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Posts Tagged ‘roman secrets de famille’

Résidant en Vendée, Suzanne Gachenot est née en 1984. De formation littéraire, elle partage son temps entre son travail au sein d’une collectivité et l’écriture. Elle est l’auteure de Marguerite, inspiré par la richesse de son patrimoine familiale et la vie de son aïeule (Nouvelles plumes, 2019), Sombre été (Nouvelles plumes, 2021) et Les Soeurs Loubersac, Prix des Ecrivains de Vendée 2022, paru aux Presses de la Cité.

Octobre 1939. Après le départ des hommes sur le front, la vie continue au domaine de Cazelles. La fière Espérie se démène entre la gestion des terres familiales, l’accueil de ses pensionnaires… et ses tourments. Le retour de Thibault a réveillé des fantômes du passé. Comment préserver le délicat équilibre qu’elle a construit depuis son divorce d’avec Charles ?

À Bordeaux, Rosalie dissipe ses inquiétudes en prenant soin des réfugiés, tandis que sur le front, les frères de Lestienne voient leur vie rythmée par les permissions. Jusqu’à la défaite de juin 1940.

Deux ans plus tard, dans une France occupée, Cazelles échappe au joug allemand. La nuit de Noël voit arriver un curieux visiteur, qui fuit l’antisémitisme et les rafles. Quelles sont les raisons qui lui ont fait traverser le pays pour venir jusqu’au domaine ?

Avec Le choix d’Espérie, Suzanne Gachenot nous offre le second volume de sa saga consacrée aux soeurs Loubersac dont j’avais lu le premier opus il y a un an déjà ! Une généreuse saga féminine tissée d’Histoire et de secrets de famille que je trouve très réussie.

Unies par une même éducation éclairée mais soumises aux rigueurs de l’époque, les trois soeurs écrivent, guidées par leurs désirs et leur soif de liberté, leur intense destin, pendant l’Occupation.

J’aime beaucoup, comme vous le savez, les histoires familiales, les destins de femme et les secrets de famille, et si c’est votre cas, il y a de grandes chances que cette saga vous plaise autant qu’à moi.

Bien que ce roman fasse près de 600 pages, il se dévore littéralement, j’en suis d’ailleurs suis venue à bout en trois petits jours tant l’histoire m’a happée dès les premières pages pour ne plus me lâcher.

En effet, difficile de quitter ce roman tellement l’histoire est prenante, bien écrite et bien documentée ! Ici, il est beaucoup question de condition féminine et de sororité, des thèmes chers à mon coeur.

Chaque soeur représente le statut de la femme entre les deux guerres mondiales. Cette génération de jeunes femmes rêve d’indépendance et de liberté mais en province, c’est bien dur à atteindre.

Au fur et à mesure de la lecture, on tombe sous le charme des personnages féminins comme masculins, on vit à leurs côtés et la lecture est vraiment addictive.

Mais seconde guerre mondiale oblige, le conflit et l’Occupation sont aussi au coeur de ce récit très riche. L’autrice y aborde la persécution des juifs, la conscience politique de la jeunesse et les actes de résistance. Tout ceci est éminemment passionnant et on tremble pour nos héros et on arrive au point final le coeur serré.

J’adore cette saga familiale profondément féministe, l’écriture de Suzanne Gachenot est fluide et on tourne les pages avec avidité. Tous les ingrédients : époque, faits historiques, famille, amour, désillusion, rebondissements, secrets… sont réunis pour obtenir une saga très réussie.

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement cette saga historique que j’ai trouvé vraiment passionnante.

Un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour cette lecture addictive, j’ai adoré !

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Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir en 2023 : 2/12

A vingt-neuf ans, l’Australienne Kate Morton écrit Les Brumes de Riverton (Presses de la Cité, 2007), qui connaît un succès mondial. Les deux romans qui ont suivi, Le Jardin des secrets (Presses de la Cité, 2009) et Les Heures lointaines (Presses de la Cité, 2011), lui ont permis de confirmer son talent et sa place sur la scène littéraire internationale.

2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d’un après-midi d’été étouffant, cinquante ans auparavant.

Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu. Un événement que personne n’avait évoqué par la suite.

Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre mondiale qui lui révèle l’existence d’une certaine Vivien…

La scène des souvenirs signe mes retrouvailles avec l’une de mes autrices préférées, Kate Morton. Ce roman choral, truffé de secrets de famille, est découpé en trois parties : Laurel, Dorothy et Vivien, du nom de ses héroïnes, et alterne les époques et les lieux.

Une vedette de cinéma se rend au chevet de sa mère mourante, et se remémore son enfance, durant laquelle elle a assisté à un meurtre. Qui était la victime, quel était le mobile de ce meurtre ?

Au fur et à mesure de son enquête, nous retournons dans le Londres de la seconde guerre mondiale, et découvrons la vie de cette mère et de son entourage, pris dans l’enfer du Blitz.

Cette construction est la marque de fabrique de l’autrice australienne et elle est pour moi la reine en la matière. Ce roman ne fait pas exception, j’ai beaucoup aimé ce récit fleuve, bien qu’il comporte quelques longueurs, avec des intrigues parallèles intéressantes à suivre et des personnages que j’ai beaucoup aimé même si Dorothy est très antipathique.

Kate Morton est experte pour nous entrainer dans ces allers retours, comme elle sait si bien le faire depuis son premier roman et ici, c’est une fois de plus très réussi.

Dès les premières pages, le lecteur est ferré et se régale de l’histoire tricotée par la romancière à la manière d’une toile d’araignée mais aussi par les personnages bien dessinés et les superbes descriptions qui parsèment le récit.

Cette mécanique d’horlogerie se révèle très addictive et chaque rouage est précieux pour comprendre l’histoire dans son intégralité, avec, cerise sur le gâteau, un twist final que je n’avais pas vu venir !

Les lourds secrets familiaux, les drames, la seconde guerre mondiale, les amitiés fusionnelles et les fratries sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Kate Morton et encore bien présents ici.

L’enquête que mène Laurel et son frère Gerry est passionnante à suivre et le dénouement à la hauteur, ce qui n’est pas toujours le cas, avec des révélations qui m’ont surprise.

Si vous ne connaissez pas encore Kate Morton, je ne peux que vous recommander ce roman qui m’a tenue en haleine de bout en bout !

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Judith Elmaleh est auteure et metteuse en scène pour le théâtre, la télévision et le cinéma. Une reine est son premier roman.

Casablanca, au siècle dernier. Mimi n’a jamais porté une aussi belle robe. Depuis le matin, sa mère et sa sœur s’affairent autour d’elle. À quatorze ans, c’est la première fois qu’elle est invitée à un tel banquet et ainsi mise à l’honneur.

Paris, de nos jours. Pour la seconde fois, Anna divorce. Tandis que les déménageurs s’activent, elle observe, sidérée, sa vie qui vient d’éclater en morceaux, et mesure ce qui lui reste à accomplir : dénicher un nouvel appartement, élever ses deux enfants comme si de rien n’était – et s’organiser avec leurs pères respectifs –, décrocher ce job de scénariste dont elle a besoin… Mais en a-t-elle seulement la force ?

Sur un coup de tête, Anna décide d’aller reprendre son souffle à Casa, chez sa grand-mère, dans cet appartement où tout est à sa place. Un monde et deux générations séparent ces deux femmes. Face à sa petite-fille désorientée, Mimi va peu à peu lever le voile sur des secrets de famille jusqu’alors bien gardés…

Une reine est le premier roman de Judith Elmaleh et j’espère bien qu’elle n’en restera pas là car ce récit fut une très belle découverte.

Avec ce roman, l’autrice raconte l‘histoire de deux femmes, Mimi, la grand-mère et Anna, sa petite-fille. Deux générations. Deux histoires. Deux femmes en quête d’elles-mêmes. Et surtout une histoire inspirée du vécu de la grand-mère de Judith Elmaleh, ce qui la rend encore plus poignante.

Le roman s’ouvre sur Simha, ses mots, l’innocence de celle qui n’a que quatorze ans et qui ne se doute pas de ce qui l’attend en cette journée où on la pare avec soin et élégance. Puis, c’est Anna qui entre en scène, c’est elle qui va découvrir le passé de sa grand-mère et qui nous raconte son quotidien de femme sur le point de divorcer pour la seconde fois.

Nous ne sommes pas, en dépit de ce que la quatrième de couverture pourrait nous laisser penser, dans un roman à double temporalité. C’est Anna, qui de nos jours, est la narratrice de cette histoire et qui, totalement éberluée, découvre tout un pan de l’histoire familiale dont elle ignorait tout.

Son retour aux sources nous fait découvrir le quotidien de sa grand-mère juive marocaine, les coutumes anciennes de ce pays, les traditions juives très éloignées de sa vie parisienne. Anna se remémore son enfance, les repas de famille bruyants et exubérants et surtout apprend les secrets et non-dits bien cachés depuis plusieurs dizaines d’années qui entourent Mimi.

Les révélations de Mimi vont être un choc pour Anna qui va s’interroger sur son identité son rapport aux hommes et à la faillite de ses deux mariages. Ses problèmes ne viendraient-ils pas de tous ces mensonges et secrets enfouis ?

J’ai beaucoup aimé ce récit qui m’a serré le cœur. Anna est une femme attachante à laquelle on peut facilement s’identifier puisqu’elle doit mener de front ses enfants et son travail, jongler entre les rendez-vous professionnels et personnels, ce que l’on connaît bien toutes à partir du moment où l’on devient maman.

Mais j’ai eu un coup de cœur pour Mimi, femme de l’ombre, sacrifiée sur l’autel familial. Sa vie m’a émue, sa personnalité, dure en apparence, se comprend aisément par tout ce qu’elle a vécu, subi, sans jamais avoir son mot à dire. J’ai dévoré avec avidité et d’une traite cette histoire tant il m’était impossible de quitter Mimi et Anna.

Un très beau premier roman que je vous conseille vivement et un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette très belle lecture.

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Inès de Kertanguy est romancière et historienne. Elle est l’auteur de plusieurs biographies consacrées à Elisabeth Vigée Le Brun, Madame Campan, la reine-mère d’Angleterre et Leonora Galigaï. 

Les Kervalon forment à l’aube du XXe siècle une grande famille, fière de ses valeurs et de ses traditions. Quels que soient les événements, ils puisent dans leur nom et leur inaltérable solidarité la force de les affronter.

Apolline n’a que dix ans lorsque sa mère, la baronne de Saint-Eliph, née Kervalon, meurt en couches en mettant au monde son troisième enfant. La fillette grandit pourtant heureuse entre Paris et le manoir familial, avec son frère et sa soeur, entourée par ses nombreux cousins, avant que la première guerre mondiale ne fasse d’elle une très jeune veuve. Elle élève ses deux enfants dans un monde où les repères s’effondrent et où les femmes apprennent enfin à écouter leurs envies et à vivre pour elles-mêmes.

D’une guerre à l’autre, les Kervalon poursuivent tous, à travers bien des péripéties, des destins très différents. Mais sans jamais oublier à quelle famille ils appartiennent. Jusqu’à la lecture du testament de l’oncle…

Vous connaissez mon goût pour les romans historiques, secrets de famille et autres sagas familiales, aussi lorsqu’un roman promet de réunir ces trois aspects, il ne peut qu’éveiller ma curiosité. C’est ainsi que Les héritiers de Kervalon a atterri dans ma PAL l’automne dernier.

Espérances déçues, batailles fratricides et secrets de famille : dans la tourmente d’un siècle en pleine mutation, la romancière Inès de Kertanguy brosse ici la passionnante saga de l’aristocratie française, fresque d’un univers perdu.

Les héritiers de Kervalon est une très belle histoire de familiale se déroulant de 1906 à 1945. L’autrice, historienne de formation, connait visiblement bien le sujet car le roman est suffisamment documenté pour être très crédible.

Passionnant de la première à la dernière page, porté par des personnages attachants, en premier lieu Apolline, ce roman est véritable page turner que j’ai eu beaucoup de mal à poser, tant j’étais prise par l’histoire de cette famille prise dans la tourmente de l’Histoire.

Il demande un peu d’attention pour bien identifier chaque membre des Kervalon, et ils sont nombreux, mais l’autrice sait y faire et je me suis jamais perdue entre l’héroïne, ses cousins, grands-parents, beaux-parents…

Au-delà de l’aspect historique, le climat politique de l’époque et des deux guerres mondiales, l’autrice aborde des thèmes comme le deuil, l’émancipation féminine, l’amour, les liens familiaux et met en lumière cette caste aristocratique avec ses us et coutumes qui a vacillé, emportée par la première guerre mondiale et l’effondrement des empires et royautés.

Inès de Kertanguy a une écriture agréable, fluide et riche en vocabulaire. L’histoire est suffisamment bien rythmée et parsemée de rebondissements pour maintenir l’intérêt du lecteur pendant 700 pages, sans que je trouve la moindre longueur, ce qui n’est pas une mince affaire loin de là !

J’ai tout de même un bémol qui m’est personnel et qui n’enlève en rien à la qualité de ce roman : j’aurai préféré que l’autrice s’attarde sur la reconstruction après la première guerre mondiale. Inès de Kertanguy a fait le choix de scinder son roman en deux parties : 1906/1918 et 1936/1945 pour couvrir les deux guerres, et j’ai trouvé cette seconde partie un peu moins captivante.

Malgré ce bémol, c’est une très belle histoire, à travers une famille aristocratique unie, désunie, riche en émotions, entre joies et drames. Une formidable saga familiale que j’ai dévoré en trois petits jours et que je vous recommande chaudement !

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Née en Normandie, dans l’Orne, Karine Lebert a été biographe puis journaliste à Paris-Normandie. Elle a notamment publié aux Presses de la Cité Les Amants de l’été 44, sa suite indépendante Pour l’amour de Lauren, Les Murmures du lac et Pour l’honneur des Rochambelles.

À Honfleur, en 1938, Pauline brave l’opinion publique en épousant Joachim, un réfugié allemand qui a fui la montée du nazisme. Les unions franco-allemandes sont mal acceptées et le couple est mis à l’index. Quand la guerre éclate, Pauline quitte tout pour suivre son mari, entré en clandestinité.

En 1946, dans un Berlin occupé par les Alliés, Hilda, la sœur de Joachim, tombe amoureuse d’un officier français. De cette liaison naît une enfant, Adeline, qui disparaît mystérieusement. Hilda se lance dans une recherche désespérée pour la retrouver.

Soixante-dix ans plus tard, à Cabourg, Valentine et Magda, deux jeunes musiciennes, deviennent inséparables. Valentine est normande et Magda, l’arrière-petite-fille de Pauline, allemande. Intriguée par l’histoire familiale de son amie, Valentine part sur les traces d’Adeline.

Quel plaisir de retrouver la plume de Karine Lebert à l’occasion de son tout nouveau roman : Les souvenirs et les mensonges aussi... Vous le savez si vous me suivez depuis un petit moment, j’avais adoré sa duologie Les amants de l’été 44 et Pour l’amour de Lauren et Pour l’honneur des Rochambelles qui avaient pour cadre la seconde guerre mondiale.

Si, comme moi, vous aimez les romans à plusieurs temporalités, les secrets de famille, les destins de femmes et que vous aimez retrouver la guerre 39/45 dans vos lectures, je ne peux que vous conseiller les romans de cette autrice.

Karine Lebert connaît très bien cette époque de notre histoire qu’elle prend pour toile de fond de ses romans. La romancière alterne la narration entre plusieurs époques, donnant tour à tour la parole à Pauline et à Hilda dans le passé, et à Valentine dans le présent. 

Cette nouvelle grande saga féminine de Karine Lebert entremêle la grande Histoire et les destins, passions et secrets de famille des Schultz, entre la France, l’Allemagne et l’U.R.S.S, avant, pendant et après la seconde guerre mondiale.

Entre passé et présent, souvenirs et mensonges affluent. Commence alors une véritable enquête sur le passé de Pauline qui semble avoir bien des choses à cacher.

L’histoire est très prenante de la première à la dernière page. Merveilleusement écrite et documentée, elle met en scène des couples franco-allemands à une époque où c’était franchement mal vu. Qu’importe, Pauline et Joachim iront jusqu’au bout et cela aura des répercutions importantes pour la famille de Pauline qui en paiera le prix fort.

Au-delà de l’histoire d’amour, Karine Lebert nous parle des maquis et de la résistance, des camps français, antichambre des camps d’extermination allemands. Puis, à la fin de la guerre, on suit en Allemagne Hilda, restée à Baden-Baden pendant la guerre et qui montre le peuple allemand souffrant des bombardements, de la famine, de l’occupation française, américaine et anglaise, etc. Et enfin, l’U.R.S.S où après l’appel de Staline en 1948, des communistes vont faire le choix d’émigrer, pleins d’espoir mais vite rattrapés par la dure réalité qui va les frapper sitôt la frontière franchie.

Et une fois de plus, je ressors enchantée de ma lecture. J’aime les romans historiques lorsqu’ils me permettent de me plonger dans une époque et de m’instruire, et c’est toujours le cas avec ceux de Karine Lebert.

Chacun de ses romans mettent en lumière des thèmes précis et ici elle aborde avec finesse et intelligence, le problème des amours « Franco-Allemands » durant la seconde guerre et le mirage du communisme au sortir de la guerre. 

Les personnages féminins se révèlent forts, volontaires, plein de courage pour faire face aux adversités qu’ils vont rencontrer sur leurs routes. Je les ai trouvés très attachantes, admirative de leur parcours, leur bravoure, leur énergie pour sauver leur famille des horreurs de ce conflit mondial.

Passionnant de bout en bout, le dernier opus de Karine Lebert est une belle ode aux femmes, ne le manquez pas !

Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette très belle lecture.

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Née en 1978 à Paris, Marie-Diane Meissirel est franco-américaine. Après des études de sciences politiques et de commerce en France et à Hong Kong. Elle vit désormais à Singapour. Les Accords silencieux est son premier roman paru aux Escales.

New York, juin 1937. Tillie Schultz perpétue la tradition familiale et entre chez Steinway & Sons pour travailler auprès des  » immortels « , ces pianistes de légende comme Rachmaninov et Horowitz.

Grande mélomane, son talent n’égale pas celui des maîtres qu’elle côtoie. Pour vivre sa passion, elle ne peut que se mettre au service de ceux qui possèdent le génie qu’elle n’a pas.

Hong Kong, septembre 2014. Xià, une étudiante chinoise, retrouve le plaisir de jouer grâce à Tillie Fù et à son Steinway. Elle s’autorise, pour la première fois depuis un examen raté, à poser ses doigts sur un clavier et interprète pour Tillie les airs que la vieille dame ne peut plus jouer.

Si soixante-dix ans séparent les deux femmes, elles sont unies par une histoire commune insoupçonnée et par leur amour pour la musique qui projette sur leurs vies une lumineuse beauté.

Autour d’un Steinway qui a traversé le XXe siècle, Marie-Diane Meissirel nous raconte avec Les accords silencieux, les destins de deux femmes que tout sépare, se rencontrent, liés par un ancien secret et l’amour de la musique.

Vous connaissez mon attrait pour les romans à double temporalité, les destins de femmes et les secrets de famille, sur le papier ce roman avait tout pour me plaire. Si vous êtes comme moi, ce roman a de grandes chances de vous attirer, mais si vous n’êtes pas mélomane, il risque aussi, par moments, de vous ennuyer.

Pour tout vous dire, je ne suis pas férue de musique classique même si j’en écoute ponctuellement je n’ai pas une grande culture musicale, je ne joue pas d’un instrument, il y a donc des chapitres entiers qui m’ont paru bien longs d’autant qu’il ne se passe pas forcément grand chose d’autre que la musique.

Je ressors donc un peu mitigée de cette lecture à cause de ce point précis, je ne pensais pas que les pages consacrées à la pratique d’un instrument et à la musique pure seraient aussi nombreuses mais c’est là mon seul bémol.

Néanmoins, ce roman a plus d’un atout : j’ai tout de même été séduite par les personnages de Tillia, Xia, Mei et surtout Shên, seul personnage masculin du récit dont la trajectoire m’a beaucoup émue et touchée. J’ai aussi beaucoup aimé la très jolie plume de Marie-Diane Meissirel qui a un évident talent de conteuse, son récit est construit brillamment et le final m’a réellement plu.

L’aspect historique est aussi très intéressant, notamment la révolution culturelle de Mao et ce qui va advenir des musiciens, professeurs de musique et fabricants d’instruments, accusés d’être des sentimentalistes bourgeois.

Ils vont faire l’objet de procès et d’opprobre publics et beaucoup vont malheureusement être poussés au suicide sous les vivats de la foule. Ne connaissant pas l’histoire de la Chine, j’ai été horrifiée de découvrir ces faits terribles et ces personnes broyées par la machine communiste.

Un premier roman qui vaut donc le détour, je vous invite à le lire si vous êtes sensibles à la musique et j’en profite pour remercier les éditions Les escales pour cette lecture et leur confiance.

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Née en Malaisie, Dinah Jefferies est arrivée en Angleterre à neuf ans. Sa passion pour l’Asie du Sud-Est et l’Extrême-Orient ne s’est jamais démentie, et elle saisit chaque occasion de s’y rendre. Elle a fait pendant un temps partie d’une communauté avec un groupe de rock, et a travaillé dans le domaine de l’art. Après avoir vécu en Italie et en Espagne, elle habite désormais dans le Gloucestershire avec son mari (et un Norfolk Terrier malicieux) et se consacre à l’écriture. 

En 1936, Bella Hatton débarque à Rangoon, en Birmanie, pour embrasser une carrière de chanteuse de cabaret.

Mais depuis la mort de ses parents, Bella est tourmentée par un article de journal qu’elle a découvert, annonçant le départ précipité de sa mère et de son père de Rangoon après la disparition de leur bébé, Elvira, vingt-cinq ans auparavant.

Bella est prête à tout pour découvrir ce qui est arrivé à sa sœur même si elle se confronte vite à des ragots malveillants et à des menaces.

Oliver, un séduisant journaliste américain, promet de lui apporter son aide. Mais dans un pays où les émeutes entre Birmans et Indiens sont fréquentes, Bella devra apprendre à qui elle peut réellement se fier pour accéder à une vérité étouffée depuis des années.

La disparue de Birmanie est le dernier roman de Dinah Jefferies qui s’est fait connaître avec La mariée de Ceylan. Avec ce roman, elle nous propose une histoire ô combien dépaysante qui nous emmène, comme son nom l’indique, en Birmanie, alors sous domination britannique.

Comme vous le savez, j’affectionne tout particulièrement les romans avec des secrets de famille et si vous êtes comme moi, ce roman a tout pour vous plaire. Dinah Jefferies nous propose une histoire avec son lot de rebondissements, un suspens bien distillé et un soupçon d’amour.

Portée à deux voix, Bella en 1936 et Diana, sa mère, deux décennies auparavant, l’histoire a pour point de départ un enlèvement, celui de la soeur aînée de Bella. Les autorités de l’époque voient très vite en Diana la coupable idéale car elle avait du mal à supporter les pleurs de son nouveau-né.

La petite fille de trois semaines disparaît en 1911 et vingt-cinq ans plus tard, sa sœur fera tout pour découvrir la vérité, au grand dam des derniers témoins qui feront tout pour que le mystère reste entier. Car on découvre très vite que l’enquête n’a pas été bien loin et l’affaire vite étouffée.

L’histoire, très prenante, est bien menée avec suffisamment d’action et de rebondissements qui relancent sans cesse notre intérêt pour la quête de Bella. Il y a bien quelques facilités et un dénouement un peu trop attendu mais ça n’a en rien gâché ma lecture.

La plume de Dinah Jefferies est fluide, les pages se tournent toutes seules et on arrive bien vite au bout de ce petit pavé. Le cadre historique est de qualité, l’autrice s’est très bien documentée sur les bouleversements que connait la Birmanie à cette époque et franchement on s’y croirait. D’autant plus, qu’elle nous décrit à merveille les paysages, les plantes, fleurs, odeurs, traditions…

Un roman historique que je vous recommande si ce que je vous en ai dit vous tente !

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Anne Jacobs a publié sous pseudonyme plusieurs romans historiques et sagas exotiques. Sa trilogie La Villa aux étoffes connaît un véritable succès en Allemagne et à l’international.

À Augsburg, près de Munich, en 1913, la jeune Marie est embauchée en cuisine à la Villa aux étoffes, la résidence des Melzer, propriétaires d’une imposante usine de textile.

Alors que la jeune orpheline tente de tailler sa place parmi les serviteurs, les maîtres anticipent le début de la saison des bals hivernaux qui permettra à la belle Katharina, la cadette de la famille, de briller de tous ses feux en société.

Paul, l’héritier principal, se tient loin de ce genre de mondanités, car il préfère de loin sa vie d’étudiant à Munich. Du moins jusqu’à ce qu’il croise Marie…

Si, comme moi, vous aimez les sagas familiales, les ambiances à la Downton Abbey et les secrets de famille, La villa aux étoffes d’Anne Jacobs devrait vous plaire.

Premier tome d’une série qui en compte déjà quatre, ce roman pose les bases et nous présente les différents protagonistes qui interviennent tout au long des quelques six cents pages, tout en nous offrant une intrigue digne d’intérêts.

D’un coté, Les Melzer, les maitres : Johann, propriétaire de l’usine familiale, Alicia son épouse, Elisabeth, Katharina et Paul, leurs enfants. De l’autre, les domestiques qui les servent : Marie en tête.

Avec ce roman fleuve, sans longueurs (un exploit !), Anne Jacobs nous dépeint la bourgeoisie industrielle allemande du début du XXè siècle, juste avant que la première guerre mondiale rebatte les cartes et entraîne la fin de leur monde.

L’autrice a vraiment bien travaillé sa trame historique et nous révèle les règles et les interdits de cette caste mais aussi les enjeux autour de la modernisation des usines.

On plonge aux côtés des Melzer, dans le quotidien et les bals de la belle société mais on découvre aussi l’envers du décor aux côtés des domestiques et de leur dur labeur, levés bien avant les maîtres pour allumer les poêles, préparer le petit déjeuner, enlever les reliefs des repas… et couchés bien après eux.

C’est aussi un roman où l’on aborde la place des femmes lors de la Belle Epoque, dans son acception la plus large : les études et le mariage des jeunes filles, l’importance de la virginité jusqu’au mariage, la course au mariage, , la scolarisation des orphelines ou des filles issues de la classe ouvrière qui sont obligées de travailler afin de payer les études de leurs frères…

Et cerise sur le gâteau, la romance au second plan, est toute mignonne et n’éclipse pas le reste du récit, un bon point pour moi !

Ce premier tome s’est révélé réellement passionnant, je me suis très vite attachée aux différents personnages qui composent ce récit très addictif et je n’ai qu’une hâte, les retrouver dans le second volume à paraître en poche en novembre.

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Aurore Barillon a été architecte d’intérieur avant de se consacrer à l’écriture. Avec Les ombres du loch Fyne, elle signe son premier roman.

À la mort de sa mère, Aileen hérite d’une vaste propriété familiale en Écosse sur les rives du Loch Fyne. La jeune femme ignorait tout de ce manoir et décide de quitter la Suisse où elle réside pour aller y passer quelques jours.

Sur place, elle découvre que sa mère a grandi dans cette propriété familiale dont elle ne lui avait jamais parlé.

Dans des journaux intimes que sa mère lui a confié avant de mourir, Aileen découvre aussi qu’un drame s’est produit dans ce lieu enchanteur soixante-dix ans plus tôt.

Son oncle qu’elle n’a jamais connu s’y est suicidé après avoir été accusé du meurtre de sa fiancée. Et des décennies plus tard, s’il n’y a plus beaucoup de témoins vivants de cette époque, la tragédie hante toujours les habitants.

Les secrets enfouis depuis trop longtemps ne demandent qu’à resurgir. Au risque de tout bouleverser…

Les ombres du Loch Fyne est le premier roman d’Aurélie Barillon qui nous propose ici une histoire pleine de suspens et de secrets de famille qui tient le lecteur en haleine.

Aileen, marquée par le décès de sa mère, va découvrir l’Ecosse et la propriété familiale maternelle dans laquelle elle n’avait jamais mis les pieds.

Hésitant sur le devenir de la propriété, elle va profiter de son séjour pour mener l’enquête afin d’innocenter feu son oncle, accusé d’avoir assassiné celle qu’il devait épouser quelques jours plus tard, et ouvre ainsi la boite de Pandore.

Sur place, elle va se lier avec la famille de métayers qui s’occupe de la propriété et déterrer cette affaire que tous ont préféré oublier.

Aurélie Barillon coche toutes les cases de la saga familiale dans la droite lignée de Lucinda Riley avec des secrets, du suspens, des personnages attachants, une histoire d’amour et un dénouement attendu.

Certes, l’autrice ne sort guère des sentiers battus mais j’ai passé un bon moment avec cette histoire. L’atmosphère est un brin angoissante et l’intrigue plutôt bien ficelée même si j’ai deviné un peu trop facilement le coupable, en fidèle lectrice de thrillers et de polars que je suis mais cela n’a en rien gâchée ma lecture.

L’ajout des carnets intimes de la mère d’Aileen ajoute un charme à ce récit qui, si il est agréable à lire, manque pour moi de profondeurs et de surprises mais c’est aussi un premier roman ne l’oublions pas !

Vous l’aurez compris, une lecture sympathique qui ne me restera pas longtemps en mémoire mais qui m’a fait passer un bon moment et ce n’est déjà pas si mal !

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Née au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, Florence Roche a fait des études d’histoire à la faculté de Saint-Etienne. Elle a notamment publié L’Honneur des Bories, La Trahison des Combes, La Réfugiée du domaine et, aux Presses de la Cité, Les Parfums d’Iris, Les Carnets d’Esther, L’Héritière des anges et Le Pensionnat de Catherine.

Orpheline, Mathilde Gontran a grandi dans le pensionnat des Sœurs de la Charité au Puy-en-Velay depuis le jour où elle a été déposée à la pouponnière le 25 mars 1893.

En 1913, lors d’une promenade, elle croise Armand, l’unique fils de la prospère famille Josserand. C’est le coup de foudre. Mais les parents du jeune homme font tout pour éloigner la jeune fille : Armand est déjà promis, il en va de la survie des forges familiales.

En outre, Mathilde n’est qu’une simple lingère, et surtout elle serait la fille d’une criminelle, Lise Leclerc, condamnée au bagne pour le meurtre de quatre personnes. Mathilde, pour espérer goûter au bonheur, doit faire la lumière sur son passé.

Elle se lance alors dans une quête effrénée pour comprendre l’acte fou commis par sa mère vingt ans auparavant et démêler l’écheveau que fut la vie de Lise Leclerc.

Avec L’orpheline des soeurs de la Charité, Florence Roche nous propose une histoire pleine de secrets de famille comme je les aime, portée par deux héroïnes fortes, courageuses et attachantes : Mathilde et Lise.

Roman à deux voix et à double temporalité, on suit tour à tour Lise avant sa condamnation pour un quadruple meurtre, dans les années précédant 1893, date des crimes et, vingt ans plus tard, Mathilde qui tente de comprendre l’acte fou qui a conduit sa mère au meurtre.

L’histoire, émaillée de mystères et de nombreux rebondissements, est passionnante à suivre de bout en bout et même si j’avais deviné bon nombre de choses, je n’ai pas boudé mon plaisir de la première à la dernière page.

Le style fluide et dynamique de Florence Roche, l’aternance des points de vue et des époques, la quête d’identité de Mathilde qui prend des faux airs de polars, concourent à rendre cette lecture agréable et très addictive.

Entre mystère et vengeance, l’autrice raconte aussi la vie des femmes à une époque où elles n’ont pas leur mot à dire, où elles doivent se cantonner à la tenue du ménage et à la perpétuation de l’espèce !

Et nos héroïnes sont bien loin des codes de leur époque : Lise est infirmière à l’hôpital au temps où les soignantes étaient généralement des religieuses, elle forme une excellente équipe avec le docteur Dassin qui l’encourage même à devenir médecin.

Quant à Mathilde, elle refuse de se laisser intimider par les puissants, elle veut être une femme libre et indépendante même si elle rêve d’épouser le bel Armand.

Si vous aimez les secrets de famille, les femmes fortes et courageuses, L’orpheline des soeurs de la Charité devrait vous plaire !

Un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour cette lecture que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir !

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