Littérature argentine

De garde au Nightingale – Donna Douglas

Lu dans le cadre du Mois Anglais

Passionnée par la lecture et l’écriture, Donna Douglas a publié son premier roman à l’âge de 40 ans. Sa série sur les infirmières du Nightingale, dont Les filles du Nightingale est le premier tome, est best-seller du Sunday Times. Donna Douglas est née et a grandi à Londres, mais vit maintenant dans le York avec son mari. 

1937 apporte de nouveaux défis pour les infirmières en formation… Dora et son ennemie de longue date Lucy sont jumelées au service des enfants pour les trois derniers mois de leur formation. Les deux infirmières ne pourraient pas être plus différentes mais elles ont peut-être plus en commun qu’elles pensent, car elles dissimulent chacune un chagrin secret.

Entre la guerre qui s’annonce en Europe et l’East End de Londres qui doit affronter la menace des chemises noires d’Oswald Mosley, les femmes du Nightingale doivent faire face à leurs propres défis au travail et dans leur vie amoureuse… et de nouveaux visages.

Jess l’aînée fougueuse d’une illustre famille de l’East End est déterminée à se prouver à elle-même qu’elle peut être une domestique. Et la nouvelle infirmière en formation Effie est impatiente de s’échapper de son petit village irlandais afin de faire sa place comme infirmière à Londres.

Mais Katie, la soeur d’Effie, commence rapidement à s’inquiéter du comportement irrépressible d’Effie. De garde et en crise au Nightingale : ont-elles ce qu’il faut ?

De garde au Nightingale est le quatrième tome de la saga signée Donna Douglas mettant en scène les apprenties infirmières du Nightingale, un hôpital londonien en 1937.

En dépit d’une horrible traduction, des fautes de frappe, d’orthographe et de conjugaison, le récit proposé par Donna Douglas est tellement passionnant, que je passe sur ces défauts dont n’est pas responsable l’autrice.

Ce récit est addictif en diable et une fois commencé, difficile de le lâcher tant j’étais, une fois encore, prise par l’histoire, charmée par les héroïnes, toutes très différentes, mais très bien dessinées par l’autrice qui ne tombe jamais dans la caricature.

Dans les trois premiers tomes, on s’attachait à Millie, Helen et Dora et dans ce nouveau tome, si nous retrouvons Dora, deux nouveaux personnages font leur entrée : Effie qui vient d’Irlande et dont les soeurs sont déjà infirmières au Nightingale et Dora, issue d’un milieu très pauvre, engagée comme domestique.

Ces nouvelles venues vont se révéler attachantes, chacune dans leur genre, avec des bagages parfois lourds à porter, et j’ai eu grand plaisir à les suivre dans leur quotidien, au sein de ce grand hôpital londonien.

Au fil du récit, on partage leurs joies et leurs difficultés au sein de l’école ou de leur famille et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’en passe des choses, on ne s’ennuie jamais.

Les cours et l’internat sont assurés par des sœurs et l’hôpital impose des règles plutôt strictes à ces jeunes filles. L’ambiance au sein de l’institution est plutôt bien restituée : l’entraide, mais aussi les rivalités entre les élèves et les enseignantes, les différences entre les classes sociales sans oublier les premiers émois amoureux !

Dora vit aussi des heures difficiles à cause de l’éloignement de Nick, l’homme dont elle amoureuse, et du retour d’Alf, son beau-père. On retrouve aussi Lucy, une élève infirmière, antipathique au possible, qui va vivre un effondrement social qui va lui rabattre son caquet !

Au-delà du quotidien des élèves et de leurs histoires d’amour, cette série historique n’oublie pas d’aborder la montée du fascisme, la pauvreté des quartiers ouvriers, les difficultés financières dans ces années 30 frappées par la crise économique, la guerre d’Espagne et l’Allemagne nazie…

L’autrice aborde aussi le poids des conventions sociales, les relations entre les médecins et chirurgiens mariés qui profitent de l’innocence des jeunes infirmières, le métier d’infirmière réservé aux femmes célibataires et dessine bien les trois classes auxquelles appartiennent nos héroïnes.

Quant à la galerie des personnages secondaires, elle est très éclectique. Qu’il s’agisse des patients, des autres infirmières, des Soeurs « professeures » ou des proches de nos héroïnes, je trouve qu’ils ont tous leur place au sein du roman.

J’ai beaucoup aimé cette histoire et je compte bien lire la suite en juillet, elle est déjà dans ma PAL ! C’est une série dont je n’attendais rien et c’est au final une excellente surprise, je vous la conseille chaudement.

Littérature argentine

La savoureuse histoire des Sorrentinos – Virginia Higa

Virginia Higa, dont la mère est italienne et le père japonais, est née en Argentine et a étudié la littérature à Buenos Aires. Auteure, traductrice et professeure d’espagnol, elle vit aujourd’hui à Stockholm. La Savoureuse Histoire des sorrentinos est son premier roman.

Près d’un siècle s’est écoulé depuis que la famille Vespolini a quitté l’Italie pour s’installer à Mar del Plata en Argentine, et y ouvrir une trattoria près de la plage.

Très vite, les Vespolini ont contribué de manière singulière à la culture de leur pays d’adoption en inventant les sorrentinos, des pâtes fourrées que l’on mange à présent partout là-bas.

Leur recette, transmise de génération en génération, est jalousement gardée par Chiche, le plus jeune des fils Vespolini, amateur de cinéma, de porcelaine italienne et de grandes conversations. Si l’on vient à la trattoria pour se régaler, on y vient aussi pour ses inoubliables anecdotes de fin de repas et son franc-parler.

À sa table se succèdent frères, sœurs, cousins, amis, employés et clients, et tout ce petit monde parle d’amours durables, de profondes solitudes, de trahisons, de rêves de côtes lointaines et même de prophéties.

Rouleaux à pâtisserie, louches en bronze, photographies d’Amalfi et de Sorrente : bienvenue à la Trattoria Napolitana, l’un des restaurants les plus réputés d’Argentine, temple des légendaires sorrentinos.

Comme dans les meilleures comédies à l’italienne, tout se mélange et se confond dans cette Savoureuse Histoire des Sorrentinos : les rires et les larmes, le destin d’une famille et d’un pays, la vie croquée par les deux bouts et un fabuleux héritage.

Virginia Higa signe ici un roman d’ambiance, une comédie familiale exotique, qui nous confirme que la cuisine est un remède à presque tout ! Ce roman met littéralement l’eau à la bouche, surtout lorsque l’on apprécie, comme moi, la cuisine italienne, on a envie de goûter tous les plats qui parsèment le récit.

A la table de Chiche, on se régale de pâtes et de spécialités italiennes, mais aussi des mille et une histoires de cette famille d’origine italienne aux personnages hauts en couleurs.

Les protagonistes se chamaillent, rient, s’agonisent d’injures, s’entraident, s’aiment et se détestent comme dans toutes les familles, peu importe de quel coin du globe !

Pas d’intrigue à proprement parler mais des tranches de vies de cette tribu liée par les fameuses Sorrentinos avec ses bonheurs et ses malheurs, ses succès et ses déconvenues, le tout au coeur de cette petite ville argentine et de cette diaspora italienne où tout le monde se connaît.

Un récit savoureux qui oscille entre rires et larmes à conseiller aux amateurs de cuisine et de comédie italiennes, qui vont se régaler de la première à la dernière page.