Thomas Olde Heuvelt est né aux Pays-Bas en 1983. Salué par la critique, Hex est déjà un succès traduit dans quatorze pays, et la Warner développe actuellement une série télévisée basée sur le roman.
Bienvenue à Black Spring, charmante petite ville américaine. Mais ce ne sont que les apparences : Black Spring est hantée par Katherine, une sorcière condamnée à mort au XVIIè siècle, dont les yeux et la bouche sont cousus.
Elle rôde dans les rues et entre chez les gens à sa guise, restant parfois des nuits entières au chevet des enfants. Les habitants s’y sont tant habitués qu’il leur arrive d’oublier sa présence. Ou la menace qu’elle représente. Car chacun sait ce qui leur arrivera s’ils la touchent ou écoutent ses chuchotements.
Et si la vérité sort de son enceinte, la ville entière disparaîtra. Pour empêcher la malédiction de se propager, les habitants de Black Spring ont développé des stratagèmes et des techniques de pointe.
Mais un groupe d’adolescents locaux décide de braver les règles et les interdits, et plonge la ville dans un atroce cauchemar…
Halloween oblige, je me suis enfin décidée à lire pour premier roman horrifique et comme j’ai aimé l’expérience, je pense en lire d’autres dans les prochaines semaines. Pour ma première incursion dans ce genre, j’ai jeté mon dévolu sur Hex du néerlandais Thomas Olde Heuvelt.
L’auteur plante son décor dans une petite ville des États-Unis d’apparence charmante, le genre de lieu où tout le monde se connaît. Le bonheur pourrait être de la partie si une malédiction ne planait pas sur la cité depuis le XVIIè siècle : les habitants ne peuvent quitter Black Spring plus de quelques jours sinon, une envie irrépressible de se suicider les prend.
Celle qui a maudit le village, c’est Katherine, une veuve avec deux enfants soupçonnée de sorcellerie, elle aurait rendu la vie à son fils défunt, et elle est condamnée à la pendaison. Depuis lors, elle hante les lieux et nul n’a le droit de lui parler, de l’approcher et encore moins de libérer ses yeux et sa bouche.
Une malédiction, une sorcière, une atmosphère oppressante ça doit mettre les miquettes non ? Et bien je n’ai pas eu peur mais j’ai trouvé ce roman d’ambiance bien prenant et glaçant ! L’auteur décrit bien la folie humaine et les effets de meute.
Peu importe la technologie du XXIè siècle, les hommes, sous l’emprise de la peur, peuvent régresser jusqu’à se comporter comme les hommes et les femmes du XVIIè, englués dans leur foi. Et l’on voit alors une communauté vaciller, faire preuve d’une sauvagerie abjecte par simple peur des représailles d’une force surnaturelle.
Ce récit soulève des questions, nous fait cogiter notamment sur le fait que l’on se croit évolué, civilisé, mais le sommes-nous vraiment ? Thomas Olde Heuvelt fait le parallèle entre le comportement de ces hommes et femmes terrifiées par la sorcière, et celui de ceux qui appliquent la charia au sens strict (coups de fouet, lapidation…).
La peur est comme un mal rampant qui va frapper les villageois et faire remonter à la surface tous leurs penchants les plus abjects. La sorcière n’est qu’un catalyseur et nullement celle qui amène la haine.
Si ce récit m’a dans l’ensemble beaucoup plu, je n’ai pas apprécié le dénouement trop rapide et où la violence est à son paroxysme. Une escalade dans la violence qui m’a semblé tomber dans la surenchère d’hémoglobine. Néanmoins, l’histoire est vraiment intéressante et bien construite et je vous la conseille si les thèmes abordés vous tentent.