Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge
Elisabeth Segard, journaliste quadragénaire, conjugue fantaisie et mystère dans ce polar plein de drôlerie et de charme.
Chacun a son idée du paradis dans la charmante bourgade de Mouy-sur-Loire en Touraine. Madame le maire, d’abord, qui se bat pour faire de sa commune un territoire attractif.
L’abbé Marcel, qui parvient à remplir son église, quitte à user d’astuces peu orthodoxes. Violette Laguille, vieille dame très discrète, pour faire oublier, peut-être, un passé trop flamboyant.
Et aussi sa voisine, Nathalie, une citadine venue s’installer dans ce beau village pour y ouvrir un gîte alternatif et offrir des stages de pleine conscience. Très vite cependant, la « Parisienne » tape sur les nerfs des habitants. Au point que quelqu’un finit par lui taper un bon coup sur la tête.
Mêlée malgré à elle à cette affaire qui met la gendarmerie sur les dents, Violette va devoir, à ses risques et périls, prendre l’enquête en main, surtout si elle veut que son plombier, accusé de meurtre, soit libéré et répare enfin sa fuite d’eau…
Une certaine idée du paradis est mon premier cosy mystery à la française. C’est un genre que j’affectionne tout particulièrement, ce n’est pas un surprise si vous êtes un(e) fidèle du blog car vous avez pu lire mes avis sur Agatha Raisin, Loveday & Ryder, Les détectives du Yorkshire, Son espionne royale, Les mystères de Honeychurch, etc.
Et je dois bien avouer, en refermant ce roman, qu’Elisabeth Segard manie très bien les codes des cosy crimes puisque tout y est : feel-good, humour, campagne, meurtres et mystère avec une héroïne atypique : une octogénaire plutôt revêche mais qui a bien roulé sa bosse !
J’ai vraiment bien aimé cette histoire dans la campagne tourangelle, je l’ai trouvé bien ficelée, avec des personnages truculents : le père Marcel qui fabrique des meubles en échange de promesses de se rendre à la messe, la mairesse qui prend très à coeur ses fonctions, le patron de bar philosophe, la parisienne bobo qui vient faire la leçon à tout le monde, le gentil apiculteur maltraité par son père…
Un meurtre est commis et tout désigne le plombier, mais, of course, ce n’est pas si simple ! Pour démêler cette embrouille, Violette, qui a un problème de fuite d’eau, va être obligée de sortir de son isolement volontaire et faire parler les villageois, damant le pion aux gendarmes, pour qu’enfin sa fuite soit réparée !
L’enquête est bien menée, pleine de suspens et de fausses pistes, et comme tout cosy mystery qui se respecte, l’ambiance village rural où tout le monde se connait et où les cancans vont bon train, est bien rendue et sonne vraie.
L’autrice nous embarque très vite dans son histoire, les pages défilent à une vitesse folle et je suis arrivée à regret au point final en deux après-midis seulement.
L’héroïne apporte une touche de fraicheur, elle n’a pas sa langue dans sa poche et sait très bien faire fonctionner ses petites cellules grises comme le dit si bien ce cher Hercule Poirot.
Avec Violette, j’ai soupçonné plusieurs personnes avant de trouver dans les dernières pages le nom du coupable, bien jouée madame Segard pour le suspens mené jusqu’au bout !
Un polar rural sans prétention qui coche toutes les cases du cosy mystery et que je vous recommande si vous aimez les ambiances campagnardes et ce genre anglais par excellence, il y a de grandes chances que vous soyez aussi séduit(e) que moi.