Littérature anglaise

Northanger Abbey – Jane Austen

La jeune Catherine Morland visite pour la première fois la ville de Bath, en Angleterre. Elle y rencontre son amie Isabella Thorpe et son frère, mais également le captivant Henri Tilney. Ce dernier l’invite à séjourner à l’Abbaye de Northanger, propriété de son père, lieu que Catherine s’imagine à tort mystérieux et effrayant, tout droit sorti des Mystères d’Udolphe d’Ann Radcliffe.

Catherine Morland est une jeune femme naïve de dix-sept ans, la tête pleine des romans de Ann Radcliffe. Les voisins de ses parents, Mr & Mrs Allen, doivent aller prendre les eaux à Bath et ils proposent à Catherine de les accompagner dans leur villégiature.

Le séjour est prévu pour durer quelques semaines et malgré les bals, les promenades et les boutiques, la jeune fille et Mrs Allen s’ennuient un peu, faute de connaissance. C’est alors qu’elles tombent sur une vieille amie de Mrs Allen, Mrs Thorpe, qui séjourne à Bath avec ses filles.

Catherine se d’amitié avec Isabelle Thorpe, qui fréquente son frère James, au point que les deux jeunes gens annoncent très vite leurs fiançailles. La jeune fille se lie également avec Eleanor Tilney, la soeur du charmant Henry Tilney, pour lequel Catherine ressent très vite une inclination.

La villégiature s’écoule paisiblement et elle est sur le point de prendre fin lorsque les Tilney invitent Catherine à séjourner dans leur propriété familiale, l’Abbaye de Northanger…

Northanger Abbey est sans doute l’un des romans les moins connus de Jane Austen, son sujet m’attirait pourtant beaucoup mais il a néanmoins croupi de longues années dans ma PAL jusqu’à ce que ma copinaute Céline me propose de le lire avec elle, je l’en remercie vivement car c’est grâce à elle que j’ai enfin extrait cette relique de ma PAL.

Roman d’apprentissage, Northanger Abbey reprend la thématique chère à Jane Austen : le mariage. Catherine est une héroïne naïve (parfois limite un peu trop), gaffeuse mais pleine de gentillesse et de délicatesse, l’exacte opposée de Isabelle Thorpe, manipulatrice en diable et en quête d’un mari riche, qui n’hésitera pas à jouer double jeu afin d’arriver à ses fins.

Bourré d’humour, Northanger Abbey est aussi une parodie des romans en vogue à l’époque de l’écriture même de ce roman (1803) que sont les romans gothiques tels que ceux de Mrs Raddcliffe bien sûr (Udolphe, L’italien), d’Horace Walpole (Le château d’Otrante), de Matthew Lewis (Le moine) et héritiers directs des romans du XVIIIè tel que Le diable amoureux de Cazotte.

Jane Austen se moque gentiment mais avec beaucoup de verve du goût qu’a son héroïne pour les ruines et les châteaux ou abbayes médiévales, figures du préromantisme anglais, donnant lieu à des passages très drôles.

Parodie du roman gothique donc mais aussi satire savoureuse de la bonne société anglaise qui prenait ses eaux à Bath pour s’y montrer et non pour s’y soigner, Northanger Abbey est aussi le roman du double jeu, à travers les personnages des Thorpe, famille ruinée, à la recherche de beaux mariages mais aussi du général Tilney, qui invite Catherine, la pensant aussi riche que lui, et donc très intéressante pour son fils Henry.

Si ma lecture fut très plaisante, elle ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable car si l’ambiance m’a beaucoup plu, l’histoire en elle-même n’est pas très intéressante et les personnages se sont révélés soient horripilants soient un peu trop fades à mon goût.

Reste le style si piquant et moderne de Jane Austen vaut à lui seul le détour et que je suis ravie d’avoir pu enfin lire ce roman. Je vous invite à découvrir l’avis de Céline qui a partagé cette lecture avec moi et qui est une vraie connaisseuse de l’œuvre de Jane Austen, son billet est sans doute bien plus intéressant que le mien.