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Posts Tagged ‘séverine vidal’

Après avoir été professeure des écoles, Séverine Vidal se consacre à l’écriture à plein temps dès la rentrée 2011. Elle écrit des romans pour adolescents et jeunes adultes, des albums et des BD (Delcourt, Marabout). Elle anime des ateliers d’écriture (écoles, collèges, lycées, centres sociaux, centres d’alphabétisation…). Ses livres sont traduits à l’étranger et sont récompensés par de nombreux prix.

Originaire de Madrid, Victor Pinel est un jeune dessinateur est passionné de bandes dessinée depuis son plus jeune âge. Il fait ses premières armes à l’ESDIP de Madrid ou il y suivra une formation artistique. Ses premiers projets professionnels l’orientent rapidement vers des travaux de commande pour le secteur jeunesse mais également dans le cinéma d’animation comme storyboarder et coloriste.

Pour Yvonne qui a encore toute sa tête à 80 ans, l’arrivée en EHPAD est difficile. Veuve, elle a quitté l’exploitation familiale la mort dans l’âme.

Après avoir brouillé du noir pendant quelques semaines, elle finit, contre toute attente, par se lier d’amitié avec un groupe de résidents, aussi drôles et lucides qu’elle, et tombe même amoureuse.

Mais rapidement, la vieillesse la rattrape. Prise dans le tourbillon inéluctable de la vie, l’octogénaire décide de s’offrir une dernière parenthèse enchantée. Elle embarque sa bande dans une fugue, une balade… comme un dernier plongeon dans l’eau fraîche.

Plus je lis Séverine Vidal, plus j’apprécie ses histoires. Le plongeon m’a non seulement plu mais il m’a aussi émue aux larmes, un vrai coup de coeur pour Yvonne, les résidents de son EHPAD et leur infirmier au grand coeur Youssef.

Il fallait oser écrire un roman graphique sur la vie quotidienne dans un « établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ». L’histoire promettait de ne pas être gaie, la couverture donne bien le ton, et pourtant Séverine Vidal au scénario et Victor Pinal aux dessins, nous embarquent et une fois la première page tournée, on ne peut plus s’arrêter.

Les premières pages sont dures à lire, la tristesse et l’abandon sont omniprésents, les images nous font entrer immédiatement dans le vif du sujet. Yvonne abandonne la maison où elle a vécu soixante ans et arrive dans cet EHPAD où l’on infantilise les anciens qui n’ont plus droit de faire grand chose.

On découvre le quotidien morne et routinier des pensionnaires, les relations et les différences de décrépitude entre les résidents, le manque de sensibilité et de respect du personnel, les odeurs de médicaments et de la vieillesse, le peu de visites des familles, trop prises pour aller voir leurs vieux.

Puis Yvonne retrouve la joie de vivre avec quelques autres résidents, une petite brochette de joyeux drilles qui voudraient bien aller plus loin que le portail de la maison de retraite.

Le sujet, sensible et touchant, est bien traité. Séverine Vidal rappelle qu’avant d’être des octogénaires ou des nonagénaires avec leurs problèmes de santé, leurs pertes de mémoires ou d’autonomie, ce sont des êtres humains qui ressentent des émotions, qui sont capables de tomber amoureux ou d’avoir envie de faire la fête, et tant pis si les plus jeunes trouvent que ce n’est plus de leur âge !

C’est une bande dessinée magnifique qui nous questionne, nous remue. Les dessins de Pinel tout en simplicité et en douceur, complètent merveilleusement bien le récit. Les « vieux » sont représentés de manière magnifique, généreuse. Ils sont expressifs, vivants, les couleurs sont juste en accord, c’est du bon travail !

Si l’histoire m’a émue, n’ayez crainte, vous ne sortirez pas déprimé.es de cette lecture mais au contraire gonflé.es à bloc par l’espoir qu’elle dégage. Une petite merveille à découvrir absolument !

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Après des années dans l’enseignement, Séverine Vidal se consacre à l’écriture à temps plein depuis 2011. Son premier livre à destination de la jeunesse est paru en mars 2010 aux éditions Talents Hauts. Elle écrit des romans pour adolescents, des albums, des BD, et anime des ateliers d’écriture (établissements scolaires, centres sociaux ou d’alphabétisation, EHPAD, foyers pour adultes handicapés).
Ses livres sont traduits à l’étranger et récompensés par de nombreux prix.

A Libourne, Luce, étudiante de 20 ans, vit avec sa mère Jo et sa belle-mère Hélène. Elle filait le parfait amour avec Tristan, mais ça c’est terminé. L’amoureux a mis fin à leur histoire par SMS et depuis Luce déraille un peu.

Et cerise, sur le gâteau, son père, Paul Ernest Etienne Divoire vient de casser sa pipe. Son père, elle l’a à peine fréquenté depuis qu’il a quitté sa mère bien des années auparavant et s’est toujours révélé menteur, fuyant et inconstant.

Ce décès ne l’émeut pas plus que cela, Luce est trop habituée à vivre sans lui, mais elle se rend tout de même à son enterrement et elle découvre ce qu’il lui avait toujours caché : une autre famille.

Elle fait la connaissance de Marianne, la compagne de Paul, de Pia sa demi-sœur de 8 ans et surtout, de Pierrot, un géant au cœur tendre qui n’a que six mois de moins qu’elle.

Une rencontre bouleversante pour la jeune fille qui a un véritable coup de foudre pour Pierrot affligé du syndrome de l’X fragile. Ce frère va faire fondre son cœur glacé instantanément, et à l’occasion d’une grève dans le centre thérapeutique dans lequel il vit, elle va le kidnapper dans un road-trip qui doit les mener jusqu’en Laponie, pour y débusquer le père Noël et prouver à leur défunt père, qu’il existe vraiment !

Soleil glacé est mon premier Sévérine Vidal mais certainement pas mon dernier car j’ai adoré ce roman qui m’a fait vivre des tas d’émotions, de véritables montagnes russes.

J’ai ri, pleuré et je me suis attachée à Pierrot comme à Luce que j’ai trouvé tellement sincères et vrais. Le style de Séverine Vidal est brut et direct et elle parsème d’humour sarcastique tout son récit via la bouche de son héroïne.

Le rythme du récit est prenant et on tourne les pages, avide de découvrir cette belle histoire et on bien triste de quitter les personnages une fois la dernière page tournée.

Luce a un très fort caractère, elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense et à embarquer son frère avec lequel elle veut rattraper le temps perdu. Et pour cela, elle va se battre contre sa mère, sa belle-mère et Marianne, la mère de Pierrot.

Sans jamais tomber dans le pathos, l’autrice aborde très justement et finement des thématiques graves comme le deuil et le handicap. Séverine Vidal connaît bien le sujet du handicap et si je cerne plutôt bien l’autisme, j’ai découvert le syndrome X fragile que je ne connaissais pas du tout.

Si Luce est brute de décoffrage et peut-être parfois un peu agaçante, Pierrot est un gros nounours que l’on a envie de serrer dans nos bras dès qu’il apparaît, comme Luce, j’ai eu un coup de cœur pour lui.

J’ai beaucoup aimé les scènes dans le centre pour personnes handicapées, là aussi tout sonne juste, quant au périple déjanté de Luce, Pierrot et leur chien Murène, semé d’embûches et de rencontres en tous genres, je l’ai trouvé formidable.

La relation fraternelle qui se noue peu à peu et se construit entre Luce et Pierrot est touchante et merveilleuse, j’ai adoré voir leur complicité naître et se développer et j’ai été un peu triste de les quitter !

Soleil glacé est un très bon roman contre les préjugés, qui célèbre l’énergie, la fantaisie, et la rage de vivre ! Je le recommande vivement.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette pépite.

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Salut. Moi, c’est Léon. Je suis le pigeon de l’histoire : celui qui regarde, observe, suit des yeux, contemple.

l-oeil-du-pigeon-vidal-plantevinauteur-editeur-pagesLéon est un pigeon fin observateur et très bavard, ça tombe bien pour nous car des histoires, il en a des wagons en réserve.

Mais celle qu’il préfère est celle de Youri et de Rose, qu’il côtoie depuis leur naissance, et même avant car la première fois qu’il les a vus, enfin si on peut dire, ils étaient encore dans le ventre de leur mère.

Depuis, il n’a rien raté de leur vie ni perdu une miette de leurs multiples rencontres jusqu’au jour où tadam, les deux enfants devenus grands tombent amoureux et se marient.

Avec Léon, on fait peu à peu connaissance de Youri et Rose, depuis le bac à sable du parc jusqu’à la mairie où ils se disent oui pour la vie.

Comment ils se sont rencontrés, comment ils se sont aimés, tout ça sous l’œil avisé de notre pigeon, persuadé depuis toujours qu’ils sont faits l’un pour l’autre et qui va aider le destin.

Encore une très bonne pioche au rayon prix des Incorruptibles 2014/2015 sélection CE1 pour cette histoire joliment racontée par Séverine Vidal et mise en couleur avec grand talent par Guillaume Plantevin dont j’ai adoré les dessins délicieusement vintage.

C’est un vrai bonheur d’explorer ce très bel album, de chercher Léon caché au sein des pages, de s’amuser des multiples rencontres manquées à la fête foraine, au parc, dans un avion… de Youri et Rose qui ne se voient jamais avant d’enfin se trouver.

De rire des multiples parades de notre pigeon si distingué avec son col amidonné, son nœud papillon et ses lorgnons sortis tout droit de la Belle Époque.

Une histoire d’amour sympathique et amusante, des dessins aux tons pastel ou vifs à l’allure vintage, un pigeon rusé qui force le destin… L’œil du pigeon est tout cela et bien plus encore.

Une belle réussite pour laquelle j’ai eu un gros coup de cœur et que je vous recommande vivement !

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