Littérature française

Un été à quatre mains – Gaëlle Josse

Venue à l’écriture par la poésie, Gaëlle Josse est l’auteur de plusieurs romans, très remarqués par les lecteurs et par la presse : Les heures silencieuses, Nos vies désaccordées (Prix Alain-Fournier, Prix National de l’Audio lecture), Noces de neige, Le dernier gardien d’Ellis Island (Prix de Littérature de L’Union Européenne), L’ombre de nos nuits (Prix France Bleu/Page des Libraires)…

Franz Schubert, compositeur déjà reconnu mais désargenté, a été invité par les Esterhazy comme maître de musique de deux jeunes filles de la haute aristocratie viennoise, dans leur somptueuse résidence d’été en Hongrie.

Franz reconnaît bientôt en l’une des deux comtesses, Caroline, la plus jeune et la plus talentueuse, son âme sœur. Cet amour, cependant, va se briser sur les conventions et les interdits de caste.

Cette passion fut-elle partagée ? Certains gestes, même les plus ténus, ne sont-ils pas, parfois, des aveux ? Parfois, il suffit de quelques jours pour dire toute une vie…

Il y a un an, je découvrais la plume si poétique de Gaëlle Josse avec Les heures silencieuses, une histoire que j’ai adoré et à laquelle je repense souvent, preuve qu’il m’a marquée. Il me tardait de découvrir un autre roman de cette autrice talentueuse et j’ai jeté mon dévolu sur Un été à quatre mains.

Avec ce court roman, l’autrice explore les invisibles mouvements du cœur, et le mystère d’une histoire entre deux êtres qui rêvent d’un monde où ils trouveraient enfin leur place.

Même si c’est un roman, Gaëlle Josse s’est très bien documentée et la base de cette histoire est vraie : Franz Schubert a réellement été invité par les Esterhazy à l’été 1824 et Caroline est devenue sa muse de cette été-là jusqu’à son décès en 1828.

Ont-ils été amoureux ? Amants ? Nul ne le sait ! Certains spécialistes du compositeur viennois en sont convaincus, d’autres pensent qu’il était homosexuel.

Peu importe, l’autrice nous transporte en moins de cent pages au coeur de la torpeur de cet été 1824 et dans cette passion inavouée. Car Schubert est pauvre, malade, et ne correspond pas socialement à ce que les parents attendent d’un mariage pour leur fille.

L’histoire, délicate et pleine de pudeur, se déguste, portée par la si belle plume de Gaëlle Josse que c’en est un régal !

Le compositeur viennois est attendrissant, avec ses lunettes qui glissent sur son nez, son petit ventre dans son habit étriqué, sa timidité et ses mains sur le clavier qui enchantent par ses lieds si charmants à chanter, à jouer et à écouter dans la chaleur d’un été, dans ce château des plaines hongroises.

L’histoire, trop courte, s’achève alors que l’automne arrive et moi je n’ai plus que deux envies : écouter Schubert et continuer à explorer la bibliographie de Gaëlle Josse.

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