Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘roman victorien’

Malika Ferdjoukh est née à Bougie en Algérie. Ce qui explique le « h » final à son nom (quand on l’oublie, elle a horreur de ça !), et sa collection de chandelles. Elle vit à Paris depuis sa petite enfance. Elle a séché quelques films à la Cinémathèque pour suivre des cours à la Sorbonne. On peut dire qu’elle est incollable sur le cinéma américain, ses dialogues fameux et ses distributions pléthoriques, du western au polar noir, mais son genre adoré reste la comédie musicale dont elle est…

Fin du XIXè siècle. Morgan’s Moore, au nord de l’Angleterre. Ses villageois, ses notables, son unique auberge et ses crimes épouvantables…

Un crime non élucidé reste à ce point mystérieux que Scotland Yard a dépêché sur place le superintendant Tanyblwch et son jeune adjoint, Pitchum Daybright, tout juste diplômé de la Royal School of Studies in Criminology.

Ce dernier voit d’un mauvais oeil les interventions de Flannery, la fille des aubergistes, qui est convaincue de pouvoir les aider dans leur enquête.

Non seulement, Miss-Je-sais-Tout-sur-Tout a la langue bien pendue, mais elle a le chic pour lui faire monter le rouge aux joues. Il faut dire que la demoiselle est une peste fort charmante…

Avec Griffes, Malika Ferdjoukh propose aux adolescents un thriller gothique diablement passionnant et délicieusement frissonnant, dans un petit coin de campagne de l’Angleterre à l’époque victorienne.

J’aime beaucoup la plume de cette autrice, elle a ce talent de conteuse qui m’embarque, peu importe le genre du roman et l’époque à laquelle elle plante son intrigue, j’aime à chaque fois et ce nouveau récit ne fait pas exception, c’est un vrai régal de lecture.

Médium, meurtres, accusés potentiellement innocents, histoires d’amour contrariées, menaces bien présentes, secrets de famille enfouis mais aussi humour, dialogues savoureux et personnages pittoresques, sont les points forts de ce roman à suspens qui tient toutes ses promesses. 

J’ai adoré l’atmosphère gothique que nous propose Malika Ferdjoukh et les petites sueurs froides qu’elle nous occasionne au gré de la lecture. Car mine de rien la tension monte crescendo et on tremble pour nos protagonistes aux prises avec un tueur sans pitié.

L’histoire à la fois sombre et mystérieuse est bien construite et nous tient en haleine jusqu’au bout tant les meurtres relatés tout au long du récit sont intrigants. Des assassinats commis de sang-froid et pour les deux premiers d’entre eux dans des endroits clos à l’arrivée de la police.

Comment diable le meurtrier fait-il pour commettre ses méfaits et quitter les scènes de crime sans qu’on ne sache comment il s’y prend ? Il faudra toute la sagacité de Pinch et de Flannery pour découvrir le fin mot de l’histoire.

Bien malin le lecteur qui parviendra à deviner les tenants et aboutissements de cette série de meurtres. Pour ma part, je n’ai deviné qu’une partie de cette intrigue rudement bien ficelée et j’ai été surprise par les dernières révélations mitonnées par Malika Ferdjoukh.

Une petite pépite, voilà ce qu’est Griffes et j’en profite pour remercier L’école des loisirs pour cette lecture haletante, j’ai adoré et je vous la recommande chaudement !

Read Full Post »

Les frères Grossmith, George (1847-1912) et Weedon (1854-1919), se sont fait un nom dans la comédie et le théâtre. George fut un compositeur de chansons de music-hall prolixe et l’un des piliers des opéras de Gilbert et Sullivan. Weedon dessina les illustrations du Journal et fut acteur de music-hall et auteur de vaudevilles.

Londres, fin des années 1880. Charles Pooter, respectable employé de banque à la City, décide d’entamer la rédaction de son journal.

Il va y consigner aussi scrupuleusement que naïvement ses aventures et mésaventures quotidiennes, avec sa très chère épouse Carrie, son indigne fils Lupin, qui se compromet avec une fiancée peu respectable, ses voisins encombrants et ses fournisseurs peu respectueux.

Et quand Mr Pooter sort de sa confortable maison de banlieue, il regarde le Londres d’il y a cent ans, ses comédies, ses spectacles, ses inventions, comme une sorte de jungle un peu effrayante peuplée de grands animaux auxquels il faut surtout éviter de montrer qu’on a peur.

Paru en feuilleton dans la revue satirique Punch entre 1888 et 1889, Le journal d’un homme sans importance est une chronique de la vie dans la banlieue londonienne à la fin de l’ère victorienne.

C’est un petit concentré d’humour anglais, qui a depuis longtemps acquis outre-Manche le statut de livre culte, et que l’on ne découvre que tardivement de ce côté-ci de la Manche.

Charles Pooter se décrit volontiers comme un homme ordinaire et banal et il nous raconte par le menu sa vie d’employé exemplaire, son quotidien aux côtés de son épouse, ses relations avec ses voisins et amis, celles tumultueuses avec son fils unique et leur petite vie mondaine.

Le journal fourmille de réflexions bien senties, d’anecdotes, certaines vraiment hilarantes mais je trouve l’assertion « livre le plus drôle du monde » mensongère car s’il y a de l’humour, so british of course, ce roman n’est pas que drôlerie ou loufoquerie.

George et Weedon Grossmith décrivent minutieusement la vie de la bourgeoisie londonienne à l’ère victorienne et rien que pour ça, il vaut la peine d’être lu. Une population à la vue étriquée qui se complait dans la bienpensance si l’on se réfère à leur héros.

Charles Pooter est un homme honnête, pudique, coincé, très respectueux de la hiérarchie, toujours en recherche de dignité mais susceptible et insuffisamment au fait des mœurs bourgeoises pour commettre des impairs qui le ridiculisent, à son insu !

Et heureusement, sinon ce récit pourrait être ennuyeux car Pooter l’est sacrément !

Lecture plaisante par son humour, ses réflexions et sa galerie de personnages, je la recommande aux férus de lectures anglaises, il devrait leur plaire.

Lu dans le cadre du Mois Anglais :

Read Full Post »

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

challenge-un-pave-par-mois

D’origine irlandaise, Jess Kidd vit aujourd’hui à Londres. Elle est l’auteure de trois romans unanimement salués par la critique, qui témoignent tous d’une imagination débordante et d’un univers très personnel. Les Voleurs de curiosités est son premier livre publié en France.

Londres, 1863. Bridie Devine, détective spécialisée dans les affaires délicates, a du mal à se remettre de sa dernière affaire : elle n’a pu sauver le petit garçon qu’elle était chargée de retrouver, lorsqu’elle est contactée par un nouveau client.

Elle s’attaque alors au cas le plus insolite de toute sa carrière. Christabel Berwick, l’héritière d’un baronnet, a été kidnappée. Mais la fillette n’est pas une enfant ordinaire. Son existence a été cachée aux yeux de tous et ses étranges talents semblent autant effrayer son entourage qu’ils attirent l’attention des collectionneurs de curiosités.

Aidée dans sa quête par le fantôme tatoué d’un boxeur mélancolique, Bridie suit pas à pas les traces laissées par les ravisseurs, replongeant malgré elle dans un passé qu’elle a tenté d’oublier…

Les voleurs de curiosités m’avait tapé dans l’oeil dès sa parution, appâtée par cette très belle couverture où l’on voit une sirène, par le contexte historique, Londres à l’époque victorienne est une période que j’aime beaucoup, et par la 4è de couverture qui promet résurrectionnistes, saltimbanques mercenaires, fantôme, créature aquatique légendaire et autre freaks.

Autant de personnages qui hantent effectivement les pages de ce roman où le spectacle est roi, et qui fait la part belle à une intrigue addictive mêlant enquête et aventures. Le récit se révèle vraiment original, le décor historique est bien là, j’ai passé un très bon moment de lecture car toutes les promesses ont été tenues.

Le premier point fort de ce roman, ce sont les personnages : Bridie, Cora, Ruby et l’inspecteur Rose sont bien construits, attachants et plus la lecture avance, plus on en apprend sur leurs passés, plus ils semblent sympathiques.

Bridie est une femme forte, indépendante, qui ne se laisse jamais abattre. Elle a pourtant eu une enfance particulièrement difficile et pauvre comme tous les personnages qui traversent ce roman.

J’ai beaucoup aimé aussi la relation que Bridie entretient avec son acolyte fantôme qu’elle a connu dans son passé mais dont elle ne se souvient pas.

L’intrigue est très originale comme je vous l’ai dit plus haut car nous sommes ici dans le registre du roman historique avec une enquête, des légendes irlandaises, une ambiance freak, avec des touches de fantastique et de surnaturel qui ne tombent jamais à plat.

L’autrice arrive à bien doser tous ces ingrédients pour proposer une intrigue prenante de bout en bout. Sa plume est très agréable, les pages défilent toutes seules et lorsque l’on arrive au point final, on a eu toutes les réponses aux questions que l’on se pose tout au long du récit.

Petit bémol toutefois : j’ai trouvé la fin un peu abrupte, je ne m’attendais pas à une résolution aussi brève. J’espère toutefois qu’une suite est prévue car j’ai vraiment aimé les personnages et l’ambiance du roman. Si vous aimez ce genre de roman, je vous le conseille.

Belette qui m’a accompagné dans cette lecture a beaucoup aimé également, son avis ici !

Read Full Post »

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

challenge-un-pave-par-mois

Elizabeth Macneal est née à Édimbourg et vit aujourd’hui à Londres. Diplômée d’Oxford, elle a travaillé quelques années à la City et se consacre aujourd’hui à ses deux passions, l’écriture et la céramique. La Fabrique de poupées est son premier roman.

Londres, 1850. L’Exposition universelle va bientôt ouvrir ses portes dans le tout nouveau Crystal Palace, et les badauds se pressent déjà dans Hyde Park pour venir admirer cette merveille.

Parmi eux se croisent, Iris, une jeune femme rousse, modeste employée dans un magasin de poupées avec sa sœur jumelle Rose, à la beauté singulière, qui rêve de devenir artiste peintre et s’émanciper.

Et Silas Reed, taxidermiste amateur de curiosités qui a pour ambition de devenir célèbre et de voir exposer ses créatures désireux d’y exposer ses créatures macabres dans ce gigantesque musée. Ces deux-là se croisent, et leurs destins en seront à jamais bouleversés.

Grâce à ce dernier, elle rencontre Louis Frost, un jeune peintre préraphaélite, qui la convainc de quitter le magasin de Mrs Silas et sa sœur pour devenir son modèle.

Louis et ses amis préraphaélites, Dante Gabriel Rossetti et John Everett Millais, renversent les codes et font souffler un vent d’audace et d’insoumission.

Iris accepte à condition que Louis lui enseigne la peinture. Avec lui, le champ des possibles s’élargit, et le modèle, avide de liberté, découvre peu à peu l’art et l’amour.

Mais c’est compter sans Silas, dont elle a déjà oublié l’existence, qui rôde non loin de là, tapi dans l’ombre, et n’a qu’une idée : faire sienne celle qui occupe toutes ses pensées, jusqu’à l’obsession…

La fabrique de poupées est le premier roman de l’anglaise Elizabeth Macneal et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! J’ai adoré ce roman à l’ambiance gothique et angoissante qui nous parle tour à tour d’émancipation féminine, de liberté et de peinture.

J’ai beaucoup aimé les thématiques traitées qui m’ont un peu rappelé La prisonnière du temps qui mettait aussi en scène des peintres et leurs modèles mais la ressemblance s’arrête là, les deux histoires sont très différentes dans leur développement.

Vous le savez j’aime beaucoup les romans historiques et spécialement ceux qui ont pour cadre l’Angleterre victorienne et ici je me suis régalée, en dépit du rythme lent du récit, point qui me gêne souvent, ce qui ne fut pas le cas.

Les personnages sont aussi très intéressants et bien dessinés, en premier lieu Iris, une héroïne attachante qui va se montrer particulièrement pugnace et courageuse. Le personnage est bien travaillé, tout en nuances, elle m’a fascinée. Les autres protagonistes ne sont pas en reste : Silas particulièrement inquiétant et effrayant, Louis absolument charmant, Albie tellement attachant qu’on espère une fin heureuse pour lui.

Avec ce roman foisonnant et formidablement bien documenté, Elisabeth Macneal nous transporte dans un Londres à la Dickens avec les bas-fonds représentés par Albie, un petit garçon qui a perdu toutes ses dents et qui rêve de s’acheter un dentier en lamantin, le comble du chic pour lui et sa grande sœur prostituée.

Dans les quartiers modestes il y a Iris, Rose et Silas. Et dans les beaux quartiers, on retrouve Louis. En passant d’un quartier à l’autre, l’autrice nous donne un panorama de la société de cette époque et nous dresse le portrait de la condition féminine victorienne : prostituée, employée, domestique ou épouse.

La Fabrique de poupées met en scène la détermination d’une femme à s’affranchir de sa condition. Iris saura s’affranchir des conditions sociales, des désirs de sa famille pour accéder à ce qu’elle souhaite le plus au monde : la peinture même si pour cela, elle ne doit jamais revoir ses parents et sa sœur qui l’ont reniée.

C’est aussi un conte cruel, raffiné, au suspense maîtrisé, qui explore avec une précision chirurgicale les frontières entre l’amour, le désir et la possession. L’histoire m’a subjuguée, elle se lit comme un thriller avec une angoisse et un suspens qui montent crescendo jusqu’au final qui m’a laissé sans voix.

Je ne peux que vous recommander cette lecture d’atmosphère qui m’a transportée de la première à la dernière ligne.

Un grand merci à Anne et aux éditions Presses de la cité pour cette belle lecture !

Read Full Post »

Londres, 1888. Amber et Luna Wilcox sortent du cercueil où elles ont été enterrées vivantes. Leur maison a brûlé, leur père a disparu. Recueillies par Sherlock Holmes et Watson, les deux orphelines découvrent alors qu’elles sont vampires. Elles décident de mettre leurs pouvoirs au service des Invisibles, un groupe occulte qui tente de lutter contre l’emprise grandissante du très puissant clan des Drakull, descendants de Dracula. Leur lutte va les confronter à celui qui sème la terreur dans les bas-fonds de la capitale : Jack l’Eventreur en personne…

les-vampires-de-londres-fabrice-colin auteur-éditeur-pages

Londres, fin du 19è siècle. Amber et sa soeur cadette Luna se réveillent d’un lourd sommeil, dans des cercueils. Elles s’en extraient et décident, en pleine nuit et dans un épais fog, de regagner leur domicile. Hélas pour elles, elles ne trouvent qu’une maison en ruines, brûlée depuis les fondations jusqu’à la pointe du toit, il ne reste plus rien. Leur père a disparu, leur belle-mère et leur domestique Henry, aussi. Le jour pointe alors et les demoiselles s’évanouissent.

C’est un gentil docteur qui viendra à leur secours, un certain John Watson accompagné de son ami et associé Sherlock Holmes ! Amber et Luna Wilcox découvrent à leur réveil qu’elles sont désormais dotées d’une force et de capacités incroyables et surtout qu’elles sont désormais des vampires.

Elles vont être aussitôt recrutées par une société secrète, les Invisibles, dont était issu leur père, ce qu’elles ignoraient. Ces vampires inoffensifs ont besoin des deux sœurs pour éradiquer les Dracul qui font peser de lourdes menaces sur l’espace humaine et sur tout l’empire britannique. Elles croiseront aussi sur leur chemin un certain Jack L’éventreur qui terrorise le quartier de Whitechapel, des goules, des Nosferatu et le romancier irlandais Bram Stoker.

Comme dans Douze minutes avant minuit, le très bon roman de Christopher Edge, Fabrice Colin nous plonge dans la nuit et le gothique victorien avec ce premier volume de la série Les étranges sœurs Wilcox, Les vampires de Londres, et en profite pour faire découvrir à son jeune lectorat, la littérature de cette époque avec le duo Sherlock Holmes et Watson mais aussi le créateur de Dracula, Bram Stoker.

Mélange de faits historiques et de fiction, ce roman est plutôt bien construit et les sœurs Wilcox sont assez attachantes, bien qu’elles manquent de profondeur et soient un peu trop proches de la caricature. L’histoire se lit très facilement et ne manque pas de rebondissements, mais je la trouve moins réussie que Douze minutes avant minuit et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord le Sherlock Holmes qui apparaît ici ne me semble pas très crédible, il est étonnement tendre et affectif envers les jeunes sœurs, ce qui ne colle pas du tout avec l’image que je mets du détective créé par sir Arthur Conan Doyle. Ensuite, j’ai trouvé l’atmosphère gothique un peu légère, Londres et ses quartiers sont peu évoqués, l’ambiance pêche un peu. Enfin, j’ai eu l’impression à certains moments qu’il manquait des passages, l’auteur saute parfois un peu vite les étapes, au point que je me demandais si je n’avais pas moi sauté des pages !

Ces petits bémols mis à part, Fabrice Colin signe un premier volume prometteur et qui plaira au jeune public, notamment par ses petites pointes d’humour british réussies.

Deux autres tomes sont disponibles à la médiathèque, je compte bien les emprunter pour connaître la suite des aventures d’Amber et Luna !

heart_3

Lu dans le cadre des challenges British mysteries et Challenge Victorien 2013 :

challenge-victorien-2013    2168108069.2

 

 

Read Full Post »

Mais qu’est donc devenue feue Helen Talboys ? Après trois années à chercher fortune en Australie, George Talboys est de retour au pays. Accueilli par son ami Robert Audley, avocat, il s’apprête à retrouver sa femme Helen, quand il apprend que celle-ci est mystérieusement décédée. À Audley Court, la propriété familiale où Robert a invité son ami, d’autres événements curieux se produisent. La tante de Robert, Lady Audley, évite de croiser George. Lequel, après s’être fait montrer un portrait d’elle, disparaît brusquement. Presque aussitôt, Lady Audley se rend à Londres pour mettre la main sur les lettres d’Helen… Lancé à ses trousses, Robert ne trouve qu’un livre annoté de la main de celle-ci, dont l’écriture rappelle à s’y méprendre celle de Lady Audley… Ses soupçons s’épaississent lorsqu’il fait la découverte d’une malle de voyage ayant appartenu à sa tante lorsqu’elle était gouvernante… et qui porte l’étiquette d’Helen Talboys ! L’étrange châtelaine serait-elle l’ex-femme de George, qui aurait maquillé son identité pour épouser le riche veuf Sir Audley ? A-t-elle toute sa tête ? La vérité semble proche, mais bientôt Robert échappe par miracle à un incendie, tandis que George est poussé dans un puits…

le-secret-de-lady-audley-mary-elizabeth-braddonauteur-éditeur-pagesLorsque l’on pense aux grandes dames du crime anglaises, le premier nom qui nous vient immédiatement à l’esprit est celui d’Agatha Christie et l’on oublie trop souvent celui de Mary-Elizabeth Braddon qui a pourtant connu un grand succès au milieu du 19è siècle, notamment avec Le secret de Lady Audley, paru en 1862 sous la forme d’un roman feuilleton et qui a tenu en haleine ses lectrices pendant de longues semaines, ce fut même un véritable phénomène d’édition, pulvérisant des records !

Dans ce roman policier victorien, nous suivons Robert Audley, avocat plutôt indolent et futur héritier du titre et du domaine d’Audley qui appartient à son oncle sir Michaël. Il recueille Georges Talboys, venu tout droit d’Australie après avoir trouvé la fortune, de retour en Angleterre pour retrouver son épouse Helen. Il apprend alors via une annonce dans le journal que celle-ci est décédée. Fou de douleur, Talboys accompagné d’Audley, se rend sur sa tombe et se fait confirmer le décès par le capitaine Maddon, son beau-père. Le veuf n’a alors plus qu’une idée en tête, repartir au plus vite en Australie. Audley, prenant en pitié sa douleur, le convainc de l’accompagner en Russie. A leur retour, il l’emmène voir son oncle sir Michaël, veuf depuis seize ans et qui vient de convoler avec une jeune institutrice, Lucy, au grand dam de sa fille Alicia. Mais lady Audley refuse de recevoir George Talboys et ce dernier disparait sans une explication dès le lendemain. Audley est très inquiet pour son ami, il craint l’irréparable et décide de mener l’enquête.

Ce livre, empli de longueurs, et vous savez que je les boude souvent, m’a néanmoins beaucoup plu et intéressé. L’auteure est une formidable conteuse et tisse son intrigue de façon très subtile. L’atmosphère emplie de gothique, de brume est très bien rendue, je n’étais pas trop dépaysée après le mois Halloween et cela m’a fait plaisir de la retrouver. Mary Elizabeth Braddon a bien su construire son récit : les mystères apparaissent par strates successives, les chapitres sont relativement courts, ce qui sert l’intrigue et relance à chaque fois l’intérêt du lecteur. On comprend malgré tout assez vite où veut en venir Mary Elizabeth Braddon et quel est le terrible secret de Lady Audley. Ce thriller victorien est un petit bijou qui m’a captivé je dois bien l’admettre, l’écriture du XIXe siècle a certes un peu vieilli mais elle reste très plaisante à lire notamment grâce au vocabulaire riche employé par l’auteure et ses longues narrations d’intérieurs, de mobiliers, de costumes, de peintures et de paysages donnent un charme certain au récit.

Il y a certes beaucoup de longueurs car les auteurs de romans feuilletons étaient souvent payés à la ligne et ils ne boudaient pas leur plaisir à allonger considérablement leurs intrigues par de longues digressions, c’est mon seul bémol, ce qui ne m’a pas empêchée d’être totalement embarquée et sous le charme de cette histoire victorienne que je ne peux que vous recommander si vous aimez les romans de cette époque, vous ne devriez pas être déçues.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour cette agréable lecture !

heart_4

Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Fanny, de l’opération Masse critique de Babelio et des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre édition 2013, Challenge Victorien 2013 et British mysteries  :

       challenge-victorien-2013    2168108069.2

Read Full Post »

Londres, 1899. Tous les soirs, douze minutes avant minuit, un phénomène inquiétant frappe un hôpital psychiatrique : les patients se mettent à écrire frénétiquement d’étranges messages sur des papiers, des murs, et même leur peau. Penelope Tredwell, propriétaire à treize ans du célèbre magazine Le Frisson illustré, et auteur d’histoires terrifiantes, décide d’enquêter.

douze-minutes-avant-minuit-christopher-edgeauteur-éditeur-pages

Le 19è siècle est sur le point de s’achever en cette fin décembre 1899 et le tout Londres n’a qu’un nom en tête : Montgomery Flinch ! L’homme est mystérieux, personne ne le connait ni ne sait à quoi il ressemble, il fait pourtant les beaux jours du Frisson Illustré, un magazine au bord de la banqueroute avant que cet homme providentiel n’arrive. Ses histoires terrifiantes font le bonheur de ses lecteurs au grand dam des autres périodiques. C’est d’ailleurs lui qui ouvre le récit avec sa première apparition publique à l’occasion d’une lecture de son conte de Noël paru bien évidemment dans le Frisson Illustré et qui bat des records d’impression, avec un million d’exemplaires écoulés, un tirage, qui terrasse tous ses adversaires. Mais le célèbre et adulé Montgomery Flinch n’existe pas, c’est un personnage inventé de toutes pièces par Penelope Tredwell, une jeune fille de 13 ans, qui est l’éditrice, la rédactrice en chef et la véritable auteure du Frisson Illustré ! Depuis la mort accidentelle de ses parents, c’est elle et son tuteur M. Wigram, le meilleur ami de son défunt père, qui ont réussi hisser ce magazine de l’ombre à la lumière pour en faire le magazine le plus célèbre de Londres. Alors qui est cet homme sur l’estrade en train de captiver son auditoire ? Monty Maples, un acteur totalement inconnu, rarement à jeun, à qui incombe la délicate charge d’incarner l’auteur à la mode du moment.

Un homme qui rencontre de tels succès a un lectorat forcément nombreux et fidèle qui l’abreuve de lettres et parmi celles-ci, l’une retient l’attention de Penelope, celle du docteur Morris, le directeur sanitaire de Bedlam, le célèbre asile de fous. Ce dernier requiert l’aide du grand Montgomery Flinch car il se passe de bien étranges choses chaque nuit, douze minutes avant minuit : tous les patients se réveillent et sont pris d’une frénésie d’écriture impossible à contenir et à tarir, ils sont comme possédés, comme victimes d’un enchantement. Ils écrivent sur tout ce qu’il leur tombe sous la main, sur le papier bien sûr mais aussi sur les murs, les cuvettes et sur eux-mêmes, lorsque c’est le seul support à leur disposition. Ces écrits de minuit que Penelope brûle de lire, ressemblent un peu aux prophéties de Nostradamus (je vous rassure en langage très clair) puisqu’ils traitent de faits qui n’auront lieu qu’au 20è siècle, voire au 21è. Malheureusement pour notre héroïne, tous les écrits se sont volatilisés comme par magie et elle va devoir les retrouver d’urgence. Le peureux Monty Maples n’a qu’une hâte, partir au plus vite et retrouver son club et son verre de whiskie mais Penelope ne l’entend pas de cette oreille et compte bien percer ce mystère, pour en faire une histoire à sensation et glacer une nouvelle fois ses lecteurs de peur.

Douze minutes avant minuit est une véritable plongée dans un Londres victorien très mystérieux et dont l’atmosphère, gothique à souhait, est très réussie. L’auteur connait bien la période et nous offre des balades nocturnes plutôt angoissantes, entre les bas fonds, la maison de la Veuve Noire, le muséum d’histoire naturelle et l’asile de Bedlam. C’est une lecture étonnante et singulière, destinée à un jeune public à partir de 12 ans, qui m’a pourtant beaucoup plu et que j’ai dévoré, je compte d’ailleur la faire lire aux garçons lorsqu’ils auront l’âge, car bien que le héros de cette histoire soit une fille, elle n’en est pas moins une figure forte, indépendante et intelligente, qui pourra leur plaire. Christopher Edge nous livre un récit créatif, mélange de polar, d’horreur et de fantastique, idéal pour la période d’Halloween et une bonne introduction pour faire découvrir aux jeunes lecteurs ces différents genres littéraires. L’auteur en profite aussi pour mettre en scène deux grandes plumes de cette fin de siècle : H.G Wells et sir Arthur Conan Doyle, une bonne façon là aussi de présenter de grands auteurs sous un jour plus familier et abordable et qui donnent envie de les lire à leur tour.

Comme Anne Perry, Christophe Edge nous décrit de façon précise l’Angleterre victorienne et revient sur l’importance des journaux à cette époque, importance qui doit faire rêver les patrons de presse d’aujourd’hui, et la place des femmes à cette époque qui, rappelons-le, n’avaient notamment pas le droit de lire les journaux, alors être journaliste, n’y pensons même pas ! Son âge et sa condition féminine ne seront d’ailleurs pas sans poser de problème à Pénélope tout au long du roman, heureusement pour elle la demoiselle n’a pas froid au yeux et elle est secondée efficacement par Alfie, un jeune garçon gentil et débrouillard qui va l’aider dans sa quête de la vérité. J’ai trouvé ce premier volet des aventures de Penelope réussi, le style fluide de l’auteur est idéal pour le public visé et la typographie utilisée très agréable à lire, ce qui ne gâte rien. J’espère pouvoir lire le deuxième tome en 2014, si toutefois une publication en français est à l’ordre du jour chez Flammarion. En attendant, j’espère découvrir Penelope Green de Béatrice Bottet et Enola Holmes de Nancy Springer, deux jeunes héroïnes dont j’ai lu beaucoup de bien, et qui m’ont l’air de n’avoir pas froid aux yeux elles non plus.

heart_4

Lu dans le cadre des challenges God save the livre édition 2013, Challenge Victorien 2013British mysteries et Challenge Halloween :

  challenge-victorien-2013   2168108069.2   halloween

Read Full Post »

Velvet n’a pas une vie facile. Orpheline dans le Londres des années 1900, elle survit tant bien que mal en travaillant jour après jour dans l’enfer d’une blanchisserie. Lorsque l’occasion lui est donnée de s’occuper du linge de clients fortunés, la jeune fille saisit sa chance et attire bientôt l’attention de l’intrigante Madame Savoya, qui se révèle être l’un des médiums les plus courus de la capitale. Emménageant à la Villa Darkling aux côtés de Madame et de son jeune assistant, Georges, qui ne la laisse pas insensible, Velvet ne va pas tarder à découvrir les usages et secrets de cet univers fascinant qu’est celui du spiritisme. Elle est pourtant loin de se douter que le danger qui la guette ne vient pas du royaume des morts…

velvet-mary-hooperauteur-éditeur-pagesAujourd’hui on se retrouve une fois encore avec un roman jeunesse ! Vous avez remarqué que depuis quelques semaines, j’explore avec un certain bonheur la littérature jeunesse après l’avoir longtemps boudée. J’avais profité du Mois Anglais pour lire Waterloo Necropolis de Mary Hooper, un roman à la Dickens qui m’avait beaucoup plu et je m’étais promis de lire les autres œuvres de l’auteure. Aussi, sur les conseils de Claire, je me suis empressée d’emprunter lors de mon dernier passage à la médiathèque son dernier roman, Velvet.

L’auteure plante cette fois-ci son décor en 1900, quelques semaines avant la mort de la reine Victoria. Et comme pour Waterloo Necropolis, Mary Hooper, prend pour héroïne une jeune orpheline londonienne pauvre, Kittie, rebaptisée Velvet. Porteuse d’un lourd secret et d’une enfance très difficile, la jeune fille trime dur dans la blanchisserie Ruffold. Toute la journée, dans la moiteur de la blanchisserie, elle prend soin des vêtements des clientes, et plus particulièrement, des habits délicats et raffinés de Madame Savoya, la médium la plus en vue de Londres. Lorsque cette dernière propose à Velvet de devenir sa dame de compagnie, la jeune fille accepte avec joie, soulagée d’échapper à sa condition misérable. Là, elle va découvrir, et nous aussi, les séances de spiritisme, très en vogue dans la bourgeoisie londonienne. Les médiums pullulent et se disputent une clientèle fortunée et désespérée, prête à se délester de ses bijoux, de ses maisons et de sa fortune, pour parler avec ses disparus. On croise même Arthur Conan Doyle, spiritualiste averti, qui assistait régulièrement aux séances d’Eusapia Palladino à Londres.

Mary Hooper s’inspire, comme dans le précédent opus, de faits réels comme les fermières de bébés et les méthodes des médiums.  Ces « fermières » étaient des femmes abjectes qui prenaient en pension des nourrissons et les laissaient tranquillement mourir de faim en toute impunité. Amelia Dyer, le personnage du livre, a réellement existé et a fini par être exécutée mais il y en avait malheureusement beaucoup d’autres. La pratique du spiritisme est à son apogée vers 1900, malgré les nombreuses escroqueries à l’encontre de personnes vulnérables, en deuil depuis peu, comme on le voit dans Velvet.

J’avais peur d’être déçue après le très bon Waterloo Necropolis et ce ne fut pas le cas. J’ai trouvé l’intrigue plutôt bien menée et intéressante. Mary Hooper s’est une fois de plus remarquablement documentée et j’ai pour ma part pris beaucoup de plaisir à assister à ces séances de spiritisme et à m’immerger dans le Londres de la Belle Époque et de ses innovations (téléphone, électricité et automobile). Le style est fluide, on le lit facilement, rien à redire de ce côté-là. Mon bémol vient des personnages : l’auteure se contente de les effleurer, et j’aurais bien aimé que Mary Hooper les développe davantage. Velvet se révèle aussi à mon sens un personnage superficiel, moins attachant que Grace et Lilie, elle m’a même par moment un brin agacée.

Mary Hooper nous livre ici un roman intéressant, même si je le trouve moins bon que Waterloo Necropolis, et aux multiples rebondissements, même si ils sont sans réelle surprise au fond pour une adulte. Si le sujet vous intéresse, foncez, vous ne serez pas déçues.

heart_3

Lu dans le cadre des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre édition 2013, Au service de… :

       3225364373.2

Read Full Post »

Londres, 1861. Grace Parkes, presque 16 ans, vient d’accoucher d’un enfant mort-né. Afin de lui donner une sépulture décente, la jeune fille embarque à bord de l’express funéraire Necropolis, en direction du cimetière de Brockwood. Elle fera là-bas une rencontre décisive en la personne de Mr et Mrs Unwin, propriétaires d’une des plus grandes entreprises de pompes funèbres de la capitale, qui lui proposent de l’employer comme pleureuse d’enterrement. D abord réticente, Grace se verra bientôt contrainte d accepter leur offre, après qu’elle et sa soeur Rose, qui survivent à peine en vendant du cresson, sont expulsées de leur pension…

waterloo-necropolis-mary-hooperauteur-éditeur-pagesJ’avais repéré Mary Hooper et ses romans jeunesse il y a plusieurs déjà et plus particulièrement, Waterloo Necropolis dont le sujet pour le moins original m’a tout de suite attiré mais rassurez-vous je n’ai aucune attirance pour le morbide ni pour les enterrements !

Et c’est vrai que ce roman est un étonnant portrait de Londres à l’époque victorienne, qui n’est pas sans rappeler l’univers des livres de Dickens, Oliver Twist en tête (qui est dans ma PAL) comme elle le précise elle-même dans sa postface. Mary Hooper met tellement ses pas dans ceux du romancier victorien, qu’elle le fait même surgir le temps d’une scène. Le sujet de Waterloo Necropolis, c’est le quotidien et la réalité des bas-fonds londonniens, et plus particulièrement celle des enfants de Seven Dials, l’un des quartiers les plus mal famés de la capitale anglaise. J’avais déjà pu mesurer la dure vie des pauvres petits londoniens dans Le jardin des secrets de Kate Morton, Sauver Noël et Une seconde avant Noël de Romain Sardou, la réalité des hospices dans le dernier tome des enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt, Resurrection Row, je n’étais donc pas en terra incognita, même si on ne peut pas réellement imaginer les vies usantes des pauvres de cette époque.

L’auteure plante donc son décor en 1861, dans le quartier de Seven Dials. La date n’est pas choisie par hasard puisque le prince consort,  Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, est très préoccupé par la pauvreté et entreprend de raser les taudis surpeuplés pour faire reconstruire des logements décents, cette année-là. Une démarche louable mais qui ne résoudra pas le problème car les pauvres ne pourront être relogés dans ces immeubles tous neufs, trop chers pour leur maigre bourse. Et c’est à la fin de cette année-là qu’il va trouver la mort, le 14 décembre 1861. La reine Victoria, inconsolable, portera le deuil jusqu’à la fin de sa vie mais va aussi décréter un deuil national, boostant le commerce funéraire qui atteindra alors son apogée.

Mary Hooper, s’inspire d’autres faits réels comme l’express funéraire Necropolis et le cimetière de Broockwood, tous deux mis en service lors de l’épidémie de Choléra de la fin des années 1840 et le réel culte du deuil qui s’est développé à cette époque, bien entretenu par les professionnels du deuil qui n’avaient pas leur pareille pour inciter les familles en deuil à la dépense. Du bois du cercueil aux poignées, du tapissage aux pleureuses, en passant par les vêtements de deuil et de demi-deuil qu’il faut en permanence acheter, sinon ça porte malheur, tout cela rapportait gros à ceux qui en faisaient le commerce, comme Mr et Mrs Undwin et leur cousin Sly, dans ce roman, fameux roués et personnages ô combien détestables, qui vendent du chêne massif mais refilent du sapin vernis, dépouillent les défunts de leurs plus beaux vêtements afin de les revendre, exploitent leurs employés, etc.

Il ne fait pas bon d’être honnête ou naïf lorsque l’on est pauvre, les patrons exploitent les travailleurs, les usuriers escroquent les démunis avec une réelle férocité et les pauvres qui se révèlent âpres au gain et malhonnêtes, filous et voleurs en tous genres, en profitent aussi pour dépouiller leurs voisins de palier, nos deux héroïnes l’apprendront à leurs dépens.

J’avoue que bien qu’il s’agisse d’un roman pour la jeunesse, j’ai pris beaucoup de plaisir à sillonner les rues de Londres avec nos deux héroïnes, tellement attachantes, Grace et Lily et à maudire les Unwin pour toutes leurs vilénies, même si l’intrigue est un peu simpliste pour une adulte. Élevées dans une jolie maison par leur maman après que leur père soit parti en Amérique chercher fortune alors que Lily n’avait qu’un an et que Grace n’était même pas née, elles ont le malheur de la perdre à un âge très tendre. Orphelines à l’âge de 6 et 5 ans, elles se retrouveront en orphelinat, où elles seront bien traitées, et dans un pensionnat afin qu’elles apprennent un métier : femme de chambre pour Lily, un peu simplette et tellement naïve, et institutrice pour la seconde. Un pensionnat qu’elles ont du quitter brusquement et sans presque rien pouvoir emporter. Pourquoi ? Vous le saurez en lisant Waterloo Necropolis ! On fait leur connaissance alors qu’elles sont obligées de vivre dans une pension tenue par une charmante logeuse qui est pleine d’attentions pour ses pensionnaires, mais la bâtisse est insalubre et sera bientôt condamnée à être détruite. Promises à un avenir des plus sombres, elles doivent vendre du cresson dans les rues de Seven Dials pour grappiller quelques sous.

Mary Hooper nous livre ici un roman passionnant et aux multiples rebondissements, même si ils sont sans réelle surprise au fond pour une adulte, on se prend tellement d’affection pour les deux héroïnes, Grace et Lily, qu’on espère que tout finira bien pour elles. Encore une belle découverte, après Mademoiselle Scaramouche, grâce à cet éditeur jeunesse, Les grandes personnes, qui m’incite à lire d’autres ouvrages de leur catalogue. Si vous aimez les romans victoriens, Waterloo Necropolis est pour vous, je suis sûre que vous l’aimerez autant que moi !

heart_4Lu dans le cadre du Mois anglais et des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre édition 2013, Au service de…, Challenge Victorien 2013 :

keep-calm-and-read           3225364373.2  challenge-victorien-2013

Read Full Post »

Le destin dramatique de Charlotte Brontë transparaît dans l’histoire de son héroïne Jane Eyre, en rupture avec le puritanisme victorien de son époque. Orpheline maltraitée, sans fortune et sans beauté, Jane entre comme gouvernante au manoir de Thornfield, pour s’éprendre du ténébreux Rochester, le maître des lieux. Entraînés par une passion sensuelle et une égale exigence morale, ils envisagent bientôt le mariage. Mais une présence mystérieuse hante ce domaine perdu entre landes et bruyères. Qui est cette femme, cette « folle » recluse dans une mansarde de Thornfield, qui menace leur union ? En plein XIXe siècle, dans l’Angleterre victorienne qui voit s’éteindre les sombres lumières du roman gothique et s’étioler les vapeurs du spleen romantique, Charlotte Brontë incarne l’audacieux combat des femmes prêtes à se battre pour leur indépendance et leur liberté.

jane-eyre-charlotte-brontë

auteur-éditeur-pages

Voilà un roman culte, arrivé dans notre peloton de tête des 100 livres à avoir lus, qui était aussi le dernier roman à lire pour mon défi palesque. Un pavé énorme qui ne m’a malheureusement pas autant emballé que je ne l’aurais voulu. Vous m’en aviez tellement de bien les filles que je pensais être emportée dans la lande anglaise et lire les presque 800 pages en un temps record. Il n’en fut rien, j’ai tout de même mis 6 jours pour en venir à bout. Non pas que je ne l’ai pas aimé, j’ai même adoré les 3/4 du livre, à dire vrai, pour moi il aurait été parfait avec 200 pages de moins, car dès que Jane quitte Thornfield, je me suis pratiquement tout le temps ennuyée à un point mais à un point, que je n’ai pas compris pourquoi Charlotte Brontë nous infligeait Saint John. Mais avant d’aller plus loin, reprenons depuis le début.

La petite Jane Eyre, laide au possible, l’auteure et son héroïne ne cessent de nous le répéter encore et encore, est orpheline. Comme tout bon roman victorien qui se respecte, ça commence mal ! Recueillie par son oncle, frère de sa mère, pasteur comme son père, elle est pauvre et sa tante, bientôt veuve, le lui fait sentir. Son seul refuge, elle le trouve dans la lecture. La petite Jane, âgée de 10 ans, subit punitions et brimades de la part des domestiques qui craignent de déplaire à leur maitresse, de ses cousins et de Mrs Reed, sa tante, qui finit par se débarrasser d’elle en l’envoyant en pension. Jane quitte sans regret Gateshead pour Lowood. Cet établissement représente bien les orphelinats et pensions destinés aux enfants à l’époque victorienne. Tenu par l’infâme Mr Brocklehurst, d’une pingrerie rare, il affame littéralement pensionnaires et enseignantes. Jane est malgré tout heureuse car elle est curieuse d’apprendre et surtout elle peut compter sur la solidarité entre les jeunes filles, toutes logées à la même enseigne, même si faisant partie des petites, elle doit laisser aux plus grandes une bonne partie de ses repas, et sur les enseignantes, mises à part une, vraiment détestable dont je n’ai pas retenu le nom. Elle s’y fait une amie sincère, Helen Burns, qui décède de la tuberculose, contractée à cause des très mauvaises conditions de vie dans l’internat. La jeune fille ne sera pas la seule à succomber, près de la moitié d’entre elles vont en mourir. Charlotte Brontë s’est sans doute inspirée de son histoire familiale pour ce passage puisque deux de ses soeurs sont mortes en pension.

Il y a aura une conséquence heureuse à l’épidémie, les conditions de vie de l’internat changent et celui-ci devient un établissement de qualité. Après huit années passées à Lowood – six en tant qu’étudiante et deux en tant que professeur – Jane veut changer de vie et passe une annonce dans un journal pour trouver un poste de préceptrice. Mme Fairfax lui répond afin qu’elle vienne faire l’éducation d’Adèle, la pupille de M. Rochester, 40 ans, riche propriétaire de Thornfield-Hall.

Elle s’attache très vite à son élève, qui lui rappelle sur bien des points, sa propre enfance et découvre son ténébreux maître, Edouard Rochester, dont elle tombe très vite amoureuse. Consciente de son statut social et de celui de son maître, elle pense cet amour sans lendemain et sans retour, Rochester étant courtisée par les jeunes femmes bien nées de la région, en quête d’un riche mari. Jane Eyre sera-t-elle payée en retour de son amour pur et chaste ? Vous le saurez en lisant Jane Eyre. Notre Janette, comme la surnomme son maitre, va toutefois quitter Thornfield Hill un matin, et à partir de là, je me suis ennuyée ferme, j’aurais vraiment préféré qu’elle reste auprès de Rochester, même si cette fuite lui permet de retrouver ses origines et une partie de sa famille. Toutes ces digressions autour de la religion m’ont déplu et j’ai même sauté des passages car j’étais à deux doigts de l’abandonner.

Reste que Jane Eyre est un grand roman même si j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs et d’atermoiements. Charlotte Brontë nous dresse ici un beau portrait de femme, qui veut être libre et indépendante, au milieu du 19è siècle, ça n’est pas si courant. Ce roman culte a bien évidemment inspiré plusieurs romancières, notamment à travers les personnages de gouvernantes pauvres et sans beauté, comme De pierre et de cendre de Linda Newbery que j’ai lu il y a peu, et bien évidemment Rebecca de Daphne du Maurier, un roman que j’ai préféré à Jane Eyre. Mrs de Winter prend vraiment racine dans Jane Eyre, si vous ne l’avez pas encore lu et que vous avez aimé Jane Eyre, vous ne pourrez qu’aimer Rebecca.

heart_4

Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Claire et des challenges God save the livre édition 2013, Au service de, Cartable et tableau noirLa plume au féminin édition 2013, Les 100 livres à avoir lu, Thursday Next Challenge, Romans Cultes, ABC Babelio 2012-2013 et Challenge Victorien

   3225364373.2   challenge-cartable-et-tableau-noir     challenge-des-100-livres-chez-bianca    707219090    challenge-romans-cultes     critiquesABC2013     

Read Full Post »

Older Posts »