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Posts Tagged ‘résistance’

Matz est né à Rouen en 1967 mais grandit sous le soleil des Antilles. Après une licence de droit, il délaisse les amphitéâtres de l’université pour se lancer dans l’écriture et les petits boulots. Grâce à ses rencontres déterminantes avec Jean-Christophe Chauzy, Étienne Robial et Jean-Pierre Mougin, il commence sa carrière. Son premier scénario, Bayou Joey, réalisé avec Jean-Christophe Chauzy, est publié en 1990 (Futuropolis). C’est le début d’une carrière prolifique, entre séries et one-shots.

Après quatre ans à la Faculté de Restauration d’Antiquités et d’Objets d’Arts à Athènes et un diplôme à l’École Émile Cohl en poche, Kanellos Cob a partagé son art entre le design de pochettes d’albums, l’illustration et des fresques décoratives dans des bâtiments d’habitation, avant de se consacrer, de plus en plus à la bande dessinée.

Été 1939, la famille Weil passe des vacances joyeuses dans le Morvan, au lac des Settons. Mais les vacances s’achèvent lorsque le 3 septembre la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne.

Etienne a trois ans, trop petit pour comprendre la montée du nazisme et ce que cela implique pour les juifs. Maurice, le père de famille n’est pas mobilisé du fait de ses blessures pendant la première guerre mondiale.

Il retourne travailler à Lille, tandis que Denise emmène les garçons, Étienne et Philippe au Chambon sur Lignon, où, paraît-il les enfants seront en sécurité…

Ceux du Chambon raconte l’histoire vraie de deux enfants juifs entre 1939 et 1944, sauvés des protestants de Chambon sur Lignon, reconnus Justes après la guerre.

Matz, au scénario de cette bande dessinée s’est appuyé sur le témoignage de son ami libraire Etienne Weil et du journal écrit par son père Maurice Weil, pour rendre hommage à ce village qui a pris fait et cause pour la Résistance tout au long de la guerre.

Avant 1939, Chambon-sur-Lignon était connu pour recevoir les enfants malades de St Etienne. Ce village protestant, qui a connu bien des persécutions du temps des guerres de religion, a considéré de son devoir de sauver les enfants juifs, de résister aux nazis et au régime de Vichy.

Tour à tour, Matz donne la parole à Maurice, Denise et à Etienne, qui chacun raconte sa guerre, son quotidien. Le petit garçon d’alors se rappelle les souvenirs qu’il garde de ce village et de ces années d’insouciance qui ont été pour lui de grandes colonies de vacances, à mille lieux d’imaginer ce qui pouvait se passer ailleurs.

Il n’en oublie pas de rendre hommage à celles et ceux qui l’ont sauvé, instruit et rendu cette guerre la moins traumatisante possible : le pasteur Trocmé, le directeur de l’école, son institutrice…

Le scénario est très intéressant et m’a fait découvrir ce village dont j’ignorais totalement le passé de résistant. J’ai beaucoup aimé aussi les planches et les couleurs de Kanellos Cob et Kathrine Avraam, qui rendent la lecture très agréable.

Une bande dessinée riche d’enseignements et un bel hymne à la vie que je vous conseille si vous vous intéressez à la Résistance et à la seconde guerre mondiale.

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour cette lecture.

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois et du Pumpkin Automne Challenge :

challenge-un-pave-par-mois

Ann Mah est journaliste et écrivain. Elle vit entre Paris et Washington. Passionnée de voyages et de cuisine elle écrit régulièrement pour de nombreux journaux et magazines américains comme Le New-York Times, Vogue ou Condé Nast.
Elle a remporté le prix des lectrices de Elle aux Etats-Unis pour son essai Mastering the Art of French Eating en 2013.

Pour faire partie des rares experts en vins certifiés au monde, Kate doit réussir le très prestigieux concours de Master of Wine. Sur les conseils de son mentor, elle fait le choix de se rendre en Bourgogne, dans le domaine appartenant à sa famille depuis des générations.

Elle pourra y approfondir ses connaissances sur le vignoble et se rapprocher de son cousin Nico et de sa femme, Heather, qui gèrent l’exploitation. La seule personne que Kate n’a guère envie de retrouver, c’est Jean-Luc, un jeune et talentueux vigneron, son premier amour qu’elle a refusé d’épouser quelques années plus tôt.

Alors qu’elle se lance dans le rangement de l’immense cave avec Heather, elle découvre une chambre secrète contenant un lit de camp, des tracts écrits par la Résistance et une cachette pleine de grands crus.

Intriguée, Kate commence à explorer l’histoire familiale, une quête qui la mènera aux jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale et à des révélations très inattendues.

Vous commencez à connaître la chanson si vous me lisez régulièrement mais j’aime beaucoup les romans historiques, les secrets de famille et notamment ceux qui sont portés par deux héroïnes à deux époques différentes.

La mémoire des vignes fait indéniablement parti de cette catégorie puisque nous suivons tour à tour Kate de nos jours, une franco-américaine, de retour sur les terres familiales et Hélène-Marie, pendant la seconde guerre mondiale, sa grand-tante dont elle et la jeune génération ignoraient l’existence.

La partie au présent nous immerge dans le monde de la viticulture avec les vignes, les vendanges, le métier de vigneron, les difficultés d’en vivre et de faire côtoyer méthodes ancestrales, tenants de la tradition et marketing. Et le métier d’oenologue qu’exerce Kate. Cette partie est plutôt intéressante, Ann Mah s’est très bien documentée et on apprend une foule de choses à cette lecture lorsque l’on est, comme moi, totalement néophyte sur le sujet.

Les recherches que font Kate et Heather sur Hélène-Marie dont elles découvrent l’existence, sont passionnantes à suivre. Auprès des deux jeunes femmes, on lève le voile sur les secrets honteux de la famille au grand dam du patriarche qui refuse absolument qu’elles remuent le passé.

La partie au passé est très intéressante. Auprès d’Hélène-Marie, on assiste aux réunions de la Résistance, aux arrestations, aux actions de celles et ceux qui avaient décidé de résister à l’Occupant, la faim et le froid qui les étreignent. On voit aussi ceux qui collaborent, qui recourrent au marché noir ou dénoncent les membres de leurs familles lorsqu’ils découvrent qu’ils appartiennent à la Résistance. On suit aussi la vague d’épuration qui va toucher les femmes.

Mais il n’y a pas que des points positifs dans ce roman : il y a tout de même beaucoup de longueurs, des pages entières de dialogues ou de narrations totalement inutiles à l’intrigue et une histoire d’amour qui n’était absolument pas indispensable.

Il y a également pour moi des maladresses au niveau de la narration au passé, l’autrice passe d’extraits du journal intime d’Hélène-Marie à des pages entières de récit comprenant des dialogues : pourquoi avoir mélangé les deux ? J’aurai préféré un réel roman à deux voix que le choix qu’a fait Ann Mah qui apporte du déséquilibre au récit.

Une lecture prenante et agréable malgré tout, idéale à lire en automne !

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