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Posts Tagged ‘roman Romanov’

Monique Dollin du Fresnel a dirigé pendant plusieurs décennies la bibliothèque de Sciences Po Bordeaux où elle était également chargée d’enseignements. Elle donne actuellement des cours de culture générale à l’Université de Bordeaux. Elle est par ailleurs auteur de biographies historiques.

En juin 1914, le lieutenant russe Dimitri Malkine est chargé de se rendre à Paris pour une mission diplomatique. La tsarine mère en profite pour lui demander secrètement de remettre à Londres un superbe bijou à sa soeur, la reine Alexandra.

Dimitri s’acquitte de sa tâche, mais n’est pas au bout de ses peines… La reine Alexandra souhaite à son tour faire un présent à sa soeur : un oeuf de Fabergé unique, muni d’une serrure et dont le contenu reste énigmatique.

Avant même que le lieutenant puisse emprunter le chemin du retour à Saint-Pétersbourg, il se trouve entraîné bien malgré lui dans ce qui deviendra l’un des conflits les plus sanglants de l’histoire de l’humanité.

Il faudra alors attendre plus de soixante-dix ans pour que Camille, généalogiste successorale bordelaise, plonge dans cette histoire pour le compte de sa cliente, Madame de Limeuil. Ses recherches la conduisent de Bordeaux au coeur de la Gascogne, des Archives secrètes du Vatican à Cracovie, mais le mystère reste entier.

Qu’est-il arrivé à Dimitri Malkine ? Où est passé cet oeuf de Fabergé à la valeur inestimable ? Enfin, pourquoi a-t-elle l’impression qu’on s’en prend à tous les témoins de l’affaire ?

Vous connaissez mon goût pour la Russie et pour le destin tragique des Romanov et chaque hiver, j’arrive dénicher un titre qui me permet de retrouver ces thématiques chères à mon coeur, et cette fois-ci j’ai jeté mon dévolu sur un thriller historique Le dernier joyau des Romanov de Monique Dollin du Fresnel.

Et ce fut une très bonne pioche ! Ce roman est une pépite très bien écrite et documentée, doublée d’un veritable page-turner. L’autrice a beaucoup travaillé son sujet et c’est un bonheur de lire un tel roman de la première la dernière page.

Le héros que nous suivons, Dimitri, celui d’un monde qui n’est plus, est attachant et on a plaisir à le suivre et les autres personnages ne sont pas en reste : Pauline, Piotr, Roger, Maurice….

Monique Dollin du Fresnel n’a pas son pareil pour nous dépeindre ce monde de la Belle-Epoque, balayé de plein fouet par la première guerre mondiale et les révolutions qui ont fait vaciller tous les empires, à l’exception du Royaume-Uni.

Mêlant personnages de papier et historiques, l’autrice revient sur les différents points du premier conflit mondial et de la révolution bolchévique : le chemin des dames, l’enfer des tranchées, le naufrage du Lusitania, les premiers as des as dans leurs avions, les pourparlers entre les alliés et le 28ème président américain Woodrow Wilson très attaché à la paix, la prise du pouvoir par Lénine, le massacre des Romanov, etc.

Mais c’est aussi un roman qui revient sur un fait qui a la vie dure : l’impératrice Alexandra et ses quatre filles n’auraient pas connu un sort funeste mais auraient été exfiltrées via Perm, vers l’Europe et auraient vécu plusieurs dizaines d’années loin de la Russie. Une théorie exploitée par Marc Ferro dans La vérité sur la tragédie des Romanov.

Une thèse qui pouvait apparaître comme très crédible en 1990, date à laquelle se passe l’enquête sur l’oeuf de Fabergé disparu que mène la généalogiste Camille, mais qui a du plomb dans l’aile depuis la découverte des ossements identifiés comme ceux de la famille Romanov en 1991.

Ici, nous sommes dans la fiction pure même si l’autrice dit en conclusion que le doute est permis concernant Maria et Alexis. Quoiqu’il en soit et quoiqu’on en pense, ce roman m’a tenue en haleine tant les rebondissements s’enchainent et il fut réellement passionnant à lire jusqu’au point final.

Mon seul bémol est pour le dénouement qui est trop précipité à mon goût mais je chipote un peu, histoire de lui trouver un petit défaut. Je vous le conseille, que vous vous intéressiez aux Romanov ou pas, ce roman est une pépite je le répète !

Belette qui m’a accompagné dans cette lecture a bien kiffé aussi, son avis ici !

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Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge et du challenge 1 pavé par mois 

Gill Paul est écossaise et auteure de titres de fiction et de non-fiction. Elle est spécialisée en histoire contemporaine. Ses personnages prennent vie dans la Russie révolutionnaire, à bord du Titanic, dans la Rome des années 1960… Traduits dans de nombreux pays, ses romans font le bonheur des fans de Lucinda Riley, de Kate Morton et de tous ceux qui aiment les grandes sagas mêlant passé et présent.

2016. Confrontée à l’infidélité de son mari, Kitty Fisher quitte Londres pour se réfugier dans le chalet de son arrière-grand-père, aux États-Unis. À l’abandon depuis plusieurs décennies, elle décide de le rénover et d’y passer l’été afin de faire le point sur sa vie.

Là, sur les rives du lac Akanabee, elle découvre que son ancêtre Dimitri était un écrivain reconnu et surtout, un magnifique bijou qui va lui permettre de révéler un secret de famille longtemps caché…

1914. La guerre fait rage entre les empires russes et allemands. La grande-duchesse Tatiana, fille du tsar Nicolas II, porte secours aux blessés dans un hôpital de Saint Petersbourg, prenant exemple sur sa mère la tsarine Alexandra et sa soeur aînée Olga.

C’est là qu’elle rencontre Dimitri, un officier de la cavalerie, issue de la petite noblesse de province. Mais la Russie est au bord de la rébellion, et la famille impériale, les Romanov, fait face à un futur tout aussi terrifiant qu’incertain.

Vous connaissez mon goût pour la Russie et pour le destin tragique des Romanov et chaque hiver, j’arrive dénicher un titre qui me permet de retrouver ces thématiques chères à mon coeur, et cette fois-ci j’ai jeté mon dévolu sur Des jours et des vies de Gill Paul.

Roman à double temporalité, vous savez que c’est un genre dont je suis friande, ce récit donne tour à tour la parole à Kitty dans la partie contemporaine et à Dimitri dans celle au passé.

Kitty, sous le choc de la découverte de la liaison de son mari, fuit Londres pour se réfugier dans le chalet de son ancêtre dont elle vient d’hériter, trente ans après sa mort. Elle ignore tout de cet arrière-grand-père avec qui sa famille avait coupé les ponts et va se découvrir bien des points communs avec lui et notamment son goût pour l’écriture et la littérature.

Je suis souvent déçue par ces parties au présent que je trouve moins intéressantes et qui m’ennuient parfois, ce ne fut pas le cas ici. Ce récit, à la fois d’enquête sur Dimitri et d’introspection sur la vie de Kitty est agréable à suivre de bout en bout.

Mais je dois avouer que la partie dans la Russie tsariste aux côtés de la famille impériale m’a littéralement passionnée. Il ne fait aucun doute que Gill Paul s’est très bien documentée sur cette période et son travail d’enquête pour coller au plus près de la réalité s’en ressent à la lecture.

Elle s’est d’ailleurs appuyé sur des faits réels car il semblerait que la love story entre Dimitri et Tatiana ait réellement eu lieu. Ils se sont bel et ben rencontrés pendant la guerre, les correspondances en font état et l’autrice part de ce postulat pour bâtir son intrigue et sa romance.

Le reste n’est bien sûr que pure fiction mais reste vraisemblable et, pour une fois, c’est Tatiana et non Anastasia qui tient la vedette et que l’on tente de sauver et franchement cela fait du bien. Il y a bien quelques petites choses qui m’ont chiffonnée et des développements qui arrivent trop tardivement pour me satisfaire totalement mais je n’ai pas boudé mon plaisir pendant 500 pages, et c’est bien là le principal.

Tatiana va-t-elle échapper à son destin ? Kitty est-elle la lointaine descendante du dernier tsar de toutes les Russies ? Il vous faudra lire Des jours et des vies pour le savoir.

Pour ma part, je ne peux que vous conseiller cette belle histoire d’amour, pleine de romantisme et de romanesque en pleine tourmente révolutionnaire.

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Lu dans le cadre du Cold Winter challenge et du challenge 1 pavé par mois  :

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Né à Dublin en 1971, John Boyne est l’auteur multiprimé de nouvelles, d’articles, et de treize romans traduits en 47 langues, dont des romans pour la jeunesse avec notamment Mon père est parti à la guerre (Gallimard, 2014) et Le Garçon en pyjama rayé (Gallimard, 2009), vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et adapté au cinéma par Mark Herman. On lui doit également La Maison Ipatiev (L’Archipel, 2011), qui paraît chez Pocket sous le titre La Maison des intentions particulières. Critique de livres pour l’ Irish Times, il réside toujours à Dublin.

Kachine, Russie, 1915. Alors que le grand-duc Nicolaï fait une visite dans le village de Kachine, il échappe de peu à un attentat. Le jeune Kolek Tanksi, dont le père est bolchévique, pointe son fusil sur le cousin du tsar Nicolas II.

Alexeï Yachmenev, son meilleur ami, l’empêche de commettre son forfait mais signe son arrêt de mort. Cet acte de bravoure fait passer en un instant le jeune Gueorgui de simple moujik à garde du corps du tsarévitch, le jeune Alexeï atteint d’hémophilie, un secret jalousement gardé par la famille impériale.

Il quitte alors avec le grand-duc son petit village de Kachine et la rudesse du monde paysan pour les fastes du palais d’Hiver à Saint-Pétersbourg.

Désormais, son destin est lié à celui, tragique, des Romanov. C’est un nouveau monde qui s’ouvre à lui, côtoyant quotidiennement la famille du tsar et, surtout, la belle Anastasia.

Mais la révolution approche et va s’écrire dans le sang. Obligé de fuir, Gueorgui emportera avec lui bien plus que ses souvenirs de la Russie impériale…

Si vous êtes un(e) fidèle de ce blog, vous n’êtes pas sans connaître mon intérêt pour la Russie et pour le règne de son dernier tsar, Nicolas II. C’est ainsi que La maison des intentions particulières a atterri dans ma PAL, et pour une fois, aussitôt acheté, aussitôt lu.

Si vous vous attendez à un roman qui vous plonge au cœur de la cour de Nicolas II, ce roman est fait pour vous. Dans le sillage de Gueorgui, John Boyne nous donne à lire le quotidien du tsar, de la tsarine et de leurs enfants à un moment crucial : de 1915 jusqu’à l’abdication de Nicolas II.

On retrouve aussi Raspoutine et son influence sur la tsarine, l’hémophilie du tsarévitch et l’ascension des bolchevicks jusqu’à l’issue fatale de la famille Romanov, la nuit du 17 au 18 juillet 1918, à la maison Ipatiev.

Mais ce roman, ce n’est pas que cela. Une grande partie du récit raconté par Gueorgui revient sur ses années d’exil de 1918 à 1981, ce qui m’a nettement moins plu puisqu’il s’attarde beaucoup sur le cancer de sa femme Zoïa et leur mariage. J’ai très vite deviné qui se cachait sous ce sobriquet, pas de suspens de ce côté, ce qui manque en revanche c’est la façon dont le couple a pu quitter la Russie ni vu ni connu !

John Boyne prend des libertés avec l’histoire tragique des Romanov et cela m’a semblé peu crédible. Qu’un simple moujik comme Gueorgui puisse être choisi comme garde du corps du tsarévitch, passe encore puisque Raspoutine a pu s’immiscer dans l’intimité du couple royal.

Mais qu’une romance ait pu se nouer entre Gueorgui et Anastasia et qu’elle ait pu s’échapper de la maison Impatiev pour faire sa vie avec le garde du corps de son frère reconverti en bibliothécaire, cela semble totalement tiré par les cheveux. Mais, comme nous sommes dans un roman, pourquoi pas, l’auteur a le droit d’inventer tant qu’il le veut.

Partant de 1981 pour arriver au drame de la maison Ipatiev en 1918, l’auteur alterne entre souvenirs présents et passés grâce à de multiples allers retours. Si j’ai beaucoup apprécié séjourner au palais d’hiver, les passages au présent m’ont bien déçue.

Je ressors donc mitigée de ma lecture, enchantée par la Russie tsariste, malgré quelques invraisemblances, m’ennuyant dans la partie contemporaine.

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