Littérature espagnole

Le chant du bison – Antonio Perez Henares

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois

Antonio Pérez Henares est né en Espagne en 1953. Écrivain et journaliste depuis l’âge de dix-huit ans, il est l’auteur de nombreux romans historiques, dont la célèbre trilogie préhistorique, Nublares, Le Fils du héron et Le dernier chasseur. Le Chant du Bison est son premier roman traduit en France.

Chat-Huan est encore jeune lorsqu’il voit arriver dans sa grotte celui que l’on surnomme l’Errant, que tout le monde craint et respecte. La solitude du petit garçon et son intelligence poussent le grand homme à l’emmener avec lui dans son long périple.

Un voyage initiatique commence alors pour le jeune Homo sapiens qui découvre de nouvelles contrées, de nouveaux horizons, de nouveaux clans, leur art, leur rite, le pouvoir des femmes. Il va aussi s’approcher de la vallée des Premiers Hommes où vivent Terre d’Ombre et les Néendertaliens.

Mais alors que les Lunes de glace deviennent de plus en plus rudes, alors que chaque nuit est une occasion de mourir, Chat-Huan et Terre d’Ombre comprennent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’affronter pour survivre…

La Préhistoire est loin d’être ma période historique de prédilection, je n’y connais quasiment rien, juste ce que l’on apprend au collège, autant dire que je suis totalement néophyte. C’est pour cette raison que j’ai eu envie de lire Le chant du bison, un roman extrêmement documenté qui ravira les passionnés de paléontologie.

Il fut un temps où deux espèces humaines coexistaient sur terre : Homo sapiens et Néendertaliens. Que s’est-il passé pour que l’un d’elle d’y disparaisse ? Pourquoi Néendertal a disparu il y a environ 25000 ans et pas nous ? Les indices (ossements, éclats de pierre taillée, vestiges de campements) sont si ténus que toutes les hypothèses sont avancées, depuis celle du génocide jusqu’à la fatalité climatique.

Mais en mai 2010, l’enquête fait d’un coup un grand pas : le séquençage du génome de Néandertal révèle qu’une infime partie de l’ADN des populations européennes vivant aujourd’hui provient de lui. En clair : il y a eu rencontre entre Sapiens et Neandertal et leurs relations furent aussi sexuelles. La naissance d’enfants a permis la transmission jusqu’à nous de ce legs génétique jusqu’alors insoupçonné.

Cette découverte a modifié la vision de deux humanités hostiles dont l’une aurait pu exterminer l’autre. La disparition de Néandertal serait-elle alors à mettre au compte du long hiver glaciaire qui s’abattit sur la planète à l’époque : plus fruste et moins capable de s’adapter que Sapiens, il n’y aurait pas résisté alors qu’il était pourtant habitué aux temps froids. Pourquoi pas ?

Pour Antonio Perez Henares, les Néendertal ont disparu à cause des Sapiens, mieux armés, et par leur infertilité. Néendertal n’arrivant plus à se reproduire, volait les femmes sapiens pour perpétuer leur lignée. C’est tout le fond du roman qui est aussi un roman d’amour et d’aventure au temps de la dernière glaciation.

Bien qu’il ait pour décor une période très éloignée, il y a plus de 100 000 ans, le roman est très actuel car il met en lumière les valeurs écologistes et féministes de nos ancêtres Néendertaliens.

Roman exigeant, très dense et richement documenté (l’auteur nous régale de notes de fin de pages passionnantes), il m’a dans l’ensemble bien plu même si il est un peu trop contemplatif et nature writing pour moi.

J’ai appris beaucoup de choses et c’est ce que je recherchais avec cette lecture. Tout au long des cinq cent pages, on chemine aux côtés de Chat-Huan et de l’Errant, d’une part, et de Terre d’Ombre d’autre part. On découvre l’organisation d’un clan et des feux, la place de chacun dans la tribu, les techniques de survie des deux camps pendant les lunes de glace… et ça c’est passionnant !

On a même le droit a quelques notes de romance mais c’est bien le statut de la femme qui est magnifié en tant que Déesse mère, on découvre les Guérisseuses, les chamans et la conscience de l’importance de la reproduction pour la survie de l’espèce.

Au delà du côté préhistorique qui est en soi passionnant, on découvre des personnages attachants dans les deux camps, qu’ils fassent partie des Premiers Hommes (Néandertaliens) ou des Peaux Sombres (homo sapiens).

Je regrette pour ma part un certain déséquilibre dans ce roman, on suit nettement plus Sapiens que Néendertal alors que j’aurai voulu l’inverse, je le trouve fascinant et plus encore après la lecture de ce roman.

Si vous vous intéressez à la Préhistoire je ne peux que vous conseiller cette lecture exigeante même si elle fut trop lente à mon goût. Belette qui m’a accompagné dans cette lecture a adoré, filez lire son avis ici.

Un grand merci aux éditions Hervé Chopin pour cette lecture enrichissante !

Littérature espagnole

D’Elizabeth à Teresa – Marian Izaguirre

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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La mystérieuse Teresa Mendieta, gérante d’un hôtel situé sur la Costa Brava, a disparu sans laisser de traces. Philippe, son ancien maître d’escrime, tente désespérément de la retrouver et interroge ses proches, tissant au fil des témoignages le portrait d’une femme complexe. 
Sa disparition pourrait-elle être liée au passé de l’hôtel et de ses premiers habitants ? Car Teresa a précieusement gardé un journal intime rédigé sous forme de lettres, celui d’Elizabeth Babel, une jeune anglaise muette et isolée, qui habita dans le même lieu cent ans plus tôt. Malgré le siècle qui les sépare, plusieurs secrets et expériences communes semblent étrangement unir les deux femmes…

Quelque part sur la Costa Brava, Teresa Mendieta, gérante de lhôtel restaurant Les quatre horloges, proche de la faillite, donne congé à ses employés pour l’hiver, n’ayant plus les fonds nécessaires pour les payer au-delà de la saison estivale.

Elle a rompu avec Xavier, l’homme marié qu’elle retrouvait parfois à Perpignan, et s’ennuie ferme. Elle renoue avec Philippe, son vieux maitre d’armes et Gabriel, un ami qui voudrait bien devenir plus que cela pour elle.

Cent ans auparavant, Elizabeth Babel débarque à la maison des Quatre horloges, propriété de son beau-père, qui vient d’épouser sa mère. Bien que mécontente que sa mère est si vite remplacé son défunt père, elle s’attache peu à peu à lui et à ses enfants Gertrude et Pye.

La jeune fille, très intelligente, est aussi sourde et muette, et condamnée en ce début de siècle, à vivre aux crochets de sa famille. Elle couche sur des lettres son quotidien, ses espoirs ses déceptions.

Ce journal intime d’un genre particulier, Teresa va le trouver et y trouver un propre écho à sa vie…

Mes rendez-vous avec la littérature espagnole ont souvent été décevants voire ennuyeux, il n’en fut rien avec D’Elizabeth à Teresa de Marian Izaguirre qui m’a beaucoup intéressée.

Il faut dire que sur le papier il avait tout pour me plaire : un récit à deux voies et à double temporalité, vous savez que c’est mon dada. Un siècle en effet sépare Teresa, la muette, passionnée par la cuisine, et Elizabeth, propriétaire d’un hôtel en faillite. Pourtant lorsque Teresa disparaît, les lettres d’Elizabeth pourraient bien offrir la clef de ce mystère.

Si dans la première moitié du roman, l’autrice plante son décor, dessine ses personnages, leurs failles, leurs passés, la seconde moitié du récit s’attache à découvrir ce qu’il a pu advenir à Teresa.

J’ai beaucoup aimé ces deux héroïnes qui permettent à Marian Izaguirre de retracer la condition féminine tout au long du XXè siècle, dans un pays profondément catholique, qui va connaître bien des bouleversements politiques.

Le rythme du roman est enlevé, les chapitres courts et j’ai lu en deux jours seuelemnts cette petite brique, tant j’ai été happée par l’histoire d’Elizabeth et de Teresa.

La construction que nous propose la romancière est également très intéressante : on fait des sauts de puce dans le présent d’Elizabeth, enfermée dans le silence, qui va successivement perdre son père et sa mère, et se retrouver l’unique occupante de la maison aux quatre horloges qui va devenir plusieurs décennies plus tard, l’hôtel de Teresa.

On suit son histoire grâce à ses lettres qu’elle adresse à elle-même et qu’elle a caché dans une boite en fer que va trouver Teresa lors de son emménagement. Bien que n’ayant aucun lien de parenté, elle va se sentir plus proche d’elle que de sa mère, une femme libre et fantasque qui s’est peu occupée d’elle.

Parallèlement à l’histoire d’Elizabeth, on découvre celle de Teresa, son présent mais aussi son passé à travers certains évènements marquants de son existence marquée par un certain nombre de drames.

Les deux femmes ont en commun une vie solitaire et sans attache, leur lot de souffrances et un amour de la cuisine qui va pousser la seconde à ouvrir son propre hôtel restaurant.

D’Elizabeth à Teresa est un très bon roman d’apprentissage, bouleversant et tendre que je vous conseille vivement !

Un grand merci aux éditions Les escales et à l’agence Anne & Arnaud pour cette belle lecture, j’ai adoré.

Littérature espagnole

Gala-Dali : Le roman d’un amour surréaliste – Carmen Domingo

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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1980, un château au nord de la Catalogne. Une vieille femme s’apprête à mourir, les miroirs de sa chambre recouverts de voiles. Car Gala, née en Russie en 1894, n’est pas prête à affronter l’outrage du temps. Elle préfère revisiter sa vie : son enfance solitaire dans la haute société russe, son séjour dans un sanatorium et sa rencontre fulgurante avec le jeune Paul Éluard, leur correspondance enflammée, la grossesse chaotique, les amours débridées, le cercle des surréalistes, les fêtes, les premiers orages, la décision qu’elle prendra de rendre à Paul sa liberté. Et Salvador Dalí, celui qu’elle pressent comme le plus grand peintre du siècle, qu’elle épousera en 1952 et pour qui elle sera tout – son agent, son épouse et sa source intarissable d’inspiration.

1980 château de Pubol. Cécile Eluard attend devant les grilles de la propriété, elle souhaite voir sa mère Gala, mais celle-ci, qui n’a jamais eu l’instinct maternel, l’a rayé de sa vie bien des années auparavant. Elle refusera une fois de plus de croiser le regard de sa fille.

1912 Elena Ivanovna Diakonova a quitté Kazan pour le sanatorium de Clavadel à Davos afin d’y soigner sa tuberculose. Ce séjour va bouleverser sa vie car son chemin va croiser celui de Paul Eluard, venu soigner sa tuberculose lui aussi.

Au moment de se quitter, ils se jurent un amour éternel et une fois rentrée en Russie, la future Gala n’aura de cesse d’entretenir la flamme à travers ses lettres car elle n’a qu’une idée en tête, se faire épouser par le futur poète.

Passionnée d’astrologie, elle sait que son avenir sera grand et bien loin de sa Russie natale. Elle finit par l’épouser en 1917 et tentera de le propulser à la tête du courant des surréalistes, en vain.

Au bout de quelques années, la jeune femme est lasse du poète et finit par jeter son dévolu sur Max Ernst puis sur Salvador Dali…

Comme vous le savez peut-être, j’ai une fascination certaine pour la figure de la muse, qui, par son tempérament, sa beauté, son talent, son magnétisme, a subjugué des génies, et permis, favorisé, accompagné la création de très grandes œuvres picturales et photographiques notamment.

J’avais beaucoup aimé l’an dernier La vie rêve de Gabrielle consacrée à Gabrielle Renard, muse des Renoir père et fils, deux artistes que j’affectionne. Bien que n’ayant pas d’intérêt particulier pour Paul Eluard et Salvador Dali, j’étais néanmoins intriguée par Gala, leur épouse respective, et j’ai donc plongé tête baissée dans Gala-Dali.

Cette biographie romancée signée Carmen Domingo se penche sur l’une des femmes les plus charismatiques, les plus importantes et pourtant les plus mystérieuses de l’aventure culturelle du XXe siècle.

Gala était avant tout une femme libre, cet aspect-là de sa personnalité m’a beaucoup plu. Affranchie des codes et convenances de son époque, elle n’aura jamais peur de choquer pour mener la vie qu’elle souhaite, multipliant les amants qu’elle jettera après usage.

Ceci mis à part, cette femme est un concentré de tout ce que je n’aime pas : totalement égocentrique, elle ne va pas hésiter à se servir de l’amour que Paul Eluard lui porte pour le plumer à son profit et à celui de Max Ernst et Salvador Dali.

Narcissique, elle ne cessera d’être amoureuse d’elle-même, de se vouer un culte et refusera de se voir vieillir.

Ayant manqué d’argent pendant une grande partie de sa vie, elle se révèle pingre et toujours prête à vivre aux crochets des autres même lorsqu’elle aura connu la fortune avec Salvador Dali.

Quant à sa haine pour sa fille, j’avoue qu’il m’est impossible de la concevoir même si je peux comprendre qu’on ne puisse avoir l’instinct maternel et que l’époque ne permettait pas de contrôler sa fécondité comme on peut le faire aujourd’hui.

Au-delà de Gala (que je n’ai pas aimé vous l’aurez compris), j’ai apprécié le contexte et notamment toute la période où elle est aux côtés de Paul Eluard que j’ai trouvé très attachant et à l’exact opposé de celle qui restera le grand amour de sa vie, acceptant les ménages à trois avec Ernst et Dali, par crainte de la perdre, en vain.

Gala, femme de tête vénale, va finir par quitter le poète pour Dali, encore inconnu. Elle sera à la fois sa femme, sa mère, son attachée de presse, son mentor, son agent. Dali apparaît ici comme un enfant, incapable de prendre une décision seule, de se confronter au réel, et pendant plusieurs décennies, incapable de vivre sans sa muse.

Ce drôle de mariage, apparemment jamais consommé, conviendra à Gala, femme glaçante et calculatrice, qui lui permettra d’obtenir un certain statut international.

Si vous vous intéressez à Paul Eluard, à Salvador Dali ou à Gala, je ne peux que vous recommander Gala-Dali, une biographie romancée absolument passionnante.

Un grand merci à Anne et aux Editions Presse de la Cité pour ce portrait de femme !

Littérature espagnole

Le plus bel endroit du monde est ici – Francesc Miralles & Care Santos

Iris a 36 ans et des idées noires plein la tête : ses parents viennent de disparaître dans un tragique accident et, en une seconde, toute sa vie a basculé. Par un après-midi froid et gris, elle songe même à en finir. Son regard se pose alors sur la devanture d’un café auquel elle n’avait jamais prêté attention auparavant. Son nom étrange, Le plus bel endroit du monde est ici, éveille sa curiosité. L’intérieur est plus intrigant encore, comme sorti d’un rêve. Tout y semble magique, à commencer par Luca, bel Italien porteur d’une promesse : le bonheur.

A 36 ans, Iris est toujours célibataire, a un boulot plutôt routinier comme standardiste pour une compagnie d’assurance et vit toujours chez ses parents. Mais cela ne la gêne pas vraiment jusqu’au jour où ses parents disparaissent brutalement dans un accident de voiture.

Après leur décès, la jeune femme se rend compte que sa vie est vide et sombre dans une sévère déprime. Par un froid après-midi, elle songe même à se suicider et c’est alors qu’elle tombe sur un café au drôle de nom qu’elle n’avait jamais vu auparavant : Le plus bel endroit du monde est ici.

En entrant, elle est accueillie par le patron, un ancien magicien, qui l’invite à rejoindre la table de Luca, un bel italien, ex restaurateur, et l’un des fidèles du lieu. Cette rencontre va changer sa vie…

Le plus bel endroit du monde est ici a rencontré un joli succès lors de sa parution, je n’étais pas intéressée plus que ça mais lorsque je suis tombée dessus pour moins d’un euro, je n’ai pas hésité à le prendre et l’ai aussitôt lu.

Ce court récit qui lorgne vers le développement personnel se révèle plutôt agréable à lire même si il ne restera pas dans ma mémoire ni dans mes annales. Saupoudré d’une touche de fantastique, ce roman met en scène Iris, une héroïne plutôt agaçante qui mérite d’être heureuse certes mais qu’on n’arrive finalement pas à trouver attachante.

Le titre était alléchant, le résumé aussi, et je n’ai pas souvent l’occasion de lire de la littérature espagnole, alors, j’ai sauté sur l’occasion et si l’histoire est charmante, elle est surtout convenue et avec relativement peu de suspens.

En effet, peu de surprises dans ce livre, tout est finalement très prévisible. Je me suis malgré tout laissée emportée par cette histoire et même si je devinais la suite à l’avance, le charme a opéré malgré tout grâce à cette pointe de magie qui la traverse et qui rend ce roman un peu différent des autres.

Comme je n’attendais rien de cette lecture, je ne suis pas déçue mais pas non plus enthousiaste, c’est une petite histoire sympathique qui donne le sourire mais qui aurait pu avoir plus de force notamment grâce aux thèmes abordés mais survolés qui auraient pu être davantage creusés : le deuil, le démarrage d’une nouvelle vie, l’amour, l’ennui au travail…

Vous l’aurez compris, ce livre n’est pas d’un grand suspens, les événements s’enchaînent sans temps morts mais aussi sans surprise, reste une réflexion intéressante sur le sens que l’on donne à vie qui rend, le tournant qu’on peut lui donner après un deuil.

Littérature espagnole

Soledad – María Dueñas

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois :

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Mexique, fin du XIXe siècle. Pugnace et brillant, le très charismatique Mauro Larrea a tout conquis à la force du poignet. Lui, le mineur de fond, est devenu un riche propriétaire, très courtisé par la grande bourgeoisie de la capitale. Mais des placements trop audacieux puis la guerre de Sécession aux États-Unis le ruinent. Pour se refaire, Mauro quitte son pays pour Cuba, l’île de tous les possibles, où des fortunes se font et se défont en un jour.
À la suite d’un pari dément, il devient le maître d’une vaste propriété vinicole en Andalousie. Il n’a aucune idée de ce qu’est le vin de Jerez, ni de ce qu’il représente. Lui, ce qu’il veut, c’est vendre le domaine et rentrer chez lui les poches pleines. Quelle innocence ! Car à Jerez de la Frontera, Mauro rencontre la séduisante Soledad Montalvo. Compromise dans une sale affaire, elle lui demande de l’aide. Mais Soledad ment, cache des secrets, entraîne Mauro dans des jeux troubles. Pour la première fois de sa vie, ce mineur rompu à toutes les ruses, couturé par mille batailles, croise une femme qui a toujours plusieurs coups d’avance sur lui.

1860. Ancien mineur pauvre d’Espagne devenu riche propriétaire de mines au Mexique, Maura Larrea est un homme dont on peut dire qu’il a réussi. A la tête d’une grande fortune, ce veuf a marié sa fille à un rejeton de l’une des familles les plus puissantes, consécration suprême.

Mais à trop provoquer la chance, il se retrouve sur la paille, la faute à des placements trop audacieux et à la guerre de Sécession qui empêche de précieuses livraisons.

Il quitte le Mexique avec les quelques liquidités qui lui restent afin de gagner Cuba où il espère refaire fortune. Après moult péripéties et quelques parties de billard à La Havane, il hérite d’un domaine viticole en Andalousie.

Là, il va faire la connaissance de Soledad, une femme mariée à un anglais, qui se révèle aussi manipulatrice que lui…

Je lis très rarement de la littérature espagnole, il faut dire que, Carlos Ruiz Zafon excepté, j’ai eu plus souvent mon lot de déceptions que de bonnes surprises et ce roman signé María Dueñas ne fait hélas pas exception.

Pourtant, sur le papier, Soledad avait tout pour me plaire. Du Mexique à l’Andalousie, en passant par Cuba, c’est un roman qui fait voyager et j’adore ça, d’autant que cerise sur le gâteau, c’est un roman historique et vous savez combien je les affectionne.

Sa facture classique n’était pas pour me déplaire non plus mais, premier écueil, je n’ai pas accroché avec le personnage principal, Maura Larrea.

Ce mineur de fond à sang froid, fasciné par les ascensions sociales, qui a su profiter de son époque et des opportunités qui lui étaient offertes pour faire fortune, m’a totalement laissé de marbre.

La faute peut-être à sa personnalité mais aussi au style de la narration. L’autrice nous abreuve à longueur de chapitres de digressions et de détails qui ralentissent grandement l’intrigue et qui ont fini par avoir raison de moi puisque j’ai fini par l’abandonner, tant je n’en pouvais plus de faire du sur-place avec ce roman à la lecture duquel je m’ennuyais ferme.

Reste que c’est un roman bien documenté qui revient sur le colonialisme et l’impérialisme espagnols, et qu’il est beaucoup question de classes sociales, des points intéressants au demeurant mais le style de l’auteure m’a hélas empêché d’apprécier ma lecture de ce roman d’aventures.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Littérature espagnole

Quelqu’un comme toi

Lu dans le cadre du challenge  A tous prix (Prix Ramon Llull 2015) :

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Gina préfère les frilosités d’une vie tranquille aux dangers du grand amour. Puis un jour, un inconnu sonne chez elle. Dans un livre acheté chez un bouquiniste, il a trouvé un message :  » Appelle-moi « , suivi d’un numéro de téléphone et d’une adresse. Curieux, il est venu voir. Gina reconnaît l’écriture de Paulina, sa mère, morte alors qu’elle même n’était qu’une enfant.

Surprise, elle part sur les traces de Paulina à Paris, ville mythique qui depuis toujours accueille les amants. Là, elle découvre la passion intense, d’une immense générosité, qui lia sa mère, jeune bourgeoise mariée, à un galeriste parisien.

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Gina est une jeune femme qui papillonne d’hommes en hommes depuis son adolescente. Au grand amour, elle préfère les histoires sans lendemain. La jeune femme porte en elle une grande blessure : la mort foudroyante de sa mère. Depuis ses neuf ans, elle vit seule avec son père, un avocat terne qui traine sa solitude et sa gouvernante.

Paulina, seulement âgée de 31 ans, va être victime d’une rupture d’anévrisme et laissera inconsolable son mari Manuel mais pas que car Gina va bientôt découvrir que sa mère a vécu un amour passionné à Paris en 1981 avec un galeriste rencontré lors du mariage de sa cousine.

Une histoire qu’elle va découvrir grâce à un anglais qui va un jour sonner à sa porte, muni d’un livre et d’une carte de visite de Paulina sur lequel il était écrit « Appelle-moi ».

Mes précédents rendez-vous avec la littérature espagnole contemporaine s’étaient révélés très décevants, c’est donc avec envie mais aussi une certaine appréhension que j’ai entamé ma lecture de Quelqu’un comme toi de Xavier Bosch et je dois dire que le démarrage fut laborieux et qu’il s’en ait fallu de peu que j’abandonne ce roman, pourtant auréolé du plus prestigieux prix littéraire catalan.

Je me suis accrochée et j’ai bien fait car dès que l’on quitt Gina et sa vie dissolue et pour le moins inintéressante et que l’on fait connaissance de Paulina et Jean-Pierre, la magie opère.

Xavier Bosch nous donne à lire ici une magnifique histoire d’amour, à la fois passionnée et romantique, qui m’,a je dois le dire, captivé.

A travers l’amour intense que se vouent Paulina et Jean-Pierre, amour en apparence bref puisqu’ils ne vont se voir que quatre petits jours, l’auteur nous prouve que malgré la distance et la mort, l’amour peut survivre et se révéler plus fort que tout.

Lorsque l’on lit Quelqu’un comme toi, on a envie de croire qu’un tel amour si beau, si intense et si pur puisse exister et peut-être même le vivre si on est chanceux.

La plume de Xavier Bosch contribue à nous faire croire en cette histoire qui sonne terriblement vraie et qui donne envie de croire de nouveau à l’amour. Son style est rafraîchissant et très agréable à lire, les dialogues tour à tour romantiques et drôles, donnent au récit beaucoup de vitalité.

Un roman qui, en ce qui me concerne, est une belle découverte même si la partie liée à Gina ne m’a pas intéressé, le reste vaut largement la peine d’être lu.

Merci à Cécile et aux éditions Robert Laffont pour cette pépite !

Littérature espagnole

Pour l’amour du chocolat – José Carlos Carmona

Lausanne, 1922. Adrian Troadec, dix-huit ans, livreur de lait de son état, tombe amoureux de la jeune violoncelliste Alma Trapolyi. Après s’être essayé sans succès à la musique et aux échecs, il pense pouvoir la conquérir avec du chocolat et ouvre sa boutique : Le Petit Chocolat Troadec. C’est le début d’un empire et le point de départ d’une saga familiale, savoureuse et mouvementée.

pour-l-amour-du-chocolat-jose-carlos-carmonaauteur-editeur-pagesSuisse, début des années 20, Adrian Troadec est un livreur de lait sans instruction lorsqu’il tombe fou amoureux d’Alma Trapolyi, fille d’un chef d’orchestre et violoncelliste de grand talent. Prêt à tout pour séduire la jeune femme qui reste insensible à son charme, il se met en tête d’apprendre la musique puis les échecs pour se rapprocher de son père et de l’objet de son amour.

En vain. Mais en découvrant son amour pour le chocolat, il décide d’ouvrir une chocolaterie, espérant qu’enfin la jeune femme éprouve les mêmes sentiments que lui.

Je vous avoue que c’est bien évidemment ce titre très gourmand qui m’a attiré en premier lieu, la quatrième de couverture promettait une saga familiale savoureuse et mouvementée. Mouvementée elle l’est car en seulement un peu plus de 160 pages très aérées, José Carlos Carmona que je découvre ici, fait pleuvoir les rebondissements.

Savoureuse, elle ne l’est pas et c’est bien dommage. Un titre tellement alléchant promettait des saveurs, des effluves de chocolat, des secrets de fabrication… en un mot de la gourmandise et il n’est est rien ! Adrian devient totalement par hasard le plus gros fabricant de chocolat sans avoir pour autant la passion du chocolat.

Le schéma narratif est quant à lui un peu particulier puisque le récit est découpé en cent chapitres d’une dizaine de lignes à deux pages chacun qui croquent les personnages, leurs évolutions et leurs péripéties avec une économie de phrases et de mots qui assèchent un peu trop le récit à mon goût mais ce n’est pas vraiment ça qui m’a gênée.

Cette brièveté de propos n’empêche pas l’auteur de plonger ses personnages dans la réalité historique de l’époque : montée du nazisme, seconde guerre mondiale, abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis… tout est en filigrane sans pour autant jamais développer le récit. Carmona se contente de jouer sur les coïncidences de dates entre les moments de vie des personnages, les bouleversements et les évènements politiques et culturels mondiaux de l’époque.

La déception vient surtout comme je le disais plus haut du manque de gourmandise, de truculence auxquelles le récit se prêtait pourtant formidablement bien.

Un roman dont je ne garderai pas un grand souvenir !

heart_2Lu dans le cadre du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger :

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Littérature espagnole

Comme les amours – Javier Marias

Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l’éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d’un tel bonheur qu’elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d’assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant. Or, l’été passe et, à la rentrée suivante, le couple n’est plus là. María apprend alors qu’un malheur est arrivé. Le mari, Miguel Desvern, riche héritier d’une compagnie de production cinématographique, a été sauvagement assassiné dans la rue par un déséquilibré. Très émue, elle décide de sortir de son anonymat et d’entrer en contact avec sa femme, Luisa, qui est devenue un être fragile, comme anesthésié par la tragédie. Dans l’entourage de Luisa, María rencontre Javier Díaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté. Bien au contraire : cette relation jette une ombre troublante sur le passé du couple, sur la disparition de Miguel, sur l’avenir de Luisa et même sur celui de María.

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On se retrouve aujourd’hui avec le second roman de la sélection d’avril : Comme les amours de l’espagnol Javias Marias, et si la quatrième de couverture se révélait séduisante à mes yeux, comme la couverture rétro d’ailleurs, c’est la grosse déception ! Je vous ferai grâce du troisième roman, Une sainte d’Emilie de Turckheim qui est à mes yeux un navet qui mérite un zéro pointé, je vous en reparlerai dans mon bilan mensuel.

María Dolz est éditrice. Elle vit seul, n’a pas d’homme dans sa vie et tous les matins, elle prend son petit-déjeuner dans la même cafétéria. Là, elle contemple chaque jour ce que peut être la félicité conjugale à travers un couple qui a les mêmes habitudes qu’elle. Elle les épie, se délectant de leur bonheur, et ce petit rituel suffit à éclairer sa journée jusqu’au jour où le couple n’est plus au rendez-vous. Elle apprend alors que l’homme, Miguel Desvern, un industriel riche et très en vue,  a été assassiné par un déséquilibré.

Quelques semaines plus tard, Luisa, sa veuve, revient à la cafétéria et Maria décide de se présenter à elle. La jeune femme encore sous le choc, trouve en elle une oreille attentive pour raconter sa douleur. Chez elle, Maria fait connaissance de Javier Diaz-Varela, le meilleur ami du défunt avec qui elle entame une relation intime mais sans espoir car il ne lui cache pas que son cœur est déjà pris par Luisa depuis des années et qu’il compte bien saisir la chance qui lui est offerte pour l’épouser, une fois son deuil achevé.

L’histoire démarre bien mais tourne vite court. L’auteur se contente pendant près de 400 pages de nous emmener dans des réflexions sur la vie et surtout  la mort qui s’étirent à l’infini. Des réflexions parfois intéressantes mais aussi souvent redondantes malheureusement !

Javier Marias dissèque minutieusement et très lentement la psychologie de ses personnages, leurs parts de mystères, leurs zones d’ombre, leurs sentiments autour de la mort, du deuil, etc et l’histoire, passé le postulat de départ, ne bouge plus d’un iota ou presque. Un roman psychologique que j’ai trouvé d’un ennui mortel et où il ne se passe rien. Dommage car le style très littéraire de l’auteur ne manque pas d’intérêt.

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Lu dans le cadre du Grand prix ELLE des lectrices 2014  :

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Littérature espagnole

L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafon

Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y  » adopter  » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets  » enterrés dans l’âme de la ville  » : L’Ombre du vent.

l-ombre-du-vent-carlos-ruiz-zafonauteur-éditeur-pagesJ’ai découvert Carlos Ruiz Zafon l’été dernier, lorsque j’ai lu Le jeu de l’ange. J’ignorais alors que ce roman faisait partie de la trilogie du Cimetière des livres oubliés, et j’ai donc lu le second volet avant le premier, ce qui n’est pas dérangeant en soi puisque les trois livres ont un début et une fin qui leur sont prores et peuvent se lire séparément. Cette première incursion dans l’univers imaginé par l’auteur espagnol m’ayant plu, même si elle n’est pas exempte de défauts et de reproches, j’ai sauté sur l’occasion lorsque Céline m’a proposé de lire L’ombre du vent, réputé meilleur que Le Jeu de l’ange. Meilleur, il l’est incontestablement et j’ai été emportée dans la Barcelone de l’après guerre-civile, totalement happée par l’histoire de Daniel Sempere et de Julian Carax, que je l’ai lu en 3 jours !

Ces deux premiers volets sont à la fois très différents mais aussi très semblables, même si Le jeu de l’ange est bien plus sombre et inquiétant que ne l’est L’ombre du vent. Ils offrent des similitudes car on y retrouve Le cimetière des livres oubliés, la librairie Sempere, la maison hantée, la figure de l’écrivain maudit, des drames, des meurtres et du sang, un incendiaire et une pointe de fantastique.

Daniel Sempere n’est qu’un garçon de 10 ans lorsque nous faisons sa connaissance. Orphelin de mère, décédée alors qu’il n’avait que 4 ans, il vit avec son père, veuf inconsolable, au-dessus de la librairie familiale. Un soir, son père l’emmène au Cimetière des livres oubliés, lieu magique et labyrinthique, regorgeant de livres poussiéreux qui ne demandent qu’à sortir de leur oubli. Sur place, Daniel comme son père avant lui, doit choisir un de ces livres et jurer de le garder toute sa vie. Il repart avec  « L’ombre du vent » de Julian Carax, un auteur méconnu, décédé plusieurs années auparavant. Ce livre va changer sa vie et le mener à enquêter sur Carax, un écrivain mystérieux qui le fascine, d’autant plus qu’un homme s’acharne à détruire par le feu ses romans.  Daniel va se passionner pour ce roman et son auteur et on va arpenter Barcelone et suivre ces pas pendant plus de 600 pages, dans cette Espagne franquiste et violente. Il va se faire un ennemi redoutable : l’inspecteur Fumero, qui sème morts et terreur sur son passage, mais il va aussi pouvoir compter sur des amis aussi pittoresques qu’attachants, comme Fermin Romero de Torres, Federico Flavia, Gustavo Barcelo, Bernada et bien entendu son père.

Roman à double intrigue, avec d’un côté la vie de Daniel et de l’autre, celle de Julian Carax, qu’il arrive à reconstituer grâce aux témoignages de proches qui l’ont bien connu. On suit les différents protagonistes à travers une succession de péripéties, de rebondissements et de coups de théâtre que j’ai trouvé malgré tout un peu trop téléphonés, je les ai vus venir de loin et je n’ai pas été surprise, dommage car j’adore lorsque l’auteur me mène par le bout du nez. Sans rien vous dévoiler de l’intrigue, il faut lire L’ombre du vent, je peux néanmoins vous dire que Daniel va finir par se rendre compte que sa vie et celle de Carax, sont parallèles et sont des exacts reflets d’un jeu de miroirs dans lesquels passé et présent se reflètent parfaitement.

L’ombre du vent n’est pas un coup de coeur ni un chef d’œuvre à mes yeux mais un bon roman, foisonnant, à la fois romantique et rocambolesque, humaniste, drôle et émouvant, un page turner efficace, à la manière des romans feuilletons du 19è siècle, qui happe et tient en haleine ses lecteurs. Je lirais à nouveau Carlos Ruiz Zafon, c’est sûr, j’aime beaucoup son univers et son amour des livres.

Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Céline et  des challenges Le tour du monde en 8 ansABC Babelio 2012-2013 et A tout prix (prix Michelet 2005) :

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Littérature espagnole

Le jeu de l’ange – Carlos Ruiz Zafon

Dans la turbulente Barcelone des années 1920, David, un jeune écrivain, reçoit d’un mystérieux éditeur une offre inespérée: écrire « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de tuer et d’être tués », de surcroît en échange d’une fortune. Mais du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique de destruction se met en place autour de lui. En monnayant son talent d’écrivain, David aurait-il vendu son âme au diable ?

Dans les années 20, le jeune David Martin dont l’enfance est digne de Dickens, son livre de prédilection est d’ailleurs Les grandes espérances, travaille comme pigiste pour, « La voz de la Industria », un journal de Barcelone, mais son rêve est de devenir écrivain. Grâce au soutien du propriétaire du journal, le riche et influent Pedro Vidal, il se voit confier l’écriture d’un feuilleton hebdomadaire dans le style Grand Guignol, genre fort en verve à l’époque. Condition sine qua none : signer sous le pseudonyme d’Ignatius B. Samon. La ville des maudits connaît un grand succès chaque dimanche jusqu’au jour où Monsieur Basilio, le rédacteur en chef du journal, est contraint de licencier David, ses collègues prenant ombrage de son succès.

Heureusement, Pedro Vidal a d’autres projets pour lui et David signe enfin un contrat avec un duo d’éditeurs, achète la maison de la tour, une grande demeure mystérieuse qui le fascine depuis toujours et rêve de séduire et d’épouser la jolie Cristina, secrétaire de Pedro Vidal, qu’il aime en secret depuis des années.

Mais le rêve tourne vite au cauchemar, ses éditeurs lui imposant un rythme infernal, il est contraint à écrire presque nuit et jour, ce qui l’amène au bord de l’épuisement. A bout de forces et malade, il consulte un médecin qui lui annonce qu’il n’a plus que quelques mois à vivre. Il décide alors de lâcher ses esclavagistes d’éditeurs et d’accepter la proposition mystérieuse d’un éditeur parisien, Andreas Corelli  qui lui offre une petite fortune (cent mille francs) pour écrire les bases d’une nouvelle religion.

Ce qui démarre comme un roman d’apprentissage prend alors des accents fantastiques et un suspens plutôt prenant. Les péripéties et les drames s’enchainent sans que David ait la moindre prise sur sa vie et les évènements qui la traverse. On tourne vite les pages pour connaître la suite jusqu’au dénouement final, surprenant mais décevant. La fin m’est apparue comme bâclée par son auteur et on referme le livre en se disant « tout ça pour ça ! », dommage ce roman méritait mieux comme point final. Je dois dire aussi que ce roman, même s’il est prenant, est aussi très sombre, un peu trop pour moi, plusieurs passages m’ont mis aussi très mal à l’aise.

Si vous aimez les romans fantastiques, le jeu de l’ange ne pourra que vous plaire. Il est paraît-il, tout du moins ce que j’ai pu en lire ici ou là, moins bon que L’ombre du vent du même auteur qui est dans ma PAL mais que je n’ai pas encore lu.

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