Littérature française

Le jeune homme au bras fantôme – Hélène Bonafous-Murat

Normalienne, agrégée d’anglais, Hélène Bonafous-Murat débute en 1980 dans le métier de l’estampe en travaillant chez son beau-père. Il y a quatre ans, elle décide de monter son entreprise. La prime accompagnant le prix Alain Fournier et le prix du premier roman du Rotary Club International couronnant son livre Morsures arrivent à point nommé. Depuis, Hélène Bonafous-Murat a signé Échafaudage (2007) et L’Ombre au tableau (2009), prix François Mauriac et médaille de bronze de l’Académie-Française décernée à un jeune auteur. Toujours passionnée par l’estampe, elle aime son travail d’expert et rédige avec précision ses fiches de catalogues de vente.

Paris, 1834. Le petit Charles Hû perd son bras lors de l’attaque menée par les forces de l’ordre contre un immeuble de la rue Transnonain, soupçonné d’abriter des opposants au régime de Louis-Philippe. Orphelin, sans ressources, il n’a que peu d’espoir de mener une vie normale.

C’est compter toutefois sans sa volonté et l’aide d’un habile horloger qui l’équipe d’une étonnante prothèse. Devenu jeune homme, fermement décidé à trouver sa place dans cette société malgré sa condition, Charles se fait embaucher par un entrepreneur visionnaire mais peu scrupuleux.

Alors que la réclame et la publicité triomphent, il devient rédacteur des innombrables petites annonces que son patron place dans les journaux. Porté par l’amour de Lisette, une jeune marchande des quatre-saisons, il prend une part croissante aux affaires de l’entreprise.

Mais il en découvre aussi les sombres arcanes et s’interroge : dans ce monde où les marchands de rêve prétendent tout guérir, comment rester intègre et conserver son idéal ?

Je n’avais jamais vu passer ou entendu parler du roman d’Hélène Bonafous-Murat, Le jeune homme au bras fantôme, jusqu’à ce que j’aille chez mon libraire. L’illustration de couverture a immédiatement attiré mon regard et je suis repartie avec !

C’est d’ailleurs avec ce titre que je découvre l’autrice, auréolée de plusieurs prix, que je ne connaissais pas du tout. Dans ce roman, Hélène Bonafous-Murat part d’un fait réel : le massacre de douze habitants de la rue Transnonain à Paris, immortalisé par une estampe de Daumier.

Ses héros, et notamment Charles Hû, ont réellement existé mais l’autrice leur invente une nouvelle trajectoire et cela lui permet de faire se rencontrer personnages de papier et personnes réelles, dans ce Paris du second Empire qui se transforme sous les coups de butoir du baron Haussmann.

C’est aussi l’époque où les affairistes sont légion dans tous les domaines notamment la presse, la banque, l’assurance… et c’est aussi le début de la publicité qu’on appelait alors réclame !

L’autrice imagine donc la vie de Charles, amputé d’un bras à la suite d’une blessure par balle, qui en dépit de ce handicap, va prendre son destin en main. Grâce à son bras mécanique inventé par son ami Francisque, il décroche un travail auprès d’un homme d’affaires qui est séduit par sa volonté de faire son chemin.

Derrière ce titre poétique, c’est un roman d’apprentissage qui se dessine où la résilience a une grande part. Charles est un héros solaire qui va réussir à s’élever dans la société par son intelligence et sa ténacité, en dépit du regard blessant de celles et ceux qui estiment qu’il est un sous homme parce qu’il est manchot.

A ses côtés, une galerie de personnages représentatifs de cette époque, un artisan, une vendeuse de rue, des petits commerçants, des hommes d’affaires peu scrupuleux…

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère de ce roman qui nous plonge dans cette époque bouillonnante qu’est le règne de Napoléon III. Les personnages m’ont aussi beaucoup plu et l’histoire est originale, bien documentée et écrite.

Les chapitres sont assez courts, la plume de l’autrice fluide et dynamique et c’est un réellement un roman intéressant par ses thématiques. Une belle surprise que je vous recommande si vous aimes les romans historiques, celui-ci sort vraiment du lot !

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