Historienne, auteure, Anne Pouget a publié une cinquantaine de titres, tant pour la jeunesse (romans historiques) que pour les adultes ; elle anime des ateliers d’écriture, navigue avec plaisir de salons du livre en collèges, pour des rencontres ou des conférences ponctuelles.
XIIIe siècle, France. Voilà cinq mois que Samuel a été sauvé par Le Diable Noir et qu’il est entré au service de celui que l’on dit alchimiste. Un jour, un nouveau procès semble impliquer son nouveau maître : un accusé, dénommé Grand Pierre, aurait avoué se transformer en loup-garou à la pleine lune après avoir été maudit…
Naviguant entre les croyances et les superstitions, Samuel et son maître décident de l’aider. Bien déterminés à découvrir le fin mot de l’histoire, ils mènent l’enquête afin de résoudre les mystères qui entourent Grand Pierre. Au passage, ils pourraient bien découvrir l’élément manquant permettant d’élucider une affaire non résolue…
La pierre de folie est le second et dernier tome de la duologie médiévale, d’Anne Pouget, L’horloge à l’envers. Avec ce roman historique à l’ambiance médiévale permet aux jeunes et aux moins jeunes lecteurs de découvrir les prémices de la médecine légale et de la police scientifique avec une nouvelle enquête aux côtés de Samuel et du Diable Noir !
Comment résoudre un meurtre au Moyen-âge bien avant la découverte de tous les procédés modernes, et combattre les préjugé notamment sur le handicap ? Telles sont les questions et les mystères que vont devoir résoudre nos héros que j’ai eu plaisir à retrouver dans ce second volume.
L’autrice, historienne de formation, en prend pas ses jeunes lecteurs pour des pommes et leur propose un récit plutôt riche autour de la médecine. Le diable noir qui prend Samuel sous son aile fait des pommades, onguents et autres remèdes et s’intéresse de près à ce qu’est aujourd’hui la médecine légale.
Anne Pouget continue à mettre la diversité au coeur de cette série, à explorer et dénoncer les peurs et croyances médiévales puisque Grand-Pierre, accusé d’adorer le diable et de se transformer en loup garou à la nuit tombée, est en fait muet, et dans l’impossibilité de communiquer avec quiconque.
On découvre Samuel, qui a muri par rapport au premier volume, essayant d’aider son protégé, tout en devant se débattre avec ses propres croyances qui mettent parfois à mal ce qu’il essaye de bâtir. Même s’il est de nature bienveillante et généreuse, il est régulièrement rattraper par les croyances de son temps.
Notre héros prend tout d’abord Grand-Pierre pour un idiot puis, sous l’influence de son maître, il trouve un moyen de dialoguer avec lui en inventant la langue des signes avant l’heure et se rend compte que si il est muet, Grand-Pierre est loin d’être bête.
Même si j’ai trouvé cette suite très sympathique, notamment par ses thématiques et cet aspect médecine légale passionnant, j’ai trouvé l’intrigue plus décousue, un peu moins intéressante pour l’adulte que je suis mais elle devrait beaucoup plaire aux lecteurs dès 9 ans auxquels l’autrice s’adresse.
Une duologie historique pour la jeunesse riche par ses thématiques que j’ai trouvé très réussie et instructive, je la recommande aux jeunes lecteurs !