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Posts Tagged ‘Satin grenadine marie desplechin’

Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge

Après une formation de journaliste, puis quelques années de travail dans la communication d’entreprise, elle publie ses premiers livres à l’École des loisirs (« Rude samedi pour Angèle », 1994; « Le Sac à dos d’Alphonse », 1993), puis rencontre un premier succès avec, pour les plus grands, la publication d’un recueil de nouvelles « Trop sensibles » (1995). « Verte », Prix Tam-Tam 1996, et « Sans moi » (1998) lui permettent d’atteindre un public plus large.

Paris, 1885. Lucie est persuadée qu’au XXe siècle, les demoiselles de la bonne bourgeoisie parisienne auront le droit de courir toutes nues, d’aller à la messe en cheveux, de parler à table et même, qui sait ? De s’instruire et de ne pas se marier. À quoi bon vieillir, sinon ?

Le problème, c’est que nous ne sommes qu’en 1885 et qu’à treize ans, la seule éducation qu’une jeune fille comme Lucie est censée recevoir consiste à savoir tenir une maison pour devenir une épouse accomplie. Hygiène, lessive, cuisine : Lucie est envoyée faire son apprentissage avec Annette, Fanny et Marceline, les domestiques de la maison.

Si ses parents savaient… Il se passe parfois des choses étranges, dans les communs des maisons bourgeoises. Les domestiques peuvent s’y révéler plus passionnants et subversifs que des livres. On y fait des révolutions en secret. On y organise des expéditions aux Halles au petit matin, ce Ventre de Paris peint par Monsieur Zola d’où sortiront bientôt tant d’idées neuves, socialisme, anarchisme, féminisme…

Souvenez-vous, il y a quelques semaines de cela, j’ai découvert et beaucoup apprécié La capucine, troisième tome de la trilogie de Marie Desplechin, Les filles du siècle. J’avais donc très envie de découvrir les autres opus et comme les trois ouvrages peuvent se lire séparément car les héroïnes sont différentes, j’ai opté cette fois-ci pour Satin grenadine.

Dans ce nouveau roman d’apprentissage, nous ne suivons plus Louise, une jeune fille issue du peuple de la banlieue mais Lucie, une adolescente de la bonne bourgeoisie parisienne.

Notre héroïne rêve de s’émanciper des codes de sa classe et de la place réservée aux femmes de sa condition. Elle souhaite étudier, avoir un véritable métier et surtout, se vêtir de robes couleur satin grenadine au pays des peaux rouges !

Ce roman est un véritable instantané de cette bourgeoisie de la Belle-Epoque, une période où l’on envoyait les enfants se faire élever ailleurs, loin de l’air de la ville et de leurs parents accaparés par leurs mondanités et leurs affaires, qui ne s’émouvaient guère de leur sort et où ils les récupéraient pour les envoyer en pension.

Un monde où les jeunes filles apprennent à tenir leur futur rôle de maitresse de maison, inutile donc de les rendre instruites, encore moins de leur apprendre à penser par elles-mêmes, de peur de leur donner des velléités d’indépendance !

Parfois, et heureusement pour Lucie, les jeunes filles bénéficient d’une éducation à domicile, et une gouvernante comme Marceline, férue d’idées nouvelles, permettra l’éclosion de nouvelles réflexions, de découvertes, de promenades qui créeront des rencontres qui ouvrent les yeux et l’esprit.

Un opus très agréable à lire, avec des thématiques intéressantes et bien traitées, porté par une héroïne pétillante, entourée d’une galerie de personnages hauts en couleurs, le tout dans un Paris bouillonnant à la Zola qui bruisse d’idées nouvelles d’un point de vue artistique, politique et social.

Je ressors enchantée de ma lecture et ravie à l’idée de découvrir Séraphine, l’ultime tome qui me reste à lire. Une série que je vous encourage vivement à votre tour si ce n’est déjà fait.

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette lecture passionnante !

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