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Posts Tagged ‘roman adolescent’

Après avoir travaillé pour le jeu vidéo et le cinéma, Ariel Holzl se consacre à l’écriture. Inspiré par les littératures de l’imaginaire, il a publié chez Mnémos Les Sœurs Carmines (prix Imaginales jeunesse 2018, Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktubers 2018) et Fingus Malister chez Rageot. Ariel Holzl vit à Marseille.

Léo a 17 ans. Atteint de la maladie de Huttington, il vient de perdre ses parents dans un accident de voiture et se rend à Paris chez son tuteur, son grand-oncle Théobald.

Dans ce vieil hôtel particulier où les miroirs sont voilés, il mène une vie très libre jusqu’au jour où il bascule dans une fontaine des catacombes et se retrouve projeté dans une réplique négative de Paris, le Périmonde.

Auréolé d’un soleil noir, le Périmonde est un territoire où le temps n’a pas de prise et où règnent des clans aux pouvoirs puissants.

Pour sauver Théo, prisonnier, Léo n’a d’autre choix que de les affronter lors de la Chasse Sauvage, une course contre la montre où tous les coups sont permis. Heureusement, l’énigmatique Alma est là pour l’aider… mais peut-il vraiment lui faire confiance ?

Avec Temps mort, Ariel Holzl propose aux adolescents un roman fantastique et horrifique qui les plonge dans les ténèbres de la ville lumière.

Le héros, très courageux et sympathique, plaira aux lectorat visé et les entraînera dans une course folle dans cette réplique de Paris en négatif, où la vie éternelle est figée.

L’histoire est très rythmée et l’univers développé par Ariel Holzl est riche, peuplé de dynastes, de goules, de vampires… une histoire idéale pour la période d’Halloween tant l’univers s’y prête.

La plume de l’auteur est rythmée, pleine de suspense, l’écriture est fluide et facile à lire avec de nombreux rebondissements tout au long du récit.

Vous le savez, je n’ai pas l’habitude de lire de l’urban fantaisy, encore moins de l’horrifique, mais j’ai apprécié ma lecture que j’ai fait à mon rythme à raison de quelques pages par jour.

J’ai trouvé l’univers plutôt approfondi, peut-être pas assez pour les amateurs du genre, mais pour une novice telle que moi, c’était suffisamment complexe pour parfois me perdre totalement entre les différentes créatures, les maisons et les lieux du Périmonde.

L’auteur en profite pour aborder des thèmes comme la maladie de Huttington, le deuil, la vie, la mort et l’euthanasie, des sujets qui intéressent souvent les ados.

Une atmosphère sombre et gothique et un roman que je conseille aux ados à partir de 13 ans. Les miens me l’ont d’ores et déjà chipé pour se faire leur propre avis.

Un grand merci aux éditions Slalom pour cette lecture qui m’a sorti de ma zone de confort.

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Après une formation de journaliste, puis quelques années de travail dans la communication d’entreprise, elle publie ses premiers livres à l’École des loisirs (« Rude samedi pour Angèle », 1994; « Le Sac à dos d’Alphonse », 1993), puis rencontre un premier succès avec, pour les plus grands, la publication d’un recueil de nouvelles « Trop sensibles » (1995). « Verte », Prix Tam-Tam 1996, et « Sans moi » (1998) lui permettent d’atteindre un public plus large.

Que faire de sa vie quand on a treize ans et qu’on est une fille pauvre, pas laide, sachant lire, sans autre protection que celle d’un vieux curé, d’une tante prostituée et d’une veuve ronchon ?

Nonne ? Jamais. Séraphine est trop insolente. Couturière ? Non plus. Elle a trop envie de parler et de voir du monde.

Peut-être qu’un jour les femmes pourront devenir juges, gendarmes ou avocats et faire de la politique… Peut-être même qu’un jour Dieu Lui-même sera une femme.

Mais, pour l’instant, nous sommes en 1885, à Paris, ou plutôt à Montmartre. Et Séraphine ne voit qu’une solution pour mener la vie libre et sans misère dont elle rêve : s’en remettre à sainte Rita, la patronne des causes désespérées…

Souvenez-vous, il y a quelques semaines de cela, j’ai découvert et beaucoup apprécié La capucine et Satin Grenadine troisième et premier tomes de la trilogie de Marie Desplechin, Les filles du siècle. J’avais donc très envie de découvrir le dernier opus et comme les trois ouvrages peuvent se lire séparément car les héroïnes sont différentes, j’ai découvert Séraphine.

Dans ce nouveau roman d’apprentissage, nous ne suivons plus Louise ou Lucie, mais Séraphine, une orpheline qui vit sur la butte Montmartre, et si j’ai beacoup aimé les trois héroïnes et leurs histoires, je crois que j’ai une petite préférence pour Phine qui n’a pas connu ses parents et a cruellement manqué d’amour.

Si les évènements de la Commune et certains personnages sont les fils rouges de cette trilogie, c’est ici que le combat des communards et leur sort après leur défaite, nous est le plus conté. Il faut dire que les parents de notre héroïne et sa nourrice, ont combattu sur la butte et ont vu leurs espoirs et leurs rêves réduits à néant.

On croise Louise Michel revenue de Cayenne mais aussi des peintres, nombreux à Montmartre en cette fin du XIXè siècle et surtout la misère qui y fait rage : les enfants en proie à la faim et livrés à eux-mêmes, des mères si malades qu’elles ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille…

Marie Desplechin nous conte fort bien le quotidien de ce peuple de Paris mais aussi les revendications féministes de ses héroïnes. Séraphine est tiraillée entre ses origines communardes et sa foi, sa volonté de soulager la misère de son prochain.

Un opus une fois encore très agréable à lire, avec des thématiques intéressantes et bien traitées, porté par une héroïne pétillante, entourée d’une galerie de personnages hauts en couleurs, le tout dans un Paris bouillonnant à la Zola qui bruisse d’idées nouvelles d’un point de vue artistique, politique et social.

Je ressors enchantée de la lecture de cette trilogie et je la conseille volontiers aux adolescent.e.s qui souhaiteraient se documenter sur cette période et sur les combats féministes que furent le droit de vote mais aussi celui à l’instruction.

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette lecture passionnante !

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Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge

Avant d’écrire pour la jeunesse, Carole Trébor a été historienne, spécialiste de l’histoire culturelle russe et réalisatrice de documentaires.

Octobre 1917, Moscou. Les russes, malgré l’éviction du tsar Nicolas II s’enlisent dans la guerre et la famine fait rage.

La révolte gronde. Dans un monde en guerre, les Russes réclament la paix et contestent le pouvoir en place tenu par le gouvernement provisoire qui a succédé au régime impérial.

Tandis que Tatiana rejoint un groupe de jeunes artistes qui rêvent de balayer l’ordre établi, en s’attelant s’attelant à l’adaptation du Nuage en pantalon du poète futuriste Vladimir Maïakovski, sa sœur Lena prend les armes avec les bolcheviks.

Bientôt Piotr, leur ami d’enfance, s’engage à son tour. Se battront-ils du même côté des barricades  ?

Je pense qu’il est inutile de vous rappeler combien j’aime l’histoire russe, il était donc inévitable qu’un jour ou l’autre je lise Révoltées de Carole Trébor qui a pour décor les jours d’octobre 1917 qui ont mené Lénine et ses troupes au pouvoir.

Dès les premières pages, l’autrice nous embarque à Moscou, en proie à la révolution, au moment où les bolcheviks prennent le pouvoir.

Avec un style simple et efficace, idéal pour le lectorat visé, elle nous fait suivre deux soeurs aux trajectoires différentes. Leur père a été porté disparu sur le front et les deux jeunes filles de 17 ans vivent avec leur babouchka, pieuse et fidèle au tsar.

Tatiana a été embauchée comme femme de ménage au théâtre à deux pas de chez elles et leur grand-mère coud les costumes, ce qui lui permet de côtoyer une troupe d’artistes en train de monter un spectacle autour de la poésie de Maïakovski.

Lena a abandonné son travail à l’usine pour prendre les armes aux côtés des bolcheviks, dont le programme se résume à « la paix, le pain et la terre » et « Tout le pouvoir aux soviets ». Loin d’avoir froid aux yeux, elle n’hésite pas à monter sur les barricades pour se battre comme les hommes.

Si le titre laisse présumer que l’on va suivre Lena, il n’en est rien, elle fait de furtives apparitions, la véritable héroïne du récit c’est bel et bien Tatiana et les futuristes. Cet aspect m’a beaucoup plu et permis de renouer avec Maïakovski.

Historiquement parlant c’est très bien documenté, Carole Trébor est spécialiste de la Russie et ça se sent tout au long du roman. Les lecteurs trouveront aussi en fin d’ouvrage des annexes très bien faites et utiles (plan de Moscou, glossaire explicatif, rôle des femmes pendant la révolution…).

Comme dans tout roman Young adult, il y a un peu de romance, ce qui plaira sans nul doute aux ados mais que j’ai trouvé un peu inutile.

J’aurai également aimé des personnages plus développés et voir de plus près encore la révolution russe mais comme l’autrice a fait le choix de Tatiana comme narratrice, cela n’était pas possible.

Je m’attendais à un roman à deux voix qui m’aurait permis de suivre les deux soeurs en parallèle, d’être à la fois avec les artistes et les révolutionnaires. Je trouve que Tatiana change un peu trop vite d’opinion, passant de résignée à combative sans qu’aucun événement ne vienne étayer ce changement d’attitude.

Reste que c’est un chouette roman pour les élèves de 3e qui ont la révolution russe à leur programme d’histoire, je leur conseille cette lecture !

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Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge

Après une formation de journaliste, puis quelques années de travail dans la communication d’entreprise, elle publie ses premiers livres à l’École des loisirs (« Rude samedi pour Angèle », 1994; « Le Sac à dos d’Alphonse », 1993), puis rencontre un premier succès avec, pour les plus grands, la publication d’un recueil de nouvelles « Trop sensibles » (1995). « Verte », Prix Tam-Tam 1996, et « Sans moi » (1998) lui permettent d’atteindre un public plus large.

Paris, 1885. Lucie est persuadée qu’au XXe siècle, les demoiselles de la bonne bourgeoisie parisienne auront le droit de courir toutes nues, d’aller à la messe en cheveux, de parler à table et même, qui sait ? De s’instruire et de ne pas se marier. À quoi bon vieillir, sinon ?

Le problème, c’est que nous ne sommes qu’en 1885 et qu’à treize ans, la seule éducation qu’une jeune fille comme Lucie est censée recevoir consiste à savoir tenir une maison pour devenir une épouse accomplie. Hygiène, lessive, cuisine : Lucie est envoyée faire son apprentissage avec Annette, Fanny et Marceline, les domestiques de la maison.

Si ses parents savaient… Il se passe parfois des choses étranges, dans les communs des maisons bourgeoises. Les domestiques peuvent s’y révéler plus passionnants et subversifs que des livres. On y fait des révolutions en secret. On y organise des expéditions aux Halles au petit matin, ce Ventre de Paris peint par Monsieur Zola d’où sortiront bientôt tant d’idées neuves, socialisme, anarchisme, féminisme…

Souvenez-vous, il y a quelques semaines de cela, j’ai découvert et beaucoup apprécié La capucine, troisième tome de la trilogie de Marie Desplechin, Les filles du siècle. J’avais donc très envie de découvrir les autres opus et comme les trois ouvrages peuvent se lire séparément car les héroïnes sont différentes, j’ai opté cette fois-ci pour Satin grenadine.

Dans ce nouveau roman d’apprentissage, nous ne suivons plus Louise, une jeune fille issue du peuple de la banlieue mais Lucie, une adolescente de la bonne bourgeoisie parisienne.

Notre héroïne rêve de s’émanciper des codes de sa classe et de la place réservée aux femmes de sa condition. Elle souhaite étudier, avoir un véritable métier et surtout, se vêtir de robes couleur satin grenadine au pays des peaux rouges !

Ce roman est un véritable instantané de cette bourgeoisie de la Belle-Epoque, une période où l’on envoyait les enfants se faire élever ailleurs, loin de l’air de la ville et de leurs parents accaparés par leurs mondanités et leurs affaires, qui ne s’émouvaient guère de leur sort et où ils les récupéraient pour les envoyer en pension.

Un monde où les jeunes filles apprennent à tenir leur futur rôle de maitresse de maison, inutile donc de les rendre instruites, encore moins de leur apprendre à penser par elles-mêmes, de peur de leur donner des velléités d’indépendance !

Parfois, et heureusement pour Lucie, les jeunes filles bénéficient d’une éducation à domicile, et une gouvernante comme Marceline, férue d’idées nouvelles, permettra l’éclosion de nouvelles réflexions, de découvertes, de promenades qui créeront des rencontres qui ouvrent les yeux et l’esprit.

Un opus très agréable à lire, avec des thématiques intéressantes et bien traitées, porté par une héroïne pétillante, entourée d’une galerie de personnages hauts en couleurs, le tout dans un Paris bouillonnant à la Zola qui bruisse d’idées nouvelles d’un point de vue artistique, politique et social.

Je ressors enchantée de ma lecture et ravie à l’idée de découvrir Séraphine, l’ultime tome qui me reste à lire. Une série que je vous encourage vivement à votre tour si ce n’est déjà fait.

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette lecture passionnante !

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Après une formation de journaliste, puis quelques années de travail dans la communication d’entreprise, elle publie ses premiers livres à l’École des loisirs (« Rude samedi pour Angèle », 1994; « Le Sac à dos d’Alphonse », 1993), puis rencontre un premier succès avec, pour les plus grands, la publication d’un recueil de nouvelles « Trop sensibles » (1995). « Verte », Prix Tam-Tam 1996, et « Sans moi » (1998) lui permettent d’atteindre un public plus large.

Si son patron ne la battait pas, si elle était justement payée, si on ne lui comptait pas son assiette et son lit, Louise adorerait la terre sur laquelle elle travaille.

Une terre incroyablement fertile, qui peut donner huit récoltes par an ! Qui exporte ses légumes jusqu’à Londres, et même jusqu’en Russie.…

Une terre qui n’est qu’à une dizaine de kilomètres de Paris, sur un petit village de maraîchers nommé Bobigny. Le jour où vient la raclée de trop, Louise s’enfuit.

Direction Paris, où vivent et travaillent sa mère Clémence, et son indéfectible protectrice, Bernadette, génie de la cuisine et de la voyance réunies.

Mais Louise a treize ans, et à cet âge, même si l’on rêve de liberté, encore faut-il gagner sa vie…

La capucine est le troisième tome de la série écrite par Marie Desplechin, Les filles du temps. Chaque tome met en scène des jeunes filles de treize ans dans le Paris de 1885. C’est aussi ma découverte de la plume de cette autrice pour la jeunesse que l’on m’a tant vanté !

Ici, nous faisons la connaissance de Louise, surnommée La scarole, à cause de ses cheveux crépus. Sa mère, enceinte d’un soldat noir de passage, a fui la province pour s’établir à Bobigny. Mais depuis deux ans déjà, Clémence est domestique à Paris et Louise a pris sa place chez leur voisin le maraicher.

Plus grande et plus forte que sa mère, elle travaille comme une bête de somme et reçoit en échange de son travail, non point une rémunération sonnante et trébuchante, mais un mauvais galetas, de la soupe claire et des coups en veux-tu en voilà !

Mais si Louise se plaint, à juste titre, de son triste sort, personne autour d’elle ne s’en émeut, car à l’époque, les coups font partie de tout apprentissage. On mesure tout le chemin parcouru en une centaine d’années !

Avec elle, on découvre la condition féminine de cette époque, le quotidien des domestiques, celui des maraichers qui vont vendre leurs produits aux Halles en plein coeur de Paris. L’autrice met aussi l’accent sur les différences entre les classes sociales au XIXè siècle, plus marquées qu’aujourd’hui.

Mais aussi, un thème plus surprenant : le spiritisme avec Bernadette qui voit les morts et fait tourner les tables. On y croise même Alexandre Dumas fils, adepte des soirées spiritisme.

Il y a aussi quelques clins d’oeil à la Commune, avec l’un des chants composé par Jean-Baptiste Clément en 1868, Dansons la capucine, et popularisé à cette époque :

1.
Dansons la capucine
Y a pas de pain chez nous
Y en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!

2.
Dansons la capucine
Y’a pas de vin chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!
3.
Dansons la capucine
Y’a pas de feu chez nous
Y’en a chez la voisine
Mais ce n’est pas pour nous
Youh!

4.
Dansons la capucine
Y’a du plaisir chez nous
On pleur’ chez la voisine
On rit toujours chez nous
Youh!

J’ai pris plaisir à suivre Louise dans sa volonté d’émancipation et la poursuite de ses rêves. Le récit est bien écrit, les personnages sont attachants, il y a des touches d’humour et les thématiques abordées sont intéressantes et bien traitées.

Le petit bémol tient en l’histoire en elle-même qui manque de développement et qui s’achève bien trop vite à mon goût.

Néanmoins, je conseille ce roman aux adolescent.e.s qui verront leurs attentes pleinement exaucées. Pour ma part, je compte bien découvrir les autres tomes de cette trilogie : Séraphine et Satin-Grenadine !

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette chouette lecture.

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Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge et du challenge 1 pavé par mois 

Victor Dixen, double lauréat du Grand Prix de l’Imaginaire, est l’une des figures de proue de la littérature française de l’imaginaire (Animale, Cogito, Extincta, ainsi que les sagas Phobos et Vampyria). Écrivain nomade, il a vécu à Paris, à Dublin, à Singapour et à New York, puisant son inspiration aussi bien dans les promesses du futur que dans les fantômes du passé.

En l’an de grâce 1715, le Roy-Soleil, arrivé au seuil de son existence, s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur Versailles et sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux.

Car les autres souverains d’Europe ont prêté allégeance à ce monarque tout puissant pour vivre éternellement eux aussi. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.

Trois siècles plus tard, à la Butte-aux-rats, dans la campagne auvergnate, Jeanne, une roturière, voit toute sa famille se faire massacrer sous ses yeux, car ils appartenaient à la résistance, ce qu’elle ignorait totalement.

Prenant la place de Diane de Gastefriche, fille du baron, suzerain de la Butte-aux-rats, elle devient pupille du roi et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour.

Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?

La cour des ténèbres est le premier volume de la nouvelle saga de Victor Dixen, Vampyria. Si vous me lisez régulièrement, vous avez du remarquer que je n’ai jamais lu Victor Dixen et que je ne suis guère versée dans les vampires mais j’étais très curieuse de découvrir la plume de l’auteur et un nouveau genre : l’uchronie !

Et je dois bien admettre que, pour moi, le pari est tenu. Je ne sais pas si celles et ceux qui sont des adeptes de l’horrifique et du vampirisme ont été séduits mais moi, oui. J’ai adoré l’ambiance de ce récit et les trouvailles de l’auteur pour batir le décor de cette cour de Versailles vampyrique.

Victor Dixen s’est documenté sur l’époque de Louis XIV et sa cour et il y fait de subtils clins d’oeil tout au long du récit (les perruques, le maquillage, les talons rouges, les courtisans…), j’ai beaucoup apprécié et j’ai trouvé cette uchronie finalement très plausible, si bien sûr, Louis XIV s’était transmuté en vampyre !

L’histoire, menée tambour battant, est pleine de rebondissements et se révèle très addictive grâce à la plume fluide de l’auteur, bien que je ne me sois pas vraiment attachée aux différents protagonistes de l’histoire, c’est bien là mon seul bémol, sinon quel plaisir de lecture, c’est bien simple je n’ai pas vu passer les 500 pages et suis arrivée au point final à regret car je serai volontiers restée dans cette cour des ténèbres.

Versailles est devenu un endroit sombre et sanglant où il ne fait pas bon se promener une fois la nuit venue sous peine de devenir le diner des vampyres tout juste levés. Les jeunes élèves de l’école sont soumis à des épreuves violentes et sanguinaires pour espérer devenir écuyer du roi et peut-être, un jour, avoir le privilège de transmuter et vivre éternellement.

Dans ce panier de crabes où les complots vont bon train, notre héroïne Jeanne devra se servir de toute sa sagacité pour venger la mort de ses parents et de ses frères. Elle va trouver des alliés sur son chemin mais devra se sortir aussi de chausse-trappes que d’autres vont mettre en travers de sa route.

Un très bon premier tome que ce roman pour les grands ados, certes introductif puisqu’il pose le décor et les différents personnages mais qui se révèle passionnant et particulièrement haletant. Il me tarde de retourner à la cour des ténèbres, j’espère que le second tome ne se fera pas trop attendre.

Un grand merci à la Collection R pour cette lecture, j’ai adoré !

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Régis Delpeuch a été enseignant durant vingt ans, directeur éditorial adjoint et directeur de la communication de la SEDRAP (Société d’Édition et de Diffusion pour la Recherche et l’Action Pédagogique) avant de se consacrer exclusivement à l’écriture. En 2001, il a créé le salon du livre jeunesse Lecteurs en Herbe. Chez Scrineo, il est l’auteur de la série « Mamie Polar »s (+ de 15 000 exemplaires vendus) et du roman L’enfant d’Oradour.

16 juillet 1942. Sarah Lichtszejn et sa mère Maria sont arrêtées et emmenées au Vel d’Hiv. Contre toute attente, elles arrivent à s’en échapper assez facilement et vont parvenir à se cacher des nazis pendant deux longues années sous une fausse identité grâce à la complicité de leur famille et de leurs amis.

Jusqu’au 24 mai 1944, 7 heures où deux jeunes policiers en civil, tête nue, les arrêtent suite à une lettre de dénonciation. Elles sont d’abord conduites à Drancy où elles vont séjourner quelques semaines avant d’être envoyées dans l’enfer du camp d’Auschwitz-Birkenau…

Vous ne nous séparerez pas raconte l’histoire vraie de Sarah Lichtszejn-Montard, âgée de quatorze ans au début du roman et de sa mère Maria, réfugiée polonaise, échappées du Val d’Hiv et rescapées du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

Sous la plume de Régis Delpeuch, on découvre le récit poignant de ces deux survivantes plongées au coeur de l’enfer nazi. L’histoire, criante de vérité, permettra aux adolescent.e.s, qui abordent la Shoah lors de leur programme d’histoire de 3ème, de se rendre mieux compte du calvaire des juifs pendant la guerre.

Ils pourront facilement s’identifier à Sarah qui, à leur âge, subit la peur, le froid, la faim et qui réussit à ne pas sombrer dans le désespoir et à survivre à la solution finale grâce à sa volonté et sau soutien sans faille de sa mère qui ne va jamais cesser de battre.

Régis Delpeuch connait très bien son sujet, l’histoire est bien traitée et documentée, il a pu rencontrer et interroger son héroïne, toujours vivante et cela ce sent tout au long du récit, l’auteur s’est appliqué au mieux à retranscrire ce que vit Sarah et sa mère. Pendant plus de vingt-cinq ans, cette rescapée de la Shoah a raconté inlassablements dans les collèges et les lycées, ce qu’elle a vécu durant la Seconde Guerre Mondiale.

Bien que connaissant plutôt bien cette période et le drame de la Shoah, j’ai été emportée par cette histoire, émue par ce qu’ont vécu Sarah et Maria et je compte bien faire lire ce roman à mes ados car il montre la réalité tout en n’étant jamais tire-larmes.

Cerise sur le gâteau, il y a un gros dossier documentaire à la fin de l’ouvrage avec des repères datés, des photos, un glossaire, une interview de Sarah Montard… qui permettront aux jeunes lecteurs et aux autres d’approfondir leurs connaissances.

Un ouvrage à mettre entre toutes les mains bien sûr et j’en profite pour remercier les éditions Scrinéo pour l’avoir mis entre les miennes !

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Marie-Aude Murail est née au Havre (Seine-Maritime) en 1954. Parisienne, puis Bordelaise, elle vit aujourd’hui à Orléans avec son mari. Ses trois enfants ont grandi, comme ses quelque 90 livres, qui ont traversé les frontières, traduits en 22 langues. Docteur ès Lettres en Sorbonne à 25 ans, elle a reçu la Légion d’Honneur à 50 pour services rendus à la littérature et à l’éducation.

Jamais une psychothérapie n’a autant ressemblé à une enquête policière que dans cette saison 6.

Qui est cet homme qui veut être reçu à 7 heures du matin au 12, rue des Murlins et qui a l’air de connaître la maison de Sauveur comme s’il y avait déjà vécu ?

D’où vient Gilbert le Démon qui persécute la jeune Sarah en lui criant à l’oreille des insanités ? Pourquoi Ghazil Naciri a-t-elle volé une clé dans le sac de sa prof de SVT ?

Qu’est-ce que Kimi va faire de ce revolver qui lui est tombé entre les mains ? Et Jovo, mythomane ou psychopathe ? Va-t-on enfin connaître son passé ?

Si vous n’avez pas toutes les réponses en cette saison 6, c’est qu’il y aura une saison 7…

Quelques mois ont passé depuis la saison 5, et dans cette saison on apprend ce que sont devenus Blandine et Margaux Carré, Samuel Cahen, Ella-Elliot, Gabin et Frédérique Jovanovic.

Ainsi que la famille recomposée de Sauveur : Louise Rocheteau, sa compagne et la mère de Paul, le meilleur ami Lazare, fils de Sauveur, Alice, qui se languit de Gabin qui s’est engagé dans les commandos marins sans oublier le vieux légionnaire Jovo dont l’Alzheimer s’aggrave.

Du 26 novembre à Noël, Marie-Aude Murail nous raconte le quotidien de Sauveur et des siens, l’évolution de ses patients et les problèmes auxquels ils sont confrontés : dépression, tentative de suicide, transgenre, homophobie, intolérance, paternité, familles monoparentales ou recomposées, les ravages du divorce…

L’auteure nous dépeint comme personne la souffrance des adolescents et des adultes confrontés à ces différentes situations avec tellement d’intelligence que ce n’est jamais plombant pour le lecteur, c’est admirable de finesse et de talent, comme toujours chez Marie-Aude Murail.

J’avais eu un coup de coeur pour les saisons 1, 2, 3, 4 et 5, Sauveur et fils saison 6 n’a fait pas exception à la règle, j’ai adoré tout autant ce dernier opus dont l’histoire est dans la continuité des volumes précédents sans lasser et sans redondance.

Si différents thèmes sont abordés, Marie-Aude Murail se concentre plus particulièrement sur les questions du genre dans son toute sa complexité : dysphorie de genre, hétéronormé, intersexualité, mégenre, transgenre. Tout est très bien expliqué et pour ma part, je cerne désormais mieux ses questions sensibles, et en tant que maman, je ne peux que remercier l’autrice de les aborder et de créer avec ses romans une passerelle entre les adolescents et leurs parents.

Dès les premières lignes, j’ai adoré retrouver Sauveur Saint-Yves et Louise, Lazare et Paul, Gabin et Jovo, et tous les patients de ce psy au grand cœur. Je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer cet ultime roman et je l’ai refermé le cœur gros, orpheline de ces personnages qui sont tellement touchants sous la plume sensible de Marie-Aude Murail.

J’ai souri, ri mais aussi été émue une fois encore par les épreuves que tous traversent car l’auteure ne ménage pas les différents protagonistes de son histoire mais elle a su clôturer joliment, tout en laissant la porte entrouverte, ce cycle porté par Sauveur Saint-Yves.

La façon qu’a Marie-Aude Murail de nous narrer le quotidien de ce psy humaniste est un vrai bonheur et une fois que l’on a mis le nez dedans, il devient vraiment très difficile de le lâcher.

Il y a toujours beaucoup d’humour, un héros souvent débordé par ses patients mais irrésistible, et une formidable atmosphère de chaleur humaine qui fait du bien.

Chaque saison de cette saga peut être lue séparément. Mais bien évidemment je vous conseille vivement de lire les saisons dans l’ordre afin de suivre l’évolution de chaque personnage. Si toutefois, vous préférez commencer par ce dernier tome, remontez ensuite le cours du temps pour arriver à la source.

Un grand merci à L’école des loisirs pour ce coup de coeur et vivement la saison 7 !!

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Estelle Faye a été comédienne et metteur en scène de théâtre. Aujourd’hui, elle travaille surtout comme autrice et scénariste. À l’aise dans les mondes de l’imaginaire et la littérature d’aventures, elle écrit de la Fantasy historique, de la Fantasy épique et de l’Anticipation.

Ce matin encore, Maël se fait harceler dans la cour de récré par Jordan et sa bande Les Toxiques. Heureusement, une fois de plus sa meilleure et seule amie Astrid est là pour l’aider !

Cette orpheline qui passe de famille d’accueil en famille d’accueil depuis sa plus tendre enfance n’hésite pas à jouer des poings et se fait régulièrement sanctionner par le chef d’établissement au point que la mère de Maël lui interdit de la revoir.

Impossible pour l’adolescent qui n’imagine pas sa vie sans Astrid. Le lendemain, c’est le premier jour des vacances de Pâques et ils prennent la mer à bord d’un optimist pour oublier leur ennuis.

Soudain, le vent tombe au large de la Normandie, le brouillard les entourent et les voilà en train de dériver lorsque surgit devant eux un navire viking ! Ils voguent à présent sur une mer mythique, celle qui entoure les Neufs Royaumes présents dans l’arbre de la mythologie nordique : Yggdrasil.

Désormais prisonnier à bord de ce bateau condamné à errer pour l’éternité, Maël et Astrid découvrent rapidement que tout l’équipage compte sur eux pour lever leur terrible malédiction…

Avec Le drakkar éternel, Estelle Faye propose aux adolescents une histoire pleine d’aventures et de rebondissements avec des héros qui pourraient leur ressembler : Astrid la jeune fille forte et courageuse, sacrément badasse et Maël l’intellectuel qui connaît les mythes et légendes sur le bout des doigts.

L’histoire teintée de fantastique fait la part belle aux mythes et légendes nordiques. Astrid et Maël vont croiser des guerriers vikings, quelques figures emblématiques de la mythologie scandinave comme les dieux Odin et Loki, les Ases Lumineux et Obscurs, les nains, une Valkyrie, des alfes, les vanes, les géants de givre… Et où l’on nous conte Ragnarök et bien d’autres légendes.

L’intrigue, pleine de péripéties, est bien ficelée et idéale pour les lecteurs visés : les ados qui aiment les histoires menées tambour battant, et c’est ce que leur offre Estelle Faye. Alors bien sûr, l’adulte que je suis aurai préféré un peu plus de profondeur mais je n’ai pas boudé mon plaisir de la première à la dernière page et j’ai passé un chouette moment aux côtés de Maël et d’Astrid.

Ce qui m’intéressait ici en premier lieu c’était de me frotter à la mythologie nordique que je ne connais pas et je dois dire que c’est mission réussie pour moi, j’ai appris une foule de choses à la lecture de ce court roman et il a clairement éveillé mon intérêt sur ce sujet. J’imagine que ceux déjà versés dans cette mythologie n’apprendront rien de nouveau mais pour les néophytes comme moi, c’est parfait.

J’ai également apprécié qu’Estelle Faye introduise dans son récit, et d’emblée, le sujet du harcèlement scolaire à travers Maël, l’archétype du premier de la classe, pas sportif pour un sou, qui subit les attaques quotidiennes d’une bande de petits durs, qui lui flanquent une trouille bleue. Ce point est bien traité et intégré dans le récit de façon très intelligente et plutôt subtile, un très bon point.

Le fait que ce soit Astrid qui défende son ami, qui guerroie avec l’épée de la Valkyrie tout au long de leur périple et non l’inverse est aussi intéressant et montre aux adolescentes qu’elles peuvent damer le pion aux garçons si besoin est.

En bref, une épopée fantastique mais aussi très actuelle que je ne peux que recommander aux ados comme aux adultes, et je remercie les éditions Scrinéo pour cette belle découverte !

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Lu dans le cadre du Pumpkin Automne Challenge

Illana Cantin a commencé à écrire à l’âge de onze ans, sur le vieil ordinateur familial, et ne s’est pas arrêtée depuis. En 2016, son premier roman est sorti en version numérique aux Éditions Arrow. Pendant ce temps, en parallèle de ses études d’anthropologie, elle publie ses textes sur Wattpad. L’histoire de Georges et de Priam est son premier roman édité en format papier.

Ameline Brillant. Cette élève de terminale a été renvoyée du lycée Olympe de Gouges pour avoir ouvert l’arcade sourcillière d’un de ses camarades après que celui-ci lui ai mis une main aux fesses.

Ameline Brillant : un nom, une personne, qui pourtant incarne tout ce que les filles de l’établissement doivent vivre chaque jour. Des remarques sexistes allant jusqu’au harcèlement sexuel, sans jamais qu’un enseignant lève le petit doigt pour le sanctionner.

Ameline Brillant, c’est une fille qui a défié le silence. Celle qui a riposté à des mains sur les fesses et à des commentaires plus dégoûtants les uns que les autres. Mais Ameline Brillant à été renvoyée. Et ses agresseurs ? L’école a pansé leurs petites plaies.

Pour Rachèle, à la tête du journal du lycée, il est impossible de laisser faire une chose pareille. Elle appelle toutes les filles, toutes les femmes de l’établissement à faire grève, jusqu’à ce qu’un réel changement s’opère. Le système du lycée doit changer, du tout au tout. Pour qu’Ameline ne soit pas la seule mais la première à parler !

Rose Rage d’Illana Cantin est un roman pour adolescents pile dans l’air du temps. Il traite en effet de féminisme, de harcèlement sexuel, de harcèlement sur les réseaux et du fait que ces harcèlements faits par les garçons sont communément acceptés voire absous.

Les filles ont souvent honte, n’osent pas parler et préfèrent adopter des attitudes neutres, un habillement masculinisé pour ne pas donner prise à leurs harceleurs. C’est décidément bien difficile de vivre son adolescence de nos jours, je n’aurai pas aimer vivre la mienne à l’heure des réseaux sociaux.

L’autrice ne tourne pas autour du pot et nous fait entrer directement dans le vif du sujet. Elle s’est incontestablement bien renseignée, documentée sur ce sujet d’actualité et j’ai trouvé qu’ici c’était bien traité.

En tant que lectrice, femme et maman de deux garçons, on ne peut qu’être révoltée par ce genre de comportement. Mais pas que les femmes, évidemment. Certains hommes ne comprennent pas que les leurs puissent avoir de tels comportements, l’un des héros est dans ce cas et se dit volontiers féministe, ce qui fait bondir nos activistes qui ont beaucoup de mal à l’accepter parmi elles.

J’ai trouvé Rachèle et celles qui vont l’aider à mener ce combat bien touchantes et attachantes, la solidarité entre filles tourne à plein et ça fait du bien. Rachèle est parfois un peu trop naïve car elle a été élevée dans un cocon, un milieu privilégié et n’a jamais eu à se battre pour trouver sa place mais c’est ce qui la rend attachante.

J’ai aimé voir toutes ces jeunes filles combattre, mettre en place des actions pour faire réintégrer leur camarade mais aussi faire bouger les mentalités, sensibiliser professeurs et direction de l’établissement à leur cause.

C’est le genre de roman qui fait bondir, dénonce, donne la parole aux jeunes filles qui en ont assez de devoir faire attention à leur façon de s’habiller, de se maquiller, de parler, de s’exposer sur les réseaux sociaux.

Un roman à découvrir et à mettre dans les mains des filles et des garçons dès maintenant. Je remercie Babelio et Hachette pour cette lecture très actuelle, je vous la recommande.

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