Lu dans le cadre du Mois Anglais
Journaliste indépendante et membre de la Crime Writer’s Association, Michelle Salter collabore à plusieurs magazines britanniques. Les Ombres de Big Ben est le premier volet des enquêtes d’Iris Woodmore.
Londres, 1920. Pour la première fois, deux femmes s’affrontent pour devenir députée. À cette occasion, la journaliste stagiaire Iris Woodmore revient dans le quartier de la Chambre de la Communes – un lieu douloureux pour elle.
Six ans plus tôt, sa mère y est morte en se noyant dans la Tamise en marge d’une manifestation de suffragettes. Non loin de Big Ben, un homme révèle à Iris que sa mère n’est pas tombée par accident – elle a sauté.
Bien décidée à découvrir la vérité, Iris mène l’enquête. Tous les indices semblent converger vers Crookham Hall, la majestueuse demeure de Lady Timpson… l’une des candidates à l’élection. Une honorable façade, qui semble cacher bien des secrets.
Avec Les ombres de Big Ben, Michelle Salter nous propose un roman mêlant enquête policière et récit historique, avec pour thématique le combat des femmes pour leurs droits dans l’Angleterre du début du XXe siècle.
Vous savez combien j’aime retrouver le thème des suffragettes dans mes lectures, il faudra un jour que je vous propose des recommandations autour de ce sujet, et c’est ce qui m’a attiré ici.
Iris est une jeune journaliste qui porte un intérêt particulier à la défense de la cause féminine, qui agite l’Angleterre en ce début du 20 siècle, grâce notamment aux mouvements des suffragettes.
Sa mère, Violet, a été l’une d’entre elles. Mais sa mort, suite à l’une de ces actions menées, a laissé un vide pour Iris, de la colère mais aussi beaucoup de questions en suspens.
Lors d’un séjour à Londres, elle apprend un élément nouveau sur sa disparition et Iris décide de mener alors sa propre enquête. De fil en aiguille, elle découvre ce qu’il s’est réellement passé, mais met aussi en lumière un autre mystère, celui de la disparition d’une autre suffragette et amie de sa mère, Rebecca.
Y’a-t-il un lien avec l’action commando menée par Violet ou plutôt avec l’emploi de femme de chambre, qu’occupait Rebecca chez Lord Timpson ?
J’ai beaucoup aimé ce roman car au-delà de l’intrigue policière à proprement parler, Il couvre une période de l’histoire intéressante en Angleterre. La guerre et le militantisme des suffragettes ont fondamentalement changé la condition des femmes qui acquièrent le droit de vote en 1920 sous certaines conditions de ressources et peuvent enfin se présenter à des élections.
Avec la guerre, la situation de l’aristocratie a changé elle aussi, certains propriétaires doivent faire face à des situations financières difficiles et les domestiques qu’ils emploient rêvent d’un autre avenir, on est donc dans un moment de changement sociétal profond. Ce roman aborde la condition féminine et tous ces thèmes et c’est intéressant.
J’ai bien aimé aussi Iris, une jeune femme attachante, talentueuse et déterminée à mener son enquête mais aussi à devenir une bonne journaliste. Elijah est un patron et mentor bienveillant. Et les nombreux autres personnages sont tous intéressants, chacun à leur manière.
C’est un premier tome réussi, le second vient de paraitre en anglais et je serai au rendez-vous lorsqu’il arrivera en France, sans doute l’année prochaine.