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« Chacun de nos actes a trois motivations, celle qu’on avoue aux autres, celle qu’on n’avoue qu’à soi, celle qu’on ne s’avoue même pas. » Marie-Aude Murail, dans cette saison 5, va nous le prouver !

Savez-vous que votre hamster est un animal de soutien émotionnel, que votre chien peut faire une dépression, que le ronron de votre chat vous sauvera peut-être la vie et qu’un divorce risque de rendre muet votre perroquet gris du Gabon ?

Voilà ce que Sauveur découvre dans cette nouvelle saison. Ce qui n’empêche pas ce psychologue clinicien de recevoir aussi dans son cabinet du 12 rue des Murlins Louane, qui a peur qu’une main sorte du trou des toilettes pour l’y entrainer, Frédérique, qui découvre que son père est Donald Trump, Samuel, qui suit un stage pour apprendre à draguer et Madame Tapin qui, à 81 ans, découvre le féminisme…

Deux années ont passé depuis la saison 4, et dans Sauveur et fils saison 5, on apprend ce que sont devenus Blandine et Margaux Carré, Samuel Cahen, Lionel et Maïlys, Ella-Elliot, Gabin et Frédérique Jovanovic.

Ainsi que la famille recomposée de Sauveur : Louise Rocheteau, sa compagne et la mère de Paul, le meilleur ami Lazare, fils de Sauveur, Alice, qui peu à peu trouve sa place dans cette maison de garçons, Gabin qui végète au grenier sans oublier le vieux légionnaire Jovo qui a définitivement abandonné sa vie d’errance pour lui préférer la rue des Murlins !

Du 8 mars à Pâques, d’Orléans aux Pralines, Marie-Aude Murail nous raconte le quotidien de Sauveur et des siens, l’évolution de ses patients et les problèmes auxquels ils sont confrontés : dépression, tentative de suicide, transgenre, homophobie, intolérance, paternité, familles monoparentales ou recomposées, les ravages du divorce…

L’auteure nous dépeint comme personne la souffrance des adolescents et des adultes confrontés à ces différentes situations avec tellement d’intelligence que ce n’est jamais plombant pour le lecteur, c’est admirable de finesse et de talent, comme toujours chez Marie-Aude Murail.

J’avais eu un coup de coeur pour les saisons 1, 2, 3 et 4, Sauveur et fils saison 5 n’a fait pas exception à la règle, j’ai adoré tout autant ce dernier opus dont l’histoire est dans la continuité des volumes précédents sans lasser et sans redondance.

Si différents thèmes sont abordés, Marie-Aude Murail se concentre plus particulièrement sur les questions du genre dans son toute sa complexité : dysphorie de genre, hétéronormé, intersexualité, mégenre, transgenre. Tout est très bien expliqué et pour ma part, je cerne désormais mieux ses questions sensibles, et en tant que maman, je ne peux que remercier l’autrice de les aborder et de créer avec ses romans une passerelle entre les adolescents et leurs parents.

Dès les premières lignes, j’ai adoré retrouver Sauveur Saint-Yves et Louise, Lazare et Paul, Gabin et Jovo, et tous les patients de ce psy au grand cœur. Je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer cet ultime roman et je l’ai refermé le cœur gros, orpheline de ces personnages qui sont tellement touchants sous la plume sensible de Marie-Aude Murail.

J’ai souri, ri mais aussi été émue une fois encore par les épreuves que tous traversent car l’auteure ne ménage pas les différents protagonistes de son histoire mais elle a su clôturer joliment, tout en laissant la porte entrouverte, ce cycle porté par Sauveur Saint-Yves.

La façon qu’a Marie-Aude Murail de nous narrer le quotidien de ce psy humaniste est un vrai bonheur et une fois que l’on a mis le nez dedans, il devient vraiment très difficile de le lâcher.

Il y a toujours beaucoup d’humour, un héros souvent débordé par ses patients mais irrésistible, et une formidable atmosphère de chaleur humaine qui fait du bien.

Chaque saison de cette saga peut être lue séparément. Mais bien évidemment je vous conseille vivement de lire les saisons dans l’ordre afin de suivre l’évolution de chaque personnage. Si toutefois, vous préférez commencer par ce dernier tome, remontez ensuite le cours du temps pour arriver à la source.

Une saga formidable à la fois drôle et touchante, à lire et à relire, ancrée dans la réalité et portée par des héros tous terriblement attachants, à mettre entre toutes les mains dès 13 ans !

Un immense aux éditions Ecole des Loisirs pour cette magnifique lecture.

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Comment résoudre tous nos problèmes ? On peut, comme Jean-Jacques, s’enfermer dans sa chambre et ne plus penser à rien en dégommant des terroristes sur son ordinateur. On peut, comme Gabin, s’enfoncer des écouteurs dans les oreilles et passer ses nuits en compagnie des zombis de The Walking Dead. On peut aussi, comme Frédérique, demander à une voyante de lire l’avenir, ou bien, comme Jérôme, s’enfuir en abandonnant femme et enfants. Mais on peut également consulter monsieur Sauveur Saint-Yves, psychologue clinicien, comme Solo, comme Margaux, comme Samuel, comme Ella, et regarder la vie en face. Le bonheur sera peut-être au rendez-vous.

Au 12 rue des Murlins, Sauveur Saint-Yves est toujours fidèle au poste. Dans cette quatrième saison, nous retrouvons les adolescents des saisons précédentes : Blandine Carré diagnostiquée hyperactive et sa sœur Margaux, deux TS à son actif et un lourd passif de scarificatrice. Ella Kuypens une jeune transgenre victime de harcèlement scolaire. Gabin Poupard, en voie de déscolarisation dont la mère, schizophrène, est régulièrement hospitalisée, et qui a investi le grenier de Sauveur.

Mais aussi Samuel qui a des relations conflictuelles avec sa mère et qui vient tout juste de faire la connaissance de son père, et bien sûr de nouveaux patients comme la petite Maïlys qui, du haut de ses 4 ans, fait tout son possible pour attirer l’attention de ses parents et le jeune gardien de prison, Solo.

Il y a toujours Louise Rocheteau, la mère de Paul, le meilleur ami Lazare, fils de Sauveur, avec elle qui file le parfait amour et qui lui a promis un bébé et un toit commun, mais qui ne se sent pas à sa place dans cette maison de garçons.

Sans oublier le vieux légionnaire Jovo qui a définitivement abandonné sa vie d’errance pour lui préférer la rue des Murlins, devenu accro à The Walking Dead !

Du 4 janvier et le 7 février 2016, Marie-Aude Murail nous raconte le quotidien de Sauveur et des siens, l’évolution de ses patients et les problèmes auxquels ils sont confrontés : dépression, tentative de suicide, transgenre, phobie et harcèlement scolaires, homophobie, intolérance, terrorisme, pauvreté, le deuil, la maladie, l’alcoolisme, les familles monoparentales ou recomposées, les transferts patients / psy, les ravages du divorce…

L’auteure nous dépeint la souffrance des adolescents et des adultes confrontés à ces différentes situations avec tellement d’intelligence que ce n’est jamais plombant pour le lecteur, c’est admirable de finesse et de talent, comme toujours chez Marie-Aude Murail.

J’avais eu un coup de coeur pour Sauveur et fils saison 1, Sauveur et fils saison 2 et Sauveur et fils saison 3, la saison 4 n’a fait pas exception à la règle, j’ai adoré tout autant ce dernier opus dont l’histoire est dans la continuité des volumes précédents sans lasser et sans redondance.

Dès les premières lignes, j’ai adoré retrouver Sauveur Saint-Yves et Louise, Lazare et Paul, Gabin et Jovo, et tous les patients du psychologue clinicien au grand cœur. Je n’ai pas pu m’empêcher de dévorer cet ultime roman et je l’ai refermé le cœur gros, orpheline de ces personnages qui sont tellement touchants sous la plume sensible de Marie-Aude Murail.

J’ai souri, ri mais aussi tremblé et été émue une fois encore par les épreuves que tous traversent car l’auteure ne ménage pas les différents protagonistes de son histoire mais elle a su clôturer joliment, tout en laissant la porte entrouverte, ce cycle porté par Sauveur Saint-Yves.

La façon qu’a Marie-Aude Murail de nous narrer le quotidien de ce psy humaniste est un vrai bonheur et une fois que l’on a mis le nez dedans, il devient vraiment très difficile de le lâcher.

Il y a toujours beaucoup d’humour, un héros souvent débordé par ses patients, qui a de plus en plus du mal à dresser une frontière nette entre vie pro et vie perso mais irrésistible, et une formidable atmosphère de chaleur humaine qui fait du bien.

Chaque saison de cette tétralogie peut être lue séparément mais bien évidemment je vous conseille vivement de lire les saisons dans l’ordre de parution afin de suivre l’évolution de chaque personnage. Si toutefois, vous préférez commencer par ce dernier tome, remontez ensuite le cours du temps pour arriver à la source, histoire de profiter pleinement des histoires imaginées par Marie-Aude Murail.

Une saga coup de coeur, à la fois drôle et touchante, à lire et à relire, ancrée dans la réalité et portée par des héros tous terriblement attachants, à mettre entre toutes les mains dès 13 ans !

Un immense merci à Manon et à L’Ecole des Loisirs pour cette magnifique lecture.

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Londres, 1888. Amber et Luna Wilcox sortent du cercueil où elles ont été enterrées vivantes. Leur maison a brûlé, leur père a disparu. Recueillies par Sherlock Holmes et Watson, les deux orphelines découvrent alors qu’elles sont vampires. Elles décident de mettre leurs pouvoirs au service des Invisibles, un groupe occulte qui tente de lutter contre l’emprise grandissante du très puissant clan des Drakull, descendants de Dracula. Leur lutte va les confronter à celui qui sème la terreur dans les bas-fonds de la capitale : Jack l’Eventreur en personne…

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Londres, fin du 19è siècle. Amber et sa soeur cadette Luna se réveillent d’un lourd sommeil, dans des cercueils. Elles s’en extraient et décident, en pleine nuit et dans un épais fog, de regagner leur domicile. Hélas pour elles, elles ne trouvent qu’une maison en ruines, brûlée depuis les fondations jusqu’à la pointe du toit, il ne reste plus rien. Leur père a disparu, leur belle-mère et leur domestique Henry, aussi. Le jour pointe alors et les demoiselles s’évanouissent.

C’est un gentil docteur qui viendra à leur secours, un certain John Watson accompagné de son ami et associé Sherlock Holmes ! Amber et Luna Wilcox découvrent à leur réveil qu’elles sont désormais dotées d’une force et de capacités incroyables et surtout qu’elles sont désormais des vampires.

Elles vont être aussitôt recrutées par une société secrète, les Invisibles, dont était issu leur père, ce qu’elles ignoraient. Ces vampires inoffensifs ont besoin des deux sœurs pour éradiquer les Dracul qui font peser de lourdes menaces sur l’espace humaine et sur tout l’empire britannique. Elles croiseront aussi sur leur chemin un certain Jack L’éventreur qui terrorise le quartier de Whitechapel, des goules, des Nosferatu et le romancier irlandais Bram Stoker.

Comme dans Douze minutes avant minuit, le très bon roman de Christopher Edge, Fabrice Colin nous plonge dans la nuit et le gothique victorien avec ce premier volume de la série Les étranges sœurs Wilcox, Les vampires de Londres, et en profite pour faire découvrir à son jeune lectorat, la littérature de cette époque avec le duo Sherlock Holmes et Watson mais aussi le créateur de Dracula, Bram Stoker.

Mélange de faits historiques et de fiction, ce roman est plutôt bien construit et les sœurs Wilcox sont assez attachantes, bien qu’elles manquent de profondeur et soient un peu trop proches de la caricature. L’histoire se lit très facilement et ne manque pas de rebondissements, mais je la trouve moins réussie que Douze minutes avant minuit et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord le Sherlock Holmes qui apparaît ici ne me semble pas très crédible, il est étonnement tendre et affectif envers les jeunes sœurs, ce qui ne colle pas du tout avec l’image que je mets du détective créé par sir Arthur Conan Doyle. Ensuite, j’ai trouvé l’atmosphère gothique un peu légère, Londres et ses quartiers sont peu évoqués, l’ambiance pêche un peu. Enfin, j’ai eu l’impression à certains moments qu’il manquait des passages, l’auteur saute parfois un peu vite les étapes, au point que je me demandais si je n’avais pas moi sauté des pages !

Ces petits bémols mis à part, Fabrice Colin signe un premier volume prometteur et qui plaira au jeune public, notamment par ses petites pointes d’humour british réussies.

Deux autres tomes sont disponibles à la médiathèque, je compte bien les emprunter pour connaître la suite des aventures d’Amber et Luna !

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Lu dans le cadre des challenges British mysteries et Challenge Victorien 2013 :

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Mia a 17 ans. Un petit ami, rock star en herbe. Des parents excentriques. Des copains précieux. Un petit frère craquant. Beaucoup de talent et la vie devant elle. Quand, un jour, tout s’arrête. Tous ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture… Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l’hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostics des médecins. Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d’avant, imagine sa vie d’après. Sortir du coma, d’accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste…

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Depuis le début d’année, vous aurez remarqué que j’explore peu à peu à la littérature jeunesse et Young adult et j’y ai fait de belles découvertes jusqu’à ce jour, jusqu’à Si je reste, un roman sur le comas et le deuil auquel je n’ai pas accroché du tout.

Mia est une adolescente sans histoire, plutôt sérieuse même, qui partage son temps entre ses cours de violoncelle, sa meilleure amie Kim, son petit ami Adam, rock star en herbe, son collège et sa famille. Alors qu’un matin, il neige, toute la famille décide de faire l’école buissonnière et de prendre la route pour aller rendre visite aux grands-parents de Mia et à des amis. Ils sont heureux d’être ensemble lorsque soudain, survient un terrible accident, dans lequel ils périssent tous, tous sauf Mia. Elle est transportée dans un état grave à l’hôpital, elle se retrouve dans le comas et si son corps subit une opération et se retrouve ensuite branché aux appareils respiratoires, son esprit s’évade au-dessus de son corps. Comme dans La nostalgie de l’ange, un roman qui m’avait aussi bien ennuyée, Mia voit tout ce qui se passe autour d’elle : elle comprend que ceux qu’elle aimait plus que tout, ses parents et son petit frère Teddy sont morts dans l’accident et elle se demande si elle veut rester ou au contraire les rejoindre dans la mort. Mia va devoir choisir si elle veut vivre ou mourir, un sujet intéressant mais que je trouve mal traité ici.

Le récit est alors entrecoupé de retours dans le passé proche, l’occasion pour l’héroïne de revenir sur son amitié avec Kim, son amour pour Adam et de brosser un tendre portrait de sa famille disparue. Je comprends que ce roman plaise aux adolescentes à qui il est destiné, mais l’adulte que je suis ne voit qu’un roman dégoulinant de bons sentiments, où tout le monde est beau, gentil et intelligent. Un récit lisse et sans aspérité qui ne m’a pas convaincu, encore moins émue, à réserver aux adolescentes qui aiment les romances un peu faciles. Il y a heureusement quelques passages deci delà qui relèvent le niveau et sauvent le livre du naufrage mais bien peu hélas.

Dommage pour moi, j’ai le second volet dans ma PAL et aucune envie de le lire, of course !

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Lu dans le cadre du challenge La plume au féminin édition 2013  :

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Pierre a tout pour être heureux. Plutôt pas mal, même si trop timide avec les filles, il a seize ans, une soeur pleine d’humour, un père et une mère unis, une vie de rêve baignée par des études musicales à Versailles… Enfin ça, c’était avant que sa mère ne disparaisse mystérieusement sans laisser d’adresse ! Alors tout bascule, tout chavire, et Pierre découvre que, sous une apparence très sage, sa famille cache d’inavouables secrets. Il lui faudra devenir un autre, moins raisonnable, plus amoureux, pour s’apercevoir qu’enfin, le monde est dans sa main.

le-monde-dans-ma-main-mikael-ollivierauteur-éditeur-pagesPierre est à la veille de fêter ses 16 ans en ce début janvier et il arpente le magasin Ikea de Plaisir dans les Yvelines pour aménager sa chambre. Jusqu’alors, il vivait dans les meubles chargés d’histoire de la famille d’Alembert, sa grand-mère maternelle. Ses parents, Patrick, banquier, et sa mère, Marie-des-Neiges, chargée de communication freelance sont à ses côtés, pour la dernière fois. Alors que père et fils tentent de charger les cartons de la voiture familiale sous une pluie battante, la mère disparaît sans dire un mot sous les yeux médusés des deux hommes. Ils ne la reverront plus. Pourquoi cette femme qui semble avoir tout ce dont on peut rêver (mari aimant, deux enfants, une existence privilégiée, un job qu’elle aime) choisit de tout quitter sans qu’il n’y ait aucun signe annonciateur qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de sa famille ? C’est bien ce qui tracassent son fils et son mari.

Dès cet instant, la petite vie bien rangée de Pierre et de Patrick vole en éclats. Le jeune homme, en pleine puberté, est un garçon bien élevé qui vit dans un bel appartement de Versailles. Son quotidien se partage entre le lycée et le conservatoire de musique car il rêve de devenir concertiste, et les week-ends, entre les visites à la maison de retraite pour voir sa grand-mère paternelle qui a la maladie d’Alzheimer, la messe et les goûters dominicaux avec toute la famille maternelle (les grands-parents et la tante Marie-Luce). Pierre aime cette routine, très rassurante et structurante pour lui, et en quelques heures, cette belle mécanique bien huile s’effondre pour toujours.

Son père et lui ne comprennent en effet pas que Marie-des-Neiges ne réapparaisse pas et qu’elle ne réponde pas au téléphone ni aux SMS. Aurait-elle été enlevée, aurait-elle eu un accident, est-ce vraiment un départ volontaire ? La police, prévenue et harcelée par Patrick, ne fait pas d’enquête puisque la loi protège les adultes qui souhaitent disparaître. Le père s’effondre, il tombe en dépression et Pierre se retrouve à gérer la maison à lui tout seul. Ses seuls réconforts seront bien sûr la musique, son meilleur ami Mathias et sa sœur Alix, qui a quitté la maison, mais avec qui il correspond chaque jour par messagerie instantanée.

Mais bientôt, Pierre découvre que, sous une apparence très sage, sa famille catholique bcbg, bien sous tous rapports, cache en fait bon nombre de secrets et de non-dits. Ce roman intimiste pour adolescents est tout simplement magnifique, plein de pudeur, d’émotions et de questionnements sur le manque de communication au sein des familles (on ne montre pas ses sentiments, on ne dit jamais « je t’aime »), sur les sentiments qui nous lient les uns aux autres (aime-t-on ses parents pour ce qu’ils sont ou pour ce qu’ils font, à l’inverse aime-t-on ses enfants pour ce qu’ils sont ou parce qu’ils sont un prolongement de nous-mêmes), etc.

Mikaël Ollivier, que je ne connaissais pas avant de lire ce roman, nous livre ici un roman brillant, très bien écrit, qui va de surprise en surprise et dont les personnages, un peu caricaturaux parfois, sont très attachants, notamment la tante Marie-Luce, pas si bigote que ça. On chemine dans la tête et aux côtés de ce jeune homme, avec ses incompréhensions, ses inquiétudes, ses découvertes, ses envies, ses rencontres… jusqu’au dénouement, très émouvant, qui nous éclaire sur la disparition de sa mère. L’auteur a su trouver le ton juste pour insuffler la vie à son héros qui ne tombe jamais dans le pathos, la facilité ou la complaisance. Le roman n’est d’ailleurs pas dénué d’humour, notamment les premières pages sur Ikea, on s’y croirait !

J’ai été très touchée par l’ensemble des personnages, les  réflexions et les interrogations de cet adolescent, dans lequel on peut toutes se reconnaître. Un roman tout simplement merveilleux que j’offrirais à mes garçons lorsqu’ils seront eux-mêmes ados et que je vous invite vivement à lire, pour moi c’est un énorme coup de cœur. Merci à Syl pour m’avoir fait connaître ce petit bijou si finement ciselé.

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Velvet n’a pas une vie facile. Orpheline dans le Londres des années 1900, elle survit tant bien que mal en travaillant jour après jour dans l’enfer d’une blanchisserie. Lorsque l’occasion lui est donnée de s’occuper du linge de clients fortunés, la jeune fille saisit sa chance et attire bientôt l’attention de l’intrigante Madame Savoya, qui se révèle être l’un des médiums les plus courus de la capitale. Emménageant à la Villa Darkling aux côtés de Madame et de son jeune assistant, Georges, qui ne la laisse pas insensible, Velvet ne va pas tarder à découvrir les usages et secrets de cet univers fascinant qu’est celui du spiritisme. Elle est pourtant loin de se douter que le danger qui la guette ne vient pas du royaume des morts…

velvet-mary-hooperauteur-éditeur-pagesAujourd’hui on se retrouve une fois encore avec un roman jeunesse ! Vous avez remarqué que depuis quelques semaines, j’explore avec un certain bonheur la littérature jeunesse après l’avoir longtemps boudée. J’avais profité du Mois Anglais pour lire Waterloo Necropolis de Mary Hooper, un roman à la Dickens qui m’avait beaucoup plu et je m’étais promis de lire les autres œuvres de l’auteure. Aussi, sur les conseils de Claire, je me suis empressée d’emprunter lors de mon dernier passage à la médiathèque son dernier roman, Velvet.

L’auteure plante cette fois-ci son décor en 1900, quelques semaines avant la mort de la reine Victoria. Et comme pour Waterloo Necropolis, Mary Hooper, prend pour héroïne une jeune orpheline londonienne pauvre, Kittie, rebaptisée Velvet. Porteuse d’un lourd secret et d’une enfance très difficile, la jeune fille trime dur dans la blanchisserie Ruffold. Toute la journée, dans la moiteur de la blanchisserie, elle prend soin des vêtements des clientes, et plus particulièrement, des habits délicats et raffinés de Madame Savoya, la médium la plus en vue de Londres. Lorsque cette dernière propose à Velvet de devenir sa dame de compagnie, la jeune fille accepte avec joie, soulagée d’échapper à sa condition misérable. Là, elle va découvrir, et nous aussi, les séances de spiritisme, très en vogue dans la bourgeoisie londonienne. Les médiums pullulent et se disputent une clientèle fortunée et désespérée, prête à se délester de ses bijoux, de ses maisons et de sa fortune, pour parler avec ses disparus. On croise même Arthur Conan Doyle, spiritualiste averti, qui assistait régulièrement aux séances d’Eusapia Palladino à Londres.

Mary Hooper s’inspire, comme dans le précédent opus, de faits réels comme les fermières de bébés et les méthodes des médiums.  Ces « fermières » étaient des femmes abjectes qui prenaient en pension des nourrissons et les laissaient tranquillement mourir de faim en toute impunité. Amelia Dyer, le personnage du livre, a réellement existé et a fini par être exécutée mais il y en avait malheureusement beaucoup d’autres. La pratique du spiritisme est à son apogée vers 1900, malgré les nombreuses escroqueries à l’encontre de personnes vulnérables, en deuil depuis peu, comme on le voit dans Velvet.

J’avais peur d’être déçue après le très bon Waterloo Necropolis et ce ne fut pas le cas. J’ai trouvé l’intrigue plutôt bien menée et intéressante. Mary Hooper s’est une fois de plus remarquablement documentée et j’ai pour ma part pris beaucoup de plaisir à assister à ces séances de spiritisme et à m’immerger dans le Londres de la Belle Époque et de ses innovations (téléphone, électricité et automobile). Le style est fluide, on le lit facilement, rien à redire de ce côté-là. Mon bémol vient des personnages : l’auteure se contente de les effleurer, et j’aurais bien aimé que Mary Hooper les développe davantage. Velvet se révèle aussi à mon sens un personnage superficiel, moins attachant que Grace et Lilie, elle m’a même par moment un brin agacée.

Mary Hooper nous livre ici un roman intéressant, même si je le trouve moins bon que Waterloo Necropolis, et aux multiples rebondissements, même si ils sont sans réelle surprise au fond pour une adulte. Si le sujet vous intéresse, foncez, vous ne serez pas déçues.

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Lu dans le cadre des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre édition 2013, Au service de… :

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Londres, 1861. Grace Parkes, presque 16 ans, vient d’accoucher d’un enfant mort-né. Afin de lui donner une sépulture décente, la jeune fille embarque à bord de l’express funéraire Necropolis, en direction du cimetière de Brockwood. Elle fera là-bas une rencontre décisive en la personne de Mr et Mrs Unwin, propriétaires d’une des plus grandes entreprises de pompes funèbres de la capitale, qui lui proposent de l’employer comme pleureuse d’enterrement. D abord réticente, Grace se verra bientôt contrainte d accepter leur offre, après qu’elle et sa soeur Rose, qui survivent à peine en vendant du cresson, sont expulsées de leur pension…

waterloo-necropolis-mary-hooperauteur-éditeur-pagesJ’avais repéré Mary Hooper et ses romans jeunesse il y a plusieurs déjà et plus particulièrement, Waterloo Necropolis dont le sujet pour le moins original m’a tout de suite attiré mais rassurez-vous je n’ai aucune attirance pour le morbide ni pour les enterrements !

Et c’est vrai que ce roman est un étonnant portrait de Londres à l’époque victorienne, qui n’est pas sans rappeler l’univers des livres de Dickens, Oliver Twist en tête (qui est dans ma PAL) comme elle le précise elle-même dans sa postface. Mary Hooper met tellement ses pas dans ceux du romancier victorien, qu’elle le fait même surgir le temps d’une scène. Le sujet de Waterloo Necropolis, c’est le quotidien et la réalité des bas-fonds londonniens, et plus particulièrement celle des enfants de Seven Dials, l’un des quartiers les plus mal famés de la capitale anglaise. J’avais déjà pu mesurer la dure vie des pauvres petits londoniens dans Le jardin des secrets de Kate Morton, Sauver Noël et Une seconde avant Noël de Romain Sardou, la réalité des hospices dans le dernier tome des enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt, Resurrection Row, je n’étais donc pas en terra incognita, même si on ne peut pas réellement imaginer les vies usantes des pauvres de cette époque.

L’auteure plante donc son décor en 1861, dans le quartier de Seven Dials. La date n’est pas choisie par hasard puisque le prince consort,  Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, est très préoccupé par la pauvreté et entreprend de raser les taudis surpeuplés pour faire reconstruire des logements décents, cette année-là. Une démarche louable mais qui ne résoudra pas le problème car les pauvres ne pourront être relogés dans ces immeubles tous neufs, trop chers pour leur maigre bourse. Et c’est à la fin de cette année-là qu’il va trouver la mort, le 14 décembre 1861. La reine Victoria, inconsolable, portera le deuil jusqu’à la fin de sa vie mais va aussi décréter un deuil national, boostant le commerce funéraire qui atteindra alors son apogée.

Mary Hooper, s’inspire d’autres faits réels comme l’express funéraire Necropolis et le cimetière de Broockwood, tous deux mis en service lors de l’épidémie de Choléra de la fin des années 1840 et le réel culte du deuil qui s’est développé à cette époque, bien entretenu par les professionnels du deuil qui n’avaient pas leur pareille pour inciter les familles en deuil à la dépense. Du bois du cercueil aux poignées, du tapissage aux pleureuses, en passant par les vêtements de deuil et de demi-deuil qu’il faut en permanence acheter, sinon ça porte malheur, tout cela rapportait gros à ceux qui en faisaient le commerce, comme Mr et Mrs Undwin et leur cousin Sly, dans ce roman, fameux roués et personnages ô combien détestables, qui vendent du chêne massif mais refilent du sapin vernis, dépouillent les défunts de leurs plus beaux vêtements afin de les revendre, exploitent leurs employés, etc.

Il ne fait pas bon d’être honnête ou naïf lorsque l’on est pauvre, les patrons exploitent les travailleurs, les usuriers escroquent les démunis avec une réelle férocité et les pauvres qui se révèlent âpres au gain et malhonnêtes, filous et voleurs en tous genres, en profitent aussi pour dépouiller leurs voisins de palier, nos deux héroïnes l’apprendront à leurs dépens.

J’avoue que bien qu’il s’agisse d’un roman pour la jeunesse, j’ai pris beaucoup de plaisir à sillonner les rues de Londres avec nos deux héroïnes, tellement attachantes, Grace et Lily et à maudire les Unwin pour toutes leurs vilénies, même si l’intrigue est un peu simpliste pour une adulte. Élevées dans une jolie maison par leur maman après que leur père soit parti en Amérique chercher fortune alors que Lily n’avait qu’un an et que Grace n’était même pas née, elles ont le malheur de la perdre à un âge très tendre. Orphelines à l’âge de 6 et 5 ans, elles se retrouveront en orphelinat, où elles seront bien traitées, et dans un pensionnat afin qu’elles apprennent un métier : femme de chambre pour Lily, un peu simplette et tellement naïve, et institutrice pour la seconde. Un pensionnat qu’elles ont du quitter brusquement et sans presque rien pouvoir emporter. Pourquoi ? Vous le saurez en lisant Waterloo Necropolis ! On fait leur connaissance alors qu’elles sont obligées de vivre dans une pension tenue par une charmante logeuse qui est pleine d’attentions pour ses pensionnaires, mais la bâtisse est insalubre et sera bientôt condamnée à être détruite. Promises à un avenir des plus sombres, elles doivent vendre du cresson dans les rues de Seven Dials pour grappiller quelques sous.

Mary Hooper nous livre ici un roman passionnant et aux multiples rebondissements, même si ils sont sans réelle surprise au fond pour une adulte, on se prend tellement d’affection pour les deux héroïnes, Grace et Lily, qu’on espère que tout finira bien pour elles. Encore une belle découverte, après Mademoiselle Scaramouche, grâce à cet éditeur jeunesse, Les grandes personnes, qui m’incite à lire d’autres ouvrages de leur catalogue. Si vous aimez les romans victoriens, Waterloo Necropolis est pour vous, je suis sûre que vous l’aimerez autant que moi !

heart_4Lu dans le cadre du Mois anglais et des challenges La plume au féminin édition 2013, God save the livre édition 2013, Au service de…, Challenge Victorien 2013 :

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La fille chérie du défunt parrain du chocolat n’a que faire de son héritage. Pour elle, la vie doit être une routine absolue. Aller au lycée, prendre soin de son frère adoré et de sa grand-mère mourante. Et surtout, éviter Gable, parfait loser et ex-petit ami. Oui, tout allait bien jusqu’à ce que cet imbécile de Gable soit empoisonné par le chocolat issu de la fabrique illégale des Balanchine. Que la police la croie coupable, passe encore. Qu’elle se retrouve à la une des journaux télévisés, inévitable. Qu’on la harcèle au lycée en la traitant de criminelle, d’accord. Mais voir revenir dans sa vie sa famille mafieuse au complet est le pire des châtiments. Anya se demande si elle ne va pas devoir renoncer aux cours et sortir son revolver, histoire de mettre de l’ordre dans les affaires…

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Jusqu’où mes bonnes résolutions vont-elles me mener, on se le demande ! L’une d’elles était de lire des romans jeunesse, et j’avoue qu’à force d’en lire, j’y prends goût, au point de lire une dystopie, La mafia du chocolat, moi qui ai en horreur la SF et l’anticipation, il faut le faire, et une trilogie qui plus est, alors que je n’en lis jamais. Il faut dire que le sujet a forcément éveillé ma curiosité, moi qui suis une grande gourmande devant l’éternel et une croqueuse de chocolat invétérée.

En 2083, le chocolat et le café sont illégaux, le papier est difficile à trouver, l’eau est précieusement rationnée, et la ville de New York est dominée par le crime et la pauvreté. Anya est la fille du défunt criminel le plus célèbre de la ville, Leonyd Balanchine, à la tête des chocolats Balanchine et de la mafia locale. Assassiné dans son bureau, il laisse trois enfants : Léo, 19 ans, l’ainé de la fratrie, qui accuse un retard mental depuis un grave accident de la route alors qu’il avait 9 ans, dans lequel sa mère a été tuée. Ils avaient été pris pour cible par des tueurs voulant éliminer le parrain, depuis Léo est resté bloqué en enfance. Anya, 16 ans, sa fille ainée, qui a en réalité la charge de son frère et de sa jeune sœur Natalia, 12 ans. Vivent également avec eux, Galina (Nana), la mère du parrain défunt, gravement malade depuis des années et branchée en permanence à des machines qui lui permettent de survivre et Imogen Goodfellows, sa garde-malade, par ailleurs lectrice infatigable de romans victoriens.

On fait connaissance d’Anya, à la veille de la rentrée scolaire. La jeune fille va entamer sa première dans la très catholique école de la Sainte Trinité. Elle a fait vœu de rester vierge pour son mariage et son petit ami, Gable Arsley, devient trop pressant et tente de la violer. Heureusement Léo intervient et chasse l’adolescent, début des ennuis. Car dès le lendemain, il commence à répondre des calomnies sur le dos d’Anya et finit avec un plat de lasagnes sur la tête. Elle est bien sûr punie, car on ne rigole pas avec la discipline à Sainte Trinité, et c’est ensuite que tout va réellement démarrer. Anya, qui déjà n’a pas bonne réputation, est la meilleure amie de Scarlett, une apprentie comédienne, qui n’a pas elle non plus la meilleure réputation. Elles sont un peu mises au banc par les élèves et par les professeurs mais vont faire la connaissance de Win, le fils de l’adjoint du procureur, new-yorkais de fraiche date, qui suit le même cours de français que Scarlett et qui devient le binôme d’Anya en cours de science médico-légale. Un soir, en rentrant du lycée, son cousin Jacks sonne à la porte. La famille souhaite que Léo les rejoigne et travaille à la piscine, le Q.G des Balanchine, la jeune fille voit cela d’un très mauvais oeil mais fini par accepter sur les conseils de sa grand-mère même si elle n’a aucune confiance dans son cousin. Celui-ci laisse en partant un carton empli de chocolat (denrée interdite vous vous souvenez ?) pour Nana. La vieille dame offre deux tablettes d’extra-noir, le préféré d’Anya, afin qu’elle le partage avec quelqu’un qu’elle aime. Elle n’aura pas l’occasion de les savourer car Gable débarque pour soi-disant faire la paix et s’excuser, mais surtout pour se faire offrir du chocolat, puisqu’il sait qu’il y en a toujours chez les Balanchine. Elle veut se débarrasser de lui au plus vite et lui offre les deux tablettes, malheureusement pour lui, le chocolat est empoisonné et va l’envoyer tout droit à l’hôpital, et Anya, tout droit en prison, à Liberty, une maison de correction construite dans les fondements mêmes de la statue de la liberté, qui elle a disparu.

Dans ce New-York de 2083, beaucoup de choses ont disparu : les musées, les bibliothèques, les fêtes foraines et les ménages, les cafés, tous ces lieux de connaissance et de réjouissance n’existent plus. Le rationnement fait partie du quotidien et l’argent n’a plus cours : les protagonistes paient la moindre de leurs dépenses en coupons (coiffeur, eau, nourriture…). On ne fabrique plus ni livres ni vêtements, on lit sur tablette et on s’habille avec les habits de ses parents. Bien qu’ancrée dans le futur, cette histoire nous rappelle le temps de la Prohibition américaine sur les interdictions (alcool, tabac, café, chocolat), sinon elle reprend tous les codes de l’anticipation : les restrictions d’eau, de papier, de bois, d’électricité, de tissus et de matériaux. La criminalité fait rage, les autorités sont toutes puissantes, les rues ressemblent à des coupe-gorge, il y a des couvre-feu, le monde de 2083 apparait bien sombre et inquiétant.

Heureusement, il y a aussi une lueur d’espoir, avec l’histoire d’amour en Anya et Win, véritables Roméo et Juliette du futur, qui plairont davantage aux adolescents, pour qui le livre est destiné qu’aux adultes. Reste que ce roman se lit très facilement, les personnages sont attachants, surtout Anya, l’héroïne, une jeune fille bien courageuse. Ce premier tome sert surtout à planter le décor et à faire connaissance avec le personnage et le monde de 2083, il faudra attendre les tome 2 et 3 pour entrer vraiment dans le vif du sujet. Je retrouverais avec grand plaisir Anya dans le tome 2, La fille du parrain car j’ai eu beaucoup de plaisir à tourner les pages de ce roman que j’ai dévoré comme une tablette de chocolat !

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Lu dans le cadre des challenges Cartable et tableau noir et La plume au féminin édition 2013 :

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Un roman de mémoire en trois temps sur la vie de Paula Karlinsky, une jeune fille juive sous l’Occupation, de sa fuite en zone libre après avoir échappé de justesse à la rafle du Vél d’Hiv jusqu’à son arrestation par la police allemande en janvier 1943. En juillet 1997, une annonce sur un site Internet lance un appel : qui se souvient de Paula Karlinsky

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Aussitôt emprunté à la médiathèque, aussitôt lu ! C’est encore une fois l’une de mes blogueuses préférées, George, qui m’a permis de découvrir ce grand livre pour lequel j’ai eu un coup de coeur, c’est rare, alors je ne boude pas mon plaisir. Si je n’avais pas lu son billet, comme toujours excellent, voilà un roman que je n’aurais jamais lu. En effet, les livres qui ont pour toile de fond la seconde guerre mondiale ne sont pas ceux vers lesquels je vais spontanément, il faut toujours que je les ai repérés avant sur des blogs. La déportation, la zone libre, l’antisémitisme et la persécution des juifs, la confiscation de leurs biens, la shoah, l’étoile jaune, les pogroms, les camps de concentration, l’occupation, la résistance et la collaboration sont des sujets tellement graves et poignants que j’ai toujours du mal à les lire, je suis en apnée, je souffre avec les personnages. Qui se souvient de Paula ? fait cependant partie des romans qu’il faut lire, c’est indéniable. Destiné aux adolescents, j’y ai appris beaucoup de choses sur l’occupation et le marché noir.

Le roman s’ouvre sur un prologue qui reprend intégralement la circulaire n°173-42 du 13 juillet 1942, destinée aux commissaires divisionnaires et de voie publique de Paris et sa banlieue. Il s’agit de les prévenir de la rafle du Vel’ d’hiv’, de les informer des décisions logistiques (heures, transports…) et du nombre d’arrestations prévues : 27 391 ! Dès le prologue, Romain Slocombe nous met dans l’ambiance de cette exécrable chasse aux juifs, même ceux naturalisés français ou nés en France seront embarqués, la police fera beaucoup de zèle pendant la guerre, il faut dire que l’exemple vient d’en haut et que les autorités françaises devancent même les attentes de l’occupant allemand. Rien que le prologue est un choc, cette circulaire fait froid dans le dos et on se demande comment un être humain a pu l’écrire !

L’héroïne de ce roman a bien du courage du haut de ses 21 ans. Naturalisée française, Paula Karlinski (Paule Carlin en version française) est la fille d’un peintre célèbre de l’entre-deux-guerres, Chaïm Karlinski. Elle est une élève brillante en lettres et amoureuse d’un autre étudiant en lettres, Jacques Masaran, qui sera arrêté pour avoir porté une étoile jaune, réservée aux juifs. Son seul acte de bravoure, ce qu’il regrettera ensuite, pas de l’avoir porté, mais de ne pas avoir fait plus, puisque ses parents et lui-même, trouveront très vite refuge à Londres.

Le roman est ensuite découpé en 3 parties : la première, la lettre, est une longue lettre d’amour, d’insouciance et de bonheur de Paula à Jacques, datée du 3 octobre 1942. La jeune fille raconte à son amoureux, comment elle a échappé à la rafle, grâce à une voisine, Melle Pons, qui les a cachés lors de la fouille de son immeuble, et a pu passer en zone libre, grâce à des passeurs, afin de rejoindre sa mère et son petit frère déjà réfugiés en zone libre, à Lyon. Son père a tenu à aider le réseau et repartit à Paris avec les passeurs. La seconde, le retour, émane d’un narrateur externe et anonyme et se déroule en janvier 1943, lorsque Paula retourne à Paris car elle est sans nouvelles de son père. Elle retourne à l’appartement familial mais celui-ci est sous scellés, elle préfère ne pas entrer et sonne directement à la porte de Melle Pons, mais ce n’est pas elle qui lui ouvre mais son cousin. Celle-ci a en effet été arrêtée deux jours auparavant, dénoncée par un voisin antisémite et collabo, qui l’accuse de cacher des juifs. Paula est désemparée, elle laisse une valise au cousin et repart la mort dans l’âme. Elle décide d’aller sonner chez sa meilleure amie, une famille bourgeoise bon chic bon teint qui bien sûr lui ferme la porte au nez. C’est ensuite qu’elle rencontre un zazou, Jérôme Naudet, un ancien camarade d’école qu’elle n’aime pas, et qui a préféré ne pas choisir entre collaborateurs et résistants. Il ménage la chèvre et le chou en faisant croire aux collaborateurs qu’il est avec eux et aux résistants qu’il est avec eux aussi, forcément un jour ou l’autre ça finira mal pour lui. Dans ce Paris de l’occupation, ses habitants sont hantés par la peur, l’indifférence, la cupidité ou l’opportunisme. La troisième partie, le lac, a lieu en 1997. Jacques Masaran tombe sur une petite annonce « qui se souvient de Paula ? » et qui le mène tout droit à Melle Pons et qui trouvera le dénouement de l’histoire, je ne vous en dis pas plus, il faut ménager le suspens, comme a su si bien le faire l’auteur.

Le style fluide de Romain Slocombe rend ce roman, brillant dans sa construction, très dur par son sujet, facile à livre et et a su instiller un suspens bien maitrisé à son récit, qui m’ont fait littéralement avalé les pages, je n’avais qu’une idée en tête, savoir si Paula s’en était sortie ou pas, mais ça vous le saurez en le lisant. J’ai en tout cas reposé le livre en larmes, secouée par l’horreur des évènements, emplie d’une peine immense pour ceux qui sont morts en déportation mais aussi pour ceux qui sont revenus mourants et ceux qui vont survivre aux leurs mais au prix d’une culpabilité qui les rongera jusqu’à leur mort. L’histoire de l’Holocauste reste à chaque fois un tel choc que je n’en ressors jamais indemne. Un très beau roman, à découvrir absolument. George avait parlé de coup de poing, je suis d’accord, cette lecture est comme un coup de poing à l’estomac, ça fait mal mais c’est un mal nécessaire. C’est aussi un roman sur la mémoire à mettre dans toutes les mains !

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Lu dans le cadre du challenge Paris :

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Lorsqu’elle assiste à la mort de son père, tué en duel, Zinia Rousselières est loin d’imaginer qu’elle est à l’aube d’un singulier tour du destin. Dans le caveau familial repose en effet déjà un cercueil, le sien, ou plutôt celui de celle qu’elle croyait être… En un instant, le monde de la jeune fille vole en éclats, et elle n’aura désormais de cesse de découvrir sa véritable identité. Des bas-fonds de la capitale au faste de Versailles, de la cour des Miracles au Trianon de porcelaine, Jean-Michel Payet nous propulse dans une aventure rocambolesque, où Zinia, afin de percer le mystère qui entoure sa naissance, devra porter un temps le masque de Mademoiselle Scaramouche !

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Prenez une cuillérée de Lagardère, un zeste de Capitan, une pincée de Trois mousquetaires, un soupçon de Bossu, un nuage de Capitaine Fracasse, saupoudrez le tout de La fille de D’Artagnan, et vous obtiendrez Mademoiselle Scaramouche, un très bon roman de cape et d’épée. Destiné aux jeunes lecteurs à partir de 11 ans, il a néanmoins beaucoup distrait la lectrice adulte que je suis. Une intrigue menée tambour battant par une jeune fille aux cheveux roux, fine lame au caractère bien trempée, Zina Rousselières fuit son village natal pour la capitale après avoir tué en duel l’assassin de son père, le baron de Villarmesseaux. Fille d’un ancien mousquetaire et présentement maitre d’armes, elle découvre après la mort de son père, tué en duel par le baron de Villarmesseaux donc, sous ses yeux, qu’elle n’est pas celle qu’elle croyait être. Son seul indice, un seul mot prononcé par son père juste avant de rendre l’âme : Scaramouche, un personnage célèbre de la Commedia dell’Arte !

Passionnant, mené sans répit et sans temps mort, le roman est à l’image de son héroïne intrépide et attachante, un vrai bonheur de lecture. Jean-Michel Payet nous fait revivre le Paris de Louis XIV, à travers quatre cents pages pleines de rebondissements, de complots et d’intrigues. Il nous emmène sur les traiteaux des saltimbanques avec la troupe du Soleil de France qui accueillera Mademoiselle Scaramouche et l’aidera dans sa quête, à La Salpetrière,  dans les geôles du Châtelet, dans les galères, sur la place de Grève, parmi les malandrins de l’ancienne Cour des Miracles, mais aussi à Versailles.

L’auteur connaît bien l’époque et s’est remarquablement documenté, j’ai été très séduite par son style, le vocabulaire employé par Jean-Michel Payet et j’ai renoué avec un genre cinématographique et littératire que j’aime particulièrement. Enfant, je ne ratais pas un seul film de cape et d’épée, j’ai regardé, émerveillée par tous ces films de cape et d’épée que je citais plus haut et mon héros absolu en la matière, était Jean Marais que je trouvais super beau (que je trouve toujours super beau d’ailleurs).

Mademoiselle Scaramouche a su me prendre par la main et me faire déambuler dans les méandres de Paris, j’étais à ses côtés, tout près de son épée, pour déjouer le complot qui a détruit sa famille, mais aussi à la rencontre des comédiens, des passages qui m’ont rappelée Le roman de monsieur de Molière de Mikhaïl Boulgakov, Molière rencontrera d’ailleurs Zinia et la troupe à l’occasion d’une représentation. Les personnages de fiction se mêlent aux personnages historiques comme La Reynie, le lieutenant général de police de Paris, Madame de Montespan, la favorite, Louis XIV, Bontemps, le premier valet de pied du roi, Mademoiselle des Œillets, dame de compagnie de Madame de Montespan…

L’intrigue est aussi très bien ficelée et se tient jusqu’à la fin, Zinia va devoir batailler dur pour savoir qui elle est vraiment et faire éclater la vérité sur le complot qui a couté la vie à son père biologique.

Jean-Michel Payet rend ici un hommage réussi aux romans de cape et d’épée, on croit lire Dumas, Gautier ou Féval. Destiné à un jeune public, je compte bien le mettre dans les mains de mes garçons dès qu’ils en auront l’âge, il sera aussi très apprécié des adultes qui aiment cette période ou ce genre, je recommande et je remercie Syl de m’avoir fait connaître ce roman et donné envie de le lire, je n’ai pas été déçue !

Lu dans le cadre des challenges Le règne de Louis XIV et Paris

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