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Posts Tagged ‘sofia lundberg’

À 96 ans, Doris habite seule à Stockholm. Elle n’a plus aucune famille si ce n’est une petite-nièce qui vit aux États-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d’adresses, qu’elle possède depuis 1928. Ce calepin rouge contient le souvenir des gens qu’elle a rencontrés au fil de son existence, et dont elle a rayé les noms à mesure qu’ils ont quitté ce monde.
De l’excentrique bourgeoise pour qui elle a travaillé enfant à l’amour de sa vie rencontré à Paris, de la veuve qui lui a appris l’anglais sur le bateau l’emmenant à New York aux plus grands couturiers français qui l’ont vue défiler, de l’artiste suédois devenu son confident à sa propre soeur, au destin douloureux, l’existence de Doris est une épopée romantique, tragique et émouvante.

Doris vit à Stockholm depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Suédoise de naissance, elle a du quitter le nid familial après le décès de son père, placée par sa mère comme domestique alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.

Elle entre alors au service de Dominique Serafin, une française oisive qui mène grand train et qui va retourner s’installer à Montmartre, emmenant Doris dans ses bagages.

Là, une toute autre vie va s’ouvrir à Doris qui devient bientôt mannequin pour plusieurs maisons de couture et pour le magazine Vogue. Et c’est aussi à Paris qu’elle va rencontrer son grand amour Allan, un architecte franco-américain…

Sofia Lundberg a eu l’idée d’écrire Un petit carnet rouge après avoir retrouvé dans les affaires de sa grand-tante Doris un carnet d’adresses rempli de noms inconnus et pour la plupart rayés. Le roman, d’abord autoédité, a connu un succès exceptionnel sur Internet avant d’être repéré par un éditeur suédois puis vendu dans plus de trente pays.

L’auteure nous raconte ici une histoire de famille et de transmission absolument merveilleuse et bouleversante, un joli roman qui m’a beaucoup émue et surtout un très beau portrait de femme, vous savez combien j’y suis sensible et je suis ressortie de ma lecture, comblée. Doris n’est pas à première vue une femme très attachante et pourtant, au fil de ses confessions sur sa si longue vie, on l’aime de plus en plus, partageant ses bonheurs et ses peines.

Grâce au carnet d’adresse rouge qu’elle possède depuis 1928, Doris nous raconte son histoire mouvementée, égrenant ses souvenirs enfouis dans sa mémoire depuis des décennies qu’elle couche sur des lettres que sa petite-nièce Jenny, vivant à New York et à qui elles sont destinées, va découvrir à son arrivée dans la capitale suédoise suite à l’hospitalisation de Doris.

Sofia Lundberg dévoile son histoire à la façon des poupées russes et en alternant sans cesse deux temporalités : le présent et le passé de Doris et deux formes narratives, à la fois le journal intime et le récit au présent. Un exercice difficile relevé haut la main par cette jeune autrice qui signe ici son premier roman.

J’ai beaucoup aimé l’histoire douce-amère de Doris et de Jenny, la tendresse infinie qui les lie, Doris ayant du suppléer aux manquements de sa nièce afin de donner à Jenny tout l’amour dont elle avait besoin.

J’ai aussi été très émue par les épreuves qu’elles ont traversées et par la magnifique histoire d’amour entre Doris et Allan. Doris n’a pas eu une vie facile et son existence va être jalonnée de nombreux drames, notamment à cause de la seconde guerre mondiale qui va la séparer de l’homme qu’elle n’a cessé d’aimer jusqu’à son dernier souffle.

L’auteure aborde aussi avec beaucoup de pudeur et de justesse la fin de vie de son héroïne, la solitude qui est la sienne, seulement interrompue par les visites de ses assistantes de vie et par les skypes hebdomadaires avec Jenny. Car si Doris est quasi centenaire, elle sait vivre avec son temps et ne se sépare jamais de son ordinateur, véritable fenêtre sur le monde pour la vieille dame qui n’a plus l’énergie et la vitalité nécessaires pour sortir de chez elle.

Un petit carnet rouge est un très beau roman sur les souvenirs, l’amour et les regrets, la peur de la mort, l’acceptation de soi-même et le cours du destin, je ne peux que vous conseiller de l’ajouter à votre PAL d’automne, il saura assurément vous charmer et vous bouleverser.

Un grand merci aux éditions Calmann Levy pour cette lecture pleine d’émotions, j’ai adoré !

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