de nous faire passer un bon moment, une bonne idée pour les vacances car on ne s’ennuie pas un seul instant de la première à la dernière page : on voyage, on suit un personnage sympathique, il y a des rebondissements réguliers qui relancent sans cesse l’intérêt et même une petite romance trop mignonne, autant d’ingrédients qui en font un chouette roman de plage !

Et au-delà du suspens, des voyages, de l’humour et de la romance de ce livre, il y a une vraie réflexion sur ce que sont les phénomènes de propagation et le buzz à l’ère où tout devient viral et public.

Quelques petits bémols toutefois : tout va très (trop) vite, certaines choses auraient mérité d’être creusées et surtout notre héros remporte son pari un peu trop facilement à mon goût.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Les escales pour cette lecture divertissante et instructive !

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Jacky Durand est journaliste au service Société de Libération la semaine et chroniqueur gourmand le week-end. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération (« Tu mitonnes ») et tous les samedi matin sur France Culture (« Les mitonneries de Jacky »).

Henri est le Chef dévoué du Relais fleuri, un bistrot traditionnel non loin de Dijon qu’il a acheté après avoir fait la guerre d’Algérie.

Le lieu ne paie pas de mine : le troquet ressemble à beaucoup d’autres avec ses tables en bois, ses nappes à carreaux en papier et ses employés qui n’ont pas fait l’école hôtelière.

Et pourtant, les clients sont nombreux au rendez-vous. Il faut dire que le chef et son inséprable commis Lucien, les régalent de leurs plats généreux.

Tout est fait maison : du pâté aux gâteaux, en passant par le boeuf bourguignon, Henri et Lucien sont derrière les fourneaux de 7h à 23h tous les jours que Dieu fait, à l’exception du dimanche.

Sous les yeux subjugués de son fils Julien, il élabore des recettes que sa femme Hélène, professeure de lettres dans un lycée de Dijon, consigne dans un cahier. Mais un jour, celle-ci quitte la maison sans explication.

Henri décrète alors que jamais Julien ne deviendra cuisinier. En cachette, le jeune homme poursuit son rêve et dans sa quête, il lui faudra démêler les secrets de famille et comprendre pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot…

Vous connaissez mon goût pour les romans gourmands : Les recettes de la vie de Jacky Durand ne pouvait qu’attérir dans ma PAL un jour au l’autre et aussitôt acheté, aussitôt lu ! Et comme j’ai bien fait car j’ai été très touchée par ce récit plein de saveurs et d’amour.

Avec ce roman intimiste, Jacky Durand nous offre le magnifique portrait d’un homme pour qui la cuisine est plus qu’un métier : le plaisir quotidien du partage et l’art de traverser les épreuves.

Une tendre déclaration d’amour filial, une histoire de transmission et de secrets, où, à chaque page, l’écriture sensuelle de l’auteur nous met l’eau à la bouche.

Je ressors vraiment charmée et touchée de ce roman populaire, un terme loin d’être péjoratif mais au contraire dans la meilleure acception du terme : généreux et authentique. Et arrivé au point final, on en redemande tant tout sonne formidablement juste !

L’auteur, par ailleurs chroniqueur culinaire, connaît bien la gastronomie de terroir, celle des régions avec des cuisiniers qui font une cuisine copieuse, connaissent les produits et les bons producteurs. Des artisans de la gastronomie avec l’amour de leur métier, sans chercher à briller au guide Michelin ou au Gault & Millaud. Il leur rend ici un bien bel hommage.

Au-delà de l’ode à la gastronomie, de la transmission de l’amour de la cuisine, il y a les relations père/fils. Julien, le narrateur, s’adresse tout au long du récit à son défunt père en le tutoyant. On ressent beaucoup d’amour et d’admiration d’un père envers son fils mais aussi des reproches, des révoltes de l’enfance et de l’adolescence face à ce père tout dévoué à son métier, qui consacre bien peu de temps à sa femme et de son fils.

Le style de Jacky Durand est fluide et épuré, les pages se tournent toutes seules et je n’ai qu’un reproche à formuler à ce roman : il est trop court, sinon quel régal !

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce très joli roman que je vous conseille !

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Maude Mihami est l’auteure des Dix Voeux d’Alfréd (NiL, 2018 ; Pocket, 2019) et des Amours d’Alfréd (NiL, 2019 ; Pocket, 2020). Du rififi au Camboudin est son troisième roman.

1974. Le Camboudin est un petit village breton bien tranquille. Mais l’arrivée de Désiré Diallo, un jeune médecin noir, va venir tout bouleverser.

Entre le patois local qu’il ne comprend pas, une biquette en chaleur qui bêle toutes les nuits et une vieille ivrogne solitaire, il aura fort à faire pour trouver sa place !

Heureusement, il rencontrera Alfréd, un jeune garçon pas comme les autres, pourvu d’une imagination débordante et d’un courage sans bornes.

Pour l’élève de CM2, cette dernière année scolaire au Camboudin signe celle des retrouvailles avec son père, ce héros au regard si doux…

Du rififi au Camoudin met un point final à la trilogie autour d’Alfréd et Alfred initiée avec Les Dix Voeux d’Alfréd et poursuivie avec Les amours d’Alfréd. Pour le troisième été consécutif, je me suis donc rendue au Camboudin et comme toujours la magie a opéré !

C’est avec regret que j’ai dit adieu à ce petit bourg breton, à ses habitants, à sa trouspignôle et aux années 70, celles de mon enfance. Que vous dire à part de vous précipiter sur cette histoire drôle et pétillante qui ne manque pas de toupet ?

Maude Mihami sait merveilleusement tricoter ses récits, dessiner ses personnages, imprégner une atmosphère pleine d’authenticité et de nostalgie et loin de s’essouffler, cette trilogie s’est au contraire bonifiée tome après tome et je suis très curieuse de découvrir les prochaines histoires de l’autrice.

Quel bonheur de retrouver une fois encore Alfréd et son vénérable papy Alfred, les habitués du bistrot : Tophile, Nénétte, Thérèse, Eugène… de faire la connaissance de Rémi, son père et de mieux comprendre sa mère Agnès, avec l’oeil neuf du nouveau venu au village : le docteur Désiré Diallo, venu de Paris après avoir perdu ses parents.

Grâce à lui, on va en apprendre encore davantage sur le passé des protagonistes de la saga, découvrir leur quotidien et celui de ces personnages âgées qui ont traversé le XXè siècle en continuant à vivre, pour certains, à la manière de leurs ancêtres, dans l’insalubrité la plus totale.

Tout le village va faire bon accueil au médecin, qui loin d’être en but au racisme, va au contraire être adopté par les habitants et notamment des piliers de comptoir du café, véritable Q.G d’Alfred et ses amis, qui vont l’initier à l’alcool local : le fameux Trouspignôle. On pourrait les trouver frustres au premier abord mais ils se révèlent tous bienveillants, généreux et attentifs au bonheur et au bien-être de chacun.

Dans cet ultime opus, j’ai été plus particulièrement touchée par Agnès, cette mère tombée dans la bouteille depuis bien trop longtemps, aigrie par son travail à l’usine de viande, négligente envers son fils et pourtant tellement pleine d’amour et de fierté pour son bonhomme de dix ans, qui décide d’enfin combattre son alcoolisme, on la découvre vraiment dans ce tome et on se réjouit du dénouement mitonné par l’autrice.

L’écriture de Maude Mihami est vraiment savoureuse, elle arrive à nous embarquer totalement, à nous immerger au coeur de cette petite communauté rurale des années 70. Son récit est à la fois drôle et émouvant et on s’y sent tellement bien qu’on arrive à regret au point final.

Un grand merci aux éditions Nil pour cette merveilleuse lecture, j’ai adoré !

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Fanny Vandermeersch est née dans le Nord de la France où elle enseigne.
Elle a été deux fois finalistes du prestigieux concours d’écriture « E-crire au féminin ». « Lucy et Chloé », le prequel du roman « Aux livres exquis » s’est déjà vendu à plus de 17 000 exemplaires !

Chloé est mère d’un petit garçon de six ans, Rudy, mariée à Clément qu’elle ne voit jamais, et depuis quelques mois, faute d’emploi, elle est une femme au foyer qui attend son mari. Et ça, Chloé en a assez.

Aussi, quand elle lit dans le journal qu’un café littéraire, Aux Livres Exquis, cherche une serveuse en CDD, elle se dit que c’est le job idéal pour elle.

Mais en rencontrant son patron, David, un homme dur et fermé, elle ment pour avoir la place, lui assurant qu’elle est célibataire et sans enfants et elle est embauchée. Si elle s’entend à merveille avec Tristan, le comptable et frère de David, les débuts sont difficiles avec son patron, qui ne lui passe rien.

Dans le même temps, son couple prend l’eau : son mari lui avoue qu’il est amoureux d’une autre et qu’il veut le divorce, elle comprend alors qu’elle arrive à un tournant de sa vie. Entre muffins brûlés, énigmes, crises de larmes, de rire, voyage au Maroc, révélations sur sa mère et découverte de ses origines, la vie de Chloé ne sera plus la même…

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, j’aime bien de temps en temps lire un feel-good book et avec Aux livres exquis, j’étais sûre de passer un bon moment. Hélas pour moi, si ce roman se lit vite et bien, il y a clairement tromperie sur la marchandise.

C’est davantage une romance assez plate qu’un feel-good book pour les amoureux des livres, d’où ma déception ! Car le fameux café littéraire, Aux livres exquis, est surtout présent dans le titre, dans l’histoire nettement moins : Chloé aurait pu travailler chez un fleuriste ou dans une boutique de vêtements, qu’on n’aurait pas vu la différence !

Le style de Fanny Vandermeersch est fluide, de ce côté-là rien à redire, mais l’histoire qu’elle nous propose sent clairement le réchauffé : une femme sans emploi qui en trouve un en claquant des doigts, qui se fait plaquer par son mari et tombe amoureuse de son patron, qui ne cherche pas ses origines marocaines mais qui les trouve comme par magie, ça fait beaucoup.

D’autant qu’avec moins de 200 pages, difficile de prendre le temps d’installer une histoire ou de développer la psychologie de ses personnages : tout reste survolé. Les personnages sont clichés au possible : le veuf inconsolable beau comme adieu qui tombe amoureux de son employée au premier regard, le frère homo favorisant l’idylle, la meilleure amie qui endosse le job de nounou de l’année en plus de son travail pour que l’héroïne ait le job…

Et puis surtout : l’idée du café-littéraire, bonne au demeurant et originale, n’a pas été développée, au détriment de sujets communs à toutes les romances.

En bref, une romance banale dont on devine vite le dénouement, sympathique à lire mais décevante dans son développement. Vite lu et aussi vite oublié !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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Roger Martin du Gard (1881-1958) appartient à une famille de magistrats et d’avocats. Après des études secondaires à l’école Fénelon et au lycée Janson-de-Sailly, il est admis en 1903 à l’École des chartes d’où il sort en 1905 archiviste-paléographe. La lecture de La guerre et la paix de Tolstoï éveille en lui une vocation de romancier. À la veille de la Première Guerre mondiale paraît son premier roman important, Jean Barois (1913). Il se lie d’amitié avec André Gide et Jacques Copeau. En 1920, il conçoit un vaste roman cyclique, Les Thibault. Il y consacre alors l’essentiel de son temps. La publication des Thibault en est à son avant-dernier volume, L’été 1914, quand Martin du Gard reçoit le prix Nobel de littérature en 1937.

Paris, fin du XIXè siècle. Oscar Thibault, veuf de longue date, catholique particulièrement pieux, règne de main de maître sur ses oeuvres de bienfaisance et sur ces deux fils.

L’aîné, Antoine, sérieux et conservateur, fait la fierté de son père depuis toujours. Habitué aux prix d’excellence, le jeune médecin est promis à un brillant avenir.

Jacques, le cadet, de neuf ans plus jeune, est idéaliste et révolté, et noue une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin, protestant, au grand dam du patriarche des Thibault qui exècre les huguenots.

La découverte d’un cahier gris, la correspondance entre les deux jeunes gens, conduira à une fugue jusqu’à Marseille. Repris par la police, Jacques est envoyé par son père dans une colonie pénitentiaire afin de briser toute vélléité de rebellion tandis que Daniel est accueilli avec tendresse dans son foyer.

Antoine, partagé entre la tendresse qu’il porte à son frère et le respect qu’il voue à son père, tente d’arrondir les angles et de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine…

Les Thibault est une grande saga famiale composée de huit tomes, découpés en trois volumes pour la parution en poche chez Folio que j’avais terriblement envie de découvrir depuis plusieurs années, et l’été étant propice aux lectures de romans fleuves, je les ai acquis et me suis immédiatement mise à la lecture du premier volume.

Et comme j’ai bien fait car j’ai adoré ce premier tome qui m’a enthousiasmée et dont je suis venue à bout en quatre petits jours alors qu’il fait près de 900 pages et m’a conforté dans mon idée de lire les tomes 2 et 3 en août et en septembre !

À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, Roger Martin du Gard évoque la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial.

L’ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l’aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste.

Mais l’amitié de Jacques pour Daniel Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes Le cahier gris et Le pénitentier voient Jacques et Daniel passer de l’adolescence à l’âge d’homme, tandis que les suivants s’élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l’ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle, faisant de ce roman, une fresque sociale.

Héritier de la tradition naturaliste Roger Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien.

Si l’organisation de cette grande fresque suit chronologiquement la vie et l’évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d’une galerie de personnages secondaires variés et bien brossés, ses différentes parties permettent à l’auteur, athée et matérialiste, d’aborder des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques.

Autant de points très finement traités qui m’ont vivement intéressée et fait que je n’ai pas pu lâcher ma lecture, toujours pressée d’y retourner. J’ai adoré les personnages d’Antoine bien moins lisse et conservateur qu’il n’y paraît au premier abord et madame Fontanin, mère aimante, empêtrée dans un mariage malheureux et je suis vraiment curieuse de voir le sort qu’a prévu pour eux l’auteur.

En revanche, et à ma plus grande surprise, je n’aime pas du tout, pour le moment, le personnage de Jacques, certes exalté et moderne, mais dont les atermoiements et les apitoiements sur son sort m’ont vraiment agacée, les passages le concernant m’ont plutôt laissé de marbre, j’espère que ce ne sera pas le cas dans les autres volumes.

Ceci mis à part, ce premier opus a tout du grand roman et je ne peux que vous inviter à le découvrir à votre tour, adepte des classiques ou non, ce roman a tout pour séduire les amateurs de fresque familiale et sociale.

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Née en 1978, Anne Michel enseigne les lettres à Toulon. Elle est l’auteur de Matin d’écume, son premier roman (prix Terres de France-Ouest-France 2018), paru aux Presses de la Cité.

Sabrina et Capucine étaient inséparables au lycée. La première a pu compter sur la seconde lorsque ses parents sont morts dans un accident de voiture. Mais le bac en poche, leurs vies ont pris un chemin différent : une école hôtelière pour Sabrina et celle de design pour Capucine et elles se sont perdues de vues.

Vingt ans plus tard, Sabrina vit plutôt heureuse sous le soleil de Toulon, dans le restaurant où elle travaille avec Samuel et Eric, un couple d’amis, qui connaît un joli succès. Elle s’accomode comme elle peut de son célibat même si, lors des soirées d’hiver, son chien Biplan et son chat Tranxène ne suffisent pas à combler sa solitude.

A Stockholm, Capucine s’épanouit entre son métier d’illustratrice et la famille qu’elle a fondée avec Jon, heureux parents de Louise, Mélanie et Soren. Lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, elle compte sur son amitié retrouvée avec Sabrina, et les réseaux sociaux, pour faire face à l’épreuve. Et ce, malgré la distance.

Sabrina comprend alors, en soutenant son amie dans son combat, que c’est le rapport à son propre corps qu’elle va affronter, elle qui souffre, depuis l’enfance, de ne pas se sentir belle.

Le temps est au bilan pour ces deux amies à l’aube de la quarantaine, dans leurs vies, dans leurs relations avec les autres, leur féminité.

Elles vont apprendre à faire confiance à leur force intérieure… et à la vie !

Avec Pour quelques bulles de bonheur, Anne Michel signe un roman sur le pouvoir de l’amitié et des liens du coeur. Cette jolie couverture pourrait faire croire à une comédie pour l’été mais il n’en est rien, c’est davantage un feel-good book plein d’espoir, de sensibilité et de douceur.

Même si je ressors de ma lecture plutôt charmée par l’histoire et les personnages, je dois vous avouer que c’est surtout Capucine, son quotidien à Stockholm, le couple et la famille qu’elle forme avec Jon et ses enfants, et bien évidemment son combat contre le cancer qui m’ont surtout touchée et intéressée.

La façon dont, malgré sa peur, elle fait face au crabe, ses réactions m’ont plu et m’ont paru crédibles, j’espère que si un jour j’étais confrontée à la même situation, je saurai faire preuve d’autant de courage et de pugnacité que cette héroïne et que je pourrai compte sur un homme aussi génial que son mari Jon !

Tous ses chapitres liés à Capucine m’ont beaucoup plu. Sabrina n’est pourtant pas un personnage inintéressant : elle a du faire face très jeune à la mort de ses parents, a souffert de grossophobie et même si, grâce au sport, elle a su se sculpter une belle silhouette, elle se sent toujours aussi moche et sa vie sentimentale est désertique.

Pour autant, les chapitres où elle apparait m’ont paru plus plats, plus monotones, en un mot : moins captivants et je n’ai pas réussi à m’attacher à elle, alors que je me suis attachée à Capucine dès les premières pages !

Il n’empêche que ce roman traite avec beaucoup de réalisme des thématiques dures sans jamais tomber dans le pathos ou le larmoyant et que de point de vue-là, il m’a bien plu même si c’est un peu trop survolé à mon goût.

L’amitié est également bien mise à l’honneur, ce que j’ai apprécié aussi. Tout va néanmoins un peu trop vite dans ce récit et je crains qu’il ne me reste pas longtemps en mémoire mais si ces thématiques vous intéresse, je ne peux que vous encourager à le découvrir à votre tour.

Un grand merci aux Editions Presses de la Cité pour cette lecture pleine de douceur.

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Anne-Gaëlle Huon a travaillé pour une grande chaîne de télévision avant de se tourner vers l’écriture. Elle aime rendre les gens heureux et rit parfois un peu trop fort. Elle vit désormais à New-York où elle écrit des romans et sculpte des citrouilles. Elle a déjà publié un premier roman, Buzz (City, 2016).

Le plan de Paulette, quatre-vngt-cinq ans, semblait parfait : jouer à la vieille bique qui perd la tête et se faire payer par son fils unique, Philippe, la maison de retraite cinq étoiles de ses rêves dans le sud de la France.

Manque de chance, sa belle-fille Corinne a d’autres projets pour elle et Paulette échoue dans une auberge de campagne tenue par monsieur Yvon, un géant au grand cœur, au milieu de nulle part.

La nouvelle pensionnaire n’a plus qu’un objectif : quitter ce trou, le plus vite possible ! Mais c’est compter sans sa nature curieuse et la fascination que les autres résidents, et surtout leurs secrets, ne tardent pas à exercer sur elle.

Que contiennent en effet les mystérieuses lettres cachées dans la chambre de monsieur Georges ? Et qui est l’auteur de l’étrange carnet trouvé dans sa bibliothèque ?

Une chose est certaine : Paulette est loin d’imaginer que ces rencontres vont changer sa vie et peut-être, enfin, lui donner un sens.

J’avais découvert l’été dernier Anne-Gaëlle Huon avec son troisième roman Même les méchants rêvent d’amour, que j’avais bien apprécié même si j’avais quelques réserves, il était donc temps pour moi de découvrir Le bonheur n’a pas de rides, présent dans ma PAL depuis plusieurs mois.

Ces dernières années, il y a plusieurs parutions autour des personnages âgées qui me sont passées entre les mains avec plus ou moins de bonheur, souvent sur le thème « il n’est jamais trop tard pour profiter de la vie » celui-ci ne fait pas partie des meilleurs pour moi, il m’a même, je dois le dire bien déçue.

L’histoire est gentillette, elle dégouline de bons sentiments et elle est un peu trop éculée et bourrée de clichés pour moi, elle manque vraiment d’originalité que ce soit dans son développement, dans les thématiques abordées ou dans les personnages, rien de nouveau sous le soleil ! Pour résumer : je n’ai pas aimé !

Madame Paulette, l’héroïne, est une mamie acariâtre en apparence mais qui possède un cœur d’or (bonjour le cliché), elle va tomber sous le charme de monsieur Georges, encore meurtri par une histoire d’amour avorté avec une célèbre danseuse du début des années 50 (encore un cliché et difficilement crédible).

Tous les personnages ont connu des drames et ont des difficultés à les surmonter : Noor, la cuisinière d’origine marocaine a quitté son mari violent, monsieur Yvon peine à se remettre de la mort de son jumeau il y a plusieurs décennies, Hippolyte est autiste (ce n’est pas dit mais on le comprend vite), Marceline, Juliette (est en deuil de sa grand-mère) et les autres ne servent que de faire-valoir à l’intrigue principale, c’est-à-dire, l’histoire d’amour qui va naître entre Paulette et Georges.

Je vous avoue que j’ai été déçue par cette histoire qui ne m’a pas intéressé, ne m’a fait ni rire ni sourire, je l’ai même trouvé finalement assez sombre. Je ne me suis attachée à aucun des personnages, j’ai même trouvé Paulette assez antipathique, ce qui ne m’a pas aidé à apprécier ce roman.

L’écriture d’Anne-Gaëlle Huon est fluide et plaisante, on sent qu’elle a mis tout son cœur dans ses personnages, qu’elle a beaucoup de tendresse pour le 3è âge mais comme je l’ai dit plus haut, ce récit sent vraiment le réchauffé et le déjà-vu.

Un roman qui ne correspond pas à mes attentes et que je vais vite oublier en tout cas ! Je pense lire Les demoiselles, le prochain roman d’Anne-Gaëlle Huon car il a pour décor le pays Basque dans les années 20 mais si il ne me plait pas, j’arrêterai avec cette autrice. Et vous, vous l’avez aimé ?

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