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Lu dans le cadre du Mois américain et du challenge 1 pavé par mois :

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Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.

New-York 1909. La belle Cetta Luminita a quitté son Italie natale pour qu’elle et son fils, Natale, puissent avoir une vie meilleure en Amérique. Dès son arrivée, elle rejoint la communauté italienne et la maison close de Mr Big.

Chaque matin et soir, Sal, l’un des hommes du chef l’emmène dans sa voiture de son petit appartement au bordel et inversement. Pendant la journée, Natale, rebaptisé Christmas à son arrivée à Ellis Island, partage son quotidien avec Tonia et Vito Fraina, les parents du meilleur ami défunt de Sal.

New-York, 1922. Christmas a seize ans, l’âge où sa mère a foulé pour la première fois le sol américain. En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ».

C’est le cas pour Christmas Luminata, qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut.

Ruth Isaacson a treize ans. Petite-fille unique de Saul, un juif ayant fait fortune dans le textile, elle sort pour la première fois seule. Seule, pas exactement, Bill, le jardinier l’accompagne. Elle le trouve beau et gentil mais la sortie tourne mal pour l’adolescente. Bill, qui déteste les juifs, la viole, la bat, lui sectionne un doigt pour récupérer l’émeraude à son doigt, et la laisse dans une ruelle.

Christmas et son meilleur ami Santo la découvrent et l’emmènent à l’hôpital. Christmas et Ruth tombent amoureux et l’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse pour Christmas qui rêve de passer le reste de sa vie avec la belle et riche Ruth…

Le gang des rêves est le premier roman de Luca di Fulvio à paraître en France en 2016 et il a connu un grand succès depuis. Comme il faisait beaucoup parler de lui, j’ai préféré laisser passer la vague avant de le découvrir à mon tour et j’ai bien fait car ce fut une belle lecture.

Roman fleuve de près de mille pages, on suit les destinées de plusieurs personnages sur deux époques proches : 1906 / 1909 où l’accent est mis sur Cetta, sa famille italienne et le viol dont elle est victime, viol qui donnera naissance à son fils bien aimé, Christmas. Puis, à partir de 1922, on suit principalement Christmas et sa mère mais aussi Ruth et Bill.

D’emblée, j’ai trouvé le roman passionnant et particulièrement addictif. Le récit a beau être épais, il se lit vite et bien et j’en suis venue à bout en cinq jours seulement tant j’étais happée par les péripéties que connaissent nos héros.

Luca di Fulvio a un talent évident de conteur, son style est fluide et dynamique et on a plaisir à découvrir l’histoire de la première à la dernière page même si je déplore quelques longueurs.

Si le roman est riche de détails, de rebondissements et très bien documenté, si il m’a autant plu c’est grâce à ses personnages même si, comme chez Ken Follett, ils sont assez manichéens : les gentils sont gentils et les méchants, méchants, pas beaucoup de nuances et c’est un peu dommage.

Of crouse, j’ai haï Bill, l’homme qui s’en prend toujours au corps des femmes, et son ascension abjecte à Hollywood m’a passablement mise en colère. Toutes les atteintes faites au corps des femmes sont révoltantes : viols, passages à tabac, prostitution…

Et j’ai beaucoup aimé Christmas, Cetta et Ruth qui sont les personnages principaux du récit et auxquels je me suis attachée : j’ai eu de la peine pour eux, j’ai tremblé ou je me suis réjouie et ils ne m’ont vraiment pas laissé indifférente. Mais il y a aussi de nombreux personnages secondaires qui ne manquent pas d’intérêt comme Sal, Clarence, Saul, Mickey, Karl et Cyril.

La toile de fond historique est passionnante aussi avec les différents règlements de compte entre mafias italienne, juive, etc, elle m’a rappelé les films de Martin Scorcese. L’évolution des médias est aussi au coeur du récit avec la radio et le cinéma.

Un roman que je ne peux que vous recommander et ce n’est pas Belette qui dira le contraire, nous sommes sur la même longueur d’ondes une fois de plus !

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Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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Après avoir été diplômée en langue et littérature étrangère, titulaire d’un master de traduction littéraire, Donatella Rizzati est devenue traductrice. La Petite Herboristerie de Montmartre est son premier roman, et a déjà été publié dans plusieurs pays.

A deux pas de la rue Lepic, à Montmartre, Viola Consalvi passe pour la première fois la porte d’une herboristerie. Cette romaine qui a refusé le destin tout tracé par son père, un chirurgien réputé, a abandonné ses études de médecine et s’est découvert un vif intérêt pour les médecines alternatives.

Pour cette passionnée de naturopathie, la découverte de ce lieu hors du temps est un véritable coup de foudre. Au contact de cet endroit magique et de sa propriétaire, Gisèle, la jeune étudiante est confortée dans son choix d’étudier la médecine alternative, choix que n’a, hélas, pas accepté sa famille.

Son diplôme en poche, Viola retourne à Rome et rencontre l’amour en la personne de Michel. S’ensuivent six ans de bonheur, qui volent en éclat quand Michel décède brutalement d’un arrêt cardiaque.

Bouleversée, anéantie, Viola se sent basculer. Au plus fort de la tourmente, une idée lui traverse soudain l’esprit : et si elle retournait à Paris, là où tout a commencé ?

J’avais trouvé La petite herboristerie de Montmartre dans une boite à livres il y a un an tout pile, il était donc grand temps d’en sortir, ayant envie d’une lecture plus légère après quelques romans plus exigeants. Donatella Rizzati nous propose ici une lecture détente, rien de transcendant ou de bien neuf mais pour s’aérer la tête, elle remplit parfaitement son rôle.

Vous connaissez mon goût pour les feel-good books mais je dois bien reconnaître que je commence à me lasser, déplorant de lire peu ou prou les mêmes histoires, avec les mêmes ressorts et les mêmes dénouements. Ce fut le cas avec cette lecture qui aborde le deuil, la reconstruction et le nouveau départ, comme quasiment à chaque récit feel-good.

Ce qui change un peu ici c’est le décor : une herboristerie, laissée dans son jus depuis des décennies et que Viola va dépoussiérer pour proposer en plus des plantes, des tisanes… des consultations de naturopathie, des séances de reiki et des ateliers pour fabriquer ses cosmétiques. Cet aspect est ce qui m’a le plus intéressé ici.

Ce récit est également porté par des sujets plus culturels puisque la naturopathie, le reiki, l’iridologie. Pour moi qui suis novice en ces matières, j’ai appris des choses. L’autrice nous propose aussi des fiches avec des recettes de tisanes et de cosmétiques à faire soi-même et j’ai trouvé que ça changeait un peu des recettes de cuisine dont on nous abreuve habituellement.

Parmi ces médecines alternatives, l’iridologie est celle qui revient le plus, car c’est la science favorite du défunt mari de Viola, et l’autrice s’attache à nous prouver que la vue joue un rôle très important, je n’ai pas été convaincue mais peut-être le serez-vous davantage que moi.

Mises à part ces thématiques, Donatella Rizzati ne sort guère des sentiers battus : elle nous sert une romance que l’on voit venir dès le départ, de ce côté-là on n’est pas surpris, dommage pour nous. Ses personnages sont plus agaçants qu’attachants. Il y a aussi un énorme secret de famille qui n’apporte, à mon sens, rien à l’histoire.

Un sympathique roman que je vais vite oublier, plein de facilités et une histoire vue et revue qui m’a fait passer un bon moment mais n’en attendez rien de plus.

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Ecrivain, musicologue, auteur et interprète de textes pour le théâtre, Alessandro Baricco est né à Turin en 1958. Dès 1995, il a été distingué par le prix Médicis étranger pour son premier roman, Châteaux de la colère. Avec Soie, il s’est imposé comme l’un des grands écrivains de la nouvelle génération. Il collabore au quotidien La Repubblica et enseigne à la Scuola Holden, une école sur les techniques de la narration qu’il a fondée en 1994 avec des amis.

Le Virginian, grand bateau de luxe, parcourt l’Atlantique inlassablement tout au long de l’année. On y trouve de riches hommes d’affaires voyageant entre le nouveau monde et l’ancien continent, de simples voyageurs ou des pauvres chassés par la famine d’Irlande, espérant faire fortune en Amérique.

Lors d’une traversée en 1900, un bébé est abandonné sur le piano des premières classes. Danny Boodmann, un mécanicien du bord, tombe sous son charme et décide de prendre soin de lui. Il le baptise Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento.

Depuis lors, Novecento n’a jamais mis le pied à terre car il n’a aucune existence légale. Le vieux Boodman, ayant trop peur qu’on le lui enlève, ne l’a jamais déclaré et il passe sa vie sur l’Atlantique les mains posées sur un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n’appartient qu’à lui : celle de l’Océan.

Et même si il n’a jamais mis pied à terre, il est à même de décrire Paris, Moscou, nous révéler de nombreux secrets, nous faire visiter Londres, New York, raconter aussi des histoires extravagantes à des touristes en quête d’aventures, et pourtant son seul refuge est ce paquebot qui traverse l’Atlantique cinq ou six fois par an avec plus de mille passagers à bord.

Ainsi nait sa légende de meilleur pianiste au monde…

Il y a près de huit déjà, j’avais adoré Soie, le récit captivant d’un sériculteur au Japon et que je vous conseille vivement. J’étais donc heureuse de retrouver Alessandro Baricco avec Novecento : Pianiste, un monologue écrit pour un comédien, Eugenio Allegri et un metteur en scène, Gabriele Vacis.

L’histoire de Novecento nous est racontée par Tim Tooney, son ami trompettiste qu’il va côtoyer pendant sept années, de 1927 à 1934. Il nous parle de sa virtuosité mais également de l’homme exceptionnel qu’il est. Un homme qu’il aime comme un frère et qu’il admire.

Un homme à la sensibilité à fleur de peau, un homme comme on en voit peu. Novecento est un artiste hors du commun, probablement le meilleur pianiste au monde. Mais un artiste qui ne connait que l’océan. Le monde hors du bateau reste pour lui un mystère, un effrayant mystère.

Bien que l’histoire soit courte, on se laisse happé par le destin de Novecento, sa personnalité attachante et on est bien triste d’arriver si vite au point final, d’autant que le dénouement se révèle poignant.

Comme pour Soie, Alessandro Baricco va à l’essentiel, le texte est beau et son écriture pure et poétique est un vrai régal et si vous ne connaissez pas cet auteur, je ne peux que vous recommander de le découvrir avec ce titre ou Soie.

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Apicultrice en Sardaigne, Cristina Caboni partage son temps entre ses abeilles et l’écriture. Ses livres sont tous d’énormes succès en Italie et en Allemagne. Après Le Parfum des sentiments et Le Jardin des fleurs secrètes, Une vie entre les pages est son troisième roman publié aux Presses de la Cité.

Sofia Bauer, relieuse à ses heures perdues, vit à Rome. Elle est mariée depuis cinq ans avec Alberto pour qui elle a abandonné son travail, ses amis. Et depuis que son couple bat de l’aile, elle sent son existence lui glisser entre les doigts, voudrait bien mettre un terme à ce mariage dont elle ne veut plus mais Alberto ne l’entend pas de cette oreille.

Passionnée de livres anciens, elle entre un jour par hasard, dans une librairie et s’y voit offrir un vieil ouvrage d’un auteur qu’elle admire, Christian Fohr, contre la promesse de le remettre en état.

Alors qu’elle s’attelle à la restauration Du discours de la nature, Sofia tombe sur une lettre manuscrite, dissimulée entre les pages. Celle-ci est signée de la main de la relieuse originale du livre, une certaine Clarice von Harmel, ayant vécu à Vienne au début du XIXe siècle.

Une femme qui s’est battue pour son indépendance et sa liberté, les payant au prix fort. Elle y évoque un fascinant secret que Sofia n’aura alors de cesse de mettre au jour, aidée en cela par Tomaso Leoni, chasseur de livres rares et expert en graphologie.

Indice après indice, le couple mène une enquête rocambolesque à travers l’Europe et redonne une voix à Clarice, dont le courage et la détermination guideront Sofia sur le chemin de sa nouvelle vie…

Une vie entre les pages est le troisième roman de l’italienne Cristina Caboni et cette histoire, pleine de charme, a su me séduire aussi bien dans sa partie contemporaine qu’historique même si j’ai une préférence pour Clarice qui a su se battre pour mener une existence conforme à ses désirs malgré les écueils qu’elle va rencontrer alors que Sofia n’a pas été capable de le faire dans une société, certes toujours aussi masculine, mais dans laquelle la femme a heureusement voix au chapitre.

J’ai beaucoup aimé l’enquête que va décider de mener Sofia, sa volonté à percer les secrets de la vie de Clarice. Cristina Caboni offre un véritable jeu de pistes à son lecteur et je me suis moi aussi attelée à chercher la solution aux énigmes.

La plume de l’autrice est fluide et l’histoire rondement menée, au point que j’ai tourné les pages avec une certaine avidité pour venir à bout de ce récit en deux jours seulement.

Les personnages, principaux et secondaires, sont attachants. La galerie de personnages proposée par l’autrice est intéressante : des grands-parents au libraire, pour le récit contemporain, au voisin relieur de Clarice pour le récit historique, tous ont leur importance et j’ai apprécié cet aspect.

Ce que j’ai aussi beaucoup aimé, c’est le parallélisme indéniable entre les deux héroïnes à deux siècles près, leur amour inconditionnel pour les livres et le dénouement proposé par l’autrice qui a bien des ramifications.

Deux petits bémols toutefois : j’aurai aimé que Cristina Caboni nous montre Clarice en train de relier les livres car on ne la voit jamais à l’oeuvre et l’histoire d’amour entre Sofia et Tomaso bien trop prévisible, mais ceci mis à part, quel beau roman !

Je ne peux que vous recommander cette ode au pouvoir des livres, mais aussi au courage et à la force des femmes et à remercier les éditions Presses de la cité pour cette lecture qui m’a transportée et exaltée pendant près de 400 pages.

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Né en 1982 d’un père italien et d’une mère espagnole, Rocco Giudice vit entre Hong Kong et Genève. Mangoustan est son premier roman.

Melania est mariée à un Priape raciste et misogyne devenu président des États-Unis, en dépit de ses prières à la Vierge Marie pour que cela n’arrive pas. Elle doit quitter son penthouse de 3 000 m2 de la Trump Tower pour un modeste appartement au sein de la Maison Blanche.

Irina, ex jeune fille pauvre venue d’Ukraine, partage la vie d’un publicitaire suisse condescendant, avec une peur au ventre : la misère.

Laure vient de se faire plaquer par un homme sans goût ni saveur qui la quitte pour leur femme de ménage après trente ans de vie commune. Exit un train de vie bourgeois, elle va devoir travailler et surtout faire le deuil de son mariage. Personne ne comprend sa détresse, heureusement, elle peut compter sur sa jeune sœur pour l’épauler.

Elles ne se connaissent pas mais ont tant de choses en commun : une volonté de fer pour s’émanciper de leur mari dominateur, un sens de l’humour vif et piquant et un certain isolement.

Mais ce qui les lie par-dessus tout, c’est un typhon qui répond au doux nom de Mangoustan. Et qui s’apprête à balayer Hong Kong le week-end où elles s’y trouvent toutes les trois.

Mangoustan est le premier roman de Rocco Giudice Basile, et signe mes retrouvailles avec la littérature italienne. Déjà échaudée de nombreuses fois, je ressors une fois encore déçue par la lecture d’un roman italien. Pour quelle raison mes rendez-vous avec cette littérature sont des échecs, je ne saurai vous le dire !

Et pourtant le postulat de départ me plaisait bien : ces trois femmes fortes qui tentent de s’éloigner du joug de leur compagnon m’a paru un bon élément de départ.

L’idée est excellente mais je trouve que l’auteur l’a bien mal exploité. Si le décryptage de la personnalité de la first lady Melania Trump et ses messages passés au monde via sa garde-robe sont très intéressants et les points forts du roman pour moi, les deux autres personnages féminins ne m’ont pas intéressé et c’est bien dommage.

Tout au long de ma lecture qui fut rapide car le roman est très court et le style de l’auteur plutôt fluide, j’ai gardé une distance par rapport à ce que je lisais, je suis restée totalement en retrait, ne ressentant aucun attachement, aucune empathie pour ses femmes qui ont misé sur des hommes puissants et riches pour mener la belle vie et s’élever sur l’échelle sociale.

Il manque pour moi une bonne dose d’émotion à l’histoire, de relief et surtout de profondeur aux personnages féminins. Je ne les ai pas toujours trouvés très nuancés, parfois à la limite de la caricature. Et puis, j’attendais bien plus de cette histoire qui se révèle somme toute très banale et plate.

L’histoire n’est finalement pas originale du tout : des femmes belles unies à des hommes puissants, une quinquagénaire plaquée après 30 années de bons et loyaux services à son mari et à ses enfants, etc.

Je ne comprends pas l’engouement autour de ce roman que j’ai trouvé globalement sans intérêt. Heureusement Melania était là pour m’empêcher d’abandonner cette lecture que j’ai fini en diagonale malgré tout.

Pour moi, c’est une grosse déception et la plus mauvaise lecture du mois pour le moment, un roman vite lu et aussi vite oublié.

Merci aux éditions Allary et à Babelio pour cette découverte !

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Poupées, sacs à main, carnets, téléphones, lunettes… on ne s’intéresse jamais aux objets trouvés. Pourtant, ils ont appartenu à quelqu’un, ils ont été choisis, aimés. Dans une petite gare italienne, un homme les collectionne avec dévotion. Ce sont ses seuls amis, croit-il. Jusqu’au jour où il trouve un carnet rouge.

Dans la petite gare de Miniera di Mare, en Italie, Michele collectionne les objets trouvés. Depuis trente ans, le jeune gardien n’a jamais quitté ce lieu. Son père en était le chef de gare et à ce titre, bénéficiait d’un logement de fonction dans l’enceinte de la gare dont Michele a hérité à la mort de ce dernier.

Cette gare, c’est toute sa vie. C’est là, où, enfant, il a vu sa mère disparaître en emportant comme seul souvenir son journal intime, un carnet rouge dans lequel il notait ses espoirs, ses envies et tout ce qui faisait son quotidien.

Un soir, alors qu’il s’apprêtait à manger son bouillon, Elena, une jeune femme à la vitalité exubérante, toque à sa porte. Elle a oublié dans le train la poupée de sa sœur et déboule dans sa vie comme un tourbillon, venant briser la solitude dans laquelle il est depuis longtemps plongé.

Mais la peur d’un nouvel abandon paralyse Michele. Jusqu’à ce qu’il découvre, coincé entre deux sièges d’un wagon, le journal intime de son enfance. A-t-il été déposé là par sa mère ? Elena le pousse à la retrouver coûte que coûte…

Petits miracles au bureau des objets trouvés est le premier roman de Salvatore Basile, scénariste et réalisateur italien. Je connais très mal la littérature italienne, je me réjouissais donc de découvrir ce roman qui m’apparaissait comme touchant. Touchant, il le fut mais ennuyeux encore davantage. J’ai beaucoup aimé le tout début du roman, découvrir Michele, incapable de sortir de l’enceinte de la gare et Elena. Leurs trajectoires, leurs fêlures et leurs personnalités totalement opposées.

Alors que Michele est mou et d’une tristesse à pleurer, Elena est une jeune femme pétillante et pleine de vie. Ce sont des personnages plutôt attachants seulement voilà il ne se passe pas grand chose dans ce roman, par ailleurs plein de longueurs, je ne les goûte guère et j’ai lu en grande partie ce roman en diagonale tant j’avais hâte d’arriver au point final.

Salvatore Basile raconte l’histoire de destins fêlés qui se croisent et reprennent ensemble goût à la vie mais il se concentre surtout sur les sentiments de Michele et sur ses interrogations : faut-il mieux prendre des risques alors qu’on a une vie banale qui nous convient ? Peut-il faire confiance à Elena au risque de se voir abandonné ? Doit-il partir à la recherche de sa mère alors qu’elle n’a jamais donné signe de vie depuis son départ vingt-cinq ans auparavant ?

Tous ces atermoiements, ces questionnements ont fini par me lasser car j’avais l’impression que l’histoire tournait un peu trop en rond et manque cruellement de réalisme.

Dommage car le texte est assez poétique, les personnages qui le traversent, intéressants, mais je suis passée à côté de ce roman trop lent pour moi.

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Italie, 2001. À la mort de sa grand-mère, Bartolomeo trouve au fond d’un tiroir une lettre qui pique sa curiosité. Elle indique que son grand-père aurait  » disparu, probablement noyé « . Des mots qui contredisent l’histoire familiale selon laquelle il serait tombé au combat. 
Ses recherches le mènent jusqu’à Florence Willis, une vieille dame anglaise qui a connu ses grands-parents. À travers le récit de ses souvenirs, Bart se retrouve plongé dans les années 1930, au coeur de Little Italy, le fameux quartier italien de Londres, où ses grands-parents avaient immigré. 
En quête de vérité, Bartolomeo et Florence nouent une profonde amitié et se lancent dans un voyage terriblement émouvant qui mettra en lumière une histoire longtemps oubliée.

Eté 2001, Milan. Florence Willis, une vieille dame anglaise de 80 ans, vit seule depuis le décès de Michele. Son mari italien, elle l’a rencontré en 1938 à Londres, alors qu’elle travaillait au ministère de l’intérieur.

Michele était serveur au Restaurant Ivy, un établissement de luxe tenu par un italien, où se rendait quotidiennement le chef de Florence à qui elle devait apporter des documents pour le premier ministre Chamberlain avec lequel il déjeunait.

C’est ainsi qu’elle va faire la connaissance de Lina et son mari Bartolomeo, le meilleur ami de Michele. Avec eux, elle va vivre les heures sombres de la guerre, les bombardements mais aussi les rafles qui vont toucher Little Italy, le quartier italien de Londres.

Alors qu’elle perd peu à peu la mémoire et les repères, un coup de fil de Bartolomeo Berti, le petit-fils de Lina et Bart, va la replonger dans cette époque troublée et aider Bart à combler son histoire familiale pleine de secrets…

Dans son premier roman, Un cœur vaillant, Caterina Soffici nous propose un récit fictif mais inspiré par des faits réels et nous raconte, entre l’Italie et la Grande-Bretagne, l’histoire de Bartolomeo, un jeune étudiant et celle de Florence, une vieille dame, qui vont se lancer sur les traces de l’Arandora Star, un bateau coulé par une torpille allemande en 1940.

J’ai découvert à cette occasion un épisode totalement méconnu de la Seconde Guerre mondiale. L’auteure oscille en effet entre 1938 et 1940 et 2001, lorsque Lina, la grand-mère de Bart meurt et que le jeune homme découvre que son grand-père, dont il porte le prénom, a succombé lors du naufrage de l’Arandora Star que Caterina Soffici fait revivre ici.

Les protagonistes de ce roman vivaient en ces temps troublés dans Little Italy, un quartier de Londres. Principalement commerçants, ils avaient fui la misère de leur péninsule natale ou le fascisme mais lorsque Benito Mussolini, le dictateur italien, déclare la guerre à l’Angleterre et à la France, les italiens du Royaume-Uni, vont devenir des ennemis de l’intérieur.

Qu’ils soient juifs ou catholiques, fascistes ou non, l’Etat ne va pas faire de distinction et arrêter tous les ressortissants italiens de sexe masculin âgés de 20 à 60 ans qui vont être internés dans des camps et déportés vers l’île de Man.

C’est lors d’une traversée, que ce paquebot de luxe réquisitionné par l’armée, va couler le 2 juillet 1940 avec 1500 personnes à son bord. Cette tragédie a coûté la vie à 805 personnes : 55 officiers et membres d’équipage dont le capitaine sur 174, 37 gardes militaires sur 200, 243 allemands sur 565 et 470 italiens sur 734.

Cet événement tragique va servir de trame principale, socle qui va nous permettre de découvrir l’histoire de Florence, Michele, Lina et Bartolomeo aux temps des jours heureux, un quotidien émaillé de vin, de bonne cuisine italienne, de danses et de rires. Des temps heureux qui vont être fracassés avec l’entrée en scène de l’Italie dans le conflit mondial.

Ce roman m’a totalement embarquée dès la première page et m’a à la fois horrifiée par les faits relatés et passionnée, je l’ai trouvé sensible et délicat, d’une grande qualité littéraire, porté par les personnages de Bartolomeo et Florence, particulièrement attachants, plein de failles et d’aspérités.

Un coeur vaillant est un premier roman très bien écrit et documenté, captivant, que je vous conseille vivement si la seconde guerre mondiale vous intéresse, il ne manquera pas de vous plaire.

Un grand merci à l’agence Anne et Arnaud et aux éditions Les escales pour cette lecture, j’ai adoré !

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La comtesse Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna est effondrée : elle a dû se séparer de la quasi-totalité de ses domestiques et la voilà réduite à faire ses propres courses au supermarché. Tout ça à cause d’un fils, beau comme un dieu et bête comme une huître, qui a jugé malin d’offrir le dernier joyau familial à une starlette décérébrée. Pour sortir de ce pétrin, il va falloir faire preuve d’imagination…heart_4tout-va-tres-bien-madame-la-comtesse-francesco-muzzopappa

La comtesse Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna est issue d’une des plus anciennes familles aristocratiques d’Italie. Habituée au luxe et à l’opulence, elle traverse une zone de turbulences certaine depuis que son cher mari Amédéo est passé de vie à trépas.

Ce dernier a en effet ligué leur immense fortune à leur fils unique Emmanuele qui ne trouve rien de mieux que de dépenser tout l’argent qu’il peut en voitures, restaurants, bijoux et opérations de chirurgie esthétique pour ses petites amies.

La comtesse essaie bien de réfréner les ardeurs dépensières de son rejeton de fils pour lequel elle n’a que le plus profond mépris mais le cher enfant n’y entend goutte.

Et cerise sur le tiramisu, il offre à sa dernière petite amie en date, une certaine Ludmilla Coprova le Ko-i-noor, le joyau de la famille.  La banque prévient alors la comtesse :  le joyau doit retourner dans son coffre sinon sa demeure sera saisie.

Sous le choc, la comtesse manque de se liquéfier lorsque surgit un braqueur de banque qui la prend pour couvrir ses arrières. La comtesse va alors lui proposer de l’enlever pour de bon et réclamer le joyau en échange de sa personne…

Vious avez envie d’une comédie à l’italienne, pétillante et truculente ? Tout va très bien madame la comtesse ! est le livre qu’il vous faut. Le second roman de Francesco Muzzopappa que je découvre ici, est drôle et bien mené. Aucun temps mort dans ce récit plutôt court qui fait la part belle à la comtesse qui manie la dérision et l’humour sans concession comme personne.

Car si la comtesse est prête à tout pour retrouver son lustre d’antan et son joyau, elle est surtout attachante lorsqu’elle se plaint de tout, tout le temps, joue la martyr et s’apitoie sur son pauvre sort de façon très réussie. Ce livre est rempli d’absurde mais fait aussi réfléchir sur la société actuelle au prisme de la crise.

Les autres personnages sont  complètement loufoques et l’auteur nous entraîne à cent à l’heure dans les pas de son héroïne.

Dans la droite lignée de P.G Wodehouse, Francesco Muzzopappa nous livre une comédie vive et enlevée, pleine de mordant et d’ironie, idéale pour se détendre.

J’ai ri et beaucoup aimé et je ne peux que vous encourager à découvrir ce titre sans tarder !

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Mino est en pleine crise d’adolescence : il vit avec son iPod sur les oreilles, boit des litres de Coca-Cola, passe des heures dans la salle de bains à s’enduire les cheveux de gel, ne met jamais la table et, bien sûr, ne fait strictement rien au lycée. Ses parents sont divorcés et sa mère, qui s’apprête à se remarier, se sent quelque peu dépassée. Désespérée de n’avoir pas su offrir à Mino une vie de famille modèle, elle décide de s’engager dans un parcours de formation à la parentalité. Et de changer les règles du jeu avec son fils.

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Mino est en adolescent en pleine crise. Il vit avec sa mère qui est comédienne et régulièrement partie en tournée, et Gi le chéri de sa mère.

Il ne s’intéresse à rien à part à la musique et aux fringues, bulle littéralement au lycée, collectionne par conséquent les plus mauvaises notes et est en conflit permanent avec sa mère qui ne trouve pas grâce à ses yeux. Il l’insulte, lui manque de respect, en bref c’est un charmant fiston, celui dont aucune mère ne veut !

La mère, l’héroïne du roman, est totalement désemparée face à la crise d’adolescence de son fils unique, qu’elle ne comprend pas et qu’elle en vient à détester, ce que l’on peut comprendre au vu du comportement de l’énergumène qui lui sert de rejeton.

Valentina Diana nous plonge dans Dégage ! dans les affres de la maternité et nous relate par le menu les déboires de cette mère en proie à son ado en crise. Un ado particulièrement tête à claque et irrespectueux, en un mot insupportable et lorsque l’héroïne dit qu’elle en vient à le détester, franchement je la comprends !

Le pitch était intéressant et m’avait alléché, malheureusement à ma lecture j’ai vite déchanté. Je n’ai pas du tout accroché au style un peu trop vulgaire et plat pour moi de Valentina Diana ni à ses personnages.

Les chapitres, nombreux et très courts, parfois quelques lignes seulement, apportent du rythme certes mais nous font parfois perdre aussi le fil de l’histoire.

Les personnages, particulièrement passifs, m’ont vite tapé sur les nerfs et cette mère pour qui j’aurai voulu avoir de l’empathie et de la compassion est finalement aussi énervante que les autres avec ses atermoiements, son manque de réaction face à son fils qui n’hésite pas à l’insulter, à qui elle cède tous les caprices et à qui elle pardonne tout.

Je me réjouissais de retrouver la littérature italienne que je connais très peu mais ce roman que j’attendais avec impatience m’a au final déçue et ennuyée.

Merci à Célia et aux Éditons Denoël pour ce partenariat et pour leur confiance.

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La nuit du 14 au 15 avril 1912, tandis que le Titanic sombrait au beau milieu de son voyage inaugural, un passager descendit dans sa cabine de première classe, revêtit un smoking et remonta sur le pont. Au lieu de chercher à sauver sa peau, il alluma un cigare et attendit la mort.

Le 14 avril 1916, dans les tranchées du mont Fumo, quatre ans jour pour jour après le naufrage du Titanic, un soldat italien est fait prisonnier. À moins qu’il ne révèle son nom et son grade, il sera fusillé le lendemain à l’aube. Jacob Roumann, médecin autrichien, n’a qu’une nuit pour le faire parler. Mais le prisonnier veut diriger l’interrogatoire. Sa vie, décrète-t-il, tient non pas à une, mais à trois questions.

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Avril 1916, Jacob Roumann est un médecin autrichien dans les tranchées du mont Fumo. Il assiste impuissant à la mort de jeunes soldats dont il recueille dans un carnet les dernières paroles lorsqu’il est demandé par son commandant, un militaire de carrière imbu de lui-même qui se fiche pas mal du sort de ses hommes.

Le commandant charge Roumann d’interroger l’un des prisonniers italiens qui vient d’être capturé. A lui d’extorquer le nom et le grade de l’italien. L’homme refuse de lui répondre aussi facilement, il a la nuit devant lui mais concède qu’il répondera à trois questions : « Qui suis-je ? Qui est Guzman ? Et qui était l’homme qui fumait sur le Titanic ? » S’entame alors un huit clos passionnant avec la guerre pour décor.

Lorsque ce titre a été proposé lors de la dernière Masse Critique Babelio, je n’ai pas hésité une seconde à le demander car j’avais beaucoup aimé Le chuchoteur et Le tribunal des âmes et comme vous le savez peut-être je suis fascinée par le Titanic et son destin tragique. Mais si vous vous attendez à un thriller, vous en serez pour vos frais. Donato Carrisi signe ici un roman à mille lieux de ses précédents titres, un virage à 180° très réussi.

Changement d’époque car contrairement à ses autres romans, celui-ci a pour cadre la première guerre mondiale, ses tranchées et ses tirs d’obus qui résonnent au fil du récit.

Pas d’intrigue policière ici mais le roman recèle pour autant bien des mystères et bien malin celui qui saura démêler le vrai du faux car jusqu’au point final Donato Carrisi nous balade et joue à nous duper.

L’interrogatoire entre le médecin et le prisonnier prend très vite une toute allure, inversant les rôles au fur et à mesure du récit, un procédé intéressant permettant de mettre les deux hommes sur un pied d’égalité.

Le prisonnier captive immédiatement l’attention du médecin mais aussi la nôtre. Carrisi a un vrai talent de conteur et son histoire nimbée de tabac et de mystère se révèle envoutante même si je suis un peu restée sur ma faim.

L’auteur dit s’inspirer de faits réels, ce qui est impossible à vérifier évidemment, à commencer par l’identité de cet homme fumant un dernier cigare alors que le Titanic est en train de couler.

Un roman dont on se délecte page après page, à la fois mystérieux, enchanteur, poétique, un conte dont on ne se lasse pas une seconde. Un très beau roman que je vous recommande vivement.

heart_4Lu dans le cadre du cadre du challenge Première guerre mondiale et du défi Les 10 livres à sortir de ma PAL cet automne !! (1/10) :

challenge-premiere-guerre-mondiale

Et du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger :

pal-orsec-20141

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