Cristina Caboni est apicultrice en Sardaigne. Depuis Le Parfum des sentiments (Presses de la Cité, 2016), ses romans, traduits dans une dizaine de langues, sont d’énormes succès en Italie et en Allemagne.
Stella, douce et rêveuse, est passionnée de peinture. Après avoir perdu son emploi, la jeune femme se réfugie chez sa grand-tante, Letizia, qui vit seule dans sa villa sur le lac de Garde.
Suite à un étrange jeu de piste orchestré par son défunt grand-oncle, Stella découvre, cachés dans une valise, des dessins qui la bouleversent. Mais quand elle interroge Letizia, celle-ci s’enferme dans un silence obstiné.
Stella tente alors de lever le voile sur l’origine de ces œuvres, pièces essentielles d’un puzzle qu’elle devra assembler pour libérer Letizia de la culpabilité qui la ronge. Une culpabilité ancrée dans l’une des périodes les plus difficiles de l’Histoire, lorsque l’horreur menaçait de l’emporter sur la solidarité…
Les couleurs oubliées signent mes retrouvailles avec la talentueuse romancière italienne Cristina Caboni dont j’ai déjà pu apprécier La maison aux miroirs et Une vie entre les pages.
L’autrice nous propose une histoire émouvante et passionnante, portée par des protagonistes attachantes que sont Stella, Letizia ou Luciana. Ce récit articulé autour des couleurs, car notre héroïne est peintre, est aussi empli de secrets et de souvenirs qui plonge le lecteur aux heures les plus noires de la seconde guerre mondiale.
Une fois encore, j’ai été charmée par ce roman à double temporalité qui sent bon l’Italie et par la plume belle et addictive de Cristina Caboni. Elle sait imprimer à ses récits une ambiance prenante et émouvante qui ne me laisse jamais indifférente.
Les liens familiaux, l’amour de la peinture et les secrets bien enfouis de Letizia et la culpabilité qui la ronge depuis des décennies autour des tableaux retrouvé,s sont au coeur de ce roman qui a su m’embarquer dès les premières pages sur les rives du lac de Garde.
Si j’ai été trouvé le récit au présent plaisant avec Stella qui ose enfin prendre son envol en temps que peintre et qui s’ouvre à l’amour dans les bras d’un beau chirurgien, c’est surtout celui au passé qui m’a passionnée et totalement bouleversée.
A travers Letizia, l’autrice nous montre l’impact de l’occupation nazie sur la population, les actions de la Résistance, la solidarité entre les habitants, le sauvetage d’enfants juifs… preuve que même dans l’Italie de Mussolini, il y avait des Justes et pas que des fascistes.
C’est un roman qui se révèle addictif et dépaysant, il tient le lecteur en haleine jusqu’au point final avec son lot de révélation aussi bien dans le passé que dans le présent. Chaque chapitre porte le nom d’une couleur et donne une teinte particulière à l’intrigue, une idée originale et bien exploitée au fil du récit.
Cristina Caboni confirme ici son grand talent de conteuse et de pourvoyeuse d’émotions, il ne fait aucun doute que je serai au rendez-vous de son prochain roman. Je vous le conseille évidemment !