Cosy mysteries, romans policiers et thrillers

La fille d’avant – J.P Delanay

J.P Delaney est le pseudonyme d’un écrivain qui a publié plusieurs romans à succès sous d’autres noms. La Fille d’avant, sa première incursion dans le thriller psychologique, est en cours d’adaptation par Imagine Entertainment, la compagnie de production de Ron Howard. 

Lorsqu’elle découvre le One Folgate Street, Jane est conquise par cette maison ultramoderne, minimaliste, parfaite pour tourner la page après le drame éprouvant qu’elle vient  de vivre.

Mais, pour la louer, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Notamment répondre régulièrement à des questionnaires intrusifs.

Jane apprend bientôt qu’Emma, la locataire qui l’a précédée, lui ressemble étrangement et a connu une fin tragique au coeur même de la maison. Irrémédiablement, Jane s’engage sur la même voie, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes… et finit par ressentir la même terreur que la fille d’avant.

La fille d’avant est le premier thriller de J.P Delanay, et pour un galop d’essai, c’est un coup de maître. Dès les premières pages, j’ai été captivée par cette histoire à deux voix : Emma, la fille d’avant et Jane, la fille de maintenant.

Pour Jane, c’est sans doute la chance de sa vie : elle va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique dont elle va tomber sous le charme.

L’auteur tisse une intrigue qui nous prend dans ses filets et qui se révèle passionnante. Ce n’est certes pas le thriller de l’année, mais il remplit parfaitement son job, à savoir nous tenir en haleine jusqu’au point final.

À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.

J.P Delanay multiplie les fausses pistes et les coups de théâtre tout au long de ce page turner, nous montrant une fois de plus que les apparences sont bel et bien trompeuses.

C’est un thriller psychologique bien fichu, sans violence aucune, mais à l’ambiance pesante et lourde où la tension très bien retranscrite, monte crescendo.

Pendant que l’auteur nous balade allègrement, de notre côté nous sommes face aux doutes ! Nous découvrons les mensonges, assistons à de multiples manipulations psychologiques, ressentons l’oppression, la tension et l’angoisse pour arriver à un dénouement sur lequel je n’aurai pas parié un penny.

Vous l’aurez compris, c’est un très bon thriller psychologique, à l’intrigue bien ficelée et au rythme qui va crescendo. Le suspense est bien maîtrisé et la chute est inattendue. 

Je vous le recommande si vous aimez ce genre, il devrait vous plaire. Audrey qui m’a accompagné dans cette lecture est sur la même longueur d’ondes, son avis ici !

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L’énigmatique madame Dixon – Alexandra Andrews

Journaliste et éditrice, Alexandra Andrews vit à Brooklyn. L’Enigmatique madame Dixon est son premier roman.

Florence Darrow veut être écrivaine. Ou plutôt : Florence Darrow sera écrivaine, elle en est persuadée. Chose plus simple à dire qu’à faire, et Florence peine à trouver sa place dans le monde de l’édition new-yorkaise. Quand on lui propose de devenir la nouvelle assistante de madame Dixon, l’autrice de Mississipi Foxtrot, le best-seller de l’année, elle saute sur l’occasion.

Seul petit détail, Madame Dixon refuse toute publicité, Dixon est un pseudonyme et elle garde jalousement sa vraie identité. En acceptant ce poste, Florence devra se plier à toutes ses exigences, comme vivre isolée dans sa maison à la campagne et ne révéler à personne pour qui elle travaille.

La collaboration se passe bien, Florence est avide d’apprendre les ficelles du métier. Elle va même accompagner la romancière en voyage au Maroc pour travailler sur son futur roman. Là-bas tout semble parfait mais le rêve va tourner au cauchemar.

Avec L’énigmatique madame Dixon, Alexandra Andrews qui signe ici son premier roman, pose une question très intéressante : Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vivre la vie dont vous avez toujours rêvé ? 

Ce thriller psychologique qui a pour toile de fond le monde de l’édition est rudement bien ficelé et surtout très prenant. L’autrice est éditrice et on le sent à l’écriture, c’est un milieu qu’elle connaît formidablement bien et qu’elle retranscrit ici avec brio.

C’est un polar psychologique bien retors qui prend son temps, l’autrice tisse habilement sa toile et l’on tourne les pages avec une certaine avidité. Le rythme est donc lent mais sans longueurs, avec des chapitres courts et beaucoup de rebondissements jusqu’à la toute dernière page.

L’écriture d’Alexandra Andrews est simple et efficace, elle manie très bien le cynisme et a bien bâti son intrigue. Elle fait monter la tension crescendo jusqu’à ce qu’elle devienne bien épaisse et manipule le lecteur avec brio, bravo pour un premier roman, c’est rudement bien joué !

Le duo d’héroïnes est très antipathique mais intriguant : tout au long du récit on se demande jusqu’où elles vont aller, jusqu’où elles vont se pousser dans leurs retranchements, jusqu’où la tension va devenir insoutenable et je me suis laissée prendre par l’intrigue bien ficelée et addictive, avalant les pages sans même m’en rendre compte.

J’avais deviné certains éléments, d’autres non, car le dénouement est bien retors, à la hauteur du reste du récit, bien malin celui ou celle qui saura deviner tous les tenants et aboutissants de ce récit.

Vous l’aurez compris, c’est un thriller psychologique élégant et vicieusement divertissant que je vous conseille vivement tant il m’a plu !

Un grand merci aux éditions Les escales pour cette lecture haletante, il y avait bien longtemps qu’un thriller psychologique ne m’avait pas autant tenu en haleine.

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La source maudite – Florence Roche

Née au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, Florence Roche a notamment publié L’Honneur des Bories, La Réfugiée du domaine et, aux Presses de la Cité, Les Parfums d’Iris, L’Héritière des anges, Le Pensionnat de Catherine et L’Orpheline des Soeurs de la Charité.

A Montpeyroux, la légende de la Bérane, ce monstre qui noie dans la rivière tous ceux qui le défient, terrifie les villageois. En 1956, Juliette, douze ans, perd sa meilleure amie dans le gour, là où sévit la bête. Mais comme Victor, son oncle, un ancien résistant, elle est persuadée que le monstre n’existe pas.

Seize ans ont passé et, quand la Bérane frappe de nouveau, faisant une nouvelle victime : son oncle Victor qu’elle adore et qu’elle considère comme son père.

Juliette décide d’enquêter pour découvrir la vérité. Elle se plonge dans l’histoire du village, remonte aux drames obscurs de la Résistance et à des mystères plus anciens.

Mais toute vérité est-elle bonne à révéler ? A fouiller dans les secrets enfouis de chacun, Juliette risque de se blesser. Et d’éveiller la colère du monstre aux aguets…

La source maudite signe mes retrouvailles avec Florence Roche dont j’avais apprécié  Les parfums d’Iris  et L’orpheline des soeurs de la Charité. Cette fois-ci, changement de registre avec un thriller qui convoque la grande et la petite Histoire mais aussi des secrets de famille, mon péché mignon.

Voilà une lecture bien agréable dont je suis venue à bout en deux après-midis. L’histoire, bien tissée, a pour héroïne Juliette, une adolescente puis une femme malmenée par ses parents, qui se réfugie dans les bras affectueux de son oncle.

Ils vivent dans un village où les superstitions ont la vie dure. Ils ont beau de pas croire en la légende de la Bérane, certains de leurs proches perdent inexorablement la vie dans la source. Mais lorsque Victor disparaît à son tour, Juliette se souvient d’une dispute entre lui et ses trois amis des FFI.

Bientôt Juliette et Amaury, le gendarme responsable de l’enquête, en sont persuadés : un tueur rôde dans le village et tout les ramène à la Résistance et à la libération du Périgord.

Si vous aimez les romans du terroir, les histoires pleines de suspens et de rebondissements, vous devriez apprécier ce thriller qui pose une ambiance pesante et assez oppressante. Certes Florence Roche n’est pas Franck Thilliez mais son histoire se lit bien et remplit son office, surtout si on ne lit jamais de thriller.

J’ai deviné les tenants et aboutissants bien avant la fin, en bonne habituée des polars et autres enquêtes, mais si c’est un genre que vous ne lisez jamais, je pense que vous vous ferez prendre dans la toile que tisse habilement l’autrice tout au long de son récit.

J’ai passé un très bon moment avec Juliette, une jeune femme qui va fuir la campagne pour mener une vie libre et indépendante en ville dès la fin de ses études dans les années 60, ce que j’ai apprécié d’autant plus qu’elle devient libraire.

Un roman qui allie terroir et polar, légendes et fantômes du passé que j’ai pris plaisir à découvrir et que je vous recommande si ce que je vous en ai dit vous a séduit !

Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette lecture bien agréable.

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L’inconnue de la Seine – Guillaume Musso

De roman en roman, Guillaume Musso a noué un lien unique avec les lecteurs. En 2001, il publie son premier roman, Skidamarink, mais c’est le suivant, Et Après… qui consacre sa rencontre avec le public. Cette histoire d’amour et de suspense soulignée de surnaturel lui vaut un succès fulgurant qui ne se démentira plus. Traduits en quarante-cinq langues, plusieurs fois adaptés au cinéma, tous ses livres connaissent un immense succès en France et dans le monde. Pour les lecteurs, chaque nouveau roman de Guillaume Musso est désormais un événement et un rendez-vous.

Par une nuit brumeuse de décembre, une jeune femme est repêchée dans la Seine au niveau du Pont-Neuf. Nue, amnésique, mais vivante.

Très agitée, elle est conduite à l’infirmerie de la préfecture de police de Paris… d’où elle s’échappe au bout de quelques heures.

Les analyses ADN et les photos révèlent son identité : il s’agit de la célèbre pianiste Milena Bergman. Mais c’est impossible, car Milena est morte dans un crash d’avion, il y a plus d’un an.

Raphaël, son ancien fiancé, et Roxane, une flic fragilisée par sa récente mise au placard, se prennent de passion pour cette enquête, bien décidés à éclaircir ce mystère : comment peut-on être à la fois morte et vivante ?

L’inconnue de la Seine est ma première incursion dans la bibliographie de Guillaume Musso et j’en ressors très déçue. Je suis pourtant entrée dans cette lecture sans apriori, alléchée par le titre, qui m’a aussitôt fait penser à une affaire célèbre de 1865.

L’Inconnue de la Seine est une jeune femme non identifiée dont le corps est repêché dans la Seine à Paris. Un employé de la morgue, saisi par la beauté de la jeune femme, fait un moulage en plâtre de son visage. Au cours des années suivantes, de nombreuses copies sont produites et celles-ci deviennent rapidement un ornement macabre à la mode dans le Paris bohème. Comme pour le sourire de La Joconde, de nombreuses spéculations sont formulées quant à ce que l’expression heureuse de son visage peut révéler de sa vie, sa mort et sa place dans la société.

Je pensais, à tort, que ce roman avait pour décor cette époque mais, passée la surprise, j’ai été embarquée par cette histoire menée tambour battant. Le roman, porté par plusieurs personnages, est constitué de chapitres courts et rythmés, impossible de s’ennuyer de la première à la dernière page. C’est efficace et calibré pour être un parfait page-turner, et de ce point de vue c’est réussi.

Le récit construit autour de la figure de Dionysos est lui aussi très intéressant et instructif, j’ai appris beaucoup de choses et cet aspect-là est vraiment chouette. Si mythologie grecque vous passionne, si vous voulez en savoir plus sur Dionysos et ses ménades, si vous ne connaissiez pas l’origine de l’expression « sortir de la cuisse de Jupiter », vous allez apprécier tout autant que moi.

Pourquoi suis-je si déçue alors ? Tout d’abord, les personnages ne sont pas attachants et surtout pas assez développés, pas de psychologie. Roxane, la flic, est mise au placard mais pour qui, pour quoi ? On ne sait pas. Raphaël est traumatisé par la mort de sa soeur dont il se sent responsable et vit constamment avec son fantôme, un aspect qui donne une touche de fantastique à l’histoire mais qui n’apporte finalement rien au déroulé de l’intrigue. Des personnages sont très présents durant la première moitié et plus du tout ensuite, etc.

L’intrigue va à toute vitesse et manque de développement, de liant. Enfin, le dénouement est totalement what the fuck et laisse en suspens une partie de l’intrigue. Guillaume Musso a-t-il achevé son roman ainsi pour mieux revenir avec une suite ? Je l’espère sinon c’est totalement raté.

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Pietà – Daniel Cole

Ancien ambulancier, Daniel Cole a également été membre actif de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, l’équivalent anglais de la SPA en France. En 2017, il publie la première enquête de l’inspecteur William « Wolf » Fawkes dans son premier roman « Ragdoll ». La suite, « L’Appât » (« Hangman »), a paru en 2018, puis « Les loups » (« Endgame ») en 2019.

Londres, hiver 1989. Un corps est retrouvé dans Hyde Park par la Metropolitan Police. La victime a gelé dans une position pour le moins inattendue : celle du Penseur de Rodin. Mais quelque chose cloche dans son regard : ce bleu intense, perçant…

Le sergent Benjamin Chambers appelé sur les lieux se rend compte que la victime est encore vivante, contrairement aux agents arrivés avant lui mais hélas, elle va succomber dans l’ambulance, sans avoir pu leur dire quoi que ce soit.

Aussitôt chargé de l’enquête, il se demande si c’est bien un meurtre ou le suicide d’une personne qui souhaite marquer les esprits en mourant.

Quelques jours plus tard, nouvelle scène de crime. Cette fois, ce sont les corps d’une mère et de son fils que l’on découvre, réplique exacte de la Pietà de Michel-Ange.

Là, pas de doute, on a bien affaire à un meurtre. Chambers, assisté par l’agent Winter, pensent que les deux affaires sont liées et qu’un tueur en série va bientôt transformer Londres en musée macabre, mais leur hiérarchie refuse d’y croire…

Piétà signe mes retrouvailles avec Daniel Cole découvert avec Ragdoll que j’avais adoré. Et une fois de plus, l’auteur britannique m’a prise dans ses filets dès les premières pages pour m’entraîner dans une histoire haletante et passionnante dont je suis venue à bout en quelques heures.

Le pitch de départ m’a aussitôt séduite : Tuer est son art, vous serez son chef d’oeuvre. Et pour moi, le pari est tenu car j’ai trouvé le combo meurtre/art très intéressant et ce thriller m’a même permis de réviser mes classiques en matière de sculptures.

Contrairement à beaucoup de thrillers, ici, le suspens ne tient pas en la découverte de qui est derrière cette série de meurtres. Les enquêteurs, et nous par la même occasion, savent très bien qui est le tueur, ils l’ont identifié, mais ils n’arrivent pas à l’arrêter faute de preuve et surtout parce qu’il a sans cesse une longueur d’avance sur eux. 

Des crimes sordides, des flics atypiques et attachants, un tueur qui allie perversion, manipulation, sens de l’esthétisme et intelligence, des rebondissements et des dialogues plein d’humour qui viennent égayer un récit à la noirceur ambiante sont les points forts de récit.

Autant d’ingrédients savamment utilisés et distillés par Daniel Cole qui nous propose ici un thriller addictif, surprenant, mené tambour battant et avec beaucoup de brio par son auteur.

Un titre qui frôle le coup de coeur et le premier tome d’une série si l’on en croit l’épilogue, tant mieux, je retrouverai avec plaisir Chambers, Winter et Marshall dans un second opus.

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La part du démon – Mathieu Lecerf

Lu dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge

Diplômé d’une école de cinéma, journaliste, Mathieu Lecerf a réalisé deux courts métrages et un documentaire. Il a également été collaborateur ou directeur de rédaction pour Première, Studio Magazine, GQ ou pour des émissions consacrées au cinéma.

Une religieuse sauvagement assassinée et mutilée, à Paris, ça n’arrive jamais. Pourtant, c’est la première affaire du lieutenant Esperanza Doloria à son arrivée au 36, rue du Bastion.

Au couvent où enquêtent Esperanza et le capitaine Manuel de Almeida, la religieuse est décrite comme un ange. Et qui voudrait tuer un ange ?

Mais un mystère plane autour d’elle. À l’orphelinat où elle enseignait, les enfants semblent terrorisés… Certains prétendent même subir de terrifiantes expériences médicales. Disent-ils la vérité ou sont-ils manipulés ?

Esperanza se jette corps et âme dans cette enquête. Manuel, lui, est persuadé que seuls le sang-froid et la raison permettront de la résoudre.

Se trompe-t-il ? Le grand patron de la brigade criminelle en est convaincu. Et bientôt Esperanza se retrouvera seule face à un complot démoniaque que le diable lui-même renierait…

Mathieu Lecerf signe avec La part du démon un premier thriller particulièrement intense et haletant. Divisé en trois parties, chacune d’entre elles portées par un protagoniste différent, Manuel, Esperanza et Cris.

Le récit est mené tambour battant : impossible de s’ennuyer de la première à la dernière page tant on est immédiatement embarqué dans cette enquête qui nous plonge tout de suite dans le vif.

L’histoire, bien pensée est remarquablement écrite, n’est pas forcément très originale puisqu’elle tourne autour de la maltraitance des enfants dans une institution catholique, mais le suspens est habilement distillé et les pages se tournent toutes seules jusqu’au point final.

Les personnages sont attachants et bien travaillés, ils jouent tous un rôle dans cette construction narrative où les différentes parties se répondent et se recoupent, ce qui peut décontenancer d’autant que la partie menée par Cris n’est pas des plus intéressantes.

L’enquête menée par les deux inspecteurs et par le journaliste, sur le meurtre de la nonne et celle sur les chauffeurs de taxi vont se télescoper dans la troisième partie pour un dénouement réussi même si il ne m’a pas vraiment surprise.

Reste que ce thriller est un vrai page-turner que j’ai littéralement dévoré en quelques heures tant j’avais du mal à le lâcher. Je vous le conseille si vous aimez ce genre, vous passerez un bon moment.

Un grand merci à La bête noire pour cette lecture ô combien addictive !

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Erectus L’armée de Darwin – Xavier Müller

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois

Xavier Müller est un auteur de fiction et journaliste scientifique. Il est titulaire d’un doctorat en physique et depuis toujours s’adonne au plaisir de l’écriture. Il partage aujourd’hui son temps entre l’activité de journalisme et l’écriture de romans jeunesse et adulte.

Ils croyaient tous le cauchemar derrière eux : après avoir transformé une partie de l’humanité en hommes préhistoriques, le virus Kruger avait fini par s’éteindre.

Sept ans après, le monde tremble à nouveau. Les erectus, que l’on croyait stériles, se reproduisent dans les réserves. Chaque jour, des dizaines d’entre eux sont assassinés, d’autres disparaissent… Qui se cache derrière ces opérations meurtrières ?

Au Kenya, Anna Meunier, une chercheuse française, tente de protéger Yann, son compagnon transformé en préhistorique. Pour elle, les erectus sont nos ancêtres, pas des bêtes sauvages…

La menace, pourtant, est là. Terrifiante. Une organisation secrète est à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations. pire : elle se livre à des captures dans les réserves afin de récupérer les facultés extraordinaires des erectus.

Son objectif : fabriquer une nouvelle espèce humaine, aux pouvoirs décuplés, qui contrôlerait la planète.

A la fois thriller scientifique et roman d’anticipation, L’armée de Darwin est la suite directe d’Erectus paru en 2018 et que j’avais beaucoup aimé.

Véritable page turner, ce second tome s’est révélé tout aussi passionnant et très prenant que son prédécesseur, angoissant aussi bien sûr car tout les évènements décrits par l’auteur sonnent terriblement vrais grâce aux connaissances scientifiques de Xavier Müller.

Xavier Müller nous plonge une fois encore en plein cauchemar car toute vie sur terre peut muter : les hommes, les animaux mais aussi les végétaux. Les espèces passées et présentes peuvent-elles cohabiter sans risques ? Les politiques ont-il raison de parquer les Erectus dans des réserves ? De vouloir les stériliser afin qu’ils ne puissent se reproduire ?

Au-delà de ces questions éthiques et morales qui ne manquent pas de nous faire cogiter, nous assistons à une course contre la montre enclanchée par l’orgueil et l’envie de toute puissance d’un homme qui rêve de remettre les compteurs de la planète terre à zéro.

Estimant que l’homme moderne est responsable de désastres écologiques sans précédent, il décide de faire régresser l’espèce humaine grâce à un virus Kruger puissance 10 et dans le même temps, donner naissance à des hommes aux facultés physiques et mentales hors du commun.

Au-delà des hommes, il y a aussi des questions politiques et écologiques qui agitent chaque pays et continent. C’est très bien amené, très réaliste et crédible. Les chapitres sont courts et bien rythmés et franchement dès les premières pages, j’ai été ferrée au point d’avoir du mal à le lâcher.

L’angoisse monte crescendo, on tremble pour nos héros et pour l’espèce humaine bien malmenée par Xavier Müller. Un roman intelligent et qui fait froid dans le dos que je vous recommande !

Ma binôme Belette a beaucoup apprécié sa lecture également, vous pouvez retrouver son avis ici.

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La rumeur – Lesley Kara

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois

Après avoir travaillé comme infirmière et secrétaire, Lesley Kara devient professeure puis directrice dans l’enseignement supérieur. Elle vit dans l’Essex, sur la côte nord. La Rumeur, son premier roman, s’est déjà vendu à 300 000 exemplaires au Royaume-Uni.


Après une quinzaine d’années passées à Londres, Joanna est de retour dans sa ville natale. Son fils Alfie était harcelé dans son ancienne école et la jeune mère n’a qu’une idée en tête : qu’il s’intègre au mieux.

Afin de devenir amies avec les autres mamans, Joanna tente de s’intégrer dans les conversions et ne pense pas à mal en répétant, lors de son club de lecture, la rumeur entendue devant les grilles de l’école : Sally McGowan, accusée dans les années 1960 d’avoir poignardé un petit garçon alors qu’elle n’avait que dix ans, serait revenue habiter dans la ville de Flinstead sous une autre identité.

Mais ces quelques mots enflamment la tranquille station balnéaire et ravivent le traumatisme laissé par ce meurtre épouvantable. Pour enrayer cette machine infernale, Joanna ne voit qu’une solution : enquêter pour découvrir la vérité. Mais le danger est déjà si proche…

Avec La rumeur, Lesley Kara s’empare du phénomène de la rumeur : un simple sujet de conversation pour l’héroïne de ce thriller psychologique qui souhaite simplement s’intégrer aux autres mamans et devenir l’une des leurs, va faire vaciller la vie de Joanna et de son petit garçon qui vont devenir la cible de l’ancienne enfant tueuse qui a scandalisé l’Angleterre toute entière dans les années 60.

Et je dois dire que Lesley Kara a réussi son pari en dépit d’un début poussif, j’ai été tenue en haleine jusqu’à la dernière page par ce roman glaçant où règnent paranoïa, suspicion et accusations. C’est bien simple avec ma copinette Belette dont vous pouvez lire l’avis ici, nous avons suspecté à peu près tout le monde.

Elle est malgré tout bien meilleure enquêtrice que moi, car elle a deviné l’identité de Sally alors que moi, pas du tout, j’en suis restée comme deux ronds de flan !

Bien que le rythme soit lent, j’ai apprécié l’atmosphère de cette petite ville balnéaire, lointaine banlieue de Londres, sur fond de morosité économique liée au brexit. Peu à peu, l’angoisse monte, le drame s’installe, la suspicion règne en maître : Joanna ne sait plus qui croire et en qui elle peut avoir confiance.

Réalité ou paranoïa ? Le récit devient peu à peu suffoquant, par petites touches, un échange de regards, un mensonge, ou encore une conversation anodine cache-t-elle un lourd secret ou une inquiétante vérité ?

Le charme immuable de ces petites villes balnéaires et leurs cottages, l’accueil chaleureux des nouveaux arrivants, l’esprit communautaire, l’entraide… tout ici va être mis à mal. Une innocente est vite prise à partie, les réseaux sociaux jettent de l’huile sur le feu avec en point d’orgue une question : la réinsertion d’un tel monstre est-elle possible ? Le mérite-t-elle alors qu’un petit garçon a perdu la vie ?

Il est très facile de s’identifier à Joanna, une maman solo lambda qui tente de trouver des solutions à ses problèmes, et affronte les conséquences tragiques de sa maladresse, qui vont bien vite lui échapper et faire dérailler son quotidien.

Une histoire intéressante et bien menée, avec une angoisse qui monte crescendo et une dernière phrase qui nous laisse K.O debout. Un thriller psychologique vraiment bien fichu que je conseille aux amateurs du genre.

Un grand merci aux éditions Les escales pour cette lecture terriblement addictive !

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La disparue de Noël – Rachel Abbott

Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge et du challenge 1 pavé par mois 

Née près de Manchester, Rachel Abbott vit entre l’Italie et l’île anglo-normande d’Aurigny. Après Illusions fatales (2014), Le Piège du silence (2015) et Une famille trop parfaite (2016), La Disparue de Noël est son quatrième roman à paraître en France.

Près de Manchester. Sur une route de campagne verglacée le soir de Noël, Caroline Joseph et sa petite fille de six ans Tasha, rentrent à la maison lorsque la voiture perd le contrôle et fait un tonneau. La conductrice, est tuée sur le coup et Natasha, assise à l’arrière, se volatilise sans explication.

Six années plus tard, David fait de son mieux pour se reconstruire après le drame qui a emporté sa femme et sa fille. Il forme désormais un couple heureux avec la douce Emma et le petit Ollie, adorable bambin de dix-huit mois qui comble leur foyer.

Mais un jour, une inconnue débarque dans leur cuisine : Natasha. Où était-elle toutes ces années ? Comment a-t-elle retrouvé le chemin de la maison ?

Si David est fou de joie, Emma, elle, se sent vulnérable devant cette adolescente silencieuse. D’autant que l’adolescente refuse de dire comment elle a pu rentrer et surtout où elle était depuis toutes ces années.

Cadeau ou malédiction ? Que cache le retour de la disparue de Noël ?

La disparue de Noël est mon deuxième polar du mois et c’est une deuxième déception !

Plusieurs raisons à cela : tout d’abord son titre promettait un récit ayant pour cadre Noël et là, premier fail, seul le prologue, soit quelques pages, se déroule à Noël !

Ceci mis à part, ce thriller psychologique a plutôt bien commencé pour ensuite s’enliser de plus en plus dans un embrouillamini indigeste.

Le récit et ma lecture, se sont révélés laborieux, emplis des longueurs et absolument pas captivant pour moi. Les personnages ne sont pas attachants et même plutôt horripilants, leur psychologie construite en deux coups de cuillères à pot !

Les rebondissements sont tirés par les cheveux, on n’y croit absolument pas et plusieurs évènements sont un peu trop faciles à découvrir. Du coup, peu de suspens et des chapitres entiers que j’ai lu en diagonale, tant j’étais pressée d’en finir avec cette histoire.

Et puis, que d’invraisemblances aussi : ce gang qui enlève des enfants en plein Manchester, enfants non scolarisés, maltraités, dissimulés des services sociaux, dans la même famille, livrés aux membres qui les prostituent et leur font faire du trafic de drogue dès l’âge de six ans ? Et ce, pendant des années sans être inquiétés ni mis au jour par la police ?

Tellement déçue par ce roman, que je ne vois rien de bien positif à vous en dire. Ma Belette sera un peu plus clémente que moi, filez vite voir son avis ici !

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Octobre – Søren Sveistrup

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois et du Pumpkin Automne Challenge :

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Né en 1968, Søren Sveistrup est le créateur, scénariste et producteur de plusieurs séries, dont la série culte The Killing qui a notamment reçu le BAFTA 2011 de la meilleure série internationale et qui a réuni près de 600 000 téléspectateurs français lors de sa diffusion.Il a plus récemment écrit des scripts pour des longs métrages, par exemple pour l’adaptation de Le Bonhomme de neige de Jo Nesbø.

31 octobre 1989. Le commissaire Marius Larsen se rend dans la ferme d’Orum suite aux appels des voisins se plaignant que les bêtes de l’exploitation sont sur leurs terres. Sur place, il découvre la famille massacrée, le père, introuvable. Seuls, deux adolescents sont sains et saufs, ayant trouvé refuge dans la cave.

Début octobre, de nos jours, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d’une femme amputée d’une main, Laura Kjaer. À côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d’allumettes.

Chargés de l’enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l’inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celles de Kristine, la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte.

Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révèleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée, en dépit de leur hierarchie qui continue de marteler à la presse que l’affaire est close, le coupable, condamné. Lorsqu’une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer…

Octobre, le mois automnal par excellence, celui des feuilles mortes qu’on ramasse à la pelle et des marrons grillés, est aussi le titre du premier roman de Søren Sveistrup, et pour un galop d’essai, c’est un coup de maître ! Voilà longtemps, qu’un thriller ne m’avait autant tenue en haleine, c’est bien simple dès que je le reposais, je n’avais qu’une envie : y retourner.

Lisant rarement des auteurs venus du froid, j’ai trouvé le cadre et le contexte très dépaysants. L’histoire est crédible, formidablement bien construite, emplie de fausses pistes, de cliffhangers et de rebondissements en tous genres. Comme d’habitude, j’ai soupçonné tout le monde avant de découvrir l’identité du serial killer, quelques pages seulement avant que l’auteur ne la dévoile.

Le duo d’enquêteurs Thulin et Hess est mal assorti et pourtant attachant, les personnages sont bien campés, intelligents même si ils n’échappent pas à quelques clichés : une flic énergique et volontaire, un flic désabusé qui vient de se faire virer d’Europol.

Tout au long du récit, l’auteur nous fait entrer dans les coulisses de la police criminelle de Copenhague mais aussi dans celles de la politique avec Rosa Hartung que l’on suit de conférences de presses à séances à la chambre.

Comme dans tout thriller avec serial killer qui se respecte, le tueur est insaisissable et pervers, signant ses forfaits d’un bonheur fait en marron, comme dans la comptine danoise : Entre monsieur marron, à la manière d’une Agatha Christie qui s’est inspiré de comptines anglaises comme trame de certains de ses récits dont le chef d’oeuvre : Dix petits nègres. Les crimes sont horribles mais, heureusement, l’auteur nous épargne les détails, ce dont je lui sais gré.

En bref, un thriller brillant et prenant qui a parfaitement comblé mes attentes, je regrette un peu que les cinquantes dernières pages ne soient pas à la hauteur du reste du roman et qu’il y ait quelques clichés mais sinon quelle claque, je vous le recommande les yeux fermés. Ma Belette a adoré aussi, son avis ici !