Littérature française

Tout le monde n’a pas le destin de Kate Middleton

Capucine Guillon, rédactrice de questions pour jeux télévisés, maman solo de trois ados mal dégrossis, n’a pas vraiment le profil de la femme fatale épanouie ni de la businesswoman accomplie. Son irrésistible attrait pour tout ce qu’il faut éviter et son manque cruel de discernement la mettent dans des situations que certains qualifieraient de pathétiques mais qu’elle assume avec beaucoup d’humour et une pointe d’inconscience.

tout-le-monde-n-a-pas-le-destin-de-kate-middleton-fred-ballardauteur-éditeur-pagesCapucine Guillon, rédactrice de jeux pour la télévision est une quadra, trois fois divorcée, élevant seule dans un petit appartement de banlieue, ses trois garçons, Paul, Émile et Victor, nés de trois pères différents. Cette mère célibataire connaît bien la crise et tire le diable par la queue, comme bon nombre de français à l’heure actuelle, elle est harcelée par son banquier et jongle avec ses découverts car ses trois ados ne pensent qu’à manger et s’acheter des baskets dont les prix de vente frisent l’indécence. Et ce n’est pas son boulot de rédactrice de questions pour jeux télévisés qui va lui permettre de sortir son compte en banque du rouge ! Plutôt effacée, gentille et manquant de culot, elle a beau avoir de l’imagination et de la créativité à revendre, elle se fait régulièrement éclipsée par ses collègues plus jeunes et plus jolies qu’elle.

Comme toute bonne héroïne de chick lit qui se respecte, notre Capucine, bien que plus âgée que les autres héroïnes du genre, n’a de cesse de se fourrer toute seule comme une grande dans les situations les plus improbables, entrainant des catastrophes en chaine, ce qui ne manque pas de sabrer le peu de confiance en elle qu’elle peut avoir. Capucine se définit volontiers comme une parfaite looseuse, incapable d’offrir à ses enfants la vie qu’ils méritent, mais malgré ses coups de blues chroniques, elle sait rebondir et repartir de plus belle !

Fred Ballard nous propose dans Tout le monde n’a pas le destin de Kate Middleton, un titre un peu trop commercial à mon goût, une histoire sympathique et réconfortante. Le roman s’ouvre sur le mois de janvier et se termine en décembre, nous offrant une tranche de vie trépidante dans la vie de Capucine. Découpé en 12 chapitres, représentant chacun un mois de l’année, aux titres bien gratinés, rappelant nos fameux dictons : « En janvier, c’est pas gagné », En mars… c’est le tendon de la farce », etc, nous allons suivre pendant une année entière les multiples problèmes auxquels devra faire face Capucine, et des problèmes elle va en avoir à la pelle, nous régalant de situations abracadabrantes, qui n’ont pas manqué de me faire rire à plusieurs reprises.

Comme Gilles Legardinier dans Demain j’arrête !, l’auteure sait sortir des sentiers battus du genre, en nous proposant une héroïne quadra, pas obsédée par sa ligne, qui s’est un peu relâchée après trois grossesses, ni à la recherche du grand amour. Échaudée par trois mariages, elle ne souhaite pas trouver l’âme sœur, mais juste boucler ses fins de mois, déménager dans une maison et enfin être reconnue professionnellement parlant, et je dois dire que je me reconnais nettement plus en elle qu’en Bridget Jones ! Une femme proche de moi en sorte (et de la majorité d’entre nous je crois), ni belle, ni moche, qui n’a pas un métier de rêve, qui ne passe pas ses week-end à faire du magasinage comme diraient nos amis québécois, à la recherche de chaussures et de fringues haute couture comme Carrie Bradshow. Non, Capucine mène une vie très normale, en jonglant entre son job, ses enfants, ses courses, ses corvées ménagères et ses fins de mois difficiles et ça la rend forcément très sympathique.

Un roman qui se lit vite et qui se révèle divertissant et plutôt amusant mais qui n’est pas non plus inoubliable. Certaines situations ne sont pas crédibles et si les premiers mois sont savoureux, le roman se révèle lassant sur la longueur. A réserver aux adeptes de la chick lit et à celles qui souhaitent faire un petit break sympathique entre deux lectures plus consistantes.

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Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Mon aventure litteraire et du challenge La plume au féminin édition 2013 :

28 commentaires sur “Tout le monde n’a pas le destin de Kate Middleton

  1. Comme tu l’as dit, je trouve le titre un peu commercial… Cependant histoire de l’antiheroine peut être intéressante! On s’y reconnaît bien plus que dans la belle blonde qui travaille dans un magazine de mode!

  2. Coucou,
    Je l’avais lu en lecture commune celui-ci, mais je n’ai pas spécialement accroché.
    La couverture et le titre sont accrocheurs mais j’ai trouvé l’histoire moyenne.
    Il ne restera pas dans ma mémoire c’est sûr.
    Bisous

    1. Je partage ton avis, je l’ai trouvé très sympa au début et de moins en moins, mais je trouve louable la démarche de l’auteure de sortir des sentiers battus en créant une héroïne différente des autres. Bises

  3. J’adore le titre évidemment 😉 Je ne le note pas car je lis de moins en moins de chick-lit et puis au cas où je voudrai en lire, je me souviendrai du titre ça c’est sûr !

    1. Si tu as l’occasion de l’emprunter à la médiathèque tu te feras ton opinion, mais sinon il n’est pas inoubliable et il y a mieux dans ce genre. j’ai de moins en moins envie de lire de la chick lit aussi, c’est seulement le second depuis le début de l’année mais j’en ai encore plusieurs dans ma PAL !!

  4. Trois enfants, trois pères différents et trois fois divorcée… Ok, là, pas à dire, la pauvre femme cumule les emmerdes 😀

    Au moins, ce genre de lecture fait rire. Mais je passerai mon tour.

  5. J’avais été beaucoup moins séduite que toi malgré quand même certains passages assez drôles mais je regrette souvent dans ce genre de livre un tendance à l’exagération qui a vite tendance à m’énerver !

    1. Je suis d’accord avec toi, cette tendance à l’exagération a aussi tendance à m’énerver aussi, je trouve intéressant tout de même que l’auteure ai choisi une héroïne plus proche de nous, d’où ma grande mansuétude 🙂

  6. Oh pourquoi pas ! Il m’a l’air parfait pour faire la transition entre deux lectures éprouvantes ou pour se changer un peu les idées 🙂

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