Littérature jeunesse

Les étincelles invisibles – Elle McNicoll

Tout comme son héroïne, Elle McNicoll a été diagnostiquée autiste lorsqu’elle avait une dizaine d’années. Depuis, cette jeune écossaise n’a cessé de militer pour les droits et la reconnaissance des personnes ‘’neuroatypiques » . Après avoir présenté un mémoire de recherche sur la quasi- absence de héros autistes en littérature, elle a décidé d’écrire elle-même un roman dans lequel elle se reconnaîtrait. Les étincelles invisibles a remporté plusieurs prix au Royaume-Uni.

Addie a 10 ans et elle est autiste, comme l’une de ses soeurs aînée. Lorsqu’elle apprend en cours d’histoire que sa petite ville de Jupiner a persécuté, torturé et exécuté au Moyen Âge des dizaines de sorcières, elle est bouleversée.

Ces femmes accusées de sorcelleries n’étaient-elles pas autistes ou neuroatypiques comme elle ? Victime de brimades en classe de la part de ses camarades et de son institutrice qui la déteste clairement, Addie se sent particulièrement concernée par leur sort.

Elle décide de mener campagne pour que la ville de Jupiner rende hommage à ces sorcières injustement traitées.

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, l’autisme est un sujet qui me touche beaucoup et un roman qui l’aborde ne pouvait que m’intéresser, c’est ainsi que Les étincelles invisibles est tout naturellement entré dans ma PAL.

Elle McNicoll est elle-même autiste, autant dire qu’elle connaît bien la question, même si on dit qu’il y a autant d’autismes que de personnes autistes, l’autrice en parle si bien que j’ai été très touchée.

Dans cette histoire, on suit Addie, une petite fille très attachante, en but à l’incompréhension de ses camarades et de son institutrice. Seuls sa soeur aînée, elle-même autiste, et le bibliothécaire de l’école la comprennent et la soutiennent.

Le quotidien d’Addie est compliqué, elle ressent les choses puissance mille et lorsqu’elle apprend que des femmes ont été persécutées et assassinées par les villageois qui les pensait être des sorcières, elle prend fait et cause pour ces femmes incomprises.

Ce roman parle donc d’autisme mais aussi de harcèlement scolaire, de sorcières, de tolérance, de droit à la différence, autant de sujets très bien traités et mis en parallèle par l’autrice de façon habile et intelligente.

Et oui, si celles qu’on appelait des sorcières étaient des autistes ? Après tout, on sait que la sorcellerie n’existe pas et que les femmes pourchassées pendant des siècles étaient des femme seules, indépendantes et célibataires pour la grande majorité d’entre elles et que leur comportement était parfois incompréhensible pour leurs semblables.

On ne le saura jamais cependant le parallèle entre Addie et les sorcières est intéressant et très bien trouvé, cela permet à l’autrice d’aborder une variété de thèmes et de mettre des nuances dans son récit.

Nos ancêtres n’étaient guère tolérants, englués qu’ils étaient dans la religion et le puritanisme mais je trouve que bien des siècles plus tard, les mentalités ont peu évolué et je continue à déplorer que les personnes handicapées restent stigmatisées.

Les étincelles invisibles est un roman touchant, bouleversant, éclairant sur l’autisme. Une lecture pleine d’émotions sur la différence et la harcèlement à mettre entre toutes les mains, et en premier lieu celles des 9 / 12 ans !

Un grand merci à L’école des Loisirs pour cette très belle lecture qui flirte avec le coup de coeur !

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