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Avant de se consacrer à l’écriture, Lorraine Fouchet a été urgentiste. Elle est l’auteur de vingt-deux romans et d’une lettre ouverte à son père, J’ai rendez-vous avec toi. Ses derniers succès, Entre ciel et Lou, J’ai failli te manquer et Face à la mer immense ont paru chez EHO. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

En lisant les petites annonces, Pierre Saint-Jarme découvre que Ker Joie, la maison de famille vendue dix ans plus tôt, au décès de son père Philippe, est de nouveau sur le marché. Il se précipite pour la racheter. Trop tard.

Alors il la loue, le temps d’un week-end, pour réunir la tribu sur l’île de Groix et organiser l’anniversaire d’Adeline, sa mère. Mais Pierre n’est pas le seul à lire les journaux… Un accident survenu il y a trente-sept ans s’invite à la fête.

Tandis qu’Adeline souffle ses quatre-vingts bougies et pioche des moments précieux dans le bocal à émotions, les fracas du passé tracent vers l’île.

Après mon joli coup de coeur au printemps dernier pour Face à la mer immense, j’avais très envie de retrouver l’île de Groix et la plume de Lorraine Fouchet. J’ai tout naturellement jeté mon dévolu sur son dernier-né A l’adresse du bonheur.

Et si vous pouviez racheter votre maison d’enfance ? Ce roman ravive les souvenirs, parle du serment d’Hippocrate, de rancune tenace, et surtout d’amour. Il appelle à éclairer la nuit pour ceux qu’on aime, et réveille le parfum des vacances et des recettes de grand-mère.

J’ai dévoré ce livre qui semble léger au premier abord mais qui ne l’est pas tant que cela. J’ai aimé cette histoire de résilience qui parle de sujets graves et actuels et notamment du monde d’après, celui de la première vague de covid et du confinement qui a paralysé la France au printemps 2020.

Cette épidémie a fait bon nombre de victimes autant physiquement que psychologiquement, Lorraine Fouchet sait de quoi elle parle, elle est médecin et elle a vu tout ça au plus près.

Il y a les burn-out des médecins impuissants face au raz-de-marée de victimes qui s’est emparé des hôpitaux, de tous ces gens morts seuls, ces enterrements sans famille, la culpabilité, les couples qui se défont à force de vivre 24h sur 24 ensemble mais aussi les faillites de commerçants…

Des sujets douloureux mais aussi un bel hommage aux soignants qui ont tenu bon la barque quitte à s’effondrer ensuite, remettant en question leurs vocations. Des thèmes graves mais qui ne tombent jamais dans le pathos, il y a aussi beaucoup de légèreté, d’humour et bien sûr l’île de Groix et les recettes de cuisine de mamie Adeline pour détendre l’atmosphère.

Je me suis régalée avec ce roman qui alterne moments légers et graves, anecdotes drôles et émouvantes. Les personnages ont tous leurs failles et leurs forces, leurs défauts et leurs qualités et je les ai trouvé bien attachants dans l’ensemble avec un petit coup de coeur pour la matriarche Adeline vraiment épatante.

Une lecture agréable faite sous le soleil de ma Bretagne, à quelques encablures de Groix ! Je vous la recommande si ce que je vous en ai dit vous séduit !

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Avant de se consacrer à l’écriture, Lorraine Fouchet a été urgentiste. Elle est l’auteur de vingt-et-un romans et d’une lettre ouverte à son père, J’ai rendez-vous avec toi. Ses derniers succès, Entre ciel et Lou (prix Bretagne, prix Ouest et prix Système U), Tout ce que tu vas vivre et J’ai failli te manquer ont paru chez EHO. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

En devenant romancière, Prune ignorait qu’elle serait aussi marieuse. Pourtant, grâce à l’un de ses livres, Face à la mer immense, Merlin et Fleur qui habitent Rouen, vont s’unir à Groix, décor de son roman. Et elle est conviée à la noce.

Elle qui s’était juré de ne plus jamais remettre les pieds sur l’île accepte. Il est peut-être temps de cesser de fuir. Sur place, fuir sera de toute façon impossible : une tempête retient les bateaux à quai. Les invités vont devoir se supporter plus longtemps que prévu… advienne que pourra !

Que serait un mariage sans imprévus, petites vengeances familiales et rencontres sentimentales ? Certains sont là par affection, par politesse, ou pour ne pas dormir seuls. Mais cerné par la mer immense, chacun repartira transformé.

Avec Face à la mer immense, Lorraine Fouchet nous invite à un mariage groisillon. Le temps de notre lecture, nous rejoignons l’île de Groix, chère au coeur de la romancière et des morbihannais.

Roman choral, nous suivons tour à tour Prune l’autrice, les mariés Fleur et Merlin, leurs enfants respectifs Eric et Coline, Charlie l’ex-mari de Fleur, Bon-papa, le grand-père, Luigi, Pascal et Anne, les beaux-parents, et Julien le frère.

Dans ce climat morose, si il y a un roman qui offre une parenthèse enchantée et iodée, c’est bien celui-ci ! J’avais déjà lu et beaucoup aimé certains romans de Lorraine Fouchet mais là dès les premières pages, j’ai senti le coup de coeur poindre et j’ai dévoré en quelques heures cette histoire si bien racontée par l’autrice bretonne d’adoption comme moi !

Pur moment de bonheur, j’ai refermé ce livre boostée à bloc, le sourire aux lèvres, des étoiles plein les yeux. C’est bien simple, j’ai tout adoré : l’ambiance groisillonne, les personnages qui traversent ce roman, l’histoire en partie autobiographique, la très belle histoire d’amour de Merlin et Fleur, les thèmes abordés très bien traités, importants et graves, sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais plomber l’ambiance.

Lorraine Fouchet parvient à rester sur le fil, entre larmes et rires, entre émotion et moments plus cocasses, elle nous tricote une histoire dans laquelle chacun peut se reconnaître et s’identifier.

Tout au long du roman, on assiste à ce mariage breton, l’occasion pour les différents protagonistes d’avouer des secrets bien trop longtemps tus, de renouer avec le passé ou d’en finir, afin de renaître à la vie. Il y a quelques péripéties truculentes qui nous font bien rire, d’autres sont plus émouvantes et serrent le coeur.

Lorraine Fouchet va aborder le deuil qui touche tous les personnages de ce livre, le suicide, le veuvage, la parentalité, l’homosexualité, la maladie, l’infidélité… Chacun a ses secrets, ses joies, ses peines, ses souffrances, ses angoisses, ses regrets, ses non-dits et ses bonheurs.

Une pépite que cette noce mouvementée et un roman qui m’a touchée en plein coeur. Je vous le conseille plus que vivement, par les temps qui courent, il est même indispensable !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Héloïse d’Ormesson pour ce joli coup de coeur !

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Maude Mihami est l’auteure des Dix Voeux d’Alfréd (NiL, 2018 ; Pocket, 2019) et des Amours d’Alfréd (NiL, 2019 ; Pocket, 2020). Du rififi au Camboudin est son troisième roman.

1974. Le Camboudin est un petit village breton bien tranquille. Mais l’arrivée de Désiré Diallo, un jeune médecin noir, va venir tout bouleverser.

Entre le patois local qu’il ne comprend pas, une biquette en chaleur qui bêle toutes les nuits et une vieille ivrogne solitaire, il aura fort à faire pour trouver sa place !

Heureusement, il rencontrera Alfréd, un jeune garçon pas comme les autres, pourvu d’une imagination débordante et d’un courage sans bornes.

Pour l’élève de CM2, cette dernière année scolaire au Camboudin signe celle des retrouvailles avec son père, ce héros au regard si doux…

Du rififi au Camoudin met un point final à la trilogie autour d’Alfréd et Alfred initiée avec Les Dix Voeux d’Alfréd et poursuivie avec Les amours d’Alfréd. Pour le troisième été consécutif, je me suis donc rendue au Camboudin et comme toujours la magie a opéré !

C’est avec regret que j’ai dit adieu à ce petit bourg breton, à ses habitants, à sa trouspignôle et aux années 70, celles de mon enfance. Que vous dire à part de vous précipiter sur cette histoire drôle et pétillante qui ne manque pas de toupet ?

Maude Mihami sait merveilleusement tricoter ses récits, dessiner ses personnages, imprégner une atmosphère pleine d’authenticité et de nostalgie et loin de s’essouffler, cette trilogie s’est au contraire bonifiée tome après tome et je suis très curieuse de découvrir les prochaines histoires de l’autrice.

Quel bonheur de retrouver une fois encore Alfréd et son vénérable papy Alfred, les habitués du bistrot : Tophile, Nénétte, Thérèse, Eugène… de faire la connaissance de Rémi, son père et de mieux comprendre sa mère Agnès, avec l’oeil neuf du nouveau venu au village : le docteur Désiré Diallo, venu de Paris après avoir perdu ses parents.

Grâce à lui, on va en apprendre encore davantage sur le passé des protagonistes de la saga, découvrir leur quotidien et celui de ces personnages âgées qui ont traversé le XXè siècle en continuant à vivre, pour certains, à la manière de leurs ancêtres, dans l’insalubrité la plus totale.

Tout le village va faire bon accueil au médecin, qui loin d’être en but au racisme, va au contraire être adopté par les habitants et notamment des piliers de comptoir du café, véritable Q.G d’Alfred et ses amis, qui vont l’initier à l’alcool local : le fameux Trouspignôle. On pourrait les trouver frustres au premier abord mais ils se révèlent tous bienveillants, généreux et attentifs au bonheur et au bien-être de chacun.

Dans cet ultime opus, j’ai été plus particulièrement touchée par Agnès, cette mère tombée dans la bouteille depuis bien trop longtemps, aigrie par son travail à l’usine de viande, négligente envers son fils et pourtant tellement pleine d’amour et de fierté pour son bonhomme de dix ans, qui décide d’enfin combattre son alcoolisme, on la découvre vraiment dans ce tome et on se réjouit du dénouement mitonné par l’autrice.

L’écriture de Maude Mihami est vraiment savoureuse, elle arrive à nous embarquer totalement, à nous immerger au coeur de cette petite communauté rurale des années 70. Son récit est à la fois drôle et émouvant et on s’y sent tellement bien qu’on arrive à regret au point final.

Un grand merci aux éditions Nil pour cette merveilleuse lecture, j’ai adoré !

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Étudiante en médecine, Marie-Lou est, du jour au lendemain, affectée à Brest. Autant dire le bout du monde pour celle qui n’a jamais quitté sa Grenoble natale. Une nouvelle existence commence alors pour elle, loin des siens, de ses montagnes : il va falloir s’habituer au climat, à la région, à la collocation, aux collègues… Surtout, c’est l’insouciance et la légèreté de ses vingt-cinq ans qui vont être confrontées à la dure réalité du monde hospitalier. Une nuit, elle croisera Matthieu, interne en ORL. Ce loup solitaire, mystérieux et poétique, arrivera-t-il à lui faire une place dans sa vie ?

Marie-Lou est étudiante en médecine, attachée à sa région natale, la Savoie. Lors du concours de l’internat, elle fait une grosse erreur et se retrouve classée 1997è, autant dire qu’elle va avoir moyennement le choix d’un hôpital pour faire son internat en neurologie.

Alors qu’elle se trouve aux côtés de sa soeur, elle désigne totalement au hasard Brest pour point de chute. La voilà partie pour la Bretagne où elle n’avait jamais mis les pieds.

Dès son arrivée, elle sympathise avec sa colocataire Anna, étudiante en médecine comme elle, son cousin Matthieu en ORL et Farah, l’autre interne en neurologie et commence sa première journée d’internat, la boule au ventre…

L’an dernier j’avais reçu, sans l’avoir demandé, le dernier roman de Sophie Tal Men : De battre la chamade, troisième tome de sa trilogie consacrée à Marie-Lou, l’interne en neurologie. N’ayant jamais lu les deux premiers opus, il attend depuis lors bien sagement dans ma PAL.

Aussi lorsque mon regard a croisé Les yeux couleur de pluie dans un magasin d’occasion, je n’ai pas hésité à le prendre et aussitôt acheté aussitôt lu. Il faut dire que si je ne suis pas spécialement attirée par les romans en milieu médical, j’aime beaucoup en revanche ceux qui ont pour cadre la Bretagne où je vis moi-même.

Sophie Tal Men, neurologue dans le Morbihan, a du beaucoup s’inspirer de son vécu pour créer le personnage de Marie-Lou, elle nous immerge sans peine dans le quotidien d’une interne qui doit gérer les urgences, constater des décès, aider ses patients dans leur convalescence…

Cette partie-là m’a beaucoup plu, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de réalisme dans la description du monde hospitalier, et d’humanité dans le traitement des patients. J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la prise en charge de personnes victimes de maladies dégénératives ou d’accidents neurologiques comme l’AVC, Alzheimer, Creutzfeldt Jakob… des maladies effrayantes que l’on méconnaît en général, en tout cas moi.

On suit également le quotidien des internes, leurs gardes, les fêtes bien alcoolisées qu’ils organisent, les rapports avec leurs chefs, les recherches qu’ils mènent en vue de leur doctorat ou pour le compte de leurs supérieurs hiérarchiques, ce qui va amener Marie-Lou à participer à un colloque international à Stockholm.

Autant de thèmes très intéressants qui auraient mérité d’être creusés car ils sont ici survolés au profit d’une histoire d’amour entre Marie-Lou et Matthieu, cousue de fil blanc, qui prend trop de place à mon goût.

J’ai eu plaisir également à voir évoluer Marie-Lou en Bretagne, à la découverte de sa gastronomie, des lieux à voir, etc. Un personnage qui se révèle très attachante, soucieuse du bien-être de ses patients, on aimerait croiser ce type de médecin plus souvent en milieu hospitalier !

Malgré quelques bémols, Les yeux couleur de pluie, est un sympathique roman de détente facile à lire, idéal pour les vacances, grâce à l’écriture de Sophie Tal Men fluide et pleine d’humour. Pour ma part, je lirai le second tome avec plaisir lorsqu’il croisera ma route.

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Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards, les enfants et même les nourrissons. Elle s’appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête me 26 février 1852 sur la place des Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu’il venait d’éxécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.

fleur-de-tonnerre-jean-teuleauteur-éditeur-pagesComme vous le savez sans doute, j’habite en Bretagne, dans le Morbihan, depuis quelques années déjà. J’y ai atterri totalement par hasard, sans avoir ni famille ni projet professionnel, avec seulement l’envie de jeter les amarres dans un bord de mer, à la naissance de l’Empereur il y a 8 ans déjà. De la Bretagne, je ne savais rien, à part les contes retranscrits par Anatole Le Braz, qui est d’ailleurs l’un des personnages que l’on croise à la veillée dans les premières pages de Fleur de tonnerre. Pays des fées, des légendes arthuriennes, des korrigans et des poulpiquets (entre autres je ne peux toutes les citer), la Bretagne véhicule bien des légendes et des folies, dont l’Ankou, personnage récurrent de la tradition orale et des contes bretons, personnification de la mort en Basse-Bretagne. L’Ankou n’est pas à proprement parler la mort mais plutôt son serviteur dévoué, dont son rôle consiste à collecter dans sa charrette grinçante les âmes des défunts récents. Lorsqu’un vivant entend le bruit de la charrette, c’est qu’il ne va pas tarder à passer de vie à trépas. Le Morbihan est par conséquent un terreau fertile aux terreurs nocturnes et aux superstitions en tout genre dans lequel va prendre racine Hélène Jégado, présentée par Jean Teulé, comme la plus grande tueuse en série de tous les temps. Cette morbihannaise est pourtant de nos jours totalement méconnue et avant de voir l’auteur dans La Grande Librairie, je ne soupçonnais absolument pas son existence. Aussi je me suis résolue à réparer cet oubli et à emprunter ce roman à la médiathèque, bien que Le Montespan ne m’ait pas vraiment séduite. J’ai du m’armer de patience et attendre deux bons mois pour qu’enfin ma réservation tombe et je n’ai pas tardé à le lire, pressée de faire connaissance avec la fameuse Hélène.

Jean Teulé nous retrace ici le parcours criminel de son héroïne qui en 40 ans aura éliminé une soixantaine de personnes à commencer par sa propre mère, ses tantes maternelles et sa soeur ! Fille d’un nobliau désargenté de la ria d’Etel, elle devient domestique après la mort de sa mère, chez un curé, qui sera le premier d’une longue série d’employeurs. Son plaisir : cuisiner des bons petits plats à ses maitres et à leurs domestiques qu’elle prend bien soin de farcir de belladone ou d’arsenic. Tous vont périr dans d’atroces souffrances et elle va passer ainsi de maisons en maisons, dans presque tout le Morbihan avant de finir sa carrière criminelle à Rennes chez Théodore Bidard de la Noë, futur maire de Rennes et expert en affaires criminelles. Ses deux derniers empoisonnements mettront la puce à l’oreille au docteur Pinault qui fera pincer la criminelle qui avouera seulement la veille de son exécution – pendant son procès qui dura 9 jours elle demeurera silencieuse – plusieurs de ses meurtres. Je connais assez peu Jean Teulé mais au vu de sa bibliographie, je ne m’étonne pas que ce fait-divers l’ait intéressé. Il nous brosse ici le portrait d’une très jolie femme, élevée dans les légendes bretonnes par une mère très superstitieuse. Blottie contre le granit glacé des gigantesques menhirs, elle se persuada qu’elle était l’incarnation de l’Ankou, et comme dans les contes, elle en vint à penser que sa mission était d’envoyer à la mort chaque personne qu’elle croisait.

Cette empoisonneuse, sans remords ni regrets, a pu tuer impunément pendant quatre décennies grâce à la méconnaissance des médecins bas-bretons, qui n’ont jamais soupçonné le moindre empoisonnement. Pourtant, les habitants des villages morbihannais vont très vite la soupçonner d’au mieux de porter malheur, d’au pire de semer la mort elle-même, puisque chaque maison dans laquelle elle officie, est rapidement dépouillée de tous ses habitants ! Une seule personne sera épargnée, Mathieu Verron, un veuf de Lorient, dont elle va rapidement faire mourir la femme. Eperdue d’amour pour lui mais, elle ne pourra se résoudre à prendre sa vie car pour la première fois de son existence, elle en sera aimée en retour. Ce sera la seule faiblesse d’Hélène Jégado qui tue sans état d’âmes, femmes et hommes, vieillards et enfants. C’est sans doute aussi là la clé de son destin : une petite fille incomprise par ses parents, dont elle n’a jamais reçu d’affection, et qui trouvera dans le meurtre un but à sa vie.

Fleur de tonnerre est un roman intéressant à plus d’un titre : il permet de découvrir Hélène Jégado, la Bretagne au 19è siècle, toute pétrie de ses légendes et parlant à peine le français, les légendes bretonnes justement même si je pense que Jean Teulé aurait mieux fait de les expliquer dans des notes plutôt que dans le récit, ce côté documentaire m’a gêné. Le style de l’auteur m’avait paru comme tordu et déroutant, il n’en est rien ici. Fleur de tonnerre se lit très vite, je vous conseille d’ailleurs de le lire d’une traite ou deux car cette suite de meurtres peut lasser, ce qui n’a pas été mon cas, Jean Teulé réussissant à trouver des angles différents à chaque fois. Je n’ai par contre pas du tout aimé les deux normands qui se promènent tout au long du récit et qui à mon sens n’ont aucun intérêt. J’ai lu Fleur de tonnerre sans déplaisir mais sans réel plaisir non plus et je pense que j’oublierais bien vite ce roman à l’ancrage breton pourtant réussi. A lire si le sujet vous intéresse ! Trois coeurs tout de même car les points positifs l’emportent sur les points négatifs.

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