Lu dans le cadre du Mois américain
Kara LaReau est née et a grandi dans le Connecticut. Elle est titulaire d’un Master de création littéraire et d’édition de l’université Emerson de Boston, et a occupé des fonctions éditoriales chez Candlewick Press et Scholastic Press. Elle est autrice de nombreux albums, illustrés par sa soeur, Jenna LaReau, Scott Magoon, et Lorelay Bové. Kara vit à Providence, dans l’état de Rhode Island, avec son mari, leur fils et leurs deux chats.
Délaissées par leurs parents, les deux jumelles Aubépine et Clémentine vivent dans leur maison de Morneville. Elles adorent leur petite routine faite de raccomodage de chaussettes, de la lecture du Dictionnaire junior illustré du Professeur Nathaniel Snobinard et de flacons d’avoine.
Ce quotidien bien morne et insipide est brutalement interrompu le jour de leur kidnapping par Marie Mordeuil qui leur apprend qu’elle a abandonné leurs parents sur une ile déserte.
A leur grand dam, les voici embarquées en haute mer, prisonnières d’un équipage impitoyable de femmes pirates formé de Gaucheline, Brume, Princesse, Grâce, Millie Gadoue et Debois…
Hissez haut ! est le premier tome de la trilogie Les aventures involontaires des soeurs Mouais de Kara Lareau. J’ai trouvé ce premier opus très réussi tant sur le fond que sur la forme.
Une fois n’est pas coutume commençons par la forme : un livre de poche en hard back abondamment illustré avec talent par Jen Hill, une typographie aérée et bien lisible, tout est bien pensé pour le confort et la prise en mains par des enfants dès 9 ans, bravo Little Urban.
Le fond maintenant : cette histoire de piraterie est dynamique, pleine de péripéties et sort sacrément des sentiers battus car elle ne repose que sur des personnages féminins.
Les deux héroïnes Aubépine et Clémentine sont épatantes, totalement à rebours des habituels héros de ce genre de roman : elles abhorrent l’aventure sous toutes ces formes et ne sont heureuses que dans leur petite maison de Morneville à manger des flocons d’avoines tout en reprisant des chaussettes !
Les autres personnages sont des pirates femmes et reprennent les stéréotypes du genre, ce que je n’ai encore jamais vu dans les romans d’aventures alors qu’il y a eu quelques femmes versées dans la piraterie, peu nombreuses il est vrai. En toute fin de roman, Kara Lareau a glissé des notices sur ces pirates passées à la postérité ainsi que le vocabulaire inhérent à ce genre de récit.
L’histoire est drôle mais pas que ! Les pirates sont badasses et dament le pion à leurs collègues masculins et l’autrice en profite pour dénoncer la grossophobie. La plume de Kara Lareau est agréable à lire et bien adaptée au public visé avec un vocabulaire riche et plutôt soutenu.
De bons messages donc, une histoire rondement menée et une atmosphère très sympathique sont les points forts de ce premier opus des soeurs Mouais que je vous recommande vivement. Pour ma part, je lirai la suite avec grand plaisir.
Un grand merci aux éditions Little Urban pour cette pépite, j’ai adoré !