Récapitulatif de la semaine

Récapitulatif de la semaine #101

On se retrouve en ce dimanche pour faire la synthèse de la semaine qui s’achève ce soir.

Cette semaine, je vous ai proposé mes avis sur :

J’ai lu :

  • Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès de Romain Puértolas
  • Ne jetez pas les sirènes avec l’eau du bain de Raphaële Moussafir
  • La confiserie de Rosie de Jenny Colgan

Je suis en train de lire :

  • Les refuges de Jérôme Loubry

Je lirai ensuite :

  • L’atelier des vies brisées de Don Snyder

Bon dimanche !

Littérature adolescente & young adult

Je t’ai aimé dans une autre vie – David Arnold

Avant de devenir écrivain, David Arnold a été enseignant, père au foyer, producteur et musicien. Son premier roman, Mosquitoland, est un best-seller du New York Times. Il vit à Lexington, dans le Kentucky, avec sa femme et leur fils.

Evan et Shosh ont des rêves. Il veut dessiner la faune et la flore en Alaska. Elle veut devenir une star à Hollywood. Mais Evan doit s’occuper de sa mère malade et de son petit frère hypersensible.

Et Shosh ne sait plus vivre sans alcool depuis l’accident de voiture qui a emporté sa soeur.

Alors que l’avenir semble sombre et incertain, une voix qui ne chante que pour eux les porte irrésistiblement l’un vers l’autre. Et s’ils étaient destinés à s’aimer par-delà l’espace et le temps, et, ensemble, à tout surmonter ?

Avec Je t’ai aimé dans une autre vie, David Arnold propose à ses lecteurs dès 14 ans un récit plutôt poétique sur la puissance de l’amour sous toutes ses formes.

Au-delà de l’histoire d’amour, l’auteur aborde bon nombre de thématiques très importantes et contemporaines telles que le deuil, le handicap, le divorce, l’alcoolisme, le cancer, l’alcoolisme, les études, le passage à l’âge adulte… c’est toujours utile lorsqu’un auteur propose à ses jeunes lecteurs d’explorer des sujets qui les concernent.

Cependant, j’ai trouvé cette accumulation qui concerne nos deux héros un peu too much à mon goût, ces jeunes adultes cumulent tous ses problèmes, c’est certes crédible, mais on a l’impression que l’auteur veut mettre trop de choses dans son récit qu’il n’a pas le temps d’explorer en profondeur et cela alourdit l’ensemble.

L’histoire met aussi beaucoup de temps à s’installer, l’auteur prend vraiment le temps de planter le décor, de nous introduire les différents protagonistes, ils sont bien travaillés mais il ne se passe pas grand chose dans la première moitié du livre et c’est un peu ennuyeux par moment.

Heureusement la seconde moitié est addictive et les pages défilent vite tant l’écriture de l’auteur est fluide, les chapitres courts et les dialogues abondants.

Que ce soit l’amour entre Shosh et Evan mais aussi les liens qu’ils entretiennent avec leurs amis, la thérapeute de Shosh, avec le petit frère et la mère d’Evan, l’amour transpire de ce livre et c’est ce que j’ai le plus apprécié dans ma lecture.

Mais je m’attendais à autre chose. Je m’attendais à retrouver nos héros dans les histoires d’amour qu’ils auraient vécu à des époques différentes, dans le passé et dans le futur. L’auteur nous livre bien quelques courts chapitres à ce sujet mais je m’attendais à ce qu’elles prennent plus de place, que ce soit plus romantique.

Il n’y a pas non plus de réelle intrigue, il s’agit plus de tranches de vie du quotidien. Je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages : j’ai bien aimé Evan même si il m’a semblé un peu trop parfait mais j’ai trouvé Shosh plutôt énervante.

En bref, c’est une lecture agréable mais qui ne me restera pas longtemps en mémoire, qui ne me marquera pas autant que je l’avais espéré.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Biographies, romans biographiques, Autobiographies

Charly 9 – Jean Teulé

Jean Teulé est l’auteur de treize romans. Parmi les plus notables, Je, François Villon a reçu le Prix du récit biographique ; Le Magasin des suicides a été traduit dans dix-neuf pays (best-seller à Taïwan !). Son adaptation en film d’animation par Patrice Leconte est en cours de réalisation et sortira sur les écrans en 2012. Darling a été adapté au cinéma par Christine Carrière, avec Marina Foïs et Guillaume Canet dans les rôles principaux ; Le Montespan, prix Maison de la presse et grand prix Palatine du roman historique, a été élu parmi les vingt meilleurs livres de l’année 2008 par le magazine Le Point. 

Charles IX fut de tous nos rois de France l’un des plus calamiteux. À 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint-Barthélemy, qui épouvanta l’Europe entière.

Abasourdi par l’énormité de son crime, il sombra dans la folie. Courant le lapin et le cerf dans les salles du Louvre, fabriquant de la fausse monnaie pour remplir les caisses désespérément vides du royaume, il accumula les initiatives désastreuses.

Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous. Pourtant, il avait un bon fond.

Jean Teulé, spécialiste des biographies romancées, nous propose avec Charly 9, celle de l’avant-dernier roi des Valois. Charles IX était le cinquième enfant du roi Henri II et de Catherine de Médicis. Il devient roi de France à l’âge de 10 ans, après la mort de son frère François II en 1560.

Avec sa gouaille que j’apprécie tant, il brosse ici un portrait irrévérencieux de ce roi dont le nom reste accroché aux guerres de religion qui ont secoué le XVIè siècle et surtout les massacres de la St Barthélémy.

Comme à son habitude, Jean Teulé entend désacraliser l’Histoire avec ce portrait intimiste du roi qui s’attarde plutôt sur la vie privée de l’homme et son caractère outrancier. Cette biographie romancée s’ouvre le 23 août 1572, veille du massacre des Huguenots et s’achève le dimanche 30 mai 1574, jour de son décès.

Charles IX est un roi relativement méconnu, est passé à la postérité à cause des massacres et grâce au roman d’Alexandre Dumas. Le portrait que nous en fait Jean Teulé se calque sur ce qu’en dit ce bon vieux Dumas.

Craignant un soulèvement protestant voire un complot pour éliminer les Valois, Charles IX décide, probablement très influencé par sa mère Catherine de Médicis, son frère Henri (le futur Henri III) et ses conseillers, l’élimination des chefs protestants, à l’exception de quelques-uns, parmi lesquels les princes du sang, Henri de Navarre et le prince de Condé.

Cette décision déclenche le massacre de la Saint-Barthélemy (le 24 août 1572), qui fait des milliers de morts, probablement trente mille, à Paris et dans plusieurs grandes villes de France. Déterminé à maintenir l’ordre, le roi ordonna l’arrêt des massacres dès le matin du 24 août 1572, mais ses multiples appels au calme furent très souvent transgressés. Une folie meurtrière s’empare de tout le Royaume et marque un tournant dans le règne de Charles IX. 

Déjà très malade, le roi sombre peu à peu dans un état dépressif en dépit de l’amour qu’il porte à Marie Touchet, sa maîtresse et mère de son fils, et à la reine Elisabeth d’Autriche qui lui donne une fille. Persuadé que sa décision du 23 août 1572 a causé sa perte, il s’épuise en chasses à courre et en cinq à sept avec sa maîtresse qui le laissent exsangue.

Avec sa verve habituelle, son humour et sa facétie, Teulé décrit les épisodes marquant du court règne de Charles IX et nous fait pénétrer dans son intimité, dans ses souffrances. Dans sa chair avec cette pneumonie tuberculeuse qui lui sera fatale mais aussi dans son coeur avec la rivalité qu’il a avec ses frères, la peine de voir sa mère lui préférer Henri (ses chers yeux), y compris sur son lit de mort lorsqu’elle lui fait signer un acte stipulant que c’est lui qui doit monter sur le trône à la place de leur plus jeune frère Hercule.

Loin des livres d’Histoire et de leur austère chronologie ou des hagiographies, les pensées, les faits et gestes du Roi nous sont relatés comme si le narrateur les avait vécus en spectateur. Jean Teulé nous donne ici une savoureuse leçon d’Histoire et l’on a un peu de peine pour ce roi si peu aimé et tellement manipulé par sa mère !

Littérature française

Clodia ou le scandale de la Bonne Déesse – Sophie Malick-Prunier

Sophie Malick-Prunier est professeur de lettres classiques en classes préparatoires à Henri-IV, spécialiste de poésie latine et d’histoire des institutions politiques de la Rome républicaine. Elle a traduit les Épigrammes de Martial (t. I : Livre des spectacles, I-V, Belles Lettres, 2021), et elle est l’auteure du Corps féminin dans la poésie latine tardive (2011) et de Dixit. L’art de la parole dans l’Antiquité (2009).

Clodia Metelli est une héritière. Figure sulfureuse de la jeunesse dorée de Rome au Ier siècle avant notre ère, connue pour son exceptionnelle beauté, elle est issue de la puissante famille patricienne des Claudii, qui occupe, de génération en génération, les plus hautes fonctions.

À la suite d’un retentissant scandale politique et religieux qui compromet son frère Clodius, elle se trouve impliquée dans les arcanes des rivalités entre César, Cicéron et Pompée. Tandis que sa propre famille se déchire et que la République agonise, minée par la lutte entre le clan conservateur du Sénat et le parti populaire qu’elle et Clodius ont rallié, Clodia s’émancipe des contraintes de son sexe ; femme libre, elle inspire au jeune poète Catulle ses vers les plus ardents.

En immersion dans les quartiers populaires et les riches demeures de la Rome antique, cette fresque captivante retrace le destin hors du commun de l’une des rares femmes de son temps à avoir laissé son nom dans l’Histoire.

L’Antiquité est loin d’être ma période historique préférée et pourtant quel bonheur ce fut de lire Clodia ou le scandale de la Bonne Déesse et de découvrir cette héroïne que j’ai adoré.

Sophie Malick-Prunier nous donne un lire un roman absolument passionnant qui nous fait pénétrer en -61 ans de notre ère, au temps où Jules César règne sur la Gaule.

Fondé sur une connaissance très précise de cette époque, le récit formidablement bien écrit et documenté est en effet d’une grande érudition, sans toutefois, à aucun moment, virer à la leçon d’histoire.

L’autrice nous raconte l’histoire de Clodia, une femme de caractère issue de la grande famille des Clodius, qui fréquente Cicéron ou César et qui verra sa vie bouleversée suite à un scandale familial politico-religieux.

Basé sur des faits réels et des personnages ayant réellement existé, le récit est riche de détails, de descriptions qui nous happent dès les premières lignes pour ne plus nous lâcher. L’histoire m’a captivée de bout en bout tant j’ai trouvé Clodia fascinante.

On retrouve au fil de la lecture Jules César, Cicéron ou Pompée qui prennent vie sous la plume de l’autrice qui nous reconstitue l’époque et la vie à Rome avec brio. Les hommes sont d’une misogynie crasse, à part le poète Catulle, et Sophie Malick-Prunier nous rappelle que les mariages sont politiques et les femmes ne sont pas des citoyennes à part entière. Elles doivent tenir leur maison et perpétuer le nom de leur famille. Elles sont prénommées au nom de leur père lorsque plusieurs filles naissent, elles portent des numéros ou le nom de famille de leur mari pour les distinguer !

L’autrice insère dans son récit des extraits de poèmes en latin, traduits en français, cela apporte beaucoup d’élégance et d’érudition. Car les hommes de cette époque sont d’une vulgarité et d’une brutalité répugnantes. On navigue entre complots, corruption des sénateurs ou des magistrats, on assiste aux fêtes, on frémit face à l’hypocrisie des hommes concernant la vertu de leur femme… il flotte une ambiance nauséabonde, bien traduite par l’impression de suffocation de Clodia.

L’autrice fait de son héroïne la muse du poète Catulle, sa Lesbie, et nous montre sa grande intelligence et sa vision très fine de la politique qu’elle ne peut pas réellement exploiter car, à l’instar des autres femmes romaines, elle n’a aucun pouvoir et doit obéir à son mari.

Sophie Malick-Prunier rend un bel hommage à l’intelligence de ces patriciennes, à leur sens de la stratégie et de la famille et à leur détermination farouche à défendre les leurs.

Suspens, intrigue captivante, passion sont les principaux ingrédients de ce roman, véritable pépite historique que je vous conseille chaudement !

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette belle lecture, j’ai adoré !

Albums et bd jeunesse

109 rue des soupirs tome 5 Fantômes de soirée – Mr Tan & Yomgui Dumont

Mr Tan est scénariste de bande dessinée, il a entre autres créé le personnage de Mortelle Adèle et la série Shaker Monster. Sous son vrai nom, Antoine Dole, il a écrit des mangas et de nombreux romans pour ados et jeunes adultes. Yomgui Dumont a travaillé dans le dessin animé et le jeu vidéo avant de devenir auteur de bande dessinée et illustrateur pour la jeunesse. Il a notamment publié La Brigade des cauchemars (Jungle) avec Franck Thilliez, qui a remporté le prix des collèges au festival d’Angoulême 2019.

L’heure est grave pour les fantômes du 109. Une terrible découverte risque de bouleverser leur vie pour l’éternité : ils ont des… voisins. Pire, ces voisins, qui emménagent à peine, sont des fêtards et font nuit et jour un vacarme à réveiller les morts !

Comment retrouver le calme indispensable au bien-être des spectres ? Jamais à court d’idées, Elliot embarque Eva, Walter, Amédée et Angus dans un plan imparable – à moins que les fantômes se laissent emporter à leur tour par la fête…

Fantômes de soirée est le cinquième tome de la série 109 rue des Soupirs. Cette bande dessinée à destination des 8 / 10 ans est écrite par Mr Tan à qui on doit la série mordante et désopilante Mortelle Adèle et illustrée par Yomgui Dumont qui vient du jeu vidéo et qui a illustré La brigade des cauchemars avec Franck Thilliez.

Si vous vous attendez à une histoire très développée, passez votre chemin, car c’est un récit écrit pour les enfants, assez court et ramassé, faisant la part belle aux actions et à l’affection que vouent les fantômes au petit Elliot.

Avec ce cinquième opus, Mr Tan se moque des réseaux sociaux et notamment TikTok renommé ici ToukTouk ! L’auteur s’en donne à coeur joie en montrant la versatilité des networks qui adorent un instant un.e influenceur.euse, une danse, un challenge… et les vouent aux gémonies dans la foulée.

C’est ce qui arrive à nos fantômes, stars d’internet le temps d’une soirée, vite balayés par ceux qui les ont adoré. L’histoire est drôle et sympathique, axée sur l’humour, l’entraide et l’amitié et l’ambiance est vraiment épatante.

Le petit Elliot et les fantômes sont drôles et attachants, certains sont couards, d’autres courageux et l’histoire va à cent à l’heure, aucun temps mort, un bon point pour les enfants.

Autres atouts : son format plus court qu’une bande dessinée classique permet aux enfants une meilleure prise en main, la couverture à rabats est cartonnée, donc moins rigide qu’un album et les couleurs pleines de pep’s sont très bien exploitées.

Mais ce qui m’a surtout plu ici c’est le graphisme de Yomgui Dumont, j’aime beaucoup sa façon de dessiner, l’ambiance et le rythme qu’il imprime au récit.

Un cinquième tome bien chouette qui m’a divertie et qui a beaucoup plu à mes garçons, je conseille donc cette bande dessinée délicieusement gothique aux enfants et à leurs parents.

Cosy mysteries, romans policiers et thrillers

Joseph et Matthew Reavley tome 3 Les anges des ténèbres – Anne Perry

Anne Perry, née en 1938, à Londres, est aujourd’hui célébrée dans de nombreux pays comme la « reine »  du polar victorien grâce aux succès de deux séries : les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, puis celles de William Monk, série qui compte aujourd’hui quinze titres. Anne Perry s’est depuis intéressée à d’autres périodes historiques avec notamment À l’ombre de la guillotine qui a pour cadre le Paris de la Révolution française. Elle a aussi entrepris de publier une ambitieuse série de cinq titres dans laquelle elle brosse le portrait d’une famille anglaise pendant la Première Guerre mondiale. Anne Perry vit au nord d’Inverness, en Écosse.

En 1916, l’Europe toute entière s’est embourbée dans la Grande Guerre. Tandis que la famine menace l’Angleterre, la famille Reavley continue de subir dans sa chair les horreurs de la guerre : Joseph, aumônier sur le front des Flandres, est rapatrié dans son village natal de St Giles après avoir été grièvement blessé.

Là, il retrouve son frère Matthew, membre des services de contre-espionnage et Hannah, sa soeur, qui prend en main sa convalescence. Depuis deux ans, ils traquent le Pacificateur, un personnage mystérieux et haut placé qui se cache derrière un complot international et l’assassinat de leurs parents.

Tandis que Matthew enquête auprès d’une séduisante agent double Irlandaise, Joseph découvre le quotidien d’un pays en guerre loin du front. Mais, même à St Giles, la paix n’est pas au rendez-vous…

Anne Perry nous entraîne dans le bruit et la fureur de la Grande Guerre et signe avec Les anges des ténèbres, troisième aventure de la famille Reavley, un tableau bouleversant d’une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine.

Cet opus nous éloigne du front et des tranchées françaises pour s’attacher à la convalescence de Joseph reparti en Angleterre auprès de sa soeur Hannah que l’on n’avait qu’aperçue dans le tome 1. Exit la dureté des combats et Judith, place à la vie à l’arrière dans le village natal des Reavley.

L’occasion pour l’autrice de parler des morts, blessés, infirmes de guerre mais aussi des conséquences psychologiques des combats sur les survivants, leurs cauchemars et l’incompréhension des familles qui ignorent tout de la dureté de la guerre et du quotidien de leurs proches.

Comme toujours, nous suivons en filigrane l’enquête sur le Pacificateur, enquête qui piétine il faut bien le dire car l’autrice l’étire au maximum pour qu’elle court sur les cinq tomes !

Ce troisième volume n’est, une fois de plus, pas exempt de longueurs mais aborde un certain nombre de thèmes importants à couvrir lorsque l’on aborde la première guerre mondiale.

Lorsque l’on est, comme moi, habituée à lire des ouvrages sur cette époque on n’apprend rien, mais pour les novices, c’set une mine de renseignements.

Arrivée au point final, je pense que le plus intéressant dans ce roman ce n’est pas la chasse à l’assassin mais la guerre. Anne Perry restitue avec brio le quotidien de ces hommes et femmes pris dans la tourmente de la guerre.

Malgré les nombreuses longueurs, je continue cette série car le contexte historique est passionnant.

Littérature allemande

Le magasin des souvenirs tome 1 Charlotte & Anna – Katharina Fuchs 

Katharina Fuchs a passé son enfance sur le lac Léman et dans une petite ville de Hesse. Après des études de droit à Francfort et à Paris, elle a successivement été avocate et juriste d’entreprise. Elle vit aujourd’hui avec sa famille près de Francfort dans le Taunus.

Berlin, 1919 : le grand magasin KaDeWe embauche des vendeuses. Pour la jeune couturière Anna, dix-neuf ans, c’est une chance unique d’échapper à la pauvreté et aux privations de sa vie dans la forêt de la Sprée.

De son côté, Charlotte, fille d’un grand propriétaire terrien, est introduite dans la bonne société de Leipzig par sa tante et le mari juif de celle-ci. C’est à cette époque que toutes deux vont rencontrer le grand amour et faire des choix qui bouleverseront toute leur existence.

Avec Charlotte & Anna, premier tome de la série Le magasin des souvenirs, Katharine Fuchs rend hommage à ses grands-mères dont elle raconte ici la destinée de la première guerre mondiale à 1946.

L’autrice nous raconte donc la vie des ses deux grands-mères nées en 1899 : l’une, dans un petit village de la forêt de la Sprée, l’autre, sur un domaine agricole prospère de Saxe. Nous les suivons à travers les deux guerres mondiales qui vont bouleverser leur existence. 

J’ai beaucoup aimé cette histoire et les deux héroïnes que sont Anna, qui vient d’une famille très modeste de la campagne allemande qui rejoint la capitale après la guerre 14/18 pour entrer dans l’un des fleurons de Berlin, le grand magasin KaDeWe. Et Charlotte est la fille unique d’un grand propriétaire terrien près de Leipzig.

Pendant un peu plus de deux décennies, on va les voir devenir femmes, tomber amoureuses, se marier, devenir mères, connaître des deuils, des désillusions, des amours contrariées…

Et il s’en passe des choses dans la vie de nos héroïnes tout au long des six cents et quelques pages de ce roman, impossible de s’y ennuyer, je n’ai pas boudé mon plaisir et je l’ai littéralement dévoré ! L’autrice ne tombe jamais dans la mièvrerie et ce qu’elle nous donne à lire est passionnant, en tout cas de mon point de vue.

J’adore les romans dont les histoires se déroulent dans un grand magasin, je pensais, à tort, que ce roman se passe intégralement dans ce cadre mais que nenni ! KaDeWe n’occupe pas une place centrale dans le récit mais il reste néanmoins important pour Anna.

Cela ne m’a, en tout cas, pas empêché de me régaler et de dévorer cette petite pavasse en trois jours tant j’étais prise dans l’histoire de ces deux héroïnes qui évoluent entre les deux guerres et qui vont affronter la montée de l’antisémitisme avec l’avènement du IIIè Reich.

Si, comme moi, vous appréciez les sagas familiales, les romans historiques, les destins de femmes fortes, cette période du XXè siècle, vous ne devriez pas être déçu.e.s par ce roman qui m’a donné très envie de continuer la série avec le deuxième tome qui vient de sortir en poche !

Récapitulatif de la semaine

Récapitulatif de la semaine #100

On se retrouve en ce dimanche pour faire la synthèse de la semaine qui s’achève ce soir.

Cette semaine, je vous ai proposé mes avis sur :

Je vous ai partagé :

J’ai lu :

  • Le magasin des souvenirs tome 1 Charlotte & Anna de Katharina Fuchs
  • Je t’ai aimé dans une autre vie de David Arnold
  • Clodia ou le scandale de la Bonne Déesse de Sophie Malick-Prunier
  • Charly 9 de Jean Teulé

Je suis en train de lire :

  • Les roses de Hartland de Nikola Scott

Je lirai ensuite :

  • Les refuges de Jérôme Loubry

Bon dimanche !

Les sorties littéraires

Les sorties littéraires de mai 2024

On se retrouve aujourd’hui pour les sorties littéraires du mois de mai. Les précédents numéros de ce nouveau rendez-vous vous ayant beaucoup plu, je vous partage dorénavant chaque mois les parutions qui ont retenu mon attention.

Au menu de cette cinquième cuvée 2024, beaucoup trop de tentations une fois encore, à croire que les éditeurs veulent la mort de ma pal et de mon compte bancaire : des sorties grands formats et poches qui paraissent entre 1er et le 31 mai.

Cette sélection non exhaustive reflète mes goûts et mes envies, alors n’hésitez pas à me faire part des sorties que vous attendez le plus.

Je vous invite à cliquer sur les images, vous accéderez aux quatrièmes de couverture.

Une de ces parutions vous tentent ? Et vous, quelles sont les sorties que avez repéré ?

Albums et bd jeunesse

Petits Dieux tome 1 Le dragon blanc – Mathieu Salvia & Krystel

Alors qu’il suit des études de droit, Mathieu Salvia se lie d’amitié avec les artistes de la communauté Café salé et, à leurs côtés, peaufine ses projets de scénarios. En 2011, il écrit une première histoire courte, dessinée par Nicolas Petrimaux. En 2016, il signe chez Delcourt 7 Héros, un album dessiné par Philippe Briones, puis Croquemitaines chez Glénat en 2017, avec Djet. Il se lance ensuite chez Dupuis avec les séries In Memoriam et Vermines en 2023.

Krystel grandit avec les mangas, les animés et les jeux vidéo… autant de passions qui, peu à peu, l’orientent vers le dessin. Elle fait ses études à l’école d’arts appliqués Pivaut et obtient son diplôme en 2006. Elle réalise plusieurs illustrations pour des magazines jeunesse et des couvertures de roman. En 2019 et 2021, Krystel illustre Darryl Ouvremonde, un diptyque écrit par Rémi Guérin d’après un univers d’Olivier Peru.

Certaines histoires sont spéciales, celle-ci est l’une d’entre elles. Elle parle d’un rat, d’un raton laveur et d’une fée sur le point de disparaître, rongée par un monstre invincible capable de faire des trous dans la réalité.

Un jour, le rat, la fée et le raton laveur croisent la route d’une guerrière implacable. Elle seule est ressortie vivante de la gueule de la bête. Elle s’appelle Boumboum. Ils la connaissent bien, car, c’est une légende vivante qui a déjà sauvé le monde à douze reprises.

Ensemble, ils vont cheminer jusqu’au domaine de la Déesse, avant que la forêt n’ait entièrement disparu, car ils ont quelques questions à lui poser. Peut-être vont-ils en apprendre un peu plus sur eux-mêmes et sur l’univers dans lequel ils vivent…

Plus qu’un grand récit d’aventure fantastique en trois tomes, Le dragon blanc est le premier volume de Petits Dieux avec au scénario Mathieu Salvia et Krystel aux illustrations. Un duo très talentueux que je découvre à l’occasion de cette lecture qui m’a beaucoup plu.

Comme tout premier volume, celui-ci est très introductif et nous laisse sur un cliffhanger très surprenant qui donne très envie de découvrir la suite prévue l’année prochaine, il va donc falloir être patient avant de retrouver nos sympathiques héros car les volumes paraitront à un an d’intervalle.

Les jeunes lecteurs, adeptes de fantasy ou non, sont entraînés dans un récit d’aventures, une épopée, à première vue héroïque, puis dans une quête de soi et d’identité poussée et dans laquelle ils regarderont les livres avec un oeil nouveau. 

C’est une histoire dans laquelle l’imagination, la mémoire et la filiation s’invitent en tant que personnages à part entière, abordant une thématique inattendue qui se dévoile petit à petit, au fil des pages.

Il y a un soupçon de poésie, une pincée de philosophie, une bonne dose d’humour, de tendresse et d’action. Le récit commence comme une aventure des plus classiques dans un monde de fantaisy avant de prendre un tournant vraiment original et intéressant. Je ne l’ai pas du tout vu venir et je trouve ça très chouette qu’un graphique jeunesse ait pu me surprendre à ce point. 

Les personnages, même si ils manquent pour l’instant de profondeur, sont tous très attachants et hauts en couleur. Leur diversité permet à n’importe quel lecteur de s’identifier à l’un d’entre eux, ce qui est très bien vu.

Si le scénario se révèle original et malin, les dessins de Krystel ne sont pas en reste : ils sont magnifiques avec une belle exploration de la palette de couleurs, c’est un véritable plaisir pour les yeux et j’ai pris beaucoup de plaisir à tourner les pages de cette bd jeunesse qui a tout d’une grande !

Un grand merci aux éditions Dargaud pour cette lecture, j’ai adoré !