Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge
Après des études de philosophie, Xavier-Laurent Petit devient instituteur puis directeur d’école, mais reste avant tout un passionné de lecture. Une passion qui le conduit à franchir le pas de l’écriture avec deux romans policiers en 1994 et, à l’école des loisirs en 1996, Colorbelle-ébène qui reçoit le prix Sorcières. Suivent d’autres romans pour la jeunesse, pour la plupart ancrés dans l’actualité.
Amouksan est la doyenne de l’humanité. Elle vit en Sibérie, au bord du monde, près du domaine des esprits. À présent, il ne lui reste que ses souvenirs, et trois objets précieux qu’on lui a offerts : un talisman en cuir, une pochette de photos, et une magnifique robe qu’elle a porté une seule fois, il y a très, très, très longtemps.
Plus d’un siècle auparavant, son père trappeur qui aurait voulu un garçon, décide de faire d’elle son héritier, lui rase la tête et décide de lui apprendre à chasser le renne l’hiver, et le saumon l’été. Alors, il élèvera Amouksan comme un garçon.
Mais cette année-là, en 1900, c’est un géant revenu du fond des âges qu’ils vont découvrir ensemble, sur les rives de la rivière Berezovska : un mammouth. Il allait leur offrir la plus incroyable aventure de leur vie.
Après La Nouvelle Orléans d’Un temps de chien, la Tasmanie avec Les loups du clair de lune, Mission mammouth, le troisième volet d’Histoires Naturelles de Xavier-Laurent Petit nous entraîne jusqu’au fin fond de la Sibérie Orientale, sur les traces d’un animal disparu à la Préhistoire, le mammouth.
Comme dans les précédents opus, l’héroïne de ce récit est une enfant mais la ressemblance s’arrête là. Les deux premiers tomes pointaient du doigt le désastre écologique par la faute de l’Homme avec l’ouragan Katrina pour l’un et l’éradication des loups de Tasmanie pour l’autre.
Ici, l’histoire se conjugue dans un passé lointain, celui du tout début du XXè siècle et s’appuie sur des faits réels : la découverte d’une une carcasse de mammouth congelée sur les rives de la rivière Berezovska, en Sibérie orientale qui va amener Eugen Pfizenmayer et Otto Herz à quitter Saint-Pétersbourg en 1901 pour la récupérer.
Le récit relate la découverte de ce mastodonte et la venue des savants au coeur de la Sibérie pour ramener l’animal à St Petersbourg et le présenter au tsar Nicolas II et à son épouse la tsarine Alexandra.
Amouksan et son père seront du voyage vers la civilisation et l’académie des sciences, l’unique occasion pour la petite illettrée, de découvrir des paysages de Russie bien différents des siens, notamment les villes, ses immeubles et leur confort moderne.
Mais au-delà de cet épisode historique, l’auteur s’attache à nous raconter le quotidien d’Amouskan et de sa famille, la place des femmes dans cette partie du monde reculée, l’occasion pour les jeunes et moins jeunes lecteurs de découvrir la Sibérie, pays du froid et de la glace.
Roman d’apprentissage, Amouskan, va devoir gommer sa fémininité pour épauler son père, faute d’héritier mâle. Elle sera trappeur comme lui car nulle femme à cette époque n’ose s’opposer aux hommes, et loin de s’en plaindre ou de s’en insurger, elle va, au contraire, jouer son rôle à la perfection.
Les nombreuses illustrations d’Amandine Delaunay viennent merveilleusement bien ponctuer ce récit d’aventures et concourent à plonger les lecteurs dans le froid sibérien. Cette incursion dans ce froid polaire et dans l’existence de cette peuplade du bout du monde m’a beaucoup plu.
Le récit est enlevé, le propos intéressant et la petite Amouskan bien attachante, et, vous le savez, j’ai un vif intérêt pour la Russie, qui a été comblé, je le recommande aux 9 / 12 ans, l’histoire les dépaysera sassurément et les instruira !
Merci aux éditions L’école des loisirs pour cette lecture enrichissante, j’ai adoré.