Lu dans le cadre du Mois américain et du challenge 1 pavé par mois :
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
New-York 1909. La belle Cetta Luminita a quitté son Italie natale pour qu’elle et son fils, Natale, puissent avoir une vie meilleure en Amérique. Dès son arrivée, elle rejoint la communauté italienne et la maison close de Mr Big.
Chaque matin et soir, Sal, l’un des hommes du chef l’emmène dans sa voiture de son petit appartement au bordel et inversement. Pendant la journée, Natale, rebaptisé Christmas à son arrivée à Ellis Island, partage son quotidien avec Tonia et Vito Fraina, les parents du meilleur ami défunt de Sal.
New-York, 1922. Christmas a seize ans, l’âge où sa mère a foulé pour la première fois le sol américain. En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ».
C’est le cas pour Christmas Luminata, qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut.
Ruth Isaacson a treize ans. Petite-fille unique de Saul, un juif ayant fait fortune dans le textile, elle sort pour la première fois seule. Seule, pas exactement, Bill, le jardinier l’accompagne. Elle le trouve beau et gentil mais la sortie tourne mal pour l’adolescente. Bill, qui déteste les juifs, la viole, la bat, lui sectionne un doigt pour récupérer l’émeraude à son doigt, et la laisse dans une ruelle.
Christmas et son meilleur ami Santo la découvrent et l’emmènent à l’hôpital. Christmas et Ruth tombent amoureux et l’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse pour Christmas qui rêve de passer le reste de sa vie avec la belle et riche Ruth…
Le gang des rêves est le premier roman de Luca di Fulvio à paraître en France en 2016 et il a connu un grand succès depuis. Comme il faisait beaucoup parler de lui, j’ai préféré laisser passer la vague avant de le découvrir à mon tour et j’ai bien fait car ce fut une belle lecture.
Roman fleuve de près de mille pages, on suit les destinées de plusieurs personnages sur deux époques proches : 1906 / 1909 où l’accent est mis sur Cetta, sa famille italienne et le viol dont elle est victime, viol qui donnera naissance à son fils bien aimé, Christmas. Puis, à partir de 1922, on suit principalement Christmas et sa mère mais aussi Ruth et Bill.
D’emblée, j’ai trouvé le roman passionnant et particulièrement addictif. Le récit a beau être épais, il se lit vite et bien et j’en suis venue à bout en cinq jours seulement tant j’étais happée par les péripéties que connaissent nos héros.
Luca di Fulvio a un talent évident de conteur, son style est fluide et dynamique et on a plaisir à découvrir l’histoire de la première à la dernière page même si je déplore quelques longueurs.
Si le roman est riche de détails, de rebondissements et très bien documenté, si il m’a autant plu c’est grâce à ses personnages même si, comme chez Ken Follett, ils sont assez manichéens : les gentils sont gentils et les méchants, méchants, pas beaucoup de nuances et c’est un peu dommage.
Of crouse, j’ai haï Bill, l’homme qui s’en prend toujours au corps des femmes, et son ascension abjecte à Hollywood m’a passablement mise en colère. Toutes les atteintes faites au corps des femmes sont révoltantes : viols, passages à tabac, prostitution…
Et j’ai beaucoup aimé Christmas, Cetta et Ruth qui sont les personnages principaux du récit et auxquels je me suis attachée : j’ai eu de la peine pour eux, j’ai tremblé ou je me suis réjouie et ils ne m’ont vraiment pas laissé indifférente. Mais il y a aussi de nombreux personnages secondaires qui ne manquent pas d’intérêt comme Sal, Clarence, Saul, Mickey, Karl et Cyril.
La toile de fond historique est passionnante aussi avec les différents règlements de compte entre mafias italienne, juive, etc, elle m’a rappelé les films de Martin Scorcese. L’évolution des médias est aussi au coeur du récit avec la radio et le cinéma.
Un roman que je ne peux que vous recommander et ce n’est pas Belette qui dira le contraire, nous sommes sur la même longueur d’ondes une fois de plus !