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Posts Tagged ‘Patrick pécherot’

Né en 1953, Patrick Pécherot est notamment l’auteur de Soleil noir et de la trilogie composée des Brouillards de la Butte (Grand Prix de littérature policière 2002), de Belleville-Barcelone et de Boulevard des Branques. Il est, dans la lignée de Didier Daeninckx ou de Jean Amila, un raconteur engagé d’histoires nécessaires.

Chemin des Dames, 1917, l’offensive du général Nivelle tourne à l’hécatombe. Dans l’enfer des combats, un conseil de guerre s’apprête à juger le soldat Antoine Jonas, accusé d’avoir assassiné son lieutenant, au motif que ce dernier aurait voulu lui faire enfiler le pantalon d’un mort.

Devant le capitaine Duparc, l’officier chargé de le défendre, défilent, comme des fantômes, les témoins harassés d’un drame qui les dépasse. Coupable ? Innocent ?

Jonas est-il un simulateur ou un esprit simple ? Le capitaine Duparc n’a que quelques jours pour établir la vérité. Et découvrir qui est réellement celui que ses camarades ont surnommé Tranchecaille. 

Vous le savez, j’ai un intérêt tout particulier pour la première guerre mondiale et lorsqu’il y a en plus une enquête policière sur le meurtre d’un lieutenant au sein même des tranchées, mon intérêt s’accroit encore.

C’est ainsi que Tranchecaille a atterri dans ma PAL malgré ma déception pour un autre roman de Patrick Pécherot. Plus qu’une enquête, l’auteur nous propose un vrai roman noir sur la première guerre mondiale, car le sort de Jonas, on le connaît dès le prologue : il est passé par les armes.

Coupable ou non, il faut faire un exemple et malgré les efforts de Duparc et de son greffier, le caporal Bohmann, notre héros ne va pas en réchapper. Pour autant, ce roman s’est révélé totalement passionnant car dès l’exécution de Jonas, l’auteur nous donne à lire l’enquête de Duparc pour faire toute la lumière sur cette affaire.

J’ai adoré l’atmosphère de ce roman où se mêlent scènes dans les zones de combat, le no man’s land, l’arrière avec les civils qui trouvent que les poilus mènent la belle vie, les interrogatoires, les dépositions, les discutions avec les officiers…

Patrick Pécherot s’est remarquablement documenté et nous restitue la brutalité de cette guerre avec une gouaille qui donne beaucoup de vivacité au récit. Non seulement la description de la vie dans les tranchées est rendue avec toute son horreur mais l’attitude des officiers supérieurs révèle bien l’incompétence de toute une époque.

L’accent est mis sur les problèmes de ravitaillement, d’uniformes, d’armes… mais aussi sur les mutineries qui font rage en cette année 1917, l’importance des marraines de guerre, du vin dont on abreuve les hommes pour qu’ils montent aux combats dans l’ivresse…

L’auteur fait la part belle aux dialogues et à l’action, avec des chapitres courts et bon nombre de rebondissements qui relancent sans cesse l’intérêt du lecteur. Il met en lumière la bêtise humaine qui tient ici du grand art et qui ne peut que révolter cent ans après les faits.

Une très bonne lecture que je vous recommande si la première guerre mondiale vous intéresse, vous le trouverez tout aussi passionnant que moi. Ma copine Belette l’a bien apprécié aussi, filez lire son avis ici !

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Lu dans le cadre du challenge  A tous prix (Grand prix de la littérature policière 2002)  :

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Dans le Paris de 1926, il est difficile de survivre sans un sou en poche. L’armistice de 1918 n’est pas loin, et les traces de la guerre sont encore présentes. Venu de Montpellier tenter sa chance à la capitale, Pipette en fait l’amère expérience. Laveur de bouteilles, collaborateur d’un journal à scandales, il multiplie les petits boulots. Le soir, il déclame des poèmes à Montmartre, il y croise la Goulue, André Breton et les surréalistes, les défenseurs de Sacco et Vanzetti… La nuit venue, en compagnie d’une bande d’illégalistes, il cambriole les riches pour arrondir les fins de mois. Un coup, c’est un peu d’argent, un autre quelques lingots. Mais quand un coffre-fort s’ouvre sur une macabre découverte c’est une bien sombre histoire qui commence.

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Paris, 1926. Monté de Montpellier, Pipette, multiplie les petits boulots et se pique de vouloir être poète, sans succès. Déclamer ses odes à Montmartre lui permettra d’être malmené par son public mais surtout de connaître André Breton et la clique des Surréalistes.

Notre héros qui tire le diable par la queue dans le Paris de l’après-guerre s’associe avec trois autres larrons vivants de petits boulots comme lui pour cambrioler les maisons des bourgeois et les délester de leur argent.

Mais une nuit, tout ne va pas se passer comme prévu. Les quatre copains de Montmartre, vaguement anars, dévalisent la maison du comte de Klercq et trouvent dans le coffre fort, en lieu et place de billets, un cadavre.

Que faire de l’encombrant zig ? Pipette le laisserait bien là où il est mais ses associés décident de faire chanter le comte qui semble être l’assassin du refroidi trouvé dans le coffre-fort…

Vous connaissez maintenant mon goût pour cette période de notre histoire, j’ai donc été particulièrement alléchée par le 4è de couverture, bien trompeuse, hélas !

J’ai été déçue par l’intrigue qui ne m’a pas convaincue et par le style de l’auteur truffé d’argot – mais ça c’est un goût personnel – qui colle bien à l’atmosphère et aux personnages créés par Patrick Pécherot.

C’est un policier typiquement de facture classique française de la première moitié du 20è, un hommage à Léo Malet et à son personnage emblématique Nestor Burma, ce qui ne correspond pas du tout aux romans policiers que j’affectionne. Un mauvais choix en ce qui me concerne mais un roman qui ravira sans doute les amateurs du genre.

Je reconnais toutefois que la plongée dans le Paris des années folles est réussie et que cette affaire d’escroquerie qui mêle rejetons de la haute noblesse, capitaines d’industrie, pègre, sur fond de scandale politique et de profiteurs de guerre n’est pas inintéressant même si j’ai trouvé l’intrigue brouillonne et pas aboutie.

Une déception donc et un roman qui ne restera pas dans mes annales !

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