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Paris, an II. La France vibre sous le souffle de la Terreur.
Jane, une jeune Anglaise cachée dans l’appartement d’aristocrates émigrés, Théodose, un moine qui a renié sa foi par peur de la guillotine, Marthe, la lingère de Marie-Antoinette emprisonnée au Temple, David, le fameux peintre et député de la Convention, ou encore une Normande du nom de Charlotte Corday, tout juste arrivée à Paris… Ils sont nombreux, ceux qui tournent autour du logis de la rue des Cordeliers où Marat, cloîtré, immergé dans des bains de soufre, traque les suspects hostiles aux idées de la République.
Il ignore que certains d’entre eux souhaitent sa mort et qu’il ne lui reste plus que trois jours à vivre.

Le dernier bain, c’est celui de Jean-Paul Marat, ancien médecin, reconverti dans le journalisme depuis le début de la révolution, fondateur d’un journal politique L’Ami du peuple.

Marat, en ce très chaud mois de juillet 1793, vit cloitré, malade, affligé d’une terrible maladie de peau particulièrement nauséabonde, dans son appartement de la rue des Cordeliers, entouré de sa sœur et de sa maîtresse.

Orchestrant depuis sa baignoire la valse des dénonciations, il condamne à mort par ses signatures tous ceux qu’il soupçonne d’être hostiles à la révolution, sans preuve aucune.

Marat n’a plus que trois jours à vivre mais ça il ne le sait pas. Une jeune fille prénommée Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont, retenue par l’Histoire sous le nom de Charlotte Corday, vient d’arriver à Paris depuis sa Normandie natale avec un projet funeste en tête : tuer Marat qu’elle estime coupable de la Terreur et sauver grâce à son geste la Révolution…

Le dernier bain est le second roman de Gwenaële Robert après le très réussi Tu seras ma beauté. Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je suis particulièrement friande de ses romans pour la jeunesse qu’elle signe sous le nom de Gwenaëlle Barussaud.

Cette fois-ci l’auteure nous entraîne dans un passionnant roman historique au cœur de la Terreur et au plus près d’un épisode les plus marquants de cette période : l’assassinat de Jean-Paul Marat. Une période sinistre où chacun vit dans la peur de se faire dénoncer et de finir comme les aristocrates : à la lanterne.

A travers le regard d’une poignée de protagonistes réels ou fictifs qui gravitent autour de Marat, l’auteure retrace les jours qui ont précédé et suivi son assassinat : le peintre David et grand ami de Marat, Théodose, un moine défroqué reconverti en écrivain public, son père perruquier de son état, Marthe la lingère de Marie-Antoinette, Jane une jeune anglaise en soif de vengeance et Charlotte Corday.

Beaucoup de ces personnages auront une bonne raison de vouloir la mort de Marat, une seule aura le courage d’aller jusqu’au bout de son dessein et en paiera le prix fort, en montrant un courage et une détermination sans faille jusqu’à la guillotine, forçant le respect de Fouquier-Tinville, l’accusateur public.

Que vous dire à part que j’ai eu un coup de cœur pour ce roman d’un grande qualité littéraire comme toujours avec Gwenaële Robert, j’adore son écriture qui manie une vocabulaire soutenu et particulièrement ciselé, tout en étant fluide, vif et haletant.

J’ai adoré les personnages qu’elle met en scène en particulier les figures féminines que sont Marthe, Jane et Charlotte. Je m’attendais à suivre Charlotte Corday et en fait, elle n’est qu’une des protagonistes de cette histoire et intervient finalement assez tard dans l’intrigue, j’ai été agréablement surprise par cet aspect et par le talent de l’auteure car tous les éléments du récit apportés par chaque personnage s’imbriquent et convergent vers l’assassinat. Tous vont se retrouver au plus près de l’événement qui va bouleverser le cours de leurs existences.

J’ai tout autant apprécié la forme de ce roman, proche du roman policier qui démarre par une analyse du célèbre tableau de Marat. Comme dans tout polar, il y a la victime, particulièrement antipathique qu’on ne plaint pas, les protagonistes qui ont tous un mobile et si je ne connaissais pas déjà la fin, je me serai demandé tout au long du récit, lequel d’entre eux était finalement le coupable.

Gwenaële Robert rend aussi ici un bel hommage aux femmes fortes, qui osent malgré la peur, faire quelque chose, à travers la lingère, l’anglaise et Charlotte Corday, et montre à l’inverse la couardise de certains hommes qui préfèrent fuir et se terrer pour garder la vie sauve.

Vous l’aurez compris, Le dernier bain est une réussite, un très très beau roman bien documenté que je vous conseille vraiment de lire à votre tour pour cette rentrée littéraire.

Un grand merci à Gwenaële Robert pour sa délicate dédicace, à Filipa et aux éditions Robert Laffont pour cette magnifique lecture !

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Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday assassine au couteau Jean-Paul Marat dans sa baignoire. Ils ne se connaissent pas, ne se seront vu que cinq minutes en tout et pour tout. C’est le temps qu’il aura fallu pour que tout bascule… heart_3j-ai-tue-marat-bollee-martin

16 juillet 1793, Charlotte Corday quitte sa prison pour rejoindre l’échafaud. Condamnée la veille pour le meurtre de Jean-Paul Marat, elle nous invite à assister à ses derniers instants.

Mais qui était Charlotte Corday, et pourquoi a-t-elle tué le journaliste et fondateur du journal révolutionnaire « L’Ami du Peuple » ? Cette jeune fille de la noblesse normande, confiée aux sœurs de l’Abbaye royale de la Sainte-Trinité de Caen après le décès de sa mère est pieuse et c’est sans doute ce qui explique le cheminement qui va la conduire à l’assassinat, c’est paradoxal certes.

Bien que favorable aux idées révolutionnaires (elle trouve que Louis XVI est un monarque trop faible, qui aurait du faire des réformes), Charlotte, qui s’appelait en réalité Marie, considère Marat et ses amis extrémistes comme le véritable poison de la société.

Depuis Caen, elle assiste à la purge des Girondins et aux meurtres des prêtes qui refusent de prêter serment au nouveau régime. Elle s’imagine que sans Jean-Paul Marat, médecin reconverti en journaliste, qui appelle chaque jour par ses écrits à plus de morts, l’apaisement reviendra.

On peut ne pas être d’accord avec elle, on peut lui reconnaître une chose : son courage car elle sait que l’assassinat de cette personnalité en vue la condamne à une mort certaine, mais que grâce à elle, des milliers de ses compatriotes seront sauvés.

L’histoire lui donne hélas tort puisque son « sacrifice » engendra plus de violence encore et que la Terreur va faire son entrée.

Mettant en scène un dialogue fictif dans les limbes, en enfer ou au paradis on ne le sait guère, entre la victime et son bourreau après l’exécution de la parricide puisque le meurtre de Marat est jugé comme tel, LF Bollée et Olivier Martin reviennent en détail sur la journée du meurtre de Marat et sur les motivations qui ont pu pousser une jeune femme de bonne famille à commettre un acte aussi terrible.

Le scénariste donne la parole à Charlotte Corday mais aussi à Marat et on voit s’affronter leurs deux visions de la Révolution, l’une idéaliste et l’autre, nettement plus sanglante. Ils n’ont ni remords ni regret, Marat considère que les purges sont nécessaires, Corday justifie son acte par la violence de Marat et on peut finalement les trouver l’un et l’autre bien extrémistes dans leur vision des choses.

Cette bande dessinée ne manque donc pas d’intérêt même si je n’ai pas accroché aux dessins de Olivier Martin ni aimé le caractère des échanges entre les deux protagonistes, trop hystériques de mon de vue.

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