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À l’école des lettres – Popésie & Maïté Robert

Guillaume Plassans, connu sous le pseudonyme de PoPésie, est un auteur et scénariste français. Après des études de lettres et des emplois aussi variés que laveur de carreaux, disquaire, employé polyvalent chez Quick ou professeur de lettres, il se fait connaître sur les réseaux sociaux pour ses publications humoristiques sur la littérature.

Maïté naît en banlieue parisienne et grandit entourée de « Picsou Mags » et de la peur du trou dans la couche d’ozone. Passionnée par le dessin et les histoires, elle étudie le cinéma d’animation aux écoles Estienne et George Méliès, puis fait ses débuts dans l’industrie avant de se rendre compte qu’en fait, elle préférerait faire de la bande dessinée. Aussitôt, elle plaque tout et lance son compte Instagram dans lequel elle raconte avec humour et autodérision son quotidien.

Dans une dimension parallèle, tous les plus grands auteurs de la littérature du XIXè siècle sont enfants et doivent aller apprendre leur métier à l’école des Lettres. Les élèves sont inscrits dans la classe correspondant au siècle au cours duquel ils ont vécu.

Dans la classe XIX, un certain Victor Hugo, nouvel arrivant, va rencontrer ses camarades : Baudelaire, Balzac, Flaubert, Maupassant, Louise Michel, George Sand, Verne, Verlaine, Rimbaud, Zola, Dumas…

Comment sont les cours ? Les sorties ? Qui redoublera ? Qui aura la chance de passer en XXe ? Est-ce qu’ils apprendront des sorts comme dans Harry Potter ?

Dans À l’école des Lettres, Popésie met en scène, avec la talentueuse illustratrice Maïté Robert, des écrivains du XIXe siècle à l’école.

Il y a Honoré, toujours une tasse de café à la main, Emile qui passe son temps à accuser tout le monde, Charles qui rêve de charognes et qui essaie toutes sortes de stupéfiants, la petite Aurore qui se fait appeler George pour réussir.

Ajoutez encore ces coquins de Paul et Arthur, l’inventif Jules, la tête de turc Alphonse et bien sûr Victor auquel tout le monde semble graviter.

Vous les avez reconnus ? Ils ont pour nom Balzac, Zola, Baudelaire, Sand, Verlaine, Rimbaud, Verne, Lamartine et Hugo.

Tous sont élèves de la classe XIX où l’on croise aussi d’autres élèves au caractère bien affirmés qui deviendront les autrices et auteurs célèbres de notre littérature.

A la cantine ou dans la cour, ils rêvent, sympathisent, discutent et se disputent sans oublier de rire et de nous faire rire.

Ces grandes figures redevenues des enfants turbulents vivent des aventures qui sont prétextes à des gags comme à l’évocation d’anecdotes littéraires ou à la présentation de leurs oeuvres !

Cet album mêlant strips cocasses et drôles et notices explicatives, a débuté sa carrière en 2021 sur la page Instagram de « Mâtin, quel journal ! », avant d’être édité aujourd’hui chez Mâtin ! du groupe Dargaud.

L’ouvrage est découpé en chapitres qui reviennent sur les auteurs emblématiques du siècle mais aussi sur tous les courants littéraires que le siècle a produit : romantisme, naturalisme, réaliste, fantastique, gothique…

Chaque chapitre ouvre sur des strips de neuf pages drôles à souhait, suivis dune notice explicative de deux pages très bien écrite et documentée. Résultat : on rit et on apprend à chaque page !

A l’école des lettres est l’adéquation parfaite entre l’érudition de Popésie et le dessin très lisible de Maïté Robert, à la fois doux et expressif. Ensemble, le scénariste et la dessinatrice parviennent à nous peindre un panorama littéraire complet de ce XIXè si riche et bigarré.

Poètes, romanciers ou auteurs dramatiques, génies universels ou artistes plus méconnus, toutes et tous retombent en enfance en restant parfaitement identifiables par leurs visages et coiffures, exprimant leurs obsessions et ambitions qui vont les animer tout au long de leur existence.

Tout cela avec un humour omniprésent, qui passe allègrement des jeux de mots subtils et référencés aux gags les plus potaches qui m’ont fait beaucoup rire. Si la classe est majoritairement composé d’hommes, l’auteur et l’illustratrice n’en oublient pas pour autant les femmes : George Sand bien sûr mais aussi Louise Michel et quelques communardes, Louise Colet, Marceline Desbordes-Valmore, Renée Vivien ou encore des exploratrices dont j’ignorai tout.

Un ouvrage que j’ai adoré et pour lequel j’ai un petit coup de coeur. Il m’a permis de réviser mes classiques tout en m’amusant, je vous le conseille plus que chaudement et je remercie les éditions Dargaud pour leur confiance.

4 commentaires sur “À l’école des lettres – Popésie & Maïté Robert

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