Raymond Radiguet, né le 18 juin 1903 à Saint Maur et mort le 12 décembre 1923 à Paris d’une fièvre typhoïde, est un écrivain français. Talent très précoce, il a écrit deux romans ayant connu un grand succès critique et populaire, Le Diable au corps et Le Bal du comte d’Orgel, publiés alors qu’il abordait la vingtaine.
En 1917, un lycéen de quinze ans de bonne famille, s’éprend d’une jeune femme, Marthe, de quatre ans son aîné dont le fiancé, Jacques, est au front. L’union est arrangée et la jeune femme n’est pas amoureuse de celui qui est devenu son mari.
Elle succombe vite au charme du narrateur et c’est bientôt l’amour fou, absolu, comme il peut l’être à leur âge, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés.
Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, la possession, le comportement lunatique de l’adolescent, l’impossibilité pour lui de vivre une aventure d’homme.
Cette idylle contre-nature va choquer tout l’entourage bourgeois du couple et les voisins patriotes de la jeune femme. Personne ne comprend ni ne conçoit comment cette femme peut tromper son héros de mari au service de la patrie, qui plus est avec un adolescent innocent…
Le diable au corps est le premier roman de Raymond Radiguet qui paraît en 1923, quelques mois avant que son auteur ne meurt à l’âge de vingt ans. Ce météore de la littérature française, ami intime de Jean Cocteau et de Coco Chanel, s’est d’abord fait connaître avec sa poésie avant d’écrire deux romans, dont un qui sera publié de façon posthume.
Le scandale lors de la parution du livre en 1923 et le décès de son auteur à l’âge de vingt ans la même année feront de ce roman un mythe que j’avais très envie de découvrir depuis un bon nombre d’années.
La parution de ce premier roman fait en effet scandale par son sujet et l’âge de son héros : une histoire d’amour entre un narrateur encore considéré comme un enfant et une femme qui trompe son mari alors au Front, l’histoire se déroule pendant la guerre de 14.
Radiguet a toujours affirmé que son récit était fictif, pourtant il a lui-même entretenu, à l’âge de quatorze ans, une liaison avec Alice Serrier, une voisine de ses parents dont le mari était parti au front et dont il s’est sans aucun doute inspiré pour son roman.
Au-delà de l’histoire d’amour entre le narrateur et Marthe, Radiguet raconte une enfance meurtrie par l’ennui provoqué par quatre années de guerre qu’il voit comme quatre années de vacances.
On assiste à la désorganisation de la cellule familiale de l’adolescent avec un père qui laisse faire la liaison sans intervenir et la mère qui l’enjoint de mettre un terme à cette folie.
La plume de Radiguet, ses tournures de phrases, ses expressions, sont très modernes, son ton désabusé et volontiers cynique, la lucidité et l’analyse de cet amour m’ont réellement surprise.
Je m’attendais à un roman sulfureux voire démonstratif mais Radiguet reste finalement très pudique et chaste lorsqu’il décrit les nuits d’amour de leurs héros.
Je craignais de ne pas aimer ce grand classique mais ce fut tout autre, cette lecture a confirmé tout le bien que je pensais de cet auteur dont j’avais beaucoup aimé Le bal du comte d’Orgel il y a fort longtemps.
Si vous ne connaissez pas encore la plume de Raymond Radiguet, je vous invite à réparer cet oubli.
un des meilleurs romans que j’aie jamais lus
Ravie qu’il t’ai plu aussi !
superbe chronique! tu m’as donné envie de découvrir cet auteur 🙂
J’en suis ravie !!
Ce roman sera peut-être une belle entrée dans le monde des classiques (pour lequel je suis une vraie inculte ^^). Merci pour cette chronique très complète ! 🙂
C’est un classique facile à lire, n’hésite pas à sauter le pas 😉
[…] d’Edith Ayrton Zangwill. Puis un français publié à la même période que le précédent : Le diable au corps de Raymond Radiguet que je voulais lire depuis longtemps et qui m’a agréablement surprise. Un […]
Bon sang, il prend les poussières chez moi !
Si j’avais su je t’aurais proposé de le lire avec moi
Tant pis, je le lirai un jour… oui, un jour ! 😉
[…] creuse de Maurice Leblanc, Martin Eden de Jack London, Le grand Meaulnes d’Alain-Fournier, Le diable au corps de Raymond Radiguet, Thérèse Desqueyroux de François Mauriac, Vingt-quatre heures de la vie […]