Belge, diplômée en droit et en sciences politiques, Alia Cardyn a été avocate. Aujourd’hui, elle consacre son temps à l’écriture. Elle a publié plusieurs romans aux éditions Charleston : Une vie à t’attendre, lauréat du prix des Lecteurs de la chaîne de magasins belges Club (2016), Le Choix d’une vie (2017) et L’Envol (2019). Mademoiselle Papillon est son quatrième roman, le premier aux Éditions Robert Laffont.
Gabrielle, 30 ans, infirmière, s’occupe de grands prématurés dans un service de néonatologie intensive. Passionnée par son métier, choisi, car elle était une enfant prématurée, l’univers de la jeune femme s’est réduit au fil des ans, aux quelques mètres carrés de sa salle, la salle 79.
Sa vie amoureuse est inexistante et elle n’arrive pas à couper le cordon avec ses petits patients auxquels elle pense, même en repos. Sa mère, romancière, lui remet un jour son nouveau manuscrit où elle raconte l’histoire de Mademoiselle Papillon.
En 1920, dans une France ravagée par la Première Guerre mondiale, Thérèse Papillons est infirmière de la Croix-Rouge qui l’envoie au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois. Alors qu’elle tente de mener à bien sa mission, la vision des enfants souffrant de la faim et de la froid suite au décès de leur père dans les tranchées, qui succombent dans la rue dans l’indifférence générale, l’obsède.
Une ambition se forme et prend bientôt toute la place : elle doit bâtir une maison pour les protéger. Lorsqu’elle franchit le seuil de la sublime abbaye de Valloires, Mademoiselle Papillon est convaincue d’approcher son rêve. C’est ici qu’elle va bâtir un préventorium où elle pourra accueillir des enfants, qui, enfin, mangeront à leur faim…
Avec Mademoiselle Papillon Alia Cardyn nous propose un roman nous racontant le destin de deux infirmières, une en 2020 et son aînée un siècle auparavant. La romancière belge rend ici un bel hommage aux infirmières et met en lumière une femme exceptionnelle : Thérèse Papillon, qui a sauvé des milliers d’enfants et a été reconnue Juste parmi les Nations.
Après avoir mené une véritable enquête en néonatologie mais aussi auprès de ceux qui ont connu Thérèse Papillon, Alia Cardyn met en lumière deux femmes qui ont l’audace d’incarner le changement.
Roman à deux voix, on suit tour à tour Gabrielle de nos jours : son quotidien dans la salle 79, les soins qu’elle apporte à ses petits patients, les liens qu’elle tisse avec leurs parents, les joies et les peines qui émaillent chacun de ses services.
Et Thérèse Papillon dans sa mission de bâtir un endroit où les enfants sont nourris, logés, choyés, remis sur pied afin qu’ils aient une vie meilleure. Pendant la seconde guerre mondiale, elle cache au nez et à la barbe des allemands, des enfants juifs qui lui sont confiés par leurs parents.
J’ignorais tout de cette femme hors du commun et j’ai adoré tous les passages nous racontant son parcours. Je suis, hélas, un peu restée sur ma faim car l’autrice rend un bel hommage mais effleure son sujet, j’aurai aimé plus d’approfondissement et en apprendre davantage sur Mademoiselle Papillon.
Je suis aussi un peu restée sur ma faim à la période contemporaine. J’avoue que la vie amoureuse de Gabrielle ne m’a pas intéressée et j’aurai préféré qu’Alia Cardyn s’attarde sur le nidcap que l’infirmière est sur le point de mettre en place lorsque le roman s’achève.
Malgré ces bémols, je suis contente d’avoir fait la connaissance avec ses deux femmes admirables, qui se dévouent pour les enfants. L’autrice rend un bel hommage aux infirmières, une profession que l’on ne met pas assez en avant à mon goût, elles méritent notre considération et notre admiration totale, elles ont la mienne en tout cas.
Les passages dans la salle 79 sont bouleversants : l’engagement des soignants, la souffrance et les espoirs des parents, ces petits corps branchés à des machines pour les aider à vivre… c’est vraiment émouvant.
Si vous aimez la plume d’Alia Cardyn ou que vous aimez les romans où les héroïnes sont fortes et courageuses, je ne peux que vous inviter à découvrir Mademoiselle Papillon, en librairie depuis hier.
Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture émouvante et lumineuse !