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Archive for the ‘Histoire, Essais & Documents’ Category

Depuis 2005, Emmanuelle Figueras écrit des documentaires pour enfants. Passionnée par la nature, elle aime faire découvrir le monde animal aux plus jeunes. Après avoir suivi des études d’art appliqué, Fred L. a été directeur artistique dans l’édition. Il devient auteur et illustrateur jeunesse en 2005.

Pourquoi les chimpanzés et les gorilles nous ressemblent tant ? Font-ils partie de notre famille ? L’être humain, intelligent et cultivé, est-il lui-même un singe?

Ce livre documentaire, L’homme est-il un singe ?, signé Emmanuelle Figueras pour les textes et Fred L. aux illustrations répondra à toutes ces questions et bien plus encore.

Pour comprendre ce qui nous rapproche et nous sépare de ces animaux, le lecteur suit deux petits héros qui l’accompagne tout au long des quatorze chapitres qui composent cet album au format XXL.

Et, que l’on soit adulte ou enfant, on est embarqué dans une passionnante enquête scientifique, riche en découvertes et rebondissements !

A la fin de la lecture, on sait tout de nos ressemblances et de nos différences avec les singes quels qu’ils soient ! Gorilles, chimpanzés, babouins, gibbons…

Les lecteurs apprendront dès le début de l’ouvrage que oui, nous sommes bien des singes au même titre que les gorilles, les chimpanzés ou les bonobos.

Nous appartenons tous à la même famille: celle des grands singes. Au fil des chapitres, des comparaisons montreront nos ressemblances et nos différences : marche, vie sociale, émotions, alimentation, éducation…

Cet ouvrage est une vraie mine d’or pour les enfants et leurs parents, peu versés comme moi, en sciences naturelles ou SVT comme on dit maintenant. A chaque page, j’ai appris une foule de choses comme le fait qu’ils sont les rois de l’automédication !

Les textes vulgarisateurs d’Emmanuelle Figueras sont clairs et pédagogiques et les illustrations de Fred L. rendent le tout très ludique, avec des mises en scène dynamiques.

En résumé, L’homme est-il un singe ? est un documentaire à la fois pédagogique et ludique à mettre entre toutes les mains dès 8 ans ! Il va rester en bonne place dans notre bibliothèque familiale et je vous le recommande vivement ! Il est parfait pour un cadeau d’anniversaire ou de Noël par exemple.

Un grand merci aux éditions Saltimbanque qui publie, une fois encore, une sacrée pépite !

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Anne-Sophie John, 32 ans, est journaliste au Point depuis 2011, elle est spécialisée dans la musique et la culture pop.

« Un après-midi d’automne, assise à la terrasse d’un café, je listais avec mon éditeur des idées de chapitre pour Les Sept Péchés capitaux du rock, titre de mon premier livre. “Bertrand Cantat.” Un coup de vent glacé m’a fait frissonner. Ou était-ce ce nom, évocateur de mort et de violence ?

Dans mon souvenir, le chanteur de Noir Désir s’était disputé avec sa petite amie, l’actrice Marie Trintignant, un été, en Lituanie. Il lui avait donné une gifle, sa tête avait heurté un radiateur, hémorragie cérébrale, elle n’avait pas survécu. C’était un accident, mais il relevait bien de la colère, puisqu’il était l’issue tragique d’une bagarre.

En rentrant chez moi, j’ai commencé par rechercher des articles de presse relatant l’affaire. Les titres ont défilé. Je cliquais, lisais, ou plutôt dévorais les informations. Je m’étais totalement trompée. La mort de Marie Trintignant n’était pas un accident.

Et si elle n’était pas la seule victime ? »

Avec Désir noir et vingt ans après la mort de Marie Trintignant, Anne-Sophie Jahn mène l’enquête sur la tragédie de Vilnius que l’on n’appelait pas encore féminicide.

A l’été 2003, la mort de Marie Trintignant a été, pour moi, une onde de choc parce que c’était une actrice solaire et parce que celui qui avait asséné les coups, Bertrand Cantat, était une rock star que j’aimais beaucoup. A l’époque, les médias parlaient de tragique accident sous l’emprise de la passion, de la jalousie, de l’alcool et des stupéfiants.

Mais lorsqu’on lit ce récit, qu’on se rend compte du nombre de coups qu’a reçu Marie, on sait qu’il n’en est, en fait, rien. Anne-Sophie Jahn retrace de A à Z non seulement « l’affaire Cantat » et le meurtre de Marie Trintignant mais aussi tout ce qui entoure le suicide de Kristina Rady.

Une enquête sur tous les éléments disponibles et des interviews de témoins, policiers, juristes à distance de l’affaire. Les témoins, sous couvert d’anonymat osent raconter des scènes, des paroles que l’on ne peut que trouver hallucinantes.

Et c’est réellement glaçant mais aussi passionnant. Y a-t-il eu violence avant et après Vilnius? Le suicide de Kristina Rady a-t-il été provoqué par Bertrand Cantat, qui apparait ici jaloux, possessif et harceleur ?

Le déchaînement de violence qui a tué Marie Trintignant, la multiplicité des coups qu’elle a reçu, et ce que l’on sait des violences conjugales permettent de penser que oui, ce n’était pas un acte isolé, mais sans preuve irréfutable Cantat ne risque pas d’être ennuyé car les témoins qui, au départ, affirmaient que le chanteur était violent, se sont tous rétractés et en premier lieu son épouse.

Certes Cantat n’a jamais tenté de fuir la justice mais elle a été bien clémente envers lui. La peine, légère, a été divisée en deux et le chanteur a bénéficié en Lituanie et en France d’une détention VIP avec cellule individuelle, un régime de semi-liberté très tôt, un frigo personnel qu’il cadenasse pour qu’on ne lui vole pas ses yaourts !

Le suicide de Kristina Rady a-t-il été provoqué par la violence physique et psychologique ? On n’a l’impression que justice n’a pas été faite sur suicide, mais qu’il n’y aura jamais de réponse. Tous les thèmes employés à l’époque  » drame passionnel » « amour fou » sont heureusement devenus inacceptables.

Un livre qui épluche méticuleusement la presse et le dossier, pour en faire une synthèse à laquelle rien ne manque. Il n’y a aucune révélation, mais vingt ans après, il est intéressant de réexaminer l’affaire à la lumière de l’évolution de la société, notamment l’émergence de la notion de féminicide. Et on réalise mieux l’esbroufe des postures morale du meurtrier de Marie et l’omerta qui l’entoure encore vingt ans après l’affaire.

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Paul El Kharrat s’est fait connaître du grand public grâce à son parcours exceptionnel dans l’émission Les Douze Coups de midi. De cette expérience, il a tiré son autobiographie à succès Ma 153e victoire. Passionné de culture générale et d’histoire, il est également l’auteur de Crimes et mystères de Paris.

Lieu de toutes les splendeurs et de tous les fantasmes, Paris fascine. Ce serait pourtant oublier le versant le plus sombre de la capitale : celui de ses crimes et mystères.

Passionné de criminologie et d’histoire, Paul El Kharrat s’est penché dans Crimes et mystères de Paris sur ces affaires qui ont secoué la Ville lumière de la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale. Car si les meurtres bouleversent la petite histoire, celle des individus, ils peuvent également faire trembler la grande.

En s’intéressant à ces hommes et ces femmes, monstres sanguinaires déterminés ou assassins désespérés, l’auteur dessine en creux les XIXe et XXe siècles en France car chaque meurtre, chaque fait divers est remis dans son contexte historique.

Avec Paul El Kharrat, on plonge dans ce Paris des meurtriers. L’ouvrage, très synthétique mais précis, se découpe en cinq parties : de la Révolution à la Restauration, des Trois glorieuses au second Empire, de la Commune à la Troisième république, de la paix à la guerre, et enfin, de l’entre-deux-guerres à la reconstruction.

Chaque partie s’ouvre sur une notice chronologique des affaires criminelles et des dates clés de la période, ce qui permet de cerner chaque époque en quelques lignes.

Je suis très friande de ce genre d’ouvrages qui retracent des crimes emblématiques, passés à la postérité, surtout qu’ici tous les protagonistes sont morts depuis bien longtemps. Je ne connaissais pas ce titre jusqu’à ce que je tombe dessus chez le libraire et que je reparte avec, pour le lire dans la foulée, ce qui ne m’arrive jamais !

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas déçue. Paul El Kharrat revient sur des affaires très célèbres comme Lacenaire, Troppmann, Violette Nozières, Landru ou le docteur Petiot mais aussi sur des crimes nettement plus confidentiels pour le grand public et j’ai découvert bon nombre de faits divers dont j’ignorai tout.

L’auteur nous convie à un terrifiant voyage dans le temps à la découverte d’un Paris à la fois mythique et mystérieux. Bien que chaque affaire soit résumée de façon synthétique, l’auteur nous donne tout de même une foule de détails intéressants, sans jamais tomber dans le glauque ou le macabre.

L’ouvrage allie Histoire et criminologie et conte le retentissement considérable de ces affaires auprès du public grâce au rôle de la presse qui va connaître un essor incroyable au XIXè siècle. Les unes des journaux font les choux gras de ces crimes sanglants et leurs auteurs connaissent la célébrité.

Paul El Kharrat nous rappelle combien le public se délectait de ces affaires et se pressait à l’exécution des coupables. Il nous dit aussi l’importance de la guillotine et le combat de Victor Hugo contre la peine de mort.

Cerise sur le gâteau : chaque fait divers est illustré par une gravure, photographie ou la une d’un journal l’ayant traité.

Si l’histoire et la criminologie vous passionnent, je vous le conseille car il est bien documenté et se révèle une bonne porte d’entrée dans la criminologie avant de se pencher sur des ouvrages plus ambitieux.

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Philip Steele travaille d’abord comme éditeurs pour plusieurs maisons d’édition à Londres et écrit ensuite, avec succès, des documentaires pour les enfants. Eugenia Nobati a publié une quarantaine de livres dans une dizaine de pays.

Des magnifiques fresques oubliées de Pompéi à l’imposante statue de l’empereur Marc Aurèle en passant par le portrait d’une momie romaine, Philip Steele nous propose avec Le livre extraordinaire de la Rome antique, un documentaire d’exception au format XXL.

Dans cet album de près de cent pages, l’auteur nous offre une sélection extraordinaire des trésors témoins de l’époque où Rome a régné sur le monde antique : mosaïques, bijoux, poignard, bouclier, statues…

Avec une attention toute particulière apportée aux détails, la talentueuse Eugenia Nobati – aux illustrations – représente fidèlement sous la forme d’un dessin spectaculaire et très réaliste chaque artefact, accompagné d’anecdotes historiques et d’une fiche descriptive.

A travers tous ces objets, ce sont les mystères et splendeurs d’une civilisation disparue il y a des milliers d’années qui s’offre aux lecteurs dès 8 ans, qu’ils soient néophytes ou déjà passionnés, cet album ne manquera pas de les intéresser, et leurs parents aussi car il est riche d’enseignements.

Comment un gladiateur devait-il s’équiper pour affronter les bêtes sauvages dans l’arène ? Que signifiait la crête sur le casque d’un légionnaire ? Pourquoi les romains avaient-ils un attachement si fort à Mars, dieu de la guerre ?

Philip Steele répond à toutes ces questions et bien d’autres encore que ne manquent pas de se poser les archéologues en herbe, fascinés par cette civilisation lointaine !

Chaque artefact a droit à sa double page avec une illustration XXL, une fiche sur son époque, le lieu de sa découverte, où il est exposé, ses dimensions… et bien sûr toutes les explications synthétiques de Philip Steele qui s’est incroyablement bien documenté.

Outre sa richesse iconographique et historique, ce documentaire sait remarquablement bien parler aux enfants, avec un vocabulaire adapté, à la fois riche mais accessible, bravo à l’auteur qui ne les prend pas pour des imbéciles.

Si il est passionnant pour les enfants, il l’est tout autant pour les adultes. La Rome antique continue d’intéresser, génération après génération. J’ai été, pour ma part, éblouie par les tous ces trésors qui nous sont parvenus et notamment toutes les mosaïques et peintures mais aussi les objets de la vie quotidienne comme le premier couteau suisse, invention romaine !

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement ce documentaire d’exception qui fera le bonheur des enfants curieux et de leurs parents.

Un grand merci aux éditions Little Urban pour cette nouvelle pépite, j’ai adoré !! J’attends avec impatience le prochain volume, qui je l’espère, se rapportera à l’antiquité grecque.

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Philip Steele travaille d’abord comme éditeurs pour plusieurs maisons d’édition à Londres et écrit ensuite, avec succès, des documentaires pour les enfants. Eugenia Nobati a publié une quarantaine de livres dans une dizaine de pays.

Du légendaire masque de Toutânkhamon au buste de la célèbre princesse Néfertiti en passant par l’oeil magique du dieu Horus, Philip Steele nous propose avec Le livre extraordinaire de l’Egypte antique, un documentaire d’exception au format XXL.

Dans cet album de près de cent pages, l’auteur nous offre une sélection extraordinaire des trésors témoins de l’époque des pharaons de différentes dynasties : bijoux, papyrus, statuettes, peintures…

Avec une attention toute particulière apportée aux détails, la talentueuse Eugenia Nobati – aux illustrations – représente fidèlement sous la forme d’un dessin spectaculaire et très réaliste chaque artefact, accompagné d’anecdotes historiques et d’une fiche descriptive.

A travers tous ces objets, ce sont les mystères et splendeurs d’une civilisation disparue il y a des milliers d’années qui s’offre aux lecteurs dès 8 ans, qu’ils soient néophytes ou déjà passionnés, cet album ne manquera pas de les intéresser, et leurs parents aussi car il est riche d’enseignements.

Pourquoi déposait-on des figurines de bateliers, de boulangers ou d’agriculteurs dans les tombes des défunts ? Comment dressait-on la table d’une princesse ? A quels jeux s’adonnaient les pharaons ? Pourquoi momifiait-on les animaux sauvages et domestiques ?

Philip Steele répond à toutes ces questions et bien d’autres encore que ne manquent pas de se poser les archéologues ou égyptologues en herbe, fascinés par ces époques lointaines !

Chaque artefact a droit à sa double page avec une illustration XXL, une fiche sur son époque, le lieu de sa découverte, où il est exposé, ses dimensions… et bien sûr toutes les explications synthétiques de Philip Steele qui s’est incroyablement bien documenté.

Outre sa richesse iconographique et historique, ce documentaire sait remarquablement bien parler aux enfants, avec un vocabulaire adapté, à la fois riche mais accessible, bravo à l’auteur qui ne les prend pas pour des imbéciles.

Si il est passionnant pour les enfants, il l’est tout autant pour les adultes. D’aussi loin que je m’en souvienne, cette civilisation m’a toujours intéressée : éblouie par les pyramides, les trésors contenus dans les tombeaux, les rites, les bijoux… et ce magnifique album réussi tant sur la forme que sur le fond, m’a captivée et m’a appris des choses que j’ignorais totalement.

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement ce documentaire d’exception qui fera le bonheur des enfants curieux et de leurs parents. Noël approche et c’est une très bonne idée cadeau !

Un grand merci aux éditions Little Urban pour cette nouvelle pépite, j’ai adoré !!

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Diplômée de l’Ecole du Louvre et de muséologie, Valentine del Moral est libraire en livres anciens, écrivain, illustratrice, journaliste.

On connaît Émile Zola comme le chef de file du naturalisme et le vengeur de l’Affaire Dreyfus avec son J’accuse paru dans le journal L’Aurore de Georges Clémenceau. Mais est-ce assez de connaître sa vie publique pour le deviner tout entier ?

Émile Zola, c’est une maison qui le dévoile : Médan. Il s’y révèle bâtisseur fantasque, zinzin d’animaux, cycliste enragé, chineur invétéré, photographe compulsif.

La maison, docile, se laisse faire et, comme Émile est fou d’amitié, elle ouvre ses portes à Paul Cézanne, Guy de Maupassant, Edmond de Goncourt, Paul Alexis, Georges Charpentier et bien d’autres encore.

Médan, c’est encore le domaine qu’il partage avec sa femme Alexandrine et qu’il tentera en vain d’ouvrir à sa maîtresse Jeanne et à leurs enfants Denise et Jacques.

Alternativement écrivain solitaire et amphitryon débonnaire, Zola rayonne en son royaume jusqu’à ce qu’il publie « J’Accuse… ! ». La maison se fait alors forteresse. Et voilà Médan outragé ! Médan martyrisé ! Médan finalement libéré ! Mais à quel prix ?

Pendant quelques années, j’ai vécu à Villennes-sur-Seine, là où les amis des Zola débarquaient de Paris. Mais, hélas, à cette époque, la maison zolienne n’était pas ouverte au public. Elle l’est désormais et j’espère avoir un jour l’occasion de la parcourir même si à la mort d’Emile, Alexandrine a tout vendu !

En attendant, grâce à Chez Zola ! de Valentine del Moral, j’ai l’impression de bien connaître les lieux et surtout l’esprit d’amitié, de générosité, de solidarité d’Emile Zola et de son épouse qui firent de leur maison de Médan, un eden pour leurs invités.

J’ai lu plusieurs volumes des Rougon-Macquart, Les soirées de Médan et je sais le mystère qui entoure la mort du père du naturalisme. J’ai découvert ici l’homme intime. Gourmand, lecteur de la presse mais aussi de ses pairs, l’ami de Flaubert et de Paul Cézanne, qui prit sous son aile la jeune génération dont l’étoile fut Guy de Maupassant.

Mais aussi, le collectionneur compulsif d’objets et d’oeuvres d’art, le fou de bicyclette et de photographie et l’ami des bêtes. L’amoureux de Jeanne, à qui il fit deux enfants, avec qui il passait tous ses après-midis à Triel ou à Paris, à quelques encablures des lieux dans lesquels il vivait avec son épouse Alexandrine.

Très bien écrit et documenté, cet ouvrage composé de douze chapitres débute avec l’achat de Médan, le 10 juin 1878 jusqu’à son dernier séjour le 28 septembre 1902, veille de sa mort. L’autrice nous raconte par le menu les travaux entrepris par l’écrivain, les agrandissements au fil du succès des RM : la tour Gervaise, le pavillon scandinave, le bowling, le jardin, la barque Nana, l’ameublement des pièces, les journées types de Zola… sans oublier les folles soirées de Médan

Et c’est tout simplement passionnant de découvrir tout un pan méconnu de la vie du grand romancier qui apparaît bien tendre et joyeux, ami fidèle et généreux. Le récit se lit comme un roman et si il est précis, il n’est jamais ennuyeux, bien au contraire. Cerise sur le gâteau : plusieurs photographies prises par Zola ou ses enfants figurent en fin d’ouvrage.

Si vous vous intéressez aux maisons d’écrivains ou à Emile Zola, je ne peux que vous conseiller cette lecture enrichissante !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Le mot et le reste pour leur confiance.

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Marceline Loridan-Ivens, née en 1928, déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père, a été actrice, scénariste, réalisatrice. On lui doit notamment « La petite prairie aux bouleaux », avec Anouk Aimée (2003), de nombreux documentaires avec Joris Ivens, et Ma vie balagan (Robert Laffont, 2008). Elle est décédée à Paris le 18 septembre 2018.

« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur.
Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »

Le 29 février 1944, Marceline Rozenberg a quinze ans lorsqu’elle est arrêtée par la  Milice française et la Gestapo en même temps que son père, Shloïme lors d’une rafle dans le Vaucluse où sa famille réside depuis deux ans au Domaine de Gourdon à Bollène.

Déportée à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 du 13 avril 1944, le même que celui de son père, de Simone Veil, avec laquelle la liera une amitié indéfectible, de Ginette Kolinka et de Anne-Lise Stern. Elle est ensuite transférée à Bergen-Belsen, et finalement au camp de concentration de Theresienstadt.

Tout au long de sa captivité, elle subit l’horreur des camps : la faim, le froid, l’odeur des chairs brûlées, les expériences du tristement célèbre docteur Mengele… et parvient à survivre. Elle recouvre la liberté à la libération du camp, le 10 mai 1945 par l’Armée rouge.

Son père, lui, ne reviendra jamais d’Auschwitz. Elle l’attendra, en vain, à l’hôtel Lutétia des semaines durant avant de se résoudre à retrouver le domaine familial.

Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une lettre, rédigée avec la journaliste et écrivain Judith Perrignon, où elle raconte sa captivité, son retour, sa vie d’après.

C’est un témoignage tout en pudeur et en sobriété, qui n’en est pas moins poignant, que nous livre Marceline Loridan-Ivens dans Et tu n’es pas revenu, auréolé du prix ELLE des lectrices document lors de sa parution il y a quelques années déjà.

L’ouvrage revient sur son expérience de la déportation et sur sa conviction que la France n’a pas regardé en face son rôle dans la Shoah.

Véritable lettre d’amour à ce père qu’elle va chercher toute sa vie, elle lui raconte son quotidien dans le camp puis son retour parmi les siens, ceux qui n’ont pas été déportés et qui ne peuvent pas comprennent et ne veulent pas entendre parler de cet enfer qui a englouti le patriarche.

Alors, comme beaucoup d’autres rescapés de la solution finale, elle ne parlera pas à ses proches, préférera se taire, rongera son frein lorsque sa mère se remarie, alors qu’elle reste inconsolable de la perte de son père adoré.

Sa famille est brisée par l’absence de Shloïme : deux de ses enfants finiront par se suicider et Marceline connaîtra elle aussi l’envie de mourir par deux fois après l’innommable, la barbarie, la mort dans les camps. Mais aussi la solidarité avec ses compagnes d’infortune Ginette, Dora, Simone… qui sont devenues ses amies pour la vie.

Malgré cela, Marceline n’a jamais renoncé à vivre, même lorsqu’elle était au plus près du gouffre. Une envie de vivre qui ne l’a presque pas quittée dans une vie bien remplie de scénariste et de cinéaste, avec des amours mais un choix assumé de ne pas enfanter.

Un témoignage court mais percutant sur la shoah à mettre entre toutes les mains !

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Judith Spinoza est journaliste. Mode, luxe, beauté ou arts, elle collabore à différents supports, d’Infrarouge aux hors-séries de Beaux Arts Magazine. Raphaël Turcat est journaliste, rédacteur en chef et écrivain. Cofondateur du magazine Technikart dont il a dirigé pendant vingt ans la rédaction et ses déclinaisons.

Elles sont jeunes, belles, étranges, charmantes, charmeuses et scandaleuses. Elles lorgnent les têtes couronnées, les personnalités en vue, les artistes en vogue, les hommes pleins aux as. On les appelle les « demi-mondaines » et elles traversent le XIXᵉ siècle comme leur destin : à la vitesse de la lumière, souvent tragiquement.

Mais bien plus que de banales hétaïres, ces « grandes horizontales », ces « lionnes » font souffler un vent de modernité sur une époque où les cartes sociales se redistribuent au rythme de la révolution industrielle, de la transformation de Paris et des divers changements de régime.

Libres et impétueuses, modestes de naissance et cependant ambitieuses de caractère, elles imposeront leur place dans une société figée et pèseront sur la condition de la femme. Liane de Pougy, Valtesse de La Bigne, la Païva, Mata Hari, Émilienne d’Alençon, Virginia de Castiglione, la Belle Otero, Lola Montès, Céleste Mogador…

Avec Les héroïnes du plaisir, Judith Spinoza et Raphaël Turcat reviennent sur la vie des premières influenceuses de l’époque moderne. J’ai un gros faible pour les muses et les grandes horizontales du XIXè siècle.

Ces femmes libres et complètement en marge de leur époque ont souvent brûlé la chandelle par les deux bouts et sont assez fascinantes.

Découpé en cinq parties, cet ouvrage nous présente Les superstars (Cora Pearl, Léonide Leblanc, Liane de Pougy et Mata Hari), Les éminences grises (Virginia de Castiglione, Jeanne de Tourbey, Caroline Otero, Marguerite Steinheil), Les muses (Apollonie Sabatier, Marie Duplessis, la reine Pomaré et Valtesse de la Bigne), Les subversives (la Païva, Blanche d’Antigny, Marthe de Florian, Emilienne d’Alençon) et Les féministes (Lola Montes, Céleste Mogador, Alice Regnault et Clémence de Pibrac).

Les auteurs se sont bien documentés et ont le mérite de mettre en lumière des personnalités moins connues du grand public à côté de celles qui sont passées à la postérité comme Mata Hari, la Belle Otero, Liane de Pougy ou Emilienne d’Alençon.

Chaque chapitre est consacré à l’une des hétaïres et s’ouvre sur une photographie, une peinture ou une gravure de l’héroïne. Judith Spinoza reviennent sur leur enfance, leur fait d’arme, leurs amants célèbres.

J’ai donc appris une foule de choses et c’est ce que je recherchais dans cette lecture même si les chapitres sont brefs. Je pense qu’ils auraient mérité un peu plus d’approfondissement car chaque biographie est assez succincte mais suffisamment développée pour dessiner les personnalités, leurs ascensions et chutes.

C’est donc une bonne entrée en matière pour découvrir le monde des grandes horizontales et demi-mondaines, une espère disparue depuis un siècle car ce phénomène n’a pas survécu à la Belle-Epoque.

Elles ont causé ruines et poussé des hommes au suicide, ont amassé des fortunes avant de parfois tout perdre. Elles ont inspiré les peintres, sculpteurs, poètes ou romanciers, ont murmuré à l’oreille des grands de leur temps (rois, présidents, tsars ou empereurs). Elles ont souvent connu un destin tragique et ont fait couler beaucoup d’encre.

Vous l’aurez compris, ce sont des destins de femmes incroyables que vous pourrez découvrir dans cet ouvrage si la thématique vous intéresse !

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Titiou Lecoq est journaliste indépendante et blogueuse sur Girls and geeks. Elle a notamment publié Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (Fayard 2014), ainsi que des romans dont Les Morues (Au Diable Vauvert, 2011). Elle a publié Honoré et moi à l’Iconoclaste en 2019, un récit drôle et accessible sur un monument de la littérature.

De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.

 » C’est maintenant, à l’âge adulte, que je réalise la tromperie dont j’ai été victime sur les bancs de l’école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l’on nous a apprise. « 

J’ai profité de #marsaufeminin pour enfin lire Les grandes oubliées : Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes. Si vous me lisez régulièrement, vous savez que la thématique de l’invisibilisation des femmes me passionne, je lis régulièrement des essais ou des documents traitant de ce sujet, cet essai de Titiou Lecoq me titillait donc depuis sa parution il y a quelques mois et je l’ai trouvé absolument passionnant !

Pourquoi ce grand oubli ? Pourquoi cette invisiblisation des femmes dans tous les domaines (littérature, peinture, science….) dont se sont rendus ceux qui écrivent l’Histoire, à savoir les hommes ?

De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur le travail des historiennes et les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire.

Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s’éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix et leur rend brillamment hommage.

Ce livre est particulièrement intéressant et très abordable, si vous n’avez jamais lu d’essai et que ce genre vous fait un peu peur, vous pouvez y aller les yeux fermés, c’est très facile à lire tout en étant instructif.

Cet essai remet les pendules à l’heure et c’est bien heureux car il est vraiment dommage que les femmes aient été gommées de l’Histoire officielle et que les manuels scolaires les mettent encore si peu aujourd’hui en lumière, j’en veux pour preuve ceux de seconde, classe dans lesquelles mes garçons sont scolarisés !

Que l’on soit néophyte en la matière ou non, Titiou Lecoq nous met les points sur les i : elle retrace l’importance du rôle qu’ont joué les femmes dans l’histoire depuis le début de l’humanité et la façon dont les hommes ont façonné l’Histoire en jetant aux oubliettes le nom des femmes illustres qui ont marqué leur temps.

A travers des anecdotes historiques retracées de manière chronologique avec un bon zest d’humour et un style très léger, j’ai pris connaissance d’événements dont je n’avais jamais entendu parler ou que je n’avais jamais analysé sous l’angle féministe, c’était passionnant de les découvrir de cette façon et de s’interroger à l’aune de tout ce qui est raconté.

Cet essai est passionnant et c’est véritable un page-turner, je me retenais de ne pas trop en lire à la fois pour m’en garder sous le pied et j’avais toujours hâte d’y retourner. J’ai ri mais j’ai enragé aussi devant tant d’injustice faites aux femmes.

Et oui, les femmes ont bel et bien été écartées des livres d’Histoire. J’ai longtemps cru au mythe de la “femme empêchée » à cause du mariage et de leur rôle de reproductrice car les quelques femmes mises en lumière par l’Histoire sont en général célibataire et sans enfant (par exemple Louise Michel) et bien en fait, c’est archi faux.

Et si on croit ce genre c’est parce qu’on nous l’a appris et martelé à l’école, au collège et au lycée car les programmes nous enseigne l’Histoire du point de vue masculin avec quelques infimes exceptions féminines, histoire de nous faire plaisir : cet essai nous prouve à quel point c’est loin d’être suffisant et que les choses doivent changer.

Vous l’aurez compris Les grandes oubliées est un essai de vulgarisation particulièrement réussi pour lequel j’ai eu un gros coup de coeur, je vous le recommande plus que chaudement !

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Alain Baraton est responsable du Domaine national de Trianon et du Grand Parc de Versailles depuis 1982. Il tient par ailleurs la chronique hebdomadaire de jardinage de l’émission « 7-9 » sur France Inter. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux jardins. 

Assassinats, règlements de comptes, empoisonnements, attentats, disparitions, duels, vols et complots hantent le palais des monarques. Versailles, c’est la grande boutique des horreurs.

Toutefois, l’histoire, dans la demeure de Louis XIV, a le goût du classicisme et de la bonne mesure : pas de chiens écrasés en costume d’époque, mais des machinations machiavéliques et implacables comme des tragédies grecques, des meurtres, sanglants et atroces, mais qui ne laissent pas de taches, des mystères, épais comme le velours des tentures et qui n’ont jamais été élucidés.

Le palais du Roi-Soleil a aussi une part d’ombre, méconnue et qu’on passe souvent sous silence, les auteurs préférant souvent le lustre à la stupre.

Vice et Versailles mêle anecdotes célèbres ou inédites et souvenirs personnels d’Alain Baraton, le jardinier de Versailles, qui nous raconte avec humour et érudition, ce qui se cache derrière la façade du château le plus célèbre de France.

L’auteur, par sa position à Versailles, a eu accès à la bibliothèque pour aller chercher toute la matière qu’il lui fallait pour nous régaler ensuite d’histoires et d’intrigues, parfois pas piquées des vers c’est moi qui vous le dit. 

Alain Baraton manie bien la plume et met sa patte pour rendre ses anecdotes encore plus saisissantes de vérité, et pour nous raconter la société d’antan dans laquelle elles s’inscrivent. Il nous dévoile un Versailles moins « féérique », où se sont déroulés de nombreux événements dramatiques.

L’auteur nous relate ici l’envers du décor : les fastes de la cour, ses complots, les vices et petitesses des Grands qui ont tous les droits et nous dresse un portrait peu flatteur mais néanmoins fidèle des monarques absolus qui ont habité Versailles.

Au delà de toutes ces anecdotes, souvenirs, Alain Baraton rend hommage aux personnes méconnues qui ont œuvées pour que nous puissions aujourd’hui admirer ce magnifique monument. C’est une réalité, on ne parle pas assez de ces hommes et de ces femmes qui ont souvent payé de leurs vies à travers diverses époques afin que le château puisse exister.

Il ne faut pas oublier que le palais voulu par le roi soleil a été fondé sur des marécages qu’il a fallu assécher et que des milliers d’ouvriers sont décédés tout au long du chantier qui a duré 53 ans. Il fallut jusqu’à 36000 ouvriers sur le chantier pour faire d’un simple pavillon de chasse le château que nous connaissons : 2300 pièces, 1944 fenêtres, 352 cheminées, la Galerie des glaces et ses 357 miroirs.

La Lecture est très agréable, abordable à tout lecteur non spécialiste en histoire, et même si certains évènements nous laisse le cœur au bord des lèvres, Alain Baraton manie l’humour et intègre à son récit des souvenirs personnels bienvenus.

Une bonne pioche en ce qui me concerne, j’ai appris une foule de choses et j’adore ça ! Les plus férus regretteront un manque d’approfondissement des évènements relatés, pour ma part je trouve la mise en bouche réussie.

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