Née en Normandie, dans l’Orne, Karine Lebert a été biographe puis journaliste à Paris-Normandie. Elle a notamment publié aux Presses de la Cité Les Amants de l’été 44, sa suite indépendante Pour l’amour de Lauren, Les Murmures du lac et Pour l’honneur des Rochambelles.
Élisa est une pionnière. Sa volonté, son courage, son sens des autres, elle les a mis toute jeune au service d’un métier naissant et rude : convoyeuse de l’air. Loin d’Étretat, sa terre natale, elle s’envole dans des avions sans confort et veille sur des passagers malades. En 1945, quand elle doit ramener les déportés en France, elle découvre la tragédie des camps.
Sa liberté de femme, Élisa l’a vécue intensément dans les bras d’un photographe anglais, au fil de leurs escales du bout du monde.
Cette liaison a nourri un mystère qu’Audrey puis Lilly, fille et petite-fille d’Élisa, hôtesses de l’air, tenteront de percer des décennies plus tard…
Quel plaisir de retrouver la plume de Karine Lebert à l’occasion de son tout nouveau roman : Enlacer le ciel et les nuages. Vous le savez si vous me suivez depuis un petit moment, j’avais adoré sa duologie Les amants de l’été 44 et Pour l’amour de Lauren, Pour l’honneur des Rochambelles et Le souvenir et les mensonges aussi... qui avaient pour cadre la seconde guerre mondiale.
Si, comme moi, vous aimez les romans à plusieurs temporalités, les secrets de famille, les destins de femmes et que vous aimez retrouver la guerre 39/45 dans vos lectures, je ne peux que vous conseiller les romans de cette autrice.
Karine Lebert connaît très bien cette époque de notre histoire qu’elle prend pour toile de fond de ses romans. La romancière alterne la narration entre plusieurs époques, donnant tour à tour la parole à Elisa, convoyeuse de l’air, à Audrey et à Lily, sa fille et sa petite-fille, toutes deux hôtesses de l’air.
Entre passé et présent, souvenirs et mensonges affluent. Commence alors une enquête sur le passé d’Elisa qui semble avoir bien des choses à cacher et notamment ce qui la lie à Alex Bradford, un reporteur de guerre anglais.
L’histoire d’Elisa est très prenante de la première à la dernière page, l’autrice met en lumière à travers elle, le difficile métier de convoyeuse de l’air que je ne connaissais pas du tout.
Cette héroïne se révèle opiniâtre et courageuse tant dans son métier si risqué, personnellement je ne serai pas montée dans un avion en 1937, que pendant la guerre où elle n’hésite pas à aider la Résistance locale.
Elle ose aussi braver ses parents et la société en privilégiant son métier au détriment de ce qu’on attend d’une femme à cette époque, à savoir être une mère au foyer.
Les quelques chapitres mettant en scène Audrey et Lily, si ils lèvent le voile sur le passé d’Elisa, et nous montrent la difficulté de conjuguer vie de famille et métier, paraissent bien fades à côté de ceux mettant en scène leur aïeule.
Dans les pas d’Elisa, on voyage en Afrique et en Asie, en Allemagne et au Danemark, sur les théâtres d’opération de l’après seconde guerre mondiale, la libération des camps…
J’aime les romans historiques lorsqu’ils me permettent de me plonger dans une époque et de m’instruire, et c’est toujours le cas avec ceux de Karine Lebert. Chacun de ses romans mettent en lumière des thèmes précis et ici elle aborde avec finesse le rôle de ces femmes convoyeuses de l’air en leur rendant au passage un bel hommage !
Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette lecture.