Littérature américaine

QI – Christina Dalcher

Christina Dalcher est docteure en linguistique. Son premier roman Vox (NiL, 2019) a été un best-seller dans le monde entier.

Le potentiel de chaque enfant est régulièrement calculé selon une mesure standardisée : le quotient Q. Si vous obtenez un score élevé, vous pourrez fréquenter une école d’élite avec à la clé un avenir en or. Si votre score est trop bas, ce sera un internat fédéral n’offrant que des débouchés très limités.

Le but de cette politique ? Une meilleure société où les enseignants se concentrent sur les élèves les plus prometteurs.

Elena Fairchild, enseignante dans un établissement d’élite, a toujours soutenu ce système. Mais lorsque sa fille de neuf ans rate un test et part pour une école au rabais à des centaines de kilomètres, elle n’est plus sûre de rien. À part d’une chose : elle doit récupérer sa fille à tout prix.

Après Vox, Christina Dalcher revient avec une dystopie glaçante sur fond d’eugénisme. Alors que les inégalités sociales n’ont jamais été aussi stigmatisantes, QI se pose comme un miroir déformé de nos démocraties.

J’avais adoré Vox que j’avais trouvé puissant même si le dénouement n’était pas à la hauteur du roman, j’étais donc ravie de découvrir la nouvelle dystopie de Christina Dalcher.

Ici, le potentiel de chaque enfant et de chaque professeur est calculé chaque mois selon le quotient Q. Plus le score est haut, plus vous êtes privilégiés. Plusieurs écoles existent : argentée, verte et jaune. La jaune est celle que toutes les familles craignent, puisque c’est la couleur des internats fédéraux sans débouchés et loin des familles.

Pourquoi cette politique a vu le jour ? C’est pour permettre aux enfants les plus intelligents de jouir d’enseignements adaptés sans être à la traîne à cause de personnes moins intelligentes.

Le point de départ est intéressant mais pas assez creusé puisque l’autrice aborde l’eugénisme et rapproche ce nouvel état américain de l’état nazi. J’ai bien aimé l’histoire et l’héroïne de ce roman, mariée à l’un des tenants de cette nouvelle ère, qu’elle finit par haïr.

Tout le cheminement qu’elle va faire, les réflexions qui l’habitent, son combat pour récupérer sa fille m’ont plu. Le récit propose aussi un parallèle entre le présent et l’Histoire.

L’auteure met ainsi le doigt sur un élément très intéressant : l’Histoire peut se répéter et les erreurs se reproduire même dans une société proche de la nôtre, même après plusieurs décennies.

Là où je suis réservée c’est qu’une fois de plus le dénouement est pour le moins rapide, nébuleux et m’a clairement perdue.

L’autrice expédie son roman et a recours à des facilités que je ne vous dévoilerai pas ici sinon je vous spoilerai mais je trouve que l’eugénisme méritait d’être bien mieux dénoncé que Christina Dalcher le fait en ne disant pas les choses clairement et en restant beaucoup trop en surface.

Je ressors donc un peu déçue de cette dystopie qui a des atouts mais n’a pas su me convaincre complètement.

Un grand merci aux éditions Nil pour cette lecture qui suscite les questionnements.

2 commentaires sur “QI – Christina Dalcher

  1. Je n’avais pas été très convaincue par « Vox », je me méfie donc de ce nouveau roman. Et je dois dire que, melle quand les retours sont bons, il ne m’inspire pas. Et ce n’est donc pas ta chronique qui va me convaincre de le lire ! Dommage qu’on n’a pas les spoils 😉

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