M comme Mylène, l’héroïne de cette histoire, comme Mamadou, son ami irremplaçable, et comme Mathieu, son amoureux. M comme Mona, une véritable peste ! M comme Méchanceté, Moqueries et Médisance, trois vilains mots qui rendent la vie au collège difficile pour beaucoup d’élèves. M comme Médiation, l’idée géniale qu’a eue Mylène pour essayer d’arranger les choses. M comme… Magie, celle de la lecture… Que faire contre la violence scolaire ? Mylène, élève de cinquième, a son idée pour déjouer ce fléau.
Mylène est au collège en classe de 5è. Elle est rousse, criblée de tâches de rousseur et vit une période difficile de sa vie. Fille unique de 12 ans, elle n’a que deux amies, ses parents sont divorcés depuis un an et elle vit désormais seule avec sa maman dans une cité qu’elle aime beaucoup.
Si elle accepte tant bien que mal la séparation de ses parents, elle souffre de voir sa mère malheureuse car c’est le papa qui est parti pour faire sa vie avec Marine. Cette femme dans la vie de son père, la collégienne ne l’a pas admis, au début, puis elle a fini par s’y faire mais elle a tout de même du mal à laisser sa maman à chaque vacances pour aller chez ses grands-parents avec Marine et son père.
Mais lors d’un de ses séjours, elle fait la connaissance de Mathieu dont elle devient vite inséparable. A son retour de vacances, sa vie va connaître un tournant : ses deux amies lui tournent le dos et décident de lui faire subir des brimades croissantes, elle peut heureusement compter sur Mamadou, un colosse de 3è pour lui venir en aide.
Malgré tout, en l’espace de quelques mois la fille timide qu’elle était se métamorphose. Le déclic ? Le suicide d’un garçon de 13 ans, persécuté par d’autres collégiens. Mylène décide alors de devenir déléguée de classe et d’instaurer la médiation scolaire dans son collège.
Voilà un petit bijou dévoré en moins de deux heures qui a frôlé le coup de cœur. L’ensemble des chapitres courts et illustrés, commence par un M comme… (mariage, moche, madeleine, mains moites…), d’où le titre du roman. Un roman intéressant et important par les messages qu’il véhicule : harcèlement et violence scolaires, problèmes de sociabilisation, rejet des enfants différents, le divorce, la médiation, etc. Un roman réaliste aussi car l’auteure montre bien les réussites mais aussi les échecs de la médiation.
Yaël Hassan que je découvre ici et dont j’avais lu le plus grand bien lors de la sortie de La fille qui n’aimait pas les fins nous propose une vraie histoire, sympathique, fraiche, agréable à lire, pleine d’espoir et d’énergie, et son héroïne Mylène est si attachante et intelligente qu’on lit son histoire avec grand plaisir.
M comme… est bien sûr à mettre dans les mains de tous les collégiens et collégiennes et de leurs parents, cela permettra sans doute à tous de dédramatiser les petites incivilités et de prendre conscience des vraies difficultés auxquelles sont parfois confrontées les enfants sur le chemin du collège ou dans l’enceinte même de l’établissement. Car si le personnel du collège de Myle est sensibilisé à ses questions, on sait malheureusement que dans d’autres établissements, des élèves subissent racket et violences, dans une impunité la plus totale.
Un grand merci à Brigitte et aux éditions Castermann Junior pour cette belle découverte que je ne manquerai pas de mettre entre les mains des garçons dès leur entrée au collège !